samedi 25 février 2017

"Mémoire de Yoga¨n°25"


"La musique, ce sont des sons, les sons qui nous entourent, que nous soyons ou non dans une salle de concert."
D.H Thoreau ("Walden ou la vie dans les bois").

L'écologie acoustique est l'étude des sons dans leurs rapports avec la vie et la société.
Qu'entendons-nous par esthétique acoustique ?
Considérons le monde comme une immense œuvre musicale, qui se déploierait sans cesse devant nous. Nous en sommes à la fois le public, les musiciens et les compositeurs.
Quels sons voulons-nous préserver, encourager, multiplier ? Lorsque nous le saurons, les sons gênants ou destructeurs se détacheront suffisamment pour que nous sachions pourquoi il nous faut les éliminer. L'architecte d'aujourd'hui travaille pour des sourds. Il a lui-même les oreilles bouchées. Aussi longtemps que des expériences d'éducation n'auront pas amélioré la situation, on peut s'attendre à le voir poursuivre sur sa même voie imbécile.
L'étude des sons n'entre aujourd'hui dans les écoles d'architecture que pour ce qui intéresse leur réduction, leur isolation et leur absorption. Lorsqu'on connaît l'importance des stimulations sonores sur l'individu, on a de quoi être effrayé.
Qui inventa la sonnerie du téléphone ?
Certainement pas un musicien. Peut être n'est-elle née que d'un mauvais calembour né sur le nom de son inventeur, Monsieur Bell (la sonnerie du téléphone se disant, en anglais, telephone bell) ?
S'il faut vraiment être dérangé 10 à 20 fois par jour, pourquoi ne pas l'être par un son agréable ? A une époque où les cassettes et les rubans sans fin ne coûtent pas cher à fabriquer, c'est une chose tout à fait réalisable.
Sur les nouveaux combinés américains, la "composition" du numéro est accélérée par le système à "clavier". Chaque chiffre du cadran possède deux fréquences, une basse et une haute, grâce auxquelles la musique est possible, et Beethoven (approximativement) revient avec l'ouverture de la 5ème Symphonie dans 0005.8883.

Promenade :
Devenons des touristes du paysage sonore. Nous aurons, à notre retour, des souvenirs émus. Pour cela il suffit d'un peu d'argent pour le voyage et ... de bonnes oreilles ... ceci afin de passer de l'état de "toutriste" à celui de "tout gai". Vive la promenade d'écoute. La promenade d'écoute est simplement une marche au cours de laquelle on se concentre et on écoute. Un programme ingénieux de promenade acoustique devrait intéresser les écoles où il serait un point de départ pour l'éducation de l'oreille.

"Le batelier
a l'oreille dure,
comment lui parler des fleurs de pêcher ?"
Haiku de Kagami Shihô







Rappel : ce mémoire date de la fin des années 80 !
Mais revenons à nos "mous tons" qui nous rendent durs d'oreilles !
Les temps sont lourds, le monde est sourd. Comme enfer...face à cette pollution de sons ?
On peut hausser le ton mais cela ne fera que rajouter du tintamarre. Comment faire face à tout ce tintouin et prendre soin de nos "portugaises ensablées" ?
Vu que l'on ne peut pas changer l'empreinte acoustique d'un lieu, on agit en lui plaquant une "seconde peau sonore".
Jouons la carte artistique, ajoutons donc une couche acoustique titillant agréablement l'oreille !
Inventons de nouvelles postures d'écoute.
Transformons les cités excitées et stressées en "zone pavillon-air", en rue du "Sacre du tympan", en avenue "Ode à la joie".
Créons des "compositions paysagères" qui raviraient l'ouïe.
Dans ces ballades urbaines, aubaines pour les oreilles, l'humain pourra prendre l'air du temps et prendre le temps de découvrir de poétiques paysages auriculaires !
Dans ce monde où furie se conjugue avec folie, des bruits nombreux et puissants ont envahi de toute part, la vie de l'homme. Alors pensons aux sons et à leur pouvoir.
"Une image n'évoque jamais une musique, alors qu'une musique évoque toujours une image."
J.F Carvo.
Allez, bonnes écoutes et à bientôt !
Yamasté !!

vendredi 17 février 2017

"Mémoire de Yoga n°24"


"Esthétique acoustique"

Les villes sont de grands orchestres en délire.
A la batterie, cognent les entreprises de démolition et swinguent les chantiers.
A la basse, les embouteillages brinqueballent avec des lenteurs retenues et des accélérations pétaradantes.
Aux cuivres, hurlent les sirènes, les klaxons et les freins.
Au piano, s'égrènent les mille raffuts du commerce et des affaires.
Aux percussions, riffent les ateliers d'usine, grondent les turbines.
Au saxophone-ténor, miaulent les réacteurs et rugissent les locomotives. Le téléphone est aux cymbales.
Aux chants, s'emmêlent les voix démultipliées des "radio-télé-cinéma". La ville compose jour et nuit une symphonie fantastique illimitée. Elle égrène les gammes du pas et du pneu, le solfège de la sirène, les croches de la "schizophonie" (du grec schizo : fendre, séparer et phônè : voix, séparation d'un son original de sa transmission).
Ecoutez-là. Elle craque dans la musak (l'ignoble sous-musique des supermarchés) et couine dans la matière plastique. Elle mord le bois, elle résonne dans l'aérateur. Elle crie avec moi.
Murray Schafer est un musicien Canadien. Il a analysé et classé l'ensemble des bruits et des musiques urbaines. Il pense que chaque ville a son propre paysage sonore, il cherche à le définir et travaille à l'élaboration d'un "projet d'environnement sonore" par grande capitale.





En 1987, je me rendais souvent au Centre Beaubourg (Paris), afin de nourrir ce mémoire. Le coin musique était riche, je revenais à Aulnay, avec des cahiers de notes remplis d'anecdotes et de photocopies d'extraits de livres ivres de sons et d'extases !
Dans cette caverne d'un autre âge, j'étais ravi baba.
Dans cette taverne moderne, j'étanchais ma soif de connaissances. Là, tout n'était que "luxe, calme et volupté" !
Ce livre de Schafer sortait du lot et de l'ordinaire. Ce compositeur écolo proposait de réinventer le monde, de réinviter la vie et de créer de véritables décors sonores. Un (livre) vert à la main, je dégustais le cocktail réjouissant de ce paysagiste "son-or" 




- Et si l'on écoutait la pluie tomber !
- Laisse tomber ...
- Dans le sens "laisse-aller" ?
- Oh ! laisse béton ... Après tout, je m'en tape.
- Et si on tapait sur le béton pour voir ce que cela donne, pour écouter comment cela sonne !- Tu peux aussi tapoter les gros tuyaux extérieurs.
- Et ainsi jouer du "Tambour Beaubourg" !!
- Alors, faudra frapper fort parce que tu auras de la concurrence. Sur le parvis du Centre, il y a souvent des concerts improvisés.
Celui-là ne l'était pas :


Namasté !!!

samedi 11 février 2017

"Tête de lit-note"


Jouer de l'âmusique et jouer avec la musique des mots d'ici et d'ailleurs, why note ?
Assouplir la langue, déguster des mots, ce yoga du son et du visage est bon pour l'hellocution et le cerveau.
Le son est une nourriture. Le bébé le sait, lui que l'on appelle "nourrisson" !
Le pain au son se conserve plusieurs semaines et il ne nous mène pas à la baguette industrielle qui ne dure qu'un jour.
Le chant du pinson est du pain béni (les oiseaux sont les messagers des dieux) pour les oreilles averties.


En relisant de vieux carnets de notes, j'ai redécouvert des mots incongrus, surprenants, épatants. Ces mots vibrants sous la langue, glanés ici ou là, vont nous faire voyager dans quelques endroits "buccaux-liques" et géographiques.
Alors en route avec ces étonnants voyageurs musiciens.
Allez en piste, mots artistes, mots "typés onomatopées" qui m'ont tapé dans l'œil et dans l'oreille.
Pratiquons l'art de la "délicaresse", voici quelques mots charmants et nonchalants qui se dégustent comme un bon vin :
"Mon mot préféré, c'est le mot 'tendre', c'est à la fois un verbe (tendre vers) et un adjectif (elle est tendre)."
Michel Serres
Commençons donc en douceur.
Les caresses et le ronron du chat sont félins pour l'autre, alors ronronnons donc !
RONRONNER :
Le prononcer, c'est recréer le son décrit par le mot.
Yoga du son : imiter le ronron en aspiration, c'est pratiquer un auto-massage de la voûte palatine. Pour retrouver le même son à l'expiration, ça se gâte.
Le son s'oriente nettement vers le ronflement. L'enchantement disparaît. On peut limiter les dégâts avec le son roucoulant produit par la langue vibrante. Mais comment faire autrement ?
Vous qui savez, écrivez moi. Pour ma part, je donne ma langue au chat !
A pas de velours, feutrés, le chat discret et secret s'en va. Un autre s'installe et se régale de mots riches en sons. drôles de mots qui s'accolent comme qui rigole !




Avec ce mot-ci, la bouche tranquille prend son pied. Cela fait chaud au cœur et ailleurs. Lorsqu'on rentre chez soi après avoir marché dans le froid russe, on est content d'enfiler sa paire de :
TAPOTCHKI : pantoufle.
Mot onomatopée, le tip-top des pieds emmitouflés glissant sur le parquet lustré.
Dans le salon "DANCE-FLOOR" ou dans la cave aménagée : "CELLAR-DOOR" (mot préféré de E.A Poe et J.R Tolkien), "GIDLY UP" (mot anglais qui donne la pêche, traduit par "Allez !"), tu te laisses aller à la danse glissante.
Moi qui parfois "TAPOT" (avancer à petit pas), je n'irais pas sur ce terrain trop glissant.
Bien calé dans une "chaise à bascule", je préfère chanter "A petit pas petit pas petibus, si t'es fatigué, t'as qu'à prendre l'autobus" !
Au lieu de faire mon "Pierre au ski", je me vois plutôt en train de manger des "PIEROCHKIS" en charmante compagnie, celle qui "EYES CANDY" (fait plaisir à voir), Miss Funny "FANCY" (personne séduisante).




Et ensuite, "BENEZE" (bénèze, patois poitevin "à l'aise", mot balaise qui calme celui qui balise), assis sur mon "ROCKING-CHAIR", "LAZY", je profiterai de la douce musique du mot "DONVOLARE" (italien : paresseux où se balancer, on en sent le balancement en le disant), ou celle d'une musique sacrée sucrée "MELLIFLUOUS" (son agréable, pour gourmand, véritable "élix'ear candy", c'est tout bon de le dire, ce "miel" pour les oreilles est une merveille, sauf si l'on est sourd comme un pot de "MELLIFLUOUS").
La nuit est tombée, le temps est passé, la saison a changée, je sors et vois un "petit hérisson" russe en posture "YOGIK". Farouche, dès qu'il me voit, il s'en va à petits pas, il "TAPOT".
Dommage "YOGIK", je serai vite devenu ton pote, toi dont le nom qui ne manque pas de piquant, te va comme une "TAPOTCHKI"  ... oups ! ... un gant.
Je m'offre un dernier "caprice", un dernier "plaisir", celui de dire le mot italien qui fait du bien.
C'est "SFIZIO", il enchante ma bouche, ma langue frétille sur les "qu'on sonne" S et F puis vibre sur le Z. C'est ce qui se nomme "VIAGGIATORE per sfizio" ! C'est à dire : voyager pour le plaisir !



Voilà, on termine avec cette photo du fameux duo de frérots rigolos et helvètes Plonk et Replonk.
Crédit dessin : un autre fameux, le belge Geluck !
De quoi réjouir le chaton lecteur, amateur du Chat de Geluck, des Plonk et des "Pierogis" exquis !
Allora, Ciao !!!

samedi 4 février 2017

"L'heureux bon"


Après le frimas de janvier, voici que s'annonce le mimosa de février. Pendant que je taquine la muse, des oiseaux taquins s'amusent. Mes oreilles surprises s'ouvrent et prisent ce concert exotique et déconcertant.
Ambiance tropicale, je reconnais le chant du rouge-gorge mais les autres sons étranges (genre sifflements de fusée d'artifice) ne me sont pas familiers. Ce sont eux qui créent le climat d'Amazonie, ces volatiles fêtards n'explosent pas mais ils "font la bombe" !
Leurs chants sont simples et faciles à reproduire, je "m'éclate" avec eux. Je profite de leur présence pour siffler à qui mieux mieux, pour souffler un peu et ainsi me soulager du poids de ma colocataire boursouflée et persifleuse, Miss Parkinson.


Le rebond.
- Maladire : comment dire, comment rebondir pour faire face à Miss Parkinson ?
- Tu veux un coup de main ? me demande le colibri.
- Non t'inquiète, j'ai pratiqué le hand-ball quand j'étais "drôle" (vers les dix ans, en tant que défenseur, je me défendais pas mal). Dans mon équipe d'Aulnay, on allait droit au but et on savait saisir la balle au bond !
Rapport à la Parkinson, c'est idem, y'a plus qu'à faire "ça comme" et ainsi devenir "l'heureux bon" lui-même !
- Ecrire et rire afin de défendre ton but, face au mal à dire, devenir un homme bon et rebond et en tant qu'écri-main blogger blagueur jouer ton rôle de passeur.
Passe à ton voisin et trouve ta place.
- Ami colibri, ton concept d'écriture "main-balle" m'emballe.
- Contre les maux injustes, faut savoir trouver les mots justes.
- Pour une vie plus belle, saisir la belle au bond et laisser le bon temps rouler "like a rolling stone".
Choisis ton camps camarade, soit tu es dans le déni, la mascarade "sérieux, c'est rien", soit tu fais le pas de côté et c'est rigolard, tu regardes la vie en face.
- Et "en farce"




- T'sais quoi ?
- Non, mais raconte donc.
- Et bien j'ai lu "Salto, A.V.C ... comment rebondir ?" de Didier Faure.
C'est un livre témoignage où l'auteur, au fil des pages (dans la première partie), se répare,  passant de l'état de "témoin que rien" à celui de "je vis mieux".
- "Faure s'aimant" !
- Juste ce qu'il faut et pas plus, il sème aussi, se met à nu, s'émancipe :
"Au fond de leur lit, cela gamberge dans leur tête. Un petit popotin sexy dans le couloir ... la courbure  d'un sein dans l'échancrure de la blouse de l'infirmière ... , le moulin à fantasmes est parti."
A la "Pitié-Sal'pitre-y-erre", t'es en zonzon, alors pas zouzou avec ton zizi !
Alors c'est logique que la "mâline" libido mouline.
Il a bien raison de revendiquer le droit au plaisir pour tous les handicapés.
Il se fâche contre les fâcheux puritains qui interdisent les sains soins délivrés par des assistantes sexuelles professionnelles.
- Dans son livre "tourne-pages", il nous relate, depuis son "Faure intérieur", son expérience en milieu "corps-céral", pas toujours très hospitalier.
A cette époque épique, dans sa vie, ça souinnngue, ça s'coue, ça squouate, ça scat, ça gratte et ça s'gâte : cerise sur le scato, lorsque son sphincter le lâche, l'auteur se trouve "Faure minable" alors qu'il décrit simplement un humain dont le corps parle sans retenue : kèskecèchiant ichi !
Petit à petit, après avoir vécu moults épreuves, il prend du recul et se surprend à se trouver "Faure-midable". Sa pulsion de vie reprend le dessus, le petit chien battu, courbatu, s'agite, s'excite, sort de sa niche et cite Nietszche :
"Ce qui ne me tue pas, me rend plus Faure."

Et le temps est passé comme il passe tout l'temps ...
La roue de la Faure-thune a tourné. il a gagné un beau petit cadeau "Lot-tôt" au bon goût de Framboise.
Framboise Lot-tôt est le rayon de soleil de Didier ... j'image-djinn Didier faisant le portrait crayonné de sa compagne "lionne qui papillonne". A cette exquise esquisse de "L'otarie de bon coeur", pourrait se glisser les dédicaces suivantes :
"A mon crayon de soleil"
"A celle qui ensoleille ma vie et me donne bonne mine !"

Il y a plein d'autres sujets traités dans son livre, alors achetez-le donc pour en savoir davantage.
Désolé Mr Didier, pour tous ces calembours un peu faciles sur votre nom, idem pour toi Framboise, mille excuses pour ces fantaisies dont j'abuse. J'ai du lire trop de San Antonio et écouter trop de Boby Lapointe et de Devos quand j'étais minot, gamin, drôle (patois charentais) !

Allez, un petit "Fromet" pour terminer la semaine sans haine.




Voilà, bon vent.
Caresses et bises à l'oeil !
Yamasté !!