mardi 25 décembre 2018

"Le son de Lançon"

Attentat "Charlie", le journaliste Philippe Lançon blessé au bras et surtout au visage est l'un des rescapés du carnage. Il en raconte les faits et les effets dans un livre calme, témoignage sans rage qui décrit l'orage dans une belle douceur :
"Je n'ai aucune colère contre les frères K, je sais qu'ils sont les produits de ce monde ... tout homme qui tue est résumé par son acte et par les morts qui restent étendus autour de moi."

De la douceur contre la douleur :
"Je ne pouvais pas éliminer la violence qui m'avait été faite ... Ce que je pouvais faire en revanche, c'était apprendre à vivre avec, l'apprivoiser, en recherchant, comme disait Kafka, 'le plus de douceurs possibles'. L'hôpital était devenu mon jardin."


"Ecrire, est la meilleure manière de sortir de soi-même."

Et ce qu'il écrit est bouleversant, renversant et éprouvant. Son livre est un exorcisme ultrasensible.
Ses moyens de guérison, ses chemins vers d'autres horizons, il les a trouvés tout naturellement dans l'écriture (chroniques dans Charlie, Libé, ce livre), dans la lecture (Shakespeare, Kafka, Proust) et dans la musique (l'indispensable Bach).

"L'art de la fugue"
Place au "fugue-heurt" :  Philippe part dans l'art et Lançon dans le son !
"Hossein a installé le CD dans un lecteur. Tandis qu'on désinfectait et anesthésiait la cuisse droite, les premières notes, si lentes, du premier contrepoint sont passées entre les bonnets des infirmières pour entrer une à une, comme les gouttes d'un début de pluie, dans l'oreille. Ré, la, fa, ré, do dièse, ré, mi, fa, sol, fa, mi, ré. C'était une musique d'hiver, c'était l'hiver, ma vie était en hiver.
Le son du vieil enregistrement se déposait sur la salle et sur mon corps. J'ai senti les piqûres et me suis concentré sur la musique de cet homme, Bach, dont j'avais chaque jour un peu plus l'impression qu'il m'avait sauvé la vie.
Comme chez Kafka, la puissance rejoignait la modestie, mais ce n'était pas la culpabilité qui l'animait : c'était la confiance en un dieu qui donnait à ce caractère coléreux le génie et la paix. Hossein a approché le dermatome de la cuisse, j'ai fermé les yeux et cherché à entrer dans la fugue qui développait maintenant ses différentes lignes en obtenant ce miracle : plus c'était complexe, plus ça me simplifiait."

Dans nos vies, lorsque ça déconne, écoutons donc la "Chaconne".
"Dans l'après-midi, Gabriel, un ami violoniste, membre du Quatuor Thymos, vient jouer dans la chambre la Chaconne de Bach ... Gabriel suit la partition en remontant lentement jusqu'à la tête du lit ... Bach résonne presque sauvagement dans le silence de la chambre et du service ... Tous les sentiments, toutes les émotions défilent dans la Chaconne : Gabriel les communique tantôt un par un, tantôt ensemble ...
Pendant quelques minutes, j'ai l'impression que je n'ai survécu que pour être là."




"Variations Goldberg" recentrent et rassemblent.
Au bloc on n'écoute pas de rock mais plutôt du "Bach'oque" (prononcé à l'allemande "Baroque") qui traque l'angoisse et la troque contre de l'énergie vitale !
En plus, on ne choisit pas de l'oeuvrette d'opérette, de la zizique de pacotille ou de la muzak qui rend patraque mais plutôt de la haute qualité, du millésimé, du premium miam-miam, du grand luxe épatant avec ce chef-d'oeuvre :
"Je suis descendu au bloc avec le CD des Variations Goldberg, jouées par Wilhelm Kempff. Nathalie l'a mis et l'opération a commencé.
Je sentais ma lèvre partir vers la droite, j'avais l'impression qu'on me déformait le visage entier. La légèreté de l'interprétation de Kempff, sa clarté intérieure sans tragique, luttait contre la fixation des points de suture avec une efficacité que n'aurait pas eue, je crois, l'interprétation de Glenn Gould. Elle appliquait une gaze sur la chair et l'esprit."



Avec sa mâchoire et sa lèvre abîmées, le jeu de vire-langue suivant ... :
"Wilhelm Kempff cite Nietzsche" (à dire vite et plusieurs fois de suite) !
... ne devait pas faire rire "Lançon le son qu'il faut face au sot" !
De toute manière, comme disait Françoise Sagan :
"Les gens vraiment intelligents ne sont pas méchants."
Allez, passez le Bach d'abord et on verra ensuite. Bon vent !
Yamasté !!!

samedi 8 décembre 2018

"VIP RIP (vieil hippie reste en paix)"

"D'heure en heure,
l'apiculteur se meurt.
Il a eu son heure,
il a fait son beurre.
Api apiculteur !"
Bashung et Fauque


Cela a eu lieu cet automne :
Mort du journaliste Philippe Gildas (82 ans), le phare breton de "l''infotainment" (l'info présentée sans se prendre au sérieux) sur la chaîne "Canal plus".
"La vie passe et la mort c'est dégueulasse !", déclarait Gildas la classe !
Ses dernières volontés (citées de mémoire) :
"Quand je serai mort, je serais d'accord pour que l'on m'incinère, comme un nain connu. Puis on dispersera mes cendres un peu partout au hasard et en rigolant !
Formidable !"
Il était contre la retraite et contre la mort (qu'il trouvait inhumaine) !
Sur la chaîne Canal plus, il était incontournable, éloquent et d'un autre temps. Il n'avait pas besoin d'avoir la tchatche d'un coach en speech sur la pèche!
1987-1997, pendant une décennie déchaînée, il a permis à de nombreux talents de s'exprimer :
Les Nuls, les Deschiens, les Guignols, le Zapping, Groland, Karl Zéro, Poelvoorde, Bonaldi, Vandel, Chalumeau, Wizman, Berroyer, Algoud, Garcia, Gaccio, Coluche, Antoine De Caunes ...
On a ri tellement à tant de moments vraiment hilarants, à tant de "pignolades", de poilades, de gaffes, de baffes, de traits d'humour, de calembours, de moqueries, de parodies, d'idioties, de "pignouferies", de conneries, d'excentricités, de trucs osés et insensés, d'absurdités, de paillardises, de grosses bêtises et de hautes sottises que l'on ne peut que lui dire merci !



"Deux dames âgées discutent :
- Et votre mari, toujours mort ?"
Satané Stan Lee ! Comics tristes !!
Mort de Stan Lee, le père de Spiderman. Au paradis, le roi des super héros est appelé à régner. Là haut, tissera t-il sa toile ?
Il meurt à l'âge de 95 ans. Quand on a des super pouvoirs, on meurt super tard !
Ado, je lisais sa prose dans le magazine "Strange" !
A l'époque, dans un autre genre, j'allais aussi voir les films d'un super karatéka qui cassait des briques et brisait des os en faisant de petits cris d'animaux, il avait le même nom (prénom Bruce) !
Lui aussi travaillait dans les acrobaties et la justice, c'était un ovni qui gagnait à tous les "nunchakus".
Les héros des éditions Marvel , malgré leurs forces restaient humains (avec leurs faiblesses, complexes, détresses qui pouvaient laisser perplexe).
Il avaient pour noms :
Spiderman, Iron man, Xmen, Hulk, Thor, Black panther, Avengers, Daredevil, Captain America, Ant man, Doctor Strange, Captain Marvel, Silver Surfer, Stan the man ... non, ça c'est le surnom qu'il se donnait !




Le saviez-vous ? : on est tout petit. Terrien, t'es rien et si en plus t'es pas humain et pas concerné alors ...
Dans notre galaxie, il y a entre 100 et 150 milliards de planètes et dans l'univers, on trouve entre 100 et 150 milliards de galaxies !
... témoin que rien !

"Charlie lambeau"
Dommage qu'ils n'aient pas eu de super pouvoirs marveleux,  mes amis rigolos de "Charlie hebdo" !
Je suis en train de lire le passionnant et si émouvant livre de Philippe Lançon (rescapé de l'attentat du 7 Janvier 2015) : "Le lambeau".
Moins d'un an avant, mourrait Cavanna :
"Je n'ai raté aucune de ses dernières chroniques, de plus en plus brèves, où il contait avec rage et humour son Parkinson et son déclin.
Un jour, Charb me dit avec un sourire réjoui : "encore une chronique qui déménage. Il écrira jusqu'au bout, il ne va rien nous épargner et tu verras qu'il continuera encore au fond du trou, qu'il nous parlera de la vie des asticots."
A propos de trou, les scientifiques annoncent le retour du trou de la couche d'ozone, cette dernière s'était refaite une petite santé et va contribuer à nous exterminer.
Ce sont les asticots qui vont être content !


"Mulla Nasreddin toujours aussi paresseux, passe son temps à ne rien faire.
Un ami passe le voir et lui dit :
- Qu'est-ce que tu fais en ce moment ?
- Je cherche le moyen de ne pas mourir, répond le mulla !
- Et ça marche ?
- Jusqu'à maintenant, oui !!!"



Vers la fin du cacapitalisme ?
Contre les casseurs de manif "Gilles et John", "Macaron marron" oppose les "Brigades du Tigre" (police organisée par Clémenceau, dit "le tigre" en 1907) !!
Je suis pour l'écho logique pacifique et contre les causeurs de troubles, les casseurs, les censeurs auto-ritaires. Je suis mon petit bonhomme de chemin avec mon esprit de yogi gandhi kiri !

Voilà, pliez vous en deux, riez aux larmes (c'est bon pour les yeux), étirez vos zygomatiques, mourrez de rire puis prenez la posture de circonstance : Savasana (le "cadavre" est la posture de relaxation) car tout cela, c'est aussi du yoga !
Yamasté !!

Crédits dessin : 
Glen Baxter, Steve Ditko (Spider-man) et Cabu !

mardi 13 novembre 2018

"Mots de ventre"


Suite et fin de la trilogie "Hernie" !
Impressions en vrac, épisode "Post opération" !

"Mots de ventre" donnent mal à la tête !
Manque de sommeil, pleine lune et douleurs aigues me perturbent.
Je n'ai plus goût à rien, je me sens mal et ça, je le sens bien. Feu chroniqueur farceur n'a plus la force de faire le pas de côté.
Dehors, le soleil met en valeur les fleurs du jardin automnal et pendant ce temps là, je déprime et j'adapte ma gestuelle en fonction de mon inconfort abdominal.
Le seul yoga  raisonnable reste celui du son et celui du souffle (et encore, seulement s'il est pratiqué "molto moderato'). Le chi-kong et la méditation apaisent et réharmonisent !
Le yoga du rire n'est guère approprié.
Je suis plutôt à l'aise d'habitude question rigolade mais là, comme rire me fait souffrir, j'évite de me plier ou de me tordre de rire et pratique de préférence le sourire :



Alors je m'ennuie et l'ennui m'anesthésie ...
Et le temps passe car il n'a rien d'autre à faire, moi non plus alors j'écoute la radio (France-inter, "Maman les p'tits bateaux") qui me dit de quand date le début de l'anesthésie.
Un jour, en 1844, un dentiste se promène avec un ami dans un champs de foire, passant devant un stand, ils voient un forain faire rire les gens avec du gaz hilarant.
Intrigué, l'ami se prête au jeu des gaz et rit à gorge déployée, il plane, tombe de l'estrade et ne voit pas une planche cloutée qui lui tranche le mollet. Il devrait souffrir le martyre et pourtant il continue à rire.
Ce jour là, le dentiste (Horace Wells) découvre le principe de l'anesthésie (le gaz hilarant contenait du protoxyde d'azote, gaz qui endort).

... De plus, je ne peux même aller me balader en forêt, j'ai les jambes molles et le ventre sensible. Alors, j'ai l'esprit qui mouline.
Miss "Pète au casque" en profite, la maline m'assomme avec une massue mahousse.
Mahousse que gémit ma tête, dans quelle étagère ?
Je ne cherche même pas à réagir pourtant je suis capable moi aussi d'assommer ... les gens avec des histoires à dormir debout.
En fait, je ne recommande pas trop les opérations quand on est déjà parkinsonné.
C'est trop pour un seul homme. C'est une double peine. Dans cette ambiance, il n'est pas étonnant d'avoir "l'alarme à l'oeil" et de se sentir fatigué.

Cela me ramène à ma jeunesse.
Quand j'étais marmot, j'ai souffert un peu trop !
Mes parents, au lieu de s'envoyer en l'air, en sombrero de l'amour, boxaient catégorie "Poids lourds" en sombres héros de l'amer. Je cherchais chez eux le bonheur comme on cherche un bateau dans un aéroport !!
Résultat des courses : je somatisais à donf, je devenais ouf, bref, je me menais en bateau et avais le mal d'amer (ou d'aimer).




Oublions le passé et revenons au plaisant (et aux trépassés récents) !
Miss Funny, l'aidante aimante me "rambo".
Avec la bonté dans son coeur et la beauté de son corps, je me sens meilleur et plus fort.
Elle est for me, formi, formidable (comme chantait Aznavour), sa présence est comme une douce transe, qui donne envie de chanter à la manière de Rachid Taha, dans une parodie de "Douce France".
Ces deux artistes sont partis, il y a peu, sans Trenet pour l'un (Taha meurt à 59 ans) et en traînant un peu pour l'autre (Aznavour à 94 ans). Philippe Gildas vient de mourir, il avait 82 balais, "Canal plus" lui rend hommage : Aïe ! Ouyouyouille, je me bidonne et me plie en deux (de douleur) et cela point ne pardonne ! Diantre ! on veut ma perte, on désire me faire homicider de rire !!!

Côté corps : "çavati, çavatipa ?" !
Les conséquences de l'opération : cela me déstabilise, me dérègle, me dérange, m'agite. Ceci me fait de l'effroi dans le dos, du froid dans le foie et dans les reins ça craint.
J'ai les jambes flagadas et les bras raplaplas, les sparadraps waterproof et les savons anti-bactéries m'abîment la peau. L'aidant ça va mais les dents c'est pas la joie et j'ai le pénis triste et sensible ...
Tiens Michel Cimès sexprime à la télé (France 2 "Ça ne sortira pas d'ici") et nous "apostrophe" :
"Santé des dents : il faut bien m'astiquer !"
En corps heureux, j'ai bon appétit et je mange bien bio !
Manquerait plus que j'bouffe des polyphosphates et du glyphosate !
Plats pas nets empoisonnent la planète, faut choisir : ou Monsanto ou ma santé !




12 Novembre : RV avec LN (la chirurgienne) !
L HO O M1 LN (elle a chaud aux mains Hélène), elle me palpe, me demande de tousser, vérifie que tout va bien. Toux est "100 sous 6".
Pour la marche, ça marche, pour le vélo d'appartement, ça roule, pour le yoga, encore 15 jours d'abstinence, 7AC.
De retour à la maison, je me chante la chanson de Polnareff :
"LNA HO, O LHO LNA, L A OT CO, LC ABC, G CD !"

Elle a bien fait son travail, juste une incision au bon endroit et moi de mon côté, j'ai bien vite cicatrisé malgré mes nuits et l'ennui :

Nuits courtes allongent les douleurs !
L'ennui dans la nuit étire les heures !!

15 Novembre : comme tous les ans, après les prix littéraires, l'armistice, le bataclan et mon anniversaire, voilà le ...*
1 10 : C 1 20 9 !

Allez, bonne santé, portez vous bien. A 1 2 C 4 !
Namasté !!

Crédits dessin :
Geluck, Zem (site zen "Méditation France") et un dessin signé pris dans le site "Agoravox.fr".

Le vin neuf, c'est le Beaujolais nouveau.

vendredi 26 octobre 2018

"Hernie suite"


Vendredi 12 : hopopop op et ration.
Jour "J" (vais d'un bon pas) :
Cinq heures du mat, j'ai le réveil fastoche, j'ai même pas les pétoches.
Miss Parkinson est endormie, je suis le petit oiseau sans souci du conte de Jeudi (lire l'article précédent).

Sept heure, j'entre en clinique d'Arès, je mets mon habit de scène, mais j'ai tout mon temps : une heure pour enfiler une combinaison et une "charlotte" (pour les cheveux), cela devrait suffire !

Huit heure, le brancardier venant me chercher est un "branquignole" qui prend mon brancard pour une bagnole ... de course. Ce guignol slalome entre les obstacles et frôle d'autres lits à roulettes.
A priori, il se conduit mal mais finalement, comme il assure, le passager est rassuré et puis pour un temps, il est distrait et c'est tant mieux. On arrive sain et sauf dans le bloc pré-opératoire. On est pris en charge, on redevient enfant, bientôt, l'heure du dodo puis le temps de réduction du bobo !
Je me retrouve placé en position pratiquement assise devant une télé faisant défiler les beautés de la nature ! Je pense au conte du p'tit oiseau et je me régale des sourires réconfortants de mes élèves porteurs de pensées positives qui vont droit au coeur !



L'équipe pré-opératoire ne s'est pas levé du bon pied et n'a pas vraiment les yeux en face de vous :
On me sert du "Madame Meynier".
Au  moment de la piqûre, j'entends mon infirmière dire à une collègue : "on m'a rajouté du boulot, suis débordée, tu peux m'aider ?".
Chez certains, il manque un peu de sommeil : "moi le matin, y'm'faut un temps pour émerger, j'trouve pas les produits, minçalor".
Mais heureusement, je ne suis pas anxieux, en fait, je m'en bats la hanche !
L'infirmière débordée me fait la piquouse du sommeil.

L'anesthésiste me pose des questions :
- "Êtes vous allergique à certains médicaments ? Avez vous des réactions en prenant du doliprane ?"
- Dolly Pran, je ne connais pas !
- Ah bon !
De quelle côté la hernie ?
- à gauche !
Puis, il me dirige vers le bloc opératoire, m'installe sur le billard et me donne un masque à oxygène !
L'ambiance "homme flottant dans l'espace" prend place, je commence à planer. J'ai juste le temps de dire bonjour à ma chère chirurgienne et m'endors .....
... Allô Hélène ne coupez pas ... "Et l'aine" coupe, fait ce qu'elle a à faire ... et le temps passe comme il passe tout le temps !
... Voilà, l'affaire est dans le sac ou plutôt dans le "filet à provisions" (le treillis protecteur du précédent message) ...

Neuf heures et des broutilles, me voilà tout neuf, il n'est pas très tard et je suis dans le coltard ...


Dix heure, Miss Funny me tient la main, je me sens bien, elle me sourit, je suis au paradis !
"Et le temps passe comme ça, douceur de papier soie" (comme chantait Isabelle Mayeraud).
Et voilà que me prend l'envie de faire pipi mais comme je suis relié au "gouttagoutte", l'infirmière me conseille de me retenir ... Ça me fait penser à une chanson de Johnny, non pas "L'envie d'avoir envie", mais plutôt à "Retiens l'envie" !
Je ne me sens pas "alèse", je suis déculotté et cloué au lit dans une pièce ouverte, un lieu de transit, de passage, de retenue cela ne peut pas d'urée, je ne veux pas laisser ici mon empreinte tel le chien marquant son territoire.
Je ne m'appelle pas Mr Pissenlit.
Je pense à une phrase de l'écrivain Marc Dugain ;
"Ce n'est pas parce que l'on n'a rien à dire qu'il faut forcément le faire-savoir !"


Je demande à ma compagne de trouver un "pisse-tolet" !
Elle va à l'accueil, explique la situation et demande un urinal mais cela dérange Néferpipi, l'infirmière de "sévice", responsable de l'activité "faire pipi dans un pissetoilette" ! :
- Il faut d'abord remplir le formulaire questionnaire urinaire et je n'en ai plus, alors est-ce qu'il a vraiment envie ?
Et puis de toute façon, il faut un "laisser-pisser" et bien conserver le "récit-pisser" accompagné d'une fiche d'appréciation du lieu d'aisance (à noter de 0 à 10) !
A savoir : le clan de fonctionnaires nommés "pisse-copie" te fait une fleur (piss'til ?) si tu remplis le formulaire "pisse au tiers" (à entendre "passe à ton voisin dans le besoin ou à un ami avec une pressante envie").

Onze heure, c'est le moment réconfortant du café et biscuit bio servis avec le sourire de l'infirmière !

Douze heure, douceur, visite de ma chirurgienne. "Aile-aine" me tâte, me questionne et me dit que tout va bien, ma grosse hernie est partie, et bientôt, ce sera à mon tour de sortir.


Treize heures. on sort de la clinique, je suis à l'aise dans mes baskets mais pas assez balaise pour faire la fête. Je constate que la marée est basse :
- Ah ben bon tant pis ! je n'irai pas me baigner aujourd'hui !!

Treize heure dix : content d'être à la maison.
Le "séjour ambulatoire" c'est tout bon mais revenu à la maison, faut pas faire de faux-pas :
Ainsi, il est préférable de ne pas danser le Boogie-woogie,, chanter fort, chuter, pousser, tousser, se moucher, éternuer, rire aux éclats, se plier en deux, porter, s'en taper, se casser ...

Vingt heure : je me sens claqué et décalé !
Toute la journée, alors que nous sommes vendredi, je me suis crû un samedi.
A ce tarif là, c'est pas demain la veille que j'atteindrai l'état de "Samadhi" (être présent, méditer en sanskrit).
"Être en Samadhi" (dans la philo du yoga, c'est voir les choses telles qu'elles sont) !
Voilà, à bientôt, à Samadhi prochain !
A "Inde séjour", Namasté !!!

Crédit dessin :
Claude Serre, Claire Bretécher et Boutant !

dimanche 21 octobre 2018

"Hernie cas ... Arnica"


Hernie inguinale :
Mal populaire qui touche sept fois plus les hommes que les femmes.
Elle est fréquente, on comptabilise 150 000 opérés par an dans notre pays.
Me voilà à nouveau dans le lot (d'un côté), derechef, je récidive (de l'autre).
Le 13 décembre 1994, le chirurgien de la clinique d'Aulnay-sous-bois a œuvré pour me libérer d'une hernie à l'aine droite. Il en a profité pour m'installer un treillis protecteur.
A l'époque, c'était novateur mais comme le chirurgien découvrait cette technique, il restait prudent et du coup, le patient "taillait des haies" et restait une petite semaine à l'hopital.
Pour moi, ce temps passé là était dur, et la souffrance post-opératoire reste gravé dans ma mémoire (à cause des gaz et des trois incisions) !
Durée d'hospitalisation :
1994 : les six jours "lessivé" (de lapin) !
2018 : les six heures laissent rêveur !!
Quand on dit que "c'était mieux avant", je trouve qu'il ne faut pas pousser sur le passé !
En fait, au lieu de rabâcher cette formule, on pourrait dire : "c'était vieux avant".



Lundi 8 Octobre :
Rendez-vous avec Hélène, charmante et souriante chirurgienne à la peau d'ébène.
Date de l'opération : le "Ventre dit" 12 Octobre (en fait, "Et l'aine" me laisse le choix entre le 12 ou le 19).
La date du 12 étant plus proche, cela me laissera moins de temps pour cogiter, m'angoisser, tirer des plans terrifiants sur la moquette, avant que jeune comète l'irréparable pensée et que d'un ennui mortel, je chante "Anastasie l'ennui m'anesthésie" ("Tango de l'ennui" de François Béranger) !
Sourire ou souffrir ?
S'ouvrir ou mourir d'ennui ?
Ouvrir un livre ("Geai") de Christian Bobin et sourire à la vie !



Mardi 9 :
Bonjour tristesse !
Prise de sang pour l'opération plus une autre pour déterminer mon groupe sanguin et surtout pour me faire une nouvelle carte.
Et si, dans les labos d'analyses médicales,  on en profitait pour piquer le mauvais sang que l'humain se fait ?

Mercredi 10 :
Fin d'aprem : Séance de yoga avec monacale Monique, flore Evelyne, mama douce Mady, coquine Katie et taquine Jacqueline !
Mes élèves me souhaitent "bonne chance", l'une d'entre-elles me conseille de prendre de l'arnica en homéopathie !
Et puis elles me font plein de promesses d'envois de pensées positives pour Vendredi matin !

Le soir, les étranges lucarnes (François Busnel) nous montrent différents types de sagesse !
"La Grande Librairie" rit et parle de la vie spirituelle !
Je profite à fond des gens biens !!
Alexandre Jolien et ses jolis liens :
"La sagesse espiègle : c'est le bordel mais y'a pas de problème."
Pascal Quignard et son bazar bizarre si pré-cieux :
"La sexualité est à la base et au coeur de la vie spirituelle." 
Christian Bobin et son air de chérubin bambin :
"L'émerveillement, c'est le petit sauvage en nous qui nous sauve."
"La douceur, c'est notre vrai force."
"Bach, c'est mon médecin traitant."
Jeudi 11 :
Matin malin !


Seul devant mes tartines et mon café, je conte "le petit oiseau au grain de blé" (conte tunisien).
On a beau lui en faire voir de toutes les douleurs et le charcuter dans tous les sens, l'oiseau bricolo, a toujours le dernier mot.
J'aime beaucoup ce conte revigorant, il donne de l'espoir et met en joie.
Cet heureux oiseau est un joyeux joyau !
Il m'est "chair", je paye ses dons de médecin en petites coupures et je vous donne mon billet que demain tout se passera bien !!!

L'illustrateur de ce conte se nomme Michel Piquemal.
Namasté !!

jeudi 4 octobre 2018

"Vol au-dessus d'un nid de martinet"


"Casse-coucou, le martinet".
Tout foufou, c'est un oiseau agité, vif, rapide (c'est ainsi qu'on le nomme en anglais : Swift) qui bat tous les records de vitesse (avec des pointes à deux cent km à l'heure) et d'endurance (mille km par jour).
C'est un habitué du fast food (bec ouvert, il gobe les insectes très rapidement).
Face à ces excès, il lui faut de l'exercice, pas de problème : il vole presque tout le temps.
Il ne se pose pas ou peu, toujours en l'air, "Courte-pattes" ne se pose pas de question. S'il reste au raz des pâquerettes, il se sent bête car il a un mal de chien à décoller. souvent il s'envole à partir d'un endroit situé en hauteur en se laissant tomber.
Un martinet ne marche pas, son nom latin le confirme : Apus (sans pattes).




Apus époustouflant !!!
Donc toujours en vol, jamais au sol, c'est sa formule, en l'air, il sait tout faire :
Boire bec ouvert, en effleurant la surface d'un plan d'eau, s'accoupler, manger, se déplacer, s'orienter, faire l'acrobate avec ses potes et même dormir !
Lorsque Martin et Martine Martinet copulent, ça vole haut.
Ils vont jusqu'au septième ciel et là c'est bien plus fort que l'ordinaire orgasme, c'est l'extase et ça les fait planer bien au dessus des nuages !
Sans aucun doute, ils vivent vite, à fond et n'ont pas les pattes sur terre, sont ils heureux ? sont ils fous ? ...
... laissons planer ... le doute !




"Maître du vent et du sommeil" !
Le martinet dort en vol, bien haut (2000 m, voir 5000 m, à la limite de la stratosphère et donc de l'oxygène). Un hémisphère du cerveau dort et l'autre reste en veille (comme le dauphin qui ne dort que d'un oeil). D'autres animaux dorment peu : l'éléphant, la girafe, le cheval (deux heures par jour), mais ils dorment vraiment.
Ils ont la faculté de bloquer les articulations de leurs pattes. Celles-ci peuvent supporter des centaines de kilos sans fléchir et sans fatiguer les muscles.
Autre animal au repos original : la loutre de mer.
Elle s'allonge sur le dos, se laisse flotter et tient la patte d'une autre loutre (comme ça en groupe, elles se protègent des prédateurs et en outre, elles ne dérivent pas les unes des autres) !
Autre technique collective pour les suricates (les "sentinelles du désert"), ils s'entassent les uns sur les autres. La matriarche placée au sol et au centre est protégée. Ceux qui sont à l'extérieur, montent la garde !
La peur des prédateurs rend plus intelligent, il paraît que certains suricates peuvent lire Alphonse Allais sans traducteur.
Ils savent bien que "Par les bois du djinn où s'entassent de l'effroi" se lit :
"Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid" !





"Etymologique" !
Martinet pourrait venir de Martelet (petit marteau), sa silhouette en vol évoque un type de marteau. On retrouve cette idée dans un mot en patois qui le nomme "Martô". Ce toufou serait il marteau ?
Sinon en plus mignon, on trouve : "Rase-rivière", "Voilier du vent" ou "Passe-volant"!

Il a beau côtoyer la stratosphère et vivre toujours en l'air, il se nourrit d'insectes gavés de pesticides. Peu à peu, le Martinet empoisonné, pas net disparaît de la planète.

Bon, le vent se lève, je vais me coucher, c'est l'heure de la sieste.
Pour la posture de lit, je n'ai que l'embarras du choix : couché sur le dos dans un lit à eau ou en yogi parano en posture de flamant rose qui fait la posture de l'arbre (debout sur une jambe, ne dormant que d'un oeil) ... ou au lieu de faire les choses à moitié, choisir la sieste crapuleuse et faire des choses avec ma moitié comme la "bète à deux dos" (la "bète à dodo" me souffle une suricate souriante) !

Crédit dessins :
Merci à "La Hulotte" géniale revue écologique, crée en 1972 par un passionné de nature Pierre Déom.

Voilà, pour mieux comprendre la nature, chantez Déom ("des OM", traduit par Suricate) !
Namasté !!

jeudi 20 septembre 2018

"Folie polie"


Tout va de traviole dans ce monde fou ... de babioles, de fariboles et de dols.
Dans nos sociétés "super si fiel", tout va à vau l'eau. Dans la maison, on perd la raison. Du robinet, coule une eau polluée aux pesticides et dehors tous les égouts sont dans la nature, on se nourrit de particules fines.
Tout cela participe à la croissance ... des perturbateurs endocriniens, ça craint !
On se tire une balle dans le pied et après on s'étonne que ça ne marche pas, bientôt les plus fous d'entre nous, nous ferons marcher au pas.

"Chut ! méchant psy pschiiiit !" contre "Chante psy chic".
Avant, dans les asiles, certains médecins démunis faisaient percer un trou dans le crâne de leur patient fou afin que le mal puisse s'échapper de la boite crânienne.
Cette violence se retrouve dans les mots utilisés pour nommer les fous : "frappés", "cognés", "cinglés", "déséquilibrés", "détraqués", "sonnés", "fêlés", "désaxés", "déglingués" !

Heureusement, "le fou, c'est toujours l'autre !" comme dit, avec un air malin, Boris Cyrulnik.




"Il n'y a plus de crétins depuis qu'on a rajouté de l'iode dans l'eau du robinet."
Cyrulnik
Et aussi depuis que l'on consomme du sel de table !
Avant cette découverte, le mot "crétin" était un terme médical. Le crétin soufrait de crétinisme (ensemble de troubles psychiques et physiques provoqués par une insuffisance thyroïdienne non soignée).

Bon, prenons un peu de hauteur !
Parlons donc des oiseaux.

Vol au dessus d'un nid de yogi qui lit.
Posons nous sur notre tapis volant de yoga et allons voir ce que nous disent les volatiles dans les textes sacrés, par exemple dans la "Taittiriya Upanishad" :
"Taittiriya veut dire colombe, tourterelle. Les oiseaux sont souvent présents dans les textes indiens. Leurs voyages symbolisent l'âme migrante, la réincarnation (l'oie, le cygne Hamsa est le véhicule de Brahma)."
Françoise Blévot



Modes et travaux !
Les yogis aspirent à vivre dans un "corps de joie", ceci afin de pouvoir méditer sans gêne (sans douleur, en douceur) et respirer la vie, le bonheur !
Ils espèrent ainsi pouvoir transformer leur respiration consciente en battements d'ailes destinés à les délivrer de ce qui est pesant.
Pour trouver cette fluidité, cette légèreté, il vaut mieux se débarrasser de nos "justokors" (qui empêchent toute circulation de l'énergie vitale), de nos blindages psychiques (égocentrisme, orgueil, complexes ... ), de nos drapés folkloriques (qui nous mettent non pas en valeur mais plutôt dans de beaux draps), tel le "sari golpa" (uniforme pour faire comme si on était "hindou" alors que l'on est "un dur").
Il vaut mieux se mettre à nu et faire comme l'oiseau en chantant du Fugain :
"Fais comme l'oiseau, ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau, et jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut !"
Et c'est ce que l'on verra la prochaine fois avec un article sur le "Martinet, acrobate aérien".
D'ici là, restons sage avec nos corps de joie, sans corset.
Bon vent !
Namasté !

mardi 4 septembre 2018

"Ecole de musique mimimaliste"

Hopopop ! voici l'article d'un "flutin" joueur de pimpant pipeau papou, qui peut aussi se transformer en "luthin" (c'est dans ses cordes) et chanter "lamarseillaise" en tibétain.

Mais trêve de plaisanterie, quittons donc cet "Hubert-Lulutin" éméché (à force de boire ses paroles de troll), ce "Lama-Delon" (qui parle de lui comme s'il était un autre, un lama fâché qu'il ne vienne pas lui servir à boire) et évoquons plutôt la sagesse de certains guitaristes atypiques :
J.J Cale le guitariste tranquille par excellence, séduit avec ses solis concis et jolis, ils sont minis mais ils font un maximum d'effets ! juste quelques phrases instrumentales qui disent tant de choses en si peu de temps.
Dans la chanson "Magnolia", le cool Cale, lézard solitaire, panda sympa, nous incite à nous installer lentement dans la sieste et le hamac.


Un autre guitariste épatant, c'est Wes Montgomery, virtuose mais sans avoir l'air d'y toucher !
Sur scène, zen, jazzy, il était parfois assis, affalé sur sa chaise sans s'affoler, jouant à l'aise des mélodies suaves et souvent balaises tout en octaves avec un son juteux pulpeux (pulpe du pouce droit) et une virtuosité sans pareil ! Tout cela avec le sourire.
Affalé, félin, fallait le voir jouer ainsi, le dos voûté, la guitare mal posée, à l'oblique. Essayez donc de jouer comme ça sans tracas, vous m'en direz des nouvelles !
Comme quoi, qu'importe la façon pourvu qu'on ait l'adresse et l'ivresse !!


Ces deux musiciens atypiques et tranquilles avaient conservé leur côté animal, l'un, peinard comme un renard, l'autre, en chat nonchalant !

Sagesse sacrée des ouvertures !
Iégor Reznikov, chanteur musicien, en chantant les harmoniques s'est aperçu que les églises avaient été conçues en intégrant des principes d'acoustique particuliers.
Par exemple, pour évacuer les fréquences créatrices de résonances désagréables, on a créé des ouvertures spécifiques !

Dans les cavernes, les peintures rupestres sont situées là où l'on trouve le plus de résonances, celles-ci sonnent dans le grave là où sont peints des mammouths et sonnent dans l'aigu là où l'on a dessiné des oiseaux !
Les cavernes étaient sombres, on se guidait par le son !

Bali qui vibre ou ballot qui bulle ?
Cet été, à la plage, au lieu de cuire au soleil, profitez donc du sable pour vous accorder ... une pause et vérifiez la qualité sonore des gongs que vous fabriquez vous-même en écoutant un gamelan balinais.
Cela se pratique depuis des millénaires à Bali ou en Chine, on utilise du sable que l'on pose sur le gong puis on le frappe et là on observe les motifs graphiques engendrés par les vibrations.

La chanson "Magnolia" se trouve sur le premier album de jj Cale "Naturally".
Bonne écoute et bon vent !
Namasté !


dimanche 22 juillet 2018

"Foot-bal"


"Football : opium de l'électeur. On se shoote comme on peut."
Jacques Mailhot

L'équipe de transe a remporté le mondial du ballon rond !

"Entrez dans la danse !"
Pour ce mondial, le supporteur français a fait la fête au foot mais seulement à partir des huitièmes de finale. Avant, comme son équipe n'assurait pas le show, il n'était pas chaud pour regarder des "matchs nuls" sans chouettes shoots de foot !
"Chaque jour en Amazonie, on déboise l'équivalent de soixante terrains de football.
C'est un peu idiot, il n'y aura jamais assez de joueurs."
Geluck
Sur place en Russie, l'aficionado était en petit nombre et puis la sympathique équipe bien échauffée s'est mise à bien jouer et le supporteur est entré dans la danse.

La dessinatrice de "Charlie-hebdo" Coco va droit au but :



"Y'a pas de grands, y'a pas de petits : la bonne longueur pour les jambes, c'est quand les pieds touchent bien par terre."
Coluche
Et puis les petits jeunes, Pavard (22 ans) et Mbappé (19 ans) ont libéré l'équipe en marquant de beaux buts. A partir de là, l'ouragan Uruguay a eu le souffle coupé, l'Argentine a vu son Messi et son équipe partir à la ramasse. Quand aux costauds "diables rouges" belges, ils nous ont souhaité "Geluck" pour la suite.
Pour la finale, les excellents croates ont très bien joué mais finalement ils ont perdu (4 à 2) ! Coup dur pour ce petit pays de quatre millions d'habitants.
Après match, je pense toujours au triste perdant, pardi, ce n'est pas le paradis, il n'a pas la "tête dans les étoiles", lui !
"Au football seul le ballon n'est pas payé, c'est pourtant lui qui prend le plus de coups."
Vincent Roca
Comme le souligne Riss dans "Charlie-hebdo", le football ressemble à une pièce de Guignol, le gendarme s'approche de Guignol avec un bâton et les enfants crient :
- "Attention Guignol !"
Traduit en langage fan de foot, cela donne :
- "Attention Mbappé ! derrière toi, à ta droite, y'a un croate enragé."

Ballon bâton, chiffon baston ! C'est trop d'la balle !
Un chiffon font font les petites marionnettes qui ne veulent que du pain et des jeux !
Et pendant ce temps là, le cinéaste ukrainien emprisonné Oleg Sentsov fait la grève de la faim et se meurt. La politique de la Russie sent le roussi mais Poutine a bonne mine.
Le spectateur râleur basique a une drôle de logique car il applique le principe suivant :
"Je est un autre", non je m'égare ... voyons voir ... je pense que ce qui vient convient:
"Ils ont perdu et nous avons gagné !"
Pendant le match, l'angoisse marque des points et on sent venir cette remarque :
"C'est pas gagné, on est perdu !"
Quelle époque épique opaque !
"Les hémorragies cérébrales sont moins fréquentes chez les joueurs de football, les cerveaux aussi !"
Desproges
Nous vivons dans l'ère des accros aux gnons et à la bête compète. Boxe et boxon, voici venu le temps de l'homme de "macron mignon" : loup relou, fourbe et shooté, relooké et surbooké !!!
"Jouer au football est simple. Mais jouer simple est la chose la plus difficile au monde."
Johan Cruyff
Et si on jouait tout simplement, sans attendre de "merci" (sans "remercier" le vieux Messi de 32 ans, il ne va quand même pas prendre sa retraite à 33 ans, ça serait trop "christ"), sans récompenses financières immenses, sans trophée, sans triompher, sans défi laid, sans injures ou mots guerriers ("on les a cassés, bombardés, écrasés, battus et eux se sont inclinés, sont abattus ... ").
A mon avis, la récompense, c'est de pouvoir jouer dans la joie, un joli match d'esthète du ballon rond, sans animosité et sans pression. C'est ainsi que disparaissent les tensions psychologiques qui bloquent les joueurs, les dépriment, les limitent à la tactique défensive.

Jouer le jeu mais pas l'enjeu, cela protège les tibias, enlève les tracas, élève l'âme de l'Homme.
Jouir du jeu gratuit, s'amuser et prendre plaisir, jouer pour la beauté du jeu, pour de rire comme quand on était môme, sans but.
Vivre pleinement le principe gagnant-gagnant et lire la revue "So foot", écouter l'émission de Philippe Colin sur France-Inter ou regarder les documentaires de Vikash Dhorasoo, voilà de quoi se muscler l'esprit de colibri sans-souci et de profiter de l'ambiance "des keep ... cool" !

Namasté !!!
Je laisse à Geluck (le dessinateur diablotin rouge) le soin de conclure ce message !



jeudi 5 juillet 2018

"En marche-ride !"


"Les meneurs de moutons et de vaches ont tourné la difficulté en nommant celui-ci Grandrieu, c'est-à -dire Grand Ruisseau, comme le Malrieu est un mauvais (ou petit) ruisseau, et Rieutort-de-Randon un village où le ruisseau abuse de méandres ..."
Jean Rodier


Jeudi 21 : En Margeride.
Après les gens, voici les champs :
Assis dans le salon du chalet, je ferme les yeux et, sur mon écran frontal, je vois défiler mes rides et mes images de la Margeride !
Paysages passages, le temps passe et tel le batracien qui coasse, je suis dans les temps pour décrire le cocasse et la grâce de cette nature dont jamais on ne se lasse.
Les gens d'ici devraient être heureux, vivre en paix mais ils sont plutôt agités et belliqueux comme partout ailleurs dans le monde.




La Margeride avec ... ses marguerites, ses molènes, ses gentianes, ses pensées sauvages, ses colchiques, ses digitales, ses narcisses, ses jonquilles, ses lupins, ses violettes, ses anémones, ses consoudes, ses ancolies et ... sa mélancolie bien jolie !  

Ses forêts accueillantes ... à cueillettes (champignons, myrtilles, fraises des bois, mûres, framboises).
Ses forêts denses d'épicéa, ses clairières de petits pins sauvages rabougris pour se protéger du froid, qui n'aiment pas la concurrence des arbres plus grands qu'eux et qui colonisent les espaces vides ... ses "mélèzes" plus à l'aise, ses "hêtres" tourmentés, ses "sureaux" qui "tremble hêtre noyer" (merci Steve Waring pour cette belle association) ...



Ses sentiers renommés ... le GR4, celui où se rencontrent les "Jacquaires" et les "Stevenson".
Ses landes de bruyères, ses rochers de granit gris, ses croupes vallonnées, son téton de pinacés (visible de la route du Viala), ses "prés à genêts" (et à méditer), ses douces mousses, ses moches mouches, ses vaches et leurs bouses qui te refilent le blues (quand tu mets ton pied dedans), ses "pacages" (pâturages), ses parcelles labourées ou herbagées, ses chemins anciens, ses voies romaines, ses drailles (chemins de transhumance) ...

Ses pierres de prière, ses pieus vieux et ses voeux pieux, ses croix, ses fours, ses moulins, ses abreuvoirs, ses fontaines, ses hameaux typiques, ses murets, ses belles maisons sévères et strictes, ses demeures qui épousent la pente et celles qui occupent le replat, ses toitures en lauzes, ses burons, ses bâtisses délabrées, ses clairs ruisseaux, ses terres légèrement ondulées, ses prairies fraîches, ses petites cascades, ses rigoles qui décorent le sol ...

Ses "Boirelac" (lire le message précédent), son décor hivernal (du blues blanc idéal pour un polar bien noir), ses fils de fer barbelés qui relient au passé et qui dessinent le présent.
Ses rochers antiques (là depuis toujours), dont l'un est prêt à s'écrouler de rire si tu t'arrêtes dessous et raconte une anecdote rigolote sur le groupe de "roc n' roll" the Rolling Stones. Cet endroit se situe entre "Le Viala" et "La Malige" !


Aux croyants gourmands d'hosties correspond rochers élégants mais hostiles !
Le climat n'est pas fait pour les souffreteux, les faibles, les frileux et les fibromyalgiques.
En fait, il effraie et fait froid dans le dos. Les vents dominants sont ceux du Nord (froid et humide) et le "marin blanc" celui de l'est (chaud et sec). L'hiver peut durer de six à neuf mois !

Vendredi 22 : retour à Andernos.
Par l'autoroute avec ...
ses routes sans fossé, ses routines sans déroutes, ses péages automatisés, ses aires de repas sans Viviane, ses stations-services, sa vitesse, sa tristesse ...
Alors pour lutter contre la sinistrose, je pense à Tanguy le berger allemand joueur de ma soeur, je l'imagine photographié par Wegman :


Voici le chien artiste "Lionart de Vinci", hyper-actif na-tif du Lion, avec ses bracelets à l'épate, il est attifé comme l'as de pique et ressemble un peu à un caniche !


Ci-dessus, vous avez la chienne chrétienne "Jackie-Line" qui suit le chemin de St Jacques de Compostelle. Mais comme elle regarde trop derrière elle (passant son temps à ressasser le passé et ne gardant en mémoire que le côté "poubelle la vie"), elle fait le chemin à l'envers et s'éloigne ainsi de la sagesse promise !

Allez encore un peu de mamie d'Margeride ... "Pardi, mon pauvre, oh ! peuchère, quelle misère que ce manque d'écolos rigolos par chez nous !!!"

Le 4 Juillet :
A la téloche, une autre mémé, Line Renaud n'hésite pas à nous raconter une bonne blague grivoise :
"Deux spermatozoïdes discutent :
- C'est encore loin l'utérus, dit l'un, fatigué et l'autre lui répond :
- Oui, on n'est pas rendu, là on est au niveau des amygdales !"

Bonne route et bon vent !
Caresses et bises à l'oeil !!
Yamasté !!!

Crédits photos : les chiens tout fous et touffus sont de Wegman, les mouches cools sont de Muhr !

mercredi 27 juin 2018

"En Margeride"


"En amont, dans la haute plaine imbibée d’eau froide, la Rimeize erre entre sognes et pelouses hérissées de rocs, ouvre et ferme ses méandres, se mélange à d’invisibles ruisseaux au chant assourdi par les touffes de nard.
Au-dessus des renoncules d’eau en fleur qui ondulent dans le courant où se fragmente le soleil, montent et descendent les grandes mouches de mai. En quelques heures elles passent de l’état de larve aquatique à celui d’insecte dansant, s’accouplent, pondent et meurent, ailes écartées, sur les friselis de l’eau."
"En remontant les ruisseaux : sur l'Aubrac et la Margeride." de Jean Rodier

Entre le 17 et le 21 Juin, Le trio familial girondin a vécu en Lozère ("Les Bouviers" Station pleine nature) dans un chalet entouré de pins sylvestres.




Dimanche 17 : 
Quatorzeure trente, je sors de la voiture garée côté St Paul le froid, pour me protéger du vent glacial, je ne lésine pas et me couvre d'écharpe, de passe-montagne, de gants et d'une doudoune (nous nous trouvons à 1420 mètres d'altitude).
Arrivés au chalet n°21, nous sommes sauvés, l'endroit est chauffé, on peut se dévêtir et laisser le bon temps rouler.

Le soir, nous dînons à la fameuse "Auberge de la Baraque des Bouviers". C'est un lieu chaleureux, la charmante serveuse qui a du monde au balcon, n'a pas froid aux yeux et tout comme l'auberge, ne manque pas d'adresses. Placez vous face à l'auberge, partant du milieu, à droite, vous êtes à St Paul le froid, à gauche, vous vous situez à St Denis en margeride !
Lorsque vous entrez, à "Saint-Paulaire", vous êtes dans la zone populaire, celle du bar, puis vous quittez l'endroit pour vous retrouver à "Saint-Denice", plus riche en déco, c'est le coin "à resto" !
Les bouviers sont les cow-boys d'ici au pays des grands espaces si jolis ("où est-ce terne ?").
Dehors, les vaches s'éloignent de l'estaminet, pendant ce temps là, Alex mange son "tournedos" et la serveuse sert à nos oreilles du Rossini, nous sourions, c'est bon pour l'appétit !




Lundi 18 : Pin jouit en juin !
Alex, observateur botanique, nous fait part de son étonnante vision d'explosion de pollen de pin emporté par le vent.
Décidément, ici on voit double souvent, on vit parmi les pins sylvestres et en fond de décor, on a une forêt dense d'épicéa. Autre duo, en ce qui concerne la reproduction du "pin sauvage", celui-ci dispose de "chatons mâles" et de "châtonnes" !
Les chatons mâles sont oblongs, ces cônes ovoïdes sont longs de 3 à 6 cm.
On dit que lorsque les chatonnes chantonnent les gymnopédies de Satie, les "chatons-cônes" jouissent et projettent en l'air davantage de pollen (dénommé "Gymnosperme", notons par ailleurs que ce "pin sauvage" fait parti de la famille des "Pinacés"), mais je pense que jouer de la musique "ça vente" donnera le même résultat !




Mardi 19 : Tout va à vau l'eau ! déboires à Boirelac !!
Rions du rieu (ruisseau) et lions connaissance avec les gentilhommes vivants en ces lieux !
Notre rendez-vous avec un de mes cousins du coin tombe à l'eau !
A côté de la plaque, on ne connaissait pas l'existence de deux hameaux si proches portant le même patronyme : Boirelac !
Il y a celui de St Paul l'effroi et celui de St Denis qui sourit !
Nous remercions vivement les auvergnats sympas qui nous ont sauvé de ce mauvais pas, a l'entrée du "Boirelac Paul'eau", les trottoirs aux herbes hautes dissimulent les fossés. Gare au touriste qui veut se garer, il peut aisément devenir un toutriste avec une roue de son véhicule dans le vide.
Bonne vie à St Rémi (LA DO RE, "Sam me dit" : nous t'enverrons une bouteille de St Rémillion) !
St Luc le dépanneur a bien œuvré et manœuvré !
On a eu chaud, alors pour me changer les idées, je décide de dire vite à voix haute et de répéter ce virelangue :
"J'ai chaud chez ce cher Serge" ...
Tout ça à cause d'un mauvais départ de "St Paul Nord" associé à un excès de confiance au GPS qui ne sait même pas reconnaitre un Serge d'un Rémi et un Boirelac d'un Boirelac !!!
Dire que, la veille, Miss Funny parlait du danger que représentent les fossés cachés par de longues herbes pour les touristes séjournant à Andernos !


Mercredi 20 "Viviane et son Bonnet rouge" : rigolades et régalades en "Margeride" !
Repas pris en bonne compagnie dans un petit "boui-bruit" où le tohu-bohu de midi laisse place au silence de treize heures.
Viviane, l'amarante restoractrice de "la margeride" de St-Denis ne fait pas les choses à moitié, elle assure le "show devant" et pardi c'est le paradis des jolis mots fleuris et des fines réparties, service compris !
Avec enthousiasme et élégance, elle marrie clowneries et charcuteries et tous les affamés attablés sont
ravis !
Lorsque le coup de feu est passé et qu'on a fini de manger, on peut enfin s'entendre, plus besoin de s'égosiller,  on est rassasié, l'affaire est entendue et la peau du ventre tant tendu.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, la suite au prochain article.
D'ici là, bon vent !
Yamasté !

Crédits photos :
Site des Bouviers station pleine nature pour l'auberge et le chalet, en ce qui concerne le nuage de pollen, cela vient de "monanneeaucollege".

vendredi 8 juin 2018

"Eschscholzia della musica"


"Le chêne
Sa mine indifférente
Devant les cerisiers fleuris."
Haïku de Bashô

L'école d'amusique n°3 :
Ecole virtuelle qui s'évertue à inventer une échologie acoustique positive.
Une "échologia" de la musique, on s'en sert pour faire quoi ?
On l'utilise pour jouer avec sa musique intérieure, s'apaiser, se poser, s'écouter, se causer, s'accorder, s'harmoniser, s'arranger ....  pour trouver à l'instinct d'extatiques "instants de musique", pour jouer et jouïr de la musique même si l'on est "handicapé" (vieux, anxieux, complexé ou blessé, malade), pour créer des paysages sonores et faire :

De la musique douce comme une fleur.
"L'eschscholzia musicale" de mes rêves s'épanouit ici en toute liberté, en belle écoute et en bonne entente.
A mon avis, cette eschscholzia vibrante et souriante ne peut qu'amplifier les effets de la L.Dopa dans le remplacement de la dopamine manquante chez les personnes "Parkinsonnées" par ce déficit.
Pour contrer la perverse stratégie de Miss Parkinson, il vaut mieux être un "engagé poétique".
Dès lors,, il est vivement recommandé de calmer le je et de jouer la joie !
"Dans le champ de colza
Les oiseaux font mine
De contempler les fleurs."
Bashô
Miss R et sévices (ses vices) :
Miss R P (prononcé à l'anglaise) t'effraie et te f'rais faire n'importe quoi. Elle se drogue avec ta dopamine et te fait chanter .... faux ! toi tu payes l'addiction de la vieille harpie. Tel un Harpo Marx,  tu viens chercher la "note bleue" magique en jouant de la harpe celtique dans la  musicothérapeutique et yogique "eschscholzia".
Une fois que tu l'a trouvée, cette note juste et jubilatoire colore ton esprit en bleu "essenciel".
Alors, tu penses au rouge-gorge qui à l'heure bleue (juste avant l'aube) te chante sa douce musique agréable à l'oreille comme les pétales orangés de l'eschscholzia le sont pour l'œil.



Cette école de musique alternative aime diffuser des huiles essentielles pendant les cours : du pin landais pour les joueurs de "Tin-whistle" (flûte irlandaise), du niaouli pour le système respiratoire des flûtistes nordiques soufflants à plein poumons dans des flûtes harmoniques coudées accordées en La grave, du santal pour jouer indien, de l'eschscholzia pour la tampura ...

Les vertus de ce "native poppy" :
On le retrouve dans la musette de santé de l'amérindien, il l'utilisait contre les migraines, les douleurs.
On se pose, on en boit en tisane et tout s'apaise.
Dés lors, rien ne s'oppose à la joie de jouer une musique qui nous plaise !
Cet hypnotique naturel a de bonnes propriétés somnifères :
Il favorise l'endormissement, lutte contre l'insomnie, nous débarrasse des cauchemars, apaise la nervosité et diminue l'anxiété.
Rien qu'à regarder celles de mon jardin, je me sens bien, relaxé et serein !!!




- La fleur s'ouvre au soleil et derechef lorsqu'elle te voit pratiquer la "Salutation au soleil", si tu es à poil, ses pétales rougissent, à ce moment là, on peut la confondre avec le coquelicot ...
- Oui c'est ça, et après le coquelicot se met à chanter "Le pouvoir des fleurs" de Souchon Voulzy !
Là, j'crois qu't'as un peu trop forcé sur la tisane de pavot californien !!
Et d'où vient ce nom à coucher dehors de cette "école-Shiva" ?
- D'un botaniste explorateur allemand, Adelbert Von Chamisso qui découvre cette plante en Californie au début du 19ème siècle. Il lui donne le nom d'un ancien pote botaniste Johan Friedrich Von Eschscholtz !
... Et ensuite, le coquelicot chantant parodie Bashô:
"Le chêne,
sa mine réjouie
devant l'eschscholzia fleuri."

... le coquelicot Bashô trouve que la vie est belle et que c'est tant mieux !
"A un piment
Ajoutez des ailes :
Un libelullu rouge !"

Mr l'Hubert-lulu  Kisordeloeuf, vous avez fait des coquilles, veuillez les corriger.
Désolé Maitre Bashô, je suis confus !
"A un piment
Ajoutez des ailes :
Une libellule rouge !"

Les haïkus de Bashô sont des outils de méditation. Ses minis poèmes nous rappellent que le bonheur se trouve dans la fantaisie et la simplicité.

Yamasté !!

Crédit partition : trouvée dans le site "musiqueaucollège".

lundi 21 mai 2018

"Bons becs, amuse-bouche"

"Oublier, c'est se souvenir que tout est beau.
Qui a dit ça?
J'ai oublié."
Ribes

Cavanna émoi.
J'ai toujours aimé Cavanna, avec son humour coup de poing, ses colères contre la connerie et ses écrits pas ordinaires.
J'avais quinze ans lorsque j'ai commencé à le lire. Je m'en souviens bien, c'était en avril 1974, un peu avant les élections présidentielles et mon argent de poche venait d'être revu à la hausse. Alors, en plus de Pilote, le journal "qui s"amuse à réfléchir" sur ce monde intelligent et gentil, je décidais de lire le journal "bête et méchant" (Charlie-hebdo).
Les articles de Cavanna dans "Charlie-hebdo" sont vite devenus des rendez-vous incontournables.
Et le temps est passé, pendant quelques décennies, j'ai été comblé par le talent de ces artistes "bien fêteurs" : Cavanna, Cabu, Reiser, Gébé, Wolinski, Willem, Delfeil De Ton, Fred, Topor, Vuillemin, Choron, Berroyer, Tignous, Val, Marris, Charb, Luz, Jul, Riss ...

L'autre jour, revenant de médiathèque, Miss Funny me montre ce si joli livre chic et nostalgique :



Que de joies retrouvées grâce à ce duo là : Doisneau le parigo à la photo et Cavanna le rital aux textes de choix !
Le temps passe et laisse des traces. Ces traces sont autant d'empreintes, autant d'ancrages qui encouragent à prendre un chemin de vie menant à la poésie !

Un rital, késako ?
C'était à l'origine un réfugié italien, on a pris le R de réfugié et on a rajouté les premières lettres du mot italien et voilà d'où vient le mot "rital" !
Cavanna avait 35 ans de plus que moi. Ce qu'il a si joliment écrit, m'enlève les mots de la bouche. A l'école, j'avais pas la classe du rital (le second de la classe, pour ne pas endosser le rôle du "fayot") les doigts plein d'encre, en cours, j'étais abonné aux places du fond (celles des cancres, je me débrouillais pour être l'avant-dernier afin de ne pas porter le bonnet d'âne).
C'était les meilleures, y'avait pas photo !
Personne ne te voit et toi, tu vois tout le monde !
Ainsi assis, tu peux passer une partie de ton temps à observer et à rêvasser ... où alors à regarder les aiguilles de la pendule !


Sinon, avec Cavanna, on a une sensibilité proche, parfois exacerbée, des points de vue d'écolos rigolos, des repères géographiques qui se ressemblent, de par nos origines où nos vies sentimentales (ses origines ritales et mes origines ukrainiennes et l'inverse : une "storia d'liouboff", une histoire d'amour russe pour lui, lire les"Russkofs" et ma dolce vita con Donna Rigoletta).
On a rencontré tous les deux Miss Parkinson sans jamais lui dire : Ya vas lioubliou ! ("je vous adore").

 Bons bonbecs !
"Les bégots, c'est les bonbons rigolos qu'on achète dans la boutique à côté de l'école, des grosses fraises bien grosses bien chimiques qui te barbouillent la figure, les roudoudous dans la boite en bois que tu lèches jusqu'à ce que le bois te râpe la langue, les rouleaux de réglisse avec une perle en bonbon au milieu, les "respirfrais" qui sont de la poudre très bonne dans un petit sac avec une paille pour aspirer. Il y a aussi les carambars et les malabars."

Moi itou, c'est pas difficile à l'époque j'aimais tout : les cachous, les scoubidous et les roudoudous mais aussi les malabars, les carambars et les rochers Suchard, les caramels Kréma et le bonbec à la poudre de racine de réglisse anisée (coco boer) ou à la réglisse aromatisée à la violette : le Zan venant d'Uzès ...

Le saviez-vous ?
Le métier de blagueur "Carambar" existe et "Aïe aïe, Caramba" ! chaque "bonne" blague rapporte 80 euros. Vous êtes trop bon Mr Carambar !!!
A notre époque opaque qui se pique de super flow et de superflu, on ne fait plus rire pour déranger où pour faire réfléchir mais plutôt pour faire le malin avec son Carambar à la main :
"J'ai fait une blague "Super U" et ça a supermarché !"
Ou bien dans le genre sexy du Caranbarbant :
"Quel est le fruit le plus osé ?
La "banane à slip".
"Il aurait pu répondre aussi :la "banane-ananas", comme ça, il en "navet" deux pour le prix d'un", me souffle un comptable superUsé !
Dans le genre "deviminette" culottée, j'préfère la mignonette belge que voici :
"Savez-vous pourquoi les femmes belges portent leur string à l'envers ?
- Pour que leur chatte puisse jouer avec la ficelle !"




Comme dit si bien J.M Ribes :
"Il faut savoir distinguer le ricanant de l'humoriste."

Commentaire imaginaire de la la photo Doisneau qui suit.
"Plus tard, je serais blogger blagueur chez Carambar ou chanteur pas gnangnan de bonbons "Mistral gagnant" et je gagnerai à être connu, se dit l'enfant qui médite ...
- Et qui c'est qui paiera l'ardoise ? parce que là, ton addition, elle est pas juste. Moi, j'te vois plutôt conteur que compteur !! pense son voisin."




Bande destinée !
"Moi, ce que j'aime le plus c'est Superman et Tarzan, parce qu'ils peuvent faire tout ce qu'ils ont envie, ils ont de super pouvoirs.
Moi, à leur place, je perdais pas mon temps à courir après les bandits. Je profiterais de mes super pouvoirs pour me taper toutes les gonzesses.
Ah, la vache ! il y en a de drôlement mignonnes, dans les BD, des avec de longues jambes, longues longues, et des jupes fendues et des nichons bien pointus. Ça fait vachement rêver, les gonzesses, y'a rien qui fait rêver autant."



Star Zan a le mot de la faim :
"Qu'est-ce qu'il a de la veine Tarzan, de vivre rien qu'au milieu des bêtes, dans une forêt pleine de bananes, de noix de coco, d'ananas et de bonnes choses à manger que t'as juste à tendre la main pour les cueillir. "
Ami qui me lit, bon vent et bons becs (au Québec, un bec signifie un baiser) !!!
Caresses et bises à l'oeil !
Myamasté !

Crédit photo : Doisneau avait un oeil gourmand, rigolo et un oeil d'aigle, cela lui donnait un regard sur la vie bien à part.
Crédit croquis : le Chat de Geluck et une BD "Tarzan" d'après 1945 (ceci explique peut-être pourquoi Jane n'a pas vraiment les "nichons pointus" décrits par Cavanna qui lisait la version des années 20-30, celle du créateur Edgar Rice Burroughs).

mardi 1 mai 2018

"Higelin le baladin"

"Lorsque j'ouvre l'oreille, j'ouvre mon cœur, mon corps, mon esprit et mon âme."
Higelin, le sage !
Après l'extravagant qui voit grand et qui ne manque pas d'airs dans sa tête, voici l'oeuvrier découvreur et ouvreur de fenêtre :
"Ouvrir des fenêtres, écarter des carcans, c'est le plus beau rôle de l'artiste."
Fermez la porte et ouvrez vos esgourdes :
"J'écoutais du jazz dans ma chambre. Mes parents entraient et me disaient :
- Qu'est-ce que c'est que cette musique de nègre ?
Tu pourrais arrêter de faire du bruit !
Maintenant, sur scène, on entend les rappeurs dire au public :
- Faites du bruit !!!
Ce décalage, cela me fait tout drôle !"
"L'humour dédramatise et fait respirer mieux."
"L'humour et l'amour sont les armes des gens sans armes."
"La musique, c'est ce qui fait le lien, ce qui nous connecte avec les autres."
Avant de partir à l'étranger, apprenez donc la langue et la musique du pays visité et pendant le séjour, allez d'abord à la rencontre de "l'original Pierrot du coin dans son quotidien", puis dans un second temps, découvrez "la vieille pierre qui vous en bouche un coin".




Sur scène, Higelin était un orateur éloquent.
Ce trublion troubadour se lançait sans complexe dans de longs soliloques parsemés de digressions, d'embardées lyriques et de fulgurances poétiques !
Il avait du bagout de bon goût cet éclectique excentrique qui disposait d'une "solide dose intérieure de plaisir de vivre".
Sous influence jazzy fantaisie, sa musique entrainante et vivante se situait parfois entre Trenet et Vian,  C'était un expert en phrases et en phrasés jazz, sans emphase mais souvent bien en phase avec l'humain.
Il n'hésitait pas à parler de la vieillesse :
"J'aime bien ma vieillardise."
"Jusqu'à 50 ans, on est jeune et beau. Après, on est beau !"
Et de la mort :
"La mort, ce n'est désagréable que pour ceux qui restent."
Sa première chanson enregistrée a pour titre "Je suis mort, qui dit mieux ?"
Et après, au temps de l'enterrement, quelle ambiance installer ?
Cela dépend de l'esprit de chacun. Prenons deux chanteurs récemment disparus : le défunt défait Johnny Halliday et le défunt dauphin Jacques Higelin.
Le premier, tristounet, a eu des obsèques dans la "communion nationale", le second, joyeux luron, a été enterré dans la joie. Halliday est couché dans un cimetière tropical bien loin des siens, Higelin est assis à Paris, à l'aise au Père-Lachaise. De toute manière, comme le disait si bien Cocteau :
"Le vrai tombeau des morts, c'est le cœur des vivants."
Tiens ! un autre chat (lire "Higelin l'enchanteur") passe et pense aussi à ceux qui trépassent.




"On ferme les yeux des morts avec douceur. C'est aussi avec douceur qu'il faut ouvrir les yeux des vivants."
"Epitaffe" :
Pour Cocteau, on n'est pas surpris du "Je reste avec vous." (après la citation du tombeau cœur).
Higelin la donne dans sa chanson "Pars" :
"Pars, surtout ne te retourne pas, pars, fais ce que tu dois faire sans moi, quoi qu'il arrive, je serai toujours là."
Dans son dernier CD "Higelin 75", une chanson "j'fume" dit :
"J'attends que le fossoyeur me creuse une tombe au Père Lachaise."



Voilà, Higelin est parti, "tombé au ciel", peut-être retrouvera t-il d'autres originaux atypiques : des artistes comme ...
Cocteau, Rimbaud, Crolla (son prof de guitare "Django"), Trenet ou Lennon (nés à neuf jours d'intervalle, ces deux natifs de la Balance se fichaient des convenances et cultivaient la fantaisie, le non-sens et l'élégance) ...

A l'entrée du Paradis des baladins plaisantins, j'imagine ces deux gamins, entartant à la manière du vengeur pâtissier Godin, les pompeux cornichons égarés en ce lieu sacré. Ils s'amuseraient à ne laisser entrer que les fous chantants, les "aéroplaneurs blindés", les zozos ésotériques du zoo zazou : trolls, djinns et tous les "Jackie Gelin" guérisseurs : "lutins, lucioles, feu-follets, elfes, faunes, farfadets" !

Crédit illustration : l'affiche "Higelin au Casino de Paris" est signée Razzia.
Les chats sont de Cocteau et Geluck.

Allez, bon vent, caresses et bises à l'oeil  !
Yamasté !!