vendredi 26 octobre 2018

"Hernie suite"


Vendredi 12 : hopopop op et ration.
Jour "J" (vais d'un bon pas) :
Cinq heures du mat, j'ai le réveil fastoche, j'ai même pas les pétoches.
Miss Parkinson est endormie, je suis le petit oiseau sans souci du conte de Jeudi (lire l'article précédent).

Sept heure, j'entre en clinique d'Arès, je mets mon habit de scène, mais j'ai tout mon temps : une heure pour enfiler une combinaison et une "charlotte" (pour les cheveux), cela devrait suffire !

Huit heure, le brancardier venant me chercher est un "branquignole" qui prend mon brancard pour une bagnole ... de course. Ce guignol slalome entre les obstacles et frôle d'autres lits à roulettes.
A priori, il se conduit mal mais finalement, comme il assure, le passager est rassuré et puis pour un temps, il est distrait et c'est tant mieux. On arrive sain et sauf dans le bloc pré-opératoire. On est pris en charge, on redevient enfant, bientôt, l'heure du dodo puis le temps de réduction du bobo !
Je me retrouve placé en position pratiquement assise devant une télé faisant défiler les beautés de la nature ! Je pense au conte du p'tit oiseau et je me régale des sourires réconfortants de mes élèves porteurs de pensées positives qui vont droit au coeur !



L'équipe pré-opératoire ne s'est pas levé du bon pied et n'a pas vraiment les yeux en face de vous :
On me sert du "Madame Meynier".
Au  moment de la piqûre, j'entends mon infirmière dire à une collègue : "on m'a rajouté du boulot, suis débordée, tu peux m'aider ?".
Chez certains, il manque un peu de sommeil : "moi le matin, y'm'faut un temps pour émerger, j'trouve pas les produits, minçalor".
Mais heureusement, je ne suis pas anxieux, en fait, je m'en bats la hanche !
L'infirmière débordée me fait la piquouse du sommeil.

L'anesthésiste me pose des questions :
- "Êtes vous allergique à certains médicaments ? Avez vous des réactions en prenant du doliprane ?"
- Dolly Pran, je ne connais pas !
- Ah bon !
De quelle côté la hernie ?
- à gauche !
Puis, il me dirige vers le bloc opératoire, m'installe sur le billard et me donne un masque à oxygène !
L'ambiance "homme flottant dans l'espace" prend place, je commence à planer. J'ai juste le temps de dire bonjour à ma chère chirurgienne et m'endors .....
... Allô Hélène ne coupez pas ... "Et l'aine" coupe, fait ce qu'elle a à faire ... et le temps passe comme il passe tout le temps !
... Voilà, l'affaire est dans le sac ou plutôt dans le "filet à provisions" (le treillis protecteur du précédent message) ...

Neuf heures et des broutilles, me voilà tout neuf, il n'est pas très tard et je suis dans le coltard ...


Dix heure, Miss Funny me tient la main, je me sens bien, elle me sourit, je suis au paradis !
"Et le temps passe comme ça, douceur de papier soie" (comme chantait Isabelle Mayeraud).
Et voilà que me prend l'envie de faire pipi mais comme je suis relié au "gouttagoutte", l'infirmière me conseille de me retenir ... Ça me fait penser à une chanson de Johnny, non pas "L'envie d'avoir envie", mais plutôt à "Retiens l'envie" !
Je ne me sens pas "alèse", je suis déculotté et cloué au lit dans une pièce ouverte, un lieu de transit, de passage, de retenue cela ne peut pas d'urée, je ne veux pas laisser ici mon empreinte tel le chien marquant son territoire.
Je ne m'appelle pas Mr Pissenlit.
Je pense à une phrase de l'écrivain Marc Dugain ;
"Ce n'est pas parce que l'on n'a rien à dire qu'il faut forcément le faire-savoir !"


Je demande à ma compagne de trouver un "pisse-tolet" !
Elle va à l'accueil, explique la situation et demande un urinal mais cela dérange Néferpipi, l'infirmière de "sévice", responsable de l'activité "faire pipi dans un pissetoilette" ! :
- Il faut d'abord remplir le formulaire questionnaire urinaire et je n'en ai plus, alors est-ce qu'il a vraiment envie ?
Et puis de toute façon, il faut un "laisser-pisser" et bien conserver le "récit-pisser" accompagné d'une fiche d'appréciation du lieu d'aisance (à noter de 0 à 10) !
A savoir : le clan de fonctionnaires nommés "pisse-copie" te fait une fleur (piss'til ?) si tu remplis le formulaire "pisse au tiers" (à entendre "passe à ton voisin dans le besoin ou à un ami avec une pressante envie").

Onze heure, c'est le moment réconfortant du café et biscuit bio servis avec le sourire de l'infirmière !

Douze heure, douceur, visite de ma chirurgienne. "Aile-aine" me tâte, me questionne et me dit que tout va bien, ma grosse hernie est partie, et bientôt, ce sera à mon tour de sortir.


Treize heures. on sort de la clinique, je suis à l'aise dans mes baskets mais pas assez balaise pour faire la fête. Je constate que la marée est basse :
- Ah ben bon tant pis ! je n'irai pas me baigner aujourd'hui !!

Treize heure dix : content d'être à la maison.
Le "séjour ambulatoire" c'est tout bon mais revenu à la maison, faut pas faire de faux-pas :
Ainsi, il est préférable de ne pas danser le Boogie-woogie,, chanter fort, chuter, pousser, tousser, se moucher, éternuer, rire aux éclats, se plier en deux, porter, s'en taper, se casser ...

Vingt heure : je me sens claqué et décalé !
Toute la journée, alors que nous sommes vendredi, je me suis crû un samedi.
A ce tarif là, c'est pas demain la veille que j'atteindrai l'état de "Samadhi" (être présent, méditer en sanskrit).
"Être en Samadhi" (dans la philo du yoga, c'est voir les choses telles qu'elles sont) !
Voilà, à bientôt, à Samadhi prochain !
A "Inde séjour", Namasté !!!

Crédit dessin :
Claude Serre, Claire Bretécher et Boutant !

dimanche 21 octobre 2018

"Hernie cas ... Arnica"


Hernie inguinale :
Mal populaire qui touche sept fois plus les hommes que les femmes.
Elle est fréquente, on comptabilise 150 000 opérés par an dans notre pays.
Me voilà à nouveau dans le lot (d'un côté), derechef, je récidive (de l'autre).
Le 13 décembre 1994, le chirurgien de la clinique d'Aulnay-sous-bois a œuvré pour me libérer d'une hernie à l'aine droite. Il en a profité pour m'installer un treillis protecteur.
A l'époque, c'était novateur mais comme le chirurgien découvrait cette technique, il restait prudent et du coup, le patient "taillait des haies" et restait une petite semaine à l'hopital.
Pour moi, ce temps passé là était dur, et la souffrance post-opératoire reste gravé dans ma mémoire (à cause des gaz et des trois incisions) !
Durée d'hospitalisation :
1994 : les six jours "lessivé" (de lapin) !
2018 : les six heures laissent rêveur !!
Quand on dit que "c'était mieux avant", je trouve qu'il ne faut pas pousser sur le passé !
En fait, au lieu de rabâcher cette formule, on pourrait dire : "c'était vieux avant".



Lundi 8 Octobre :
Rendez-vous avec Hélène, charmante et souriante chirurgienne à la peau d'ébène.
Date de l'opération : le "Ventre dit" 12 Octobre (en fait, "Et l'aine" me laisse le choix entre le 12 ou le 19).
La date du 12 étant plus proche, cela me laissera moins de temps pour cogiter, m'angoisser, tirer des plans terrifiants sur la moquette, avant que jeune comète l'irréparable pensée et que d'un ennui mortel, je chante "Anastasie l'ennui m'anesthésie" ("Tango de l'ennui" de François Béranger) !
Sourire ou souffrir ?
S'ouvrir ou mourir d'ennui ?
Ouvrir un livre ("Geai") de Christian Bobin et sourire à la vie !



Mardi 9 :
Bonjour tristesse !
Prise de sang pour l'opération plus une autre pour déterminer mon groupe sanguin et surtout pour me faire une nouvelle carte.
Et si, dans les labos d'analyses médicales,  on en profitait pour piquer le mauvais sang que l'humain se fait ?

Mercredi 10 :
Fin d'aprem : Séance de yoga avec monacale Monique, flore Evelyne, mama douce Mady, coquine Katie et taquine Jacqueline !
Mes élèves me souhaitent "bonne chance", l'une d'entre-elles me conseille de prendre de l'arnica en homéopathie !
Et puis elles me font plein de promesses d'envois de pensées positives pour Vendredi matin !

Le soir, les étranges lucarnes (François Busnel) nous montrent différents types de sagesse !
"La Grande Librairie" rit et parle de la vie spirituelle !
Je profite à fond des gens biens !!
Alexandre Jolien et ses jolis liens :
"La sagesse espiègle : c'est le bordel mais y'a pas de problème."
Pascal Quignard et son bazar bizarre si pré-cieux :
"La sexualité est à la base et au coeur de la vie spirituelle." 
Christian Bobin et son air de chérubin bambin :
"L'émerveillement, c'est le petit sauvage en nous qui nous sauve."
"La douceur, c'est notre vrai force."
"Bach, c'est mon médecin traitant."
Jeudi 11 :
Matin malin !


Seul devant mes tartines et mon café, je conte "le petit oiseau au grain de blé" (conte tunisien).
On a beau lui en faire voir de toutes les douleurs et le charcuter dans tous les sens, l'oiseau bricolo, a toujours le dernier mot.
J'aime beaucoup ce conte revigorant, il donne de l'espoir et met en joie.
Cet heureux oiseau est un joyeux joyau !
Il m'est "chair", je paye ses dons de médecin en petites coupures et je vous donne mon billet que demain tout se passera bien !!!

L'illustrateur de ce conte se nomme Michel Piquemal.
Namasté !!

jeudi 4 octobre 2018

"Vol au-dessus d'un nid de martinet"


"Casse-coucou, le martinet".
Tout foufou, c'est un oiseau agité, vif, rapide (c'est ainsi qu'on le nomme en anglais : Swift) qui bat tous les records de vitesse (avec des pointes à deux cent km à l'heure) et d'endurance (mille km par jour).
C'est un habitué du fast food (bec ouvert, il gobe les insectes très rapidement).
Face à ces excès, il lui faut de l'exercice, pas de problème : il vole presque tout le temps.
Il ne se pose pas ou peu, toujours en l'air, "Courte-pattes" ne se pose pas de question. S'il reste au raz des pâquerettes, il se sent bête car il a un mal de chien à décoller. souvent il s'envole à partir d'un endroit situé en hauteur en se laissant tomber.
Un martinet ne marche pas, son nom latin le confirme : Apus (sans pattes).




Apus époustouflant !!!
Donc toujours en vol, jamais au sol, c'est sa formule, en l'air, il sait tout faire :
Boire bec ouvert, en effleurant la surface d'un plan d'eau, s'accoupler, manger, se déplacer, s'orienter, faire l'acrobate avec ses potes et même dormir !
Lorsque Martin et Martine Martinet copulent, ça vole haut.
Ils vont jusqu'au septième ciel et là c'est bien plus fort que l'ordinaire orgasme, c'est l'extase et ça les fait planer bien au dessus des nuages !
Sans aucun doute, ils vivent vite, à fond et n'ont pas les pattes sur terre, sont ils heureux ? sont ils fous ? ...
... laissons planer ... le doute !




"Maître du vent et du sommeil" !
Le martinet dort en vol, bien haut (2000 m, voir 5000 m, à la limite de la stratosphère et donc de l'oxygène). Un hémisphère du cerveau dort et l'autre reste en veille (comme le dauphin qui ne dort que d'un oeil). D'autres animaux dorment peu : l'éléphant, la girafe, le cheval (deux heures par jour), mais ils dorment vraiment.
Ils ont la faculté de bloquer les articulations de leurs pattes. Celles-ci peuvent supporter des centaines de kilos sans fléchir et sans fatiguer les muscles.
Autre animal au repos original : la loutre de mer.
Elle s'allonge sur le dos, se laisse flotter et tient la patte d'une autre loutre (comme ça en groupe, elles se protègent des prédateurs et en outre, elles ne dérivent pas les unes des autres) !
Autre technique collective pour les suricates (les "sentinelles du désert"), ils s'entassent les uns sur les autres. La matriarche placée au sol et au centre est protégée. Ceux qui sont à l'extérieur, montent la garde !
La peur des prédateurs rend plus intelligent, il paraît que certains suricates peuvent lire Alphonse Allais sans traducteur.
Ils savent bien que "Par les bois du djinn où s'entassent de l'effroi" se lit :
"Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid" !





"Etymologique" !
Martinet pourrait venir de Martelet (petit marteau), sa silhouette en vol évoque un type de marteau. On retrouve cette idée dans un mot en patois qui le nomme "Martô". Ce toufou serait il marteau ?
Sinon en plus mignon, on trouve : "Rase-rivière", "Voilier du vent" ou "Passe-volant"!

Il a beau côtoyer la stratosphère et vivre toujours en l'air, il se nourrit d'insectes gavés de pesticides. Peu à peu, le Martinet empoisonné, pas net disparaît de la planète.

Bon, le vent se lève, je vais me coucher, c'est l'heure de la sieste.
Pour la posture de lit, je n'ai que l'embarras du choix : couché sur le dos dans un lit à eau ou en yogi parano en posture de flamant rose qui fait la posture de l'arbre (debout sur une jambe, ne dormant que d'un oeil) ... ou au lieu de faire les choses à moitié, choisir la sieste crapuleuse et faire des choses avec ma moitié comme la "bète à deux dos" (la "bète à dodo" me souffle une suricate souriante) !

Crédit dessins :
Merci à "La Hulotte" géniale revue écologique, crée en 1972 par un passionné de nature Pierre Déom.

Voilà, pour mieux comprendre la nature, chantez Déom ("des OM", traduit par Suricate) !
Namasté !!