vendredi 27 septembre 2013

Mémoire de Yoga 3

"Nos mains sont bergères d'un troupeau de sons où se propage l'Histoire, et se raconte la nôtre" Y.M.

Leur relaxation porte exclusivement sur cette relation main/cerveau, car le relâchement ou la tension de l'un ou de l'autre s'interpénètre. Par exemple, le poing crispé traduit toujours un souci, une pulsion rentrée, une volonté déficiente. L'image du pouce est significatrice en ce domaine. Par le pouce, l'homme s'émancipe par rapport à l'animal : il affirme sa pensée, sa volonté. Il est intéressant d'observer comment le pouce s'affranchit des autre doigts : ce détail précise l'esprit d'indépendance, les facultés d'assimilation et de compréhension, de même que son contraire, la résignation en face des situations et épreuves de la vie. La tendance à la rétraction du pouce vers le centre de la paume est repérable dans les attitudes quotidiennes et plus particulièrement visible dans les séances de yoga (pendant une relaxation). On a observé que plus les doigts se rétractent, plus ils manifestent la tendance à l'esprit d'accaparement. Lorsque le pouce a rétrocédé complètement vers le centre de la paume, il rejoint sa position initiale, celle des premiers stades de la vie, et indique une attitude d'asservissement, une perte du sens de l'autonomie. C'est le retour aux sources amniotiques, l'homme alors redevient léger comme un "fœtus" de paille. Ce pouce apparaît de manière très évident chez certains psychotiques : l'ongle s'enfonce même dans le creux de la main.

"Point de musique véritable qui ne nous fasse palper le temps".  Cioran

Apprenez donc à porter votre attention sur vos mains et à tenter de comprendre ce qu'elles veulent vous dire. On dit de quelqu'un de démonstratif qu'il parle avec ses mains, mais ce langage est universel, et la parole , en fait, tient une place secondaire au regard de notre gestuelle (les mots sont souvent des revolvers qui tuent, le mot est piégé. Par le langage, on ne ferait passer que 7% du message désiré. Les 93% restant relèveraient, par exemple, du domaine du massage).

"Deux Italiens marchent dans le froid. L'un parle, l'autre non.
- Mais pourquoi tu parles pas, ton silence est TERRIBLE !!!... Je ne peux pas le supporter, dit le bavard.
- Que veux-tu que je  te dise, il fait tellement froid que je ne peux même pas sortir mes mains de mes poches".

La plupart d'entre nous ne se servent de leurs mains que pour prendre, saisir, attraper. Mais les mains sont loin d'être vouées uniquement à cette tâche. La préhension est liée au cerveau frontal; il faut, au contraire, activer les connexions de la main avec le cerveau postérieur.  

"Les mains sont les cerveaux extérieurs de l'homme" écrivait Kant.



Je vous sert la main, suite. Vous prendrez bien un doigt de ... et même un deuxième, voir un troisième, on arrive au bout, faut finir.

Allons voir le Majeur :
On le croit responsable parce qu'il est Majeur, mais il doit avoir des complexes de grandeur. Prétentieux, mal léché, j'ai écrit "Allons voir le Majeur", mais c'est plutôt lui qui envoie les autres se faire voir ... chez les Grecs. Les Romains le nommait "Obsenicus impudicus", cela dit il peut aussi, en certaines occasions se montrer tendrement obsenicus impudicus.

L'Index :
On le met facilement à l'Index (au seizième siècle, l'Index est un catalogue de livres suspects dont l'église interdit la lecture), même s'il ne parle pas de sexe. En fait, en dehors du sens(uel) interdit, il avait aussi un autre sens car comme l'écrit Frédéric Pagès :

"L'index n'aurait rien perdu de ses vertus indicatrices s'il avait gardé son ancien nom d'indice."

On imagine le commissaire Maigret, à deux doigts de résoudre une affaire, disant :
"J'ai trouvé des Index, dans cette affaire "Majeur" qui tendraient à prouver ce que mon petit doigt m'a dit : "C'est la lunaire". Elle est sur le poing d'avouer qu'elle n'y est pas allée de main morte. Bon, c'est pas tout ça mais je reste un peu sur ma faim. J'ai juste le temps de manger un sandwich au poulet, sur le Pouce."
On l'utilise encore à l'école primaire. Après avoir lu ce texte, certains élèves iront jusqu'à dire que le mot "Index" vient de l'Inde (grâce à un coup de Pouce). Et pour cette leçon sur le son et le sens, ils espéreront obtenir une très bonne note, genre "indice sur dix". Certains enseignants manquant d'humour, feront passer leurs humeurs avant et mettrons ces "enfantillages de bas âge, de bazar" à l'indesque. Burlesque, non ?

Le Pouce :
"Le Pouce représente l'autorité parentale. C'est à la fois le Père, qui en impose par sa corpulence, et la Mère, puisqu'il peut servir de sein portatif."
Pour les gens qui ont la main verte, leur Pouce devient-il "Père vert" ?
Et pour les personnes du Macadam, la main ouverte qui quémande à manger, leur Pouce devient-il "l'amer"?
Les mac à dames n'ont ni souci de sous, ni main verte et pourtant leur Pouce est à la fois "l'âme erre" et pervers.
Revenons à la sagesse Pagès :
"Quand il est opposable aux autres doigts, ce qui le cas pour nos mains, le Pouce permet de saisir des tas de choses. C'est pourquoi la main comprend facilement ce qui échappe à notre pied."
En amour, la main qu'on prend avec le coeur, c'est le pied ! On mange un sandwich "Maigret" pour deux sur le Pouce et même si on n'a pas assez à béqueter, on s'en fiche, on préfère se bécoter, prendre le temps de s'embrasser sans s'embarrasser l'estomac, et de voyager ensemble, en transport amoureux. Ensuite on "voyagera sur le pouce" (comme on dit au Québec) en "se faisant des becs", et plus tard encore, on poussera la poucette. Et puis peut-être un jour, on dira : "faut pas poucer". On aura changé d'époque, fini "les pouces tout flanc" pour les gourmands.
De "Cupidon fait bouche", on passera à "cupide on fait mouche !" L'époque épique fera place à l'époque opaque. Chacun aura ses tics et ses tocs, son éthique et son manque de tact. Alors l'Index menacera, le Majeur se dressera, l'anneau sera retiré et l'Auriculaire bouchera les oreilles. Ils "prendront la mouche" ou  la prendront en horreur et se paieront une tapette. Et ça, je peux vous dire que pour les voisins, ça va en faire un bruit d'enfer. C'est la vie ! Faut juste faire mouche ! Claude Serre avait l'oeil vif et la main sûre (il était batteur, aussi  adroit des deux mains, on en reparle "des deux mains", dès la semaine prochaine), la preuve :







vendredi 20 septembre 2013

Mémoire de Yoga 2

"La main est l'instrument des instruments"                Aristote

LA MAIN

Poignée de main pour ouvrir la première porte de notre mémoire : jeux de mains, jeux de malins. Après vous avoir dit bonjour, je vous "sert" la main.

Il existe différentes poignées de main. Elles sont d'une intensité et d'une durée variables. En fait, les Anglais ont raison de voir une "secousse" de main (to shake hands) là où nous voyons une poignée. Car, souvent, il n'y a pas grand-chose à serrer, sinon ces molles et moites "mains de beurre". Attention, cependant, aux sadiques qui vous les brisent en écrasant méthodiquement le métacarpe, comme s'ils vous soumettaient à la question. Les salutations étant faites, voilà maintenant que vous commencez à ne plus savoir quoi faire de vos mains, je vous conseillerais bien de saisir une guitare mais je ne suis pas sûr que cela soit vraiment dans vos cordes, la guitare étant un instrument difficile à "saisir" (facile à prendre, difficile à apprendre). Pour se donner une contenance, nos aïeux avaient des cannes, des éventails ... toute une bimbeloterie qui tenait les doigts occupés.

Aujourd'hui, les mains anxieuses ont des poches pour se cacher et cigarettes pour se défouler. C'est un fait, les mains supportent difficilement l'oisiveté. C'est comme ça : quand nos mains ne remuent plus, on dort, on est mort, ou l'on pratique la posture du cadavre.

Si les mains ont tant envie de bouger, c'est qu'elles ont une relation privilégiée avec le cerveau. Si celui-ci est agité, il faut qu'elles s'animent et vice versa; s'il l'on n'a pas envie de bouger le petit doigt, cela signifie que l'on n'est guère motivé.
Les mains sont un élément capital de notre fonctionnement corporel. Elles expriment ce que nous sommes et méritent une attention particulière.


"Nos mains sont des antennes. Si tu veux savoir si l'on te regarde dans le dos, marche les mains derrière ton dos, et tu renforceras ta puissance de divination"        Malcom de Chazal

Reliées au cerveau par un réseau nerveux subtil et complexe, elles sont capables de manifester nos émotions et nos pensées les plus intimes.




"Joli doigt" beaucoup à celui qui tient, de main de maître, la boutique "Au vrai chic anatomique", j'ai nommé : Frédéric Pagès ("Editions du Seuil").
Mais rendons-nous main-tenant à la page du sage (sagesse de Pagès) consacrée aux doigts.
  • L'auriculaire : "Comme son nom l'indique (auricula : oreille ou oreillette), se trouve souvent dans les oreilles. Louons le Créateur de l'avoir fait du même diamètre que le conduit auditif". En tant que guitariste droitier, je me suis toujours demandé pourquoi je laissais pousser l'ongle de mon auriculaire droit (inutilisé lors du jeu de guitare classique). Maintenant, je sais ! C'est pour faire de l'auricuretage (c'est en fait, l'une des meilleure et plus simple façon de se débarrasser du cérumen).
  • L'annulaire : c'est le doigt de l'anneau, mais c'est aussi le médecin (nommé ainsi par le chirurgien Ambroise Paré au seizième siècle) : je l'imagine dans la préparation des potions de plantes, utilisé pour touiller ou goûter. Mais déjà dans l'antiquité, les médecins pensaient qu'une veine (la veine de l'amour) reliait directement ce doigt au coeur. En 2013, un olibrius, un "Hubert-Lulu" éberlué a même l'outrecuidance d'affirmer que le doigt en question peut répondre aux problèmes liés à la mémorisation des numéros de téléphone. Ce farceur n'hésite pas à parler d'annulaire du téléphone, qui connaît par coeur et sur le bout du doigt certains numéros. Ce drôle de numéro ose rajouter que c'est aussi le doigt où l'on met les blagues. Cet énergumène (parle bout du nez) se met-il le doigt dans l'oeil lorsqu'il prétend qu'une blague oubliée nous "revient" facilement, "les doigts dans le nez" ? Mais laissons là de telles suppositions non fondées.

Mon p'tit doigt blogueur et mon annulaire blagueur m'ont dit que les autres doigts seront présentés la semaine prochaine.
La semaine dernière, une sirandane (devinette) vous a été proposée ("La main sème, les yeux récoltent ?") et voici la réponse :
"Écrire et Lire".




Escher ne dessinait pas que des illusions d'optique, ambidextre, il faisait aussi des "Mains se dessinant" et c'est "é-pattes-ant" ! Ça donne envie de s'extasier : "Oh ! Les mains, bah ! L'épate." Détournant ainsi le fameux "Haut les mains ! " (une fois en l'air les paluches ne servent plus à grand chose), et le populaire "Bas les pattes" (dès qu'elles redescendent les pognes deviennent dangereusement efficaces). Pour rester dans l'esprit "Escher" et la métaphore, voici un proverbe français :
"Un bon avis vaut un oeil dans la main". 
Comme on dit aujourd'hui  dans cette épique époque opaque : "C'est clair !". Cela éclaire notre petite lanterne, on peut même parler pour cet "oeil dans la main" de véritable métaphare.
Voilà, gardez l'oeil et la main alertes, je vous serre la pogne.
- Oui mais c'est quoi la ... pogne ? dit élie, le gamain.
- La pogne, c'est ce qui sert à empoigner le pognon !
- J'comprend rien. La pogne c'est le poignet, ou quoi ?
- Meuh non ! Mignon grognon, c'est la pince, la paluche, bref la main.
- Et le pognon ?
- Bon, compagnon Pignon, je passe la main à Coluche :
"Certains ont l'air honnête mais quand ils te serrent la main, tu as intérêt à recompter tes doigts."
Voilà voilà, à nouveau je vous "Serre" la main. Claude Serre nous dit : "Timbales pas. Plutôt que d'en venir aux mains, pratiques donc la "Musicothérapie active".






vendredi 13 septembre 2013

"Mémoire : Le Yogi, un homme musical." 1



« Le rire est un bruit roulant de tambours, entrecoupé de fifres ». Malcolm de Chazal


Bonjour,
Je me présente : Yann Meynier, enseignant la guitare et le yoga. Dans ma vie, je m’efforce de faire le lien entre ces deux arts, si proches en fait l’un de l’autre, comme vous allez pouvoir vous en rendre compte tout au long de cet article.


Nous sommes tous des hommes musicaux, comme dit le poète : ce n’est pas le temps qui passe, mais nous qui passons dans le temps, alors en tant qu’homme musical, je me « suis accordé » … un temps de répit (temps de vie) dans le temps qui m’est imparti, pour aller taquiner la musique intérieure de l’homme.


Pourquoi nos mains sont-elles si importantes ?
Pourquoi souffler n’est pas jouer de la trompette ?
Pourquoi le si vertueux « Hanuman » est-il fils de Vayu (prononcer : voyou) ?
Pourquoi faut-il prendre le « temps de souffler » ?
Pourquoi chercher sa voix c’est trouver sa voie ?
Pourquoi l’écoute est-elle vitale ?
Pourquoi l’écoute permet-elle de dormir sur ses deux oreilles ?
Pourquoi faut-il soigner notre environnement acoustique ?
Pourquoi faut-il écouter et « goûter » la musique ?
Pourquoi faut-il tirer « le son » du silence ?
Pourquoi l’homme musical ? 


Toutes ces questions, vous vous les posiez. Cela tombe bien, j’ai trouvé des réponses, à vous d’en faire bon usage.



Le texte que vous venez de lire date des années 1987-1989. C'est mon mémoire de fin de formation "Yoga" (Fédération Française de Hatha-Yoga, alors dirigée par Shri Mahesh).
A la suite des articles à venir, issus de ce mémorable mémoire (l'approbation souriante de mon maître en Yoga), je rajouterai un petit supplément pour enrichir, actualiser mes écrits d'alors.
Je commence mon mémoire en citant l'excitant, l'exquis Malcolm de Chazal, poète écrivain et peintre mauricien pour qui :
"Chaque oiseau a la couleur de son cri."
Ses aphorismes s'inspirent de la tradition orale de son pays (L'île "Mot-riche"), les "Sirandanes" (devinettes qui portent sur la vie quotidienne de l'île, dixit J.M Le Clézio) :
"La main sème, les yeux récoltent ?"
Je vous laisse deviner, sirandaner en sirotant le sirop de votre choix. La réponse se trouvera dans le prochain article.
Dans le recueil d'aphorismes "Sens-Plastique" (Edition Gallimard), il y a trop de nourritures. On y trouve à boire et à manger, du bon et du mauvais. Évitant les écueils, avec sens pratique, l'ivre de bons mots, l'heureux cueille les fruits les plus goûteux. Ça vaut la peine de faire le tri, puisque, comme aurait pu dire Malcolm de Chazal : chaque homme a la couleur de son tri. Et là, on trouve des diamants. Jade-Or !!!
"Le cri de l'oiseau est le meilleur diapason. La voix de l'oiseau ne sonne faux que dans la peur."
Les coups et les douleurs, ça ne se dispute pas. On aime où on n'aime pas. Si vous ne pouvez pas voir Malcolm de Chazal en photo, je vous le propose en peinture (peint par Bernard Violet).



mardi 10 septembre 2013

"Etat-Dame Nature" : Suite et "Faim"..

"L'espérance est un aliment de notre âme, toujours mêlé du poison de la crainte."
Voltaire




 Après cette pause "Oasis"(Carl Warner), Véro et Angèle reprennent leur joute oratoire improvisée.

Trop c'est trop, Angélule n'en peut plus, imitant Artus de Penguern, elle " // " (slash : s'lâche) et se fâche :
- Halte-là ! Ça suffit, faut savoir dire stop ! Salsifis ! Regarde autour de toi, enfant roi, et tu verras des gens obligés de se prendre le choux pour arriver à joindre les deux bouts. Alors que toi, tu vis sous un toit, sans payer de loyer, sans participer aux charges et tu fanfaronnes,et en plus, tu as des châtaignes dans les poches (des oursins). Tu fais ta poire et ramène ta fraise (tu fais ta fière et tu rouspètes). Mais tu es vraiment à côté de la plaque, pas étonnant que dans la vie, tu fasses chocolat.  
Chez ton Tanguy, tu n'en fiches pas une datte (ne rien faire), tu tires la carotte, tu tires au flan(c). Sinon, souvent, t'es remuante comme un pois (très agitée). Alors, comme tu en fais toute une comédie à l'italienne, puisque tu en fais tout un fromage, "Parmesan" donc à tes amis. Tu verras, ils te diront comme moi :
"Arrête d'avoir l'air de chier des carottes (être constipé), t'as l'air concombre ! Fais toi donc la cerise (l'air con et s'en aller), au lieu de faire ta crise de soupe au lait (colérique). Bref, plutôt que d'aller trop comme pois au pot (trop vite, au risque de pédaler dans la choucroute) ,diriges-toi ... donc dans les bois, va aux fraises (se promener en musardant)".
Rentrée chez oeufs, ouf ! Tu te sentiras mieux et moins "farinerveuse" (dure à cuire), moins pomme à l'eau (imbécile), tu pourras alors préparer, puis déguster un bon "yogâteau"(pâtisserie relaxante).


                                                           "Le Pont de Concombre"

- Ah non mais, Allô quoi ! Tu fais le beau raisin (le niais).Mais moi, j'vais te refiler des marrons, après tu feras du raisiné (tu vas saigner) "comme qui rigole", espèce de cagole. Continue sur ta lancée, et "je t'explose la tête façon puzzle". Crois-moi que ça f'ra du buzz ! Et alors on verra, si tu fais toujours autant la  maline ! la prof des écoles. Spèce d'intello !
- Eh ! Tu te prends pour qui quand tu cites mon amie Aude et Michel Audiard. Tu te crois où ? Espèce de bombe textuelle au regard "révolvert", à la langue qui flingue, à la pensée qui dézingue et qui déglingue (toi-même en premier). T'es le genre qui va faire son marché en achetant surtout des grenades et de la roquette. Et bien sûr, chaque fois, la primaire (et primeur, "l'es-tu" ?) complexe que "tu es", oublie de prendre des "simples" (thym divin, relique angélique, sainte menthe, extatique basilic, elfe origan, excès taira ...). Vade Retro Satanas, sors de ce corps, âme militaire, "grande muette" qui flirte avec "l'âme à Fia" et l'omerta.
Sésame, ouvre-toi et montre nous tes trésors, "mâche et riz" !!!


                                                             "Marché en Toscane"

- Eh bien voilà, ça serait bien de s'arrêter là, je suis en eau, dit Véro en prenant un verre d'eau.
- Mazette ! Quelle tirade ! Bon, ben après ça, on a bien mérité de se régaler les yeux et les oreilles avec les paysages alimentaires fantaisistes de Carl Warner et les décors sonores végétariens du "Vienna Vegetable Orchestra".
- C'est extra !!! Mais j'ai encore soif et faim, je prendrai bien un "Arcimboldo"*, entre les deux autres moments de "volup-thé".


                                                             "Vertumne" (Rodolphe 2, 1590)

* Peintre italien maniériste, célèbre pour ses portraits antropomorphes (composés à partir de fruits, légumes ou plantes).
"La Musique est l'Aliment de l'Amour."Shakespeare
Et dans la vidéo que voilà, c'est vraiment "L'Art des Mets".



Voilà, vous voici la tête bien farcie d'expressions qui vous serviront peut-être un jour pour faire le malin lors d'un repas (faites gaffe, certaines surprennent, datant ou n'étant plus utilisées). Sachez que plus un régime est restrictif, plus il alimente la conversation.
Ä "Ventre-dit" !!!


vendredi 6 septembre 2013

"Etat Dame Nature" : Première partie.


- Dites voir Monsieur l'écriveur rêveur, pourquoi écrivez-vous ?
J'écris parce que j'aime ça, pour faire ma part (lire article sur P.Rabhi, histoire du colibri) et parce cela me fait du bien (mon mal réside dans ma tête mais point ne raisonne et juste me parkinsonne). Au commencement était le verbe. Le fameux Logos, créateur sonore du monde (en Inde, on parle du Om). Lorsque j'écris, j'assouplis mon esprit yogi, je fais de la musique et je me soigne (c'est mon remède anti "mal à dire"). Voilà pourquoi je jongle avec les maux. En fait; pour m'alléger, pour rendre mon mal léger comme une "plume d'ange"(me souffle l'amoureux des mots, Claude Nougaro).
C'est la rentrée, alors je vous propose un exercice de style sur le thème des aliments et une fiction friction sur la vie des jeunes. Cette nouvelle est truffée d'expressions populaires, voire argotiques (dont certaines sont tombées en désuétude ou aux oubliettes).
D'autres sont d'aujourd'hui, je les ai glanées et consignées dans des carnets pendant des années ou simplement trouvées sur le Net.

                                                  
                                                                       hongkongourmet.wordpress.com/food-is-creativity/
      
"Voici lisse-poire* de deux amies, jeunes femmes d'aujourd'hui qui partagent un repas. L'une raconte sa vie et l'autre donne son avis. Les voilà, les voici :
Angélule**, la fluette libellule, aimant les bluettes, les bleuets et les princes désarmants, qui aimerait tant qu'on lui chante la pomme (conter fleurette, variante  Québecoise).
Laverdurette, la doudounette qui vit dans sa bulle et à la colle avec son Tanguy. Elle déboule un jour, comme une maboule toute tourneboulée, chez les parents de celui-ci. La face en pistache (l'air renfrognée), elle dit à sa copine :
- Tu te rends compte, côté fric faut que j'tire la sonnette de la larme. J'ai été voir mon banquier, mon compte a des couverts, suis à ramasser à la p'tite cuillère. C'est la cerise sur le gâteau. Ch'uis pas gâtée ! Tout l'monde m'en veut.
- Tu veux dire que le cochon est dans le maïs ?
- Ouais, c'est tout à fait ça. Ce cochon s'engraisse sur mon compte.Il me roule dans la farine et moi, je me sens tarte !
- Mieux vaut tarte que jamais !


- Oui mais moi, la moutarde me monte au nez. J'en ai gros sur la patate pasque pour mon  compte, c'est la fin des haricots.
- Heureusement, vous avez un toit, un abri côtier du côté de l'Atlantique. De ce côté là, au moins, ce n'est pas la fin des abricots !
- Mais malheur ! Tout est cher, ma pauvre, sans oseille, sans un radis en poche percée (en plus, je sais même pas coudre), c'est l'enfer, l'horreur. J'ai même plus de poireau pour la soif.
- On ne dit pas poireau, mais poire.
- Oui, t'as raison. Je n'ai même plus d'espoir. Il ne me reste plus qu'à boire un coup et oublier le sac Louis Vuitton que j'venais d'acheter et que j'vais devoir revendre sur "I.B". C'est trop pas cool ! Oh ! et pis en plus, les parents de Tanguy, faut s'les farcir. Eux aussi sont trop pas top ! Tu verrais le look plouc du vieux chnoque, y'a même pas de marques. C'est pas pasque t'es marqué par la vie (problèmes de santé), qu'il faut pas porter de marque, au contraire. Moi si j'étais lui, je courrais les magasins pour passer en V.I.P dans les magazines, fringué comme un prince. Au lieu de ça, sa sape, "lol !" moi ça me saperait le moral si je pouvais plus rien m'acheter."


                                         http://www.carlwarner.com/foodscapes/

- Bon, pour moi ça va. On a fait une bonne impro, dit Véro (Laverdurette).
- T'as raison, c'était pas mal du tout. On s'arrête là pour aujourd'hui et on se retrouve mardi, même heure, même endroit, pour poursuivre notre conversation impromptue, rajoute Angèle (Angélule).
Puis les deux amies de la ligue d'improvisation s'embrassent, se quittent et chacune reprend sa vraie vie.

* "Lisse-poire" (L'histoire) : "Motordu" inventé par Pef, écrivain et illustrateur de livres pour marmots (qui n'en n'ont pas marre des mots).
** Angélule : Mot-valise, pas plus  grosse qu'un grain de millet. Parce que sont évoqués : Angèle, la gélule et l'Angélus de Millet. Vous voyez le tableau ?
Vous êtes impatient de connaître la suite ? Rendez-vous exceptionnellement Mardi 10 à dix heures (l'heure des diseurs). J'espère que beaucoup de potes iront (et des poètesses aussi, elles me ravissent et me ravigotent).

Crédit Images : L'étonnant Carl Warner (qu'on voit à l'œuvre, installant sa "Mer de Laitue") et ses épatants "Paysages de nourritures".

Tout aussi surprenant, ce groupe de musiciens autrichiens joue avec des légumes. Le docu qui suit, nous explique tout ça. Régalez-vous !!!