vendredi 14 août 2020

"Mémoire de Yoga n°39"


Suite de mémoire yogique :
Une corde émotionnelle.

Celle-ci doit conserver toute sa sensibilité tout en étant libre de l'identification, de l'attachement aux sensations et de toutes les dépendances.
La fixation émotionnelle excessive émousse la vraie sensibilité mais le détachement et la non-identification ne doivent jamais être confondus avec l'indifférence ou l'évasion. S'ils sont mal compris, ils peuvent dessécher le coeur.

Une corde mentale parfaitement souple, transparente et libre de l'attachement, de l'identification.
Elle doit cesser de vibrer exagérément pour son propre compte.
Ainsi, s'il vibre en harmonie avec ces trois cordes, le yogi est semblable à une harpe vivante.

Le musicien l'entend-il de cette oreille ? Voici le point de vue (ou plutôt d'ouïe) de l'artiste :

Nous naissons tous avec des possibilités, une palette de qualités et de défauts qui créent richesse, mais aussi complexité. Une harmonisation s'impose donc si nous voulons transformer ce foisonnement désordonné en trésor efficace.
Résoudre ses propres conflits est l'urgence de chaque vie, car tout conflit absorbe l'énergie, disperse et empêche l'épanouissement. Capter les forces vitales d'une partition et distribuer l'énergie sans déperdition, ni sur le plan mental, ni sur le plan des gestes physiques à accomplir pour une exécution aisée.
Tout gaspillage ou tout excès non seulement altère la qualité du son et condamne la beauté de l'interprétation, mais peut conduire aussi à des problèmes musculaires aigus.
En débarrassant l'égo des aspects négatifs contrariant l'évolution, l'être peut s'appuyer sur ce qu'il a de positif, trouver sa véritable personnalité enfin épurée de scories nuisibles à son développement.
Par une sensibilité aiguisée, les grands artistes captent plus que d'autres, sans doute, le monde extérieur et leur propre monde intérieur .
Ils peuvent d'autant plus s'effacer devant une partition qu"ils ont retrouvé leur personne, ils sont, ils existent.
La volonté de s'affirmer, vanité, orgueil n'ont plus de raisons d'être, car elles sont souvent des compensations à une faiblesse, un manque de confiance et de sécurisation. Ils n'ont plus rien à prouver, ni aux autres, ni à eux-mêmes pour se rassurer et sont donc plus disponibles.





"La musique est le véritable souffle de la vie. on mange pour ne pas mourir de faim,
On chante pour s'entendre vivre."
Yasmina Khadra
"Petite vitesse et grand doucement", dit le confus suisse observant De Chazal qui traversent un Prévert !
De nombreux êtres humains perdent leur vie à la gagner. Le temps c'est de l'argent.
Le temps passe et on passe dans le temps. On s'agite, vite vite on espère la sagesse mais même si l'on se dépasse, on n'arrive qu'à "sageagiter". On aspire à la lenteur mais le curseur nerveux reste placé bien haut.
On gaspille tant de qualités, les années s'accumulent, en même temps que les ennuis de santé.
Excédé, oxydé, vexé, laminé (en LA mineur), on se dépense trop, ainsi on épuise son capital "énergie".
Beaucoup d'entre nous, ressentent ce "gaspill'âge" !
C'est toujours la même chanson triste, exaspérante, nihiliste, désespérante que l'on écoute, la vie est trop courte, on s'écarte de nos chemins de vie et on oublie d'écouter notre petite musique intérieure !
"On a deux vies. La deuxième commence le jour où on réalise qu'on en a juste une."
Confucius 
"Tous les peureux sont bègues du regard."
Malcolm De Chazal
"Il suivait son idée. C'était une idée fixe et il était surpris de ne pas avancer."
Jacques Prévert
L'homme double voit trouble et on l'entend dire :
"Je ne suis pas schizophrène mais moi si !"

Namasté, bonne santé !

lundi 3 août 2020

"Mémoire de Yoga" n°38

Mémoire de Yoga rédigé en 1989.

Suite de la vie d'artiste.
Les musiciens ne sont pas durs de la feuille.
De la musique à la posture de l'arbre, il n'y a qu'un pas que nous allons franchir allègrement :
"La musique, que nous rangeons parmi les arts les plus raffinés, est en fait le plus ancien de tous, et le plus primitif quand à l'intention qui l'anime. Il tire sa source des pulsions et des rythmes essentiels de notre planète, des bruits du vent, de l'eau, de l'air et du feu. C'est des "éléments" que l'homme primitif a appris le rythme en entendant les percussions produites par la nature, le choc régulier des vagues sur le rivage ou le frôlement de la brise dans les branches."
J Galway


"J'ai laissé pendre ma guitare dans les branches. Le vent chante tout seul, écoutez sa chanson. Il dit :
je veux, moi, cela comme but."

Avant de devenir un bon joueur de "Bhagavad gita'art", s'attacher d'abord à être un bon harpiste.
Pour cela, laissons nous séduire par le charme de la parabole de la harpe, telle qu'elle est explicitée par Robert Linsen :
La parabole de la harpe, fréquemment évoquée par les grands maîtres de l'Inde, est à la fois pleine de profondeur et de poésie.
La signification de cette image doit être perçue par l'intuition et non par la pensée analytique. Le yogi y est comparé à une harpe vivante, formé de trois cordes (les gunas) :
Une corde physique, symbolisant le corps physique.
Celui-ci doit être harmonisé par le yoga permettant une prise de conscience et une maîtrise parfaite. La détente musculaire, nerveuse, psychique et la respiration complète, lente et profonde. L'harmonisation du corps implique également une hygiène alimentaire conforme aux lois de la nature, la redécouverte de la sagesse instinctive du corps dont les possibilités généralement inconnues, sont immenses, la simplification des besoins à tous les niveaux, dans tous les domaines, le respect naturel de la vie.








Rajout pour donner encore plus de goût au ragoût (01.08.2020) :

"Votre corps est une harpe pour votre âme, et il vous appartient d'en tirer une musique douce ou des sons confus."
Khalil Gibran


Je m'étais assis au pied d'un arbre, pour méditer et recevoir l'illumination bouddhiste.
Voilà que passe deux musiciens, ils se posent devant moi et jouent avec leur lyre !
Leur musique semble me dire :
"Lançons nous accords perdus dans une farandole, amusons nous avec des instruments à cordes ni trop tendus, ni trop molles !!!
Car d'un côté (pas assez de tension), cela manque de vibrations et de l'autre (trop tendu), ça casse ... pas des briques !"

"Une église gothique est un accélérateur d'énergie : chaque contrefort de soutien exerce une pression sur les pans de murs. Plus les murs prennent de la hauteur, plus ils s'écartent les uns des autres : ils voudraient basculer en arrière comme les quartiers d'une orange ouverte mais les arcs-boutants corrigent l'accrétion en les repoussant l'un vers l'autre. Les forces ainsi contrariées sont détournées vers le haut et fusent par les veines de l'édifice (colonnes et voussures) pour se rejoindre au sommet de l'oeuvre, jaillissant à la croisée des transepts dans le giclement de la flèche.
Une flèche est un geyser de sève minérale.
Les moellons de l'édifice entier, parcourus par les flux montants, sonnent comme le cristal si on les frappent de l'ongle : ils sont aussi tendus que les cordes d'une harpe.
Une cathédrale est un instrument de musique."
Sylvain Tesson "Notre-Dame de Paris" Ô reine de douleur.

Yamasté !