vendredi 30 mai 2014

"Blagues et Nasreddin" n°1


"Placez votre main sur un poêle une minute et cela vous semble durer une heure.
Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et cela vous semble durer une minute.
C'est cela la relativité."
 Albert Einstein





"Âne agram" :
C'est bête mais c'est un "signifiant", aurait dit le philosophe Jacques Lacan. Cela a un sens, avec les mêmes lettres, on a deux mots différents (quoi que ... à la réflexion, peut-être pas vraiment) : "la vérité" et "relativité".

Dans son "Cabaret mystique", Jodorowsky, comme dans une séance de yoga, nous reliait tous avec le chant calmant et énergétisant du "Om". Puis, il faisait son travail de joyeux décodeur spirituel. Le lieu anodin devenait à nos dieux (inté-rieurs), anoblie, "L'école des mines" se transformait en école des mines réjouies. Séduisant avec son accent chilien (Ah ! son "C'est incroyable !", ou  "Quelle mervei-yeux !" ... un régal), le vocalchimiste nous aidait à voir autrement. Il n'hésitait pas à transformer une blague grossière en histoire initiatique gorgée de sens, sucrée sacrée, succulente, ceci pour nous en faire découvrir la "substantifique moelle" si chère à Rabelais. Si l'on est à l'écoute, le présent est un cadeau élégant et géant, sinon c'est un "cadeau" crado et gênant, voici deux petites plaisanteries sur ce sujet (présenteries devrais-je dire) "comment t'es" signées Jodo :

"La locataire d'un grand immeuble d'une ville nouvelle va à la clinique, rendre visite à la gardienne qui vient d'accoucher.
- Mais, s'étonne la locataire, si vous me permettez une question indiscrète, vous êtes célibataire, je crois ?
- En effet, répond cette dernière.
- Et quel est l'heureux papa de ce charmant bambin ?
- Ça, dit la gardienne, je n'en sais rien. Vous savez, j'ai autre chose à faire, quand je nettoie mes escaliers, que de me retourner à chaque fois !"
Cette blague me rappelle une histoire de Mulla Nasrudin, le héros de  très belles histoires initiatiques soufies.
"Mulla Nasrudin, assis à l'ombre, regarde le chemin, tandis que sa femme, assise, le dos tourné, regarde de l'autre côté. Tout à coup, elle dit à son mari :
- Que c'est beau ! C'est plein d'oiseaux et les nuages sont merveilleux. C'est vraiment splendide !
- Je ne vois rien !... De mon côté, il n'y a ni nuages ni oiseaux."
Mulla Nasrudin ne fait pas le moindre effort pour regarder du côté de sa femme. Il ne voit que son monde et c'est tout. De même, cette gardienne ne prête aucune attention à ce qui lui arrive par derrière. Cela ne fait pas partie de son monde et, de ce fait, cela ne lui appartient pas.



Je remercie Jodorowsky pour ces récits et je dis bravo à Jodo pour ses propos.
La question posée est celle de notre réalité, vit-on en costume, en "pose-ture" tailleur "Chanel" ou habitué au naturel charnel, incarcéré dans sa prison mentale ou bien incarné ?
Dans mes séances yogiques, je reviens en corps et toujours au concret, à la matière, à l'espace. Ainsi on sculpte le souffle, on s'abandonne sur le tapis, on profite du sol, on écoute le son de son souffle. On écoute tout ce que notre corps nous dit, nous fait sentir (autant les sensations désagréables - on ne se "sent" bien que quand on a mal - notre tendance "naturelle", que les sensations agréables). On ne part pas dans toutes les directions, mais on reste conscient de notre espace (on y prend place), d'ailleurs on ne part pas, on reste là, ici et maintenant !
- "Vous quittez la posture mais pas la séance."
Nous sentons la présence du sol, de la rue, des autres. Nous sommes tous unis vers l'uni (et non pas luni, c'est à dire : tous dans la lune). Nous vivons une époque opaque où certains artristes chantent leur nombril et écrivent avec leurs pieds. On ne s'occupe que de son petit univers rétréci, on n'est ni consterné ni concerné par ce qui se passe autour. Cependant ne faisant plus appel à notre intellichance, on en subit les conséquences.



Revenons à la première histoire, que dit Jodo :
"Quel est le bébé dont tu es porteur ? D'une façon ou d'une autre tu vas te retrouver avec un enfant dans le ventre, parce que tu ne perçois pas toute la réalité, que tu ne te retournes pas, que tu ne vois pas ce que l'autre voit et ce que l'humanité voit. Tu ne vois rien."
On ne peut vivre dans un monde dont on dirait : cela ne me regarde pas, je ne vois pas ce que j'ai à faire avec ça !
L'homme est las hélas! l'homme est là depuis des lustres. Auparavant, il n'y était pas, c'était l'âge d'or des dinosaures. Et puis un jour, un gros cailloux s'est écrasé sur la terre. Le choc a été si fort qu'il a fini par faire disparaître les dinosaures, par contre des petits singes tout fluets (proches du chimpanzé) ont survécu. Après moults transformations, ils sont devenus hommes plus ou moins malins, du genre à dire que l'homme descend du singe qui descend de l'arbre, qui lui-même descend à la station "Bois de vingt chênes - bois du vin" (vous voyez le genre ... de "rigoulot".
Boire du bon vin c'est le humer, l'aimer, le goûter, le sentir en bouche, voir le verre rempli qui rougit de tant d'égard et là on déguste, on en voit de toutes les couleurs. C'est la fête des papilles et des pupilles, on se sent papillon et bien loin des dinosaures.



Où se place t'on ?
"Sentez l'espace qui se trouve derrière vous ... !"
Quelle est notre réalité ? Calée, notre réalité quotidienne nous conduit-elle sur une voix de "gare-rage" ? Si c'est le cas, il y a un problème de déroute et de routine.
Alors contre la "déroutine", inventons et réinventons quotidiennement notre réalité !!!
La déroutine qui altère notre réalité, c'est bien souvent une question de relativité, n'est-ce pas Albert ?

Bon c'est pas tout ça mais on m'attend là-bas, il me faut "aller sur un plus grand", comme on dit en Belgique. Je vais chez mon amie Catherine. Dotée de bons vins à boire et d'un bon caviste à proximité ("Au grès des vins"), on va se régaler et rigoler avec les histoires de la concierge occupée et du mulla contrariant. Histoires qui racontent nos déboires et qui redonnent de l'espoir aux narcisses qui noircissent leur monde sans jamais en avoir marre, sans jamais être hilares.
Bon vin, bon vent ! Cultivons l'intellichance et ...




Cette fois-ci, comme vous êtes devenus de vrais sages relatifs, vous méritez  bien la vidéo de Daft Punk avec du vrai Nile Rodgers (le guitariste si Chic) dedans et pas une parodie (lire et voir le message du.16 mai 2014).
Crédit B.D : Fabien Ser.


vendredi 23 mai 2014

"Voilà mulla Nasreddin"


"Renoncer à toute chose qui vient de la raison.
A présent est venu le temps de la folie."
Rûmi

C'est fou comme il a raison l'ami Rûmi. Comme cela sonne juste, on dirait que cela vient d'être écrit. Alors que le poète soufi, fondateur de l'ordre des Mevlevis (les derviches tourneurs) a vécu au treizième siècle. Tout comme Molla Nasr Eddin (enfin, c'est ce qui se dit), dont on raconte les facéties depuis ce temps là. Quand j'étais conteur pour tous (maintenant je conte pour moi, c'est bon pour ma pomme, quand j'ai pas la patate, ça me donne la pêche et la banane toutes ces "lisses poires" que je me raconte), j'ai conté ses "hautes sottises". Thérapeutiques sont ses farces et ses jeux de molla, ils me soulagent de ces maux là et de ceux-ci. Et puis, si je l'ai beaucoup conté, la réciproque est vraie : il a beaucoup compté pour moi. Il m'a transporté loin (au moins jusqu'en Turquie, c'est là où je plantais le décor de ses aventures) et il m'a donné à réfléchir et à manger (hum! des loukoums, ah! du nougat, dans certains endroits, on m'a reçu comme un roi, on m'a nougâthé !). Il m'a permis de vivre une flopée de bons moments.
- C'est bon, on a compris, tu as trouvé le mode d'emplois pour partir en Turquie pour pas un rond, et pour trouver le moyen de manger cinq fruits et légumes par jour (et en plus d'y associer des nourritures spirituelles).
- J'associe aussi sans souci ces ensorceleurs sourcilleux sachant sécher les sources peu sûres susurrées par ces soi-disant sages singeant ...
- Oh ! là comme tu y vas, tu es un as du virelangue, mais on te préfère en Nasreddin. Décris-nous donc ce fameux personnage ?
- Comme il existe des sage-femme, Nasreddin est un sage-fou dont on raconte un peu partout les histoires à dormir debout, blagues fertiles à ah!-coucher dehors. C'est un bouffon attirant qui ne fait qu'une bouchée du tyran Tamerlan. C'est un insolent insolite mais aussi un indolent émérite, un génial guignol, un idiot rigolo, un farceur frondeur. Ses histoires sont solidement ancrées dans la réalité. Elles sont "allah foi" absurdes, drôles, spirituelles et morales. La chute en est souvent sidérante !
Ces malices contées, cette joyeuse sagesse nous font voir la vie autrement et nous montrent cet énergumène sous ses différentes farcettes.



De temps à autres, je glisserai un message sur le sens profond de ces blagues philosophiques. J'utiliserai mes connaissances dans tous les sens du terme (l'expérience du conteur et du yogi que je suis, mais aussi du grand et du gai savoir d'Alejandro Jodorowsky). Ce seront des articles plutôt "conte-fait-errances" rigolards, outils rutilants utilisant la formule "Jodo mulla yoga".

Lexique sur ce molla et autres choses à savoir :
Molla : Non ce n'est une pub pour la réputée librairie Mollat de Bordeaux. Cela signifie : maître d'école coranique. J'ai utilisé dans ce message le terme iranien pour faire mon intéressant (mon Nasreddin) et jouer avec le mot. Mais d'habitude, je préfère utiliser "mulla" (prononcer "moulla"), ceci juste pour sa musique (tu le colles devant le nom du sage fou et tout de suite tu t'envoles pour le pays des soufis sans soucis) : mulla Nasreddin.
En Turquie, on dit "hodja" et on le place après.
Selon le pays où on le conte, il change de nom : en Egypte (Goha), au Maghreb (Joha, Ch'ah, se prononce Chrah ou Jeha : Djéha) ecetera ...
Et parfois Nasreddin devient Nasr Eddin (qui veut dire "gardien de la religion"), ou Nasrudin !

Jodo : Non ce n'est pas le nom d'un animal endodormi et disparu (le dodo), lui il est bien "rêve et veillée" (son "cabaret mystique" le révélait comme un être éveillé qui relevait le niveau psy-spi-rituel et réveillait les consciences). C'est simplement le diminutif de Jodorowsky, l'épatant scénariste (hum! sa collaboration B.D avec Moebius, un régal cool ce John Difool), réalisateur, écrivain, tarologue, psycho-généalogiste pas géné et à la géniale logique ...


Voilà mulla ! On se quitte sur cette étonnante B.D de Fabien Ser et on se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles aventures Nasreddiniennes !


vendredi 16 mai 2014

"Daphné Punk guette Lucky"


"Parodies et caricatures sont les plus pénétrantes des critiques."
Aldous Huxley

Avant de parader en pays de parodie, faisons un retour sur le précédent message. J'évoquais le chemin boisé parcouru à la recherche d'un patronyme pour la maladie découverte par Mr Parkinson et une chanson de Paul Simon ("Mrs Robinson") parodiée et pas rodée (écrit spontané et non retravaillé). En voici le texte :

"Mrs Parkinson"
Hey, hey, hey, Mrs Parkinson
j'aime pas quand tu me sonnes
que dans ma tête tu klaxonnes
comme une claque ça raisonne
quel manque de classe !

Hey, hey, hey, Mrs Parkinson
avec toi, je perds mes repères
effet pervers, tu prospères
tu me grimes en pépère
... trouvère
et tu me fais marcher
... de travers ! ...


                                                                 "Simon et Garfunkle" croqués par Don Howard

"Le chemin le plus court d'un point à un autre
c'est de ne pas y aller."
Geluck
 En grec "Daphné" signifie laurier.
Dans mon jardin, les "Daphné" pas nées de la dernière pluie, sont en fleurs. A leur pied, les "Forget me not" ("ne m'oublie pas", surnom donné aux myosotis) content leur histoire. Ils plantent le décor et comme certains associent le lion et cette plante, enfin y voient un signe ... astral, la scène se passe à Lyon. Une daphné belle comme la soie, écoute du Daft Punk tout en lisant le journal , le "Daphné libérez !" dans un bistrot ayant pour nom "Au Lyon d'or" ("Au lit on dort").
Elle retire les écouteurs de son baladeur et voit arriver dans son champs de vison un Apollon beau comme un dieu (et assoiffé de sexe comme un natif du scorpion). Avec prestance, il lui fait des avances, elle prend du recul, de la distance la lady et dit avec un accent grec :
- Ta jactance je m'en balance et ta prestance je m'en bat la hanche.
Elle laisse son kawa et s'en va fissa. Le beau gosse fils à papa la suit. L'odieux obsédé du "ça va ça vient" lui court après. Daphné se transforme en Laurier rose. Apollon le Don Juan à la lyre n'en revient pas.
La belle plante transformée (en fait par Zeus) est contente d'avoir déjoué les plans "délire" du Don Juan déjanté. Rajoutons que les feuilles du laurier rose contiennent du poison "anti-Apollon", afin que les mains baladeuses du bellâtre ne viennent la toucher et cons-tâtons que l'Apollon, revenu au café, se retrouve tout couillon et tout seul avec le dernier cd du célèbre duo "too much" électro de la "french touch" techno : Daft Punk (qui en réalité est plutôt funk).
Le "dingue-don" de la farce est touché par la zizique des loustics qui piquent là où ça fait danser la vie. L'Apollon se déhanche, trouve qu'il a de la chance. Au café, on est moderne qu'est-ce que vous croyez, on a même la télé. On y voit un clip d'un arrangeur inventif. L'Apollon déçu par Daphné, jubile et s'emballe pour cette vidéo qui nous fait entendre 'Get Lucky" arrangé par le temps qui passe et qui donne la pêche !!!



"A quoi bon remettre à demain
ce que l'on peut faire avec ses pieds."
Maurice Roche

Par Odin, par Odile, par ordi ou par exemple lire comme un pied le journal "Le Tintamarre" du 10.07.1879 (cela ne nous rajeunit pas, quoi que ) et s'attarder sur l'article d'Alphonse Allais : "Le comble de l'économie".
"Coucher sur la paille qu''on voit dans l'œil du voisin et
se chauffer avec la poutre qu'on a dans le sien."

Avoir l'œil à l'œil, c'est une façon de voir.
"Allais" chez les comblés de l'économie un jour de fête.
Se rincer l'oeil au champagne millésimé et les voir jeter de la poudre aux yeux et en mettre plein la vue, puisque de toute façon, ça en jette dans la jet-set !
Puis prendre la poudre d'escampette (et dans ce genre de fête, la poudre est Blanche). N'est-ce pas Francis (mais lui, Francis Blanche, ce qu'il prenait c'était plutôt de la poudre de perlimpinpin) ? :
"Ne faites pas à autrui
ce que vous pouvez faire
le jour même."

La période des "Saints dégueulasses" est passée. Saint Pancrasse n'a pas "pancrastiné" (remettre froidement à deux mains emmitouflées) et c'est tant mieux ! Remarquez quand il fait froid, on écoute volontiers Fela ("câlin d'œil" à Pascale que je remercie pour ses commentaires avisés) ou bien on se trémousse en boite de nuit "Get Lucky" :




Cette vidéo est la première à regarder. M'enfin, celle-ci est faite pour l'écoute, c'est un appel à vidéaste. Les deux font la paire.
Allez, pour ma part je me fait la paire. Ami "Get Lucky", à vendredi !





vendredi 9 mai 2014

"Miss Parkinson"

"Le prénom est la clé de la personne.
C'est le cliquetis délicat de sa serrure
quand on veut ouvrir sa porte."
Amélie Nothomb

Jean-quête, on veut des noms et des explications.
J'aime bien cultiver l'art de la parodie. Par exemple, prendre une chanson et en changer les paroles. C'est un plaisir d'enfant farceur. Je me souviens du temps où j'étais jeunot, que l'on trouvait rigolo, mes potes et moi de chanter une chanson de Sheila (72-73 ?). C'est ainsi que :
"Comme les rois mages, en Galilée" devenait :
"Comme les fromages dans l'garde-manger".
Ce jeu de mot de jeunot, je continue à en jouir. Et c'est comme ça que Mrs Robinson de Paul Simon s'est transformée en Mrs Parkinson (la mutation a eu lieu en 2O10 dans le bois du Broustic à Andernos).
J'ai adopté ce nom pour mieux vivre avec cette maladie. Mais je trouvais que Mrs Parkinson, cela faisait un peu trop poli pour le polisson que je suis. Plus tard, Cavanna, soufrant du même mal, a trouvé le mot juste : Miss Parkinson ! Je me suis dit :
"Cela sonne vraiment bien, j'adopte."
Récemment, je suis mis en quête d'un prénom pour la Miss dinguette et j'en ai trouvé deux : Lucy et Aléanor.
Logique rabelaisienne à l'appui :

  • Lucy : diminutif de lucifer, Lucy fière "dame de fer", qui peut vite devenir dame d'enfer d'âme damnée amenant fermement à l'enfer ... mement, au repli sur soi ("l'enfer, c'est les autres"). Alors que le doute (confiance en soi revue à la baisse) plane, la question, elle, se pose : faut-il laisser lucy faire ?               Si l'on répond oui, on ne répond plus de rien (la Miss prend les commandes en main et te secoue le cocotier mon coco, la cocotte cocolocatrice te fait coucou à sa façon, en te poulevérisant l'entendement réduit à néant). Après, faut pas t'étonner pour tes faux pas, ta démarche de drogué tristounet qui te fait déchanter et chanter de traviole la belle chanson de John Lennon "Lucy in the Sk'aîe ! with Demon" (si l'on ne conserve que les majuscules, on obtient le nom d'une drogue qui te fait halluciner grave).
  • "Eléanor Mal" celle là, elle m'en veut, mieux, elle me veut vieux !

                                                                       Geluck


Signification de ces prénoms.
Il y a un moment de cela, j'avais lu (dans une revue sur le conte) que le prénom Anne signifiait (entre autres) "oie" (et Annette : "petite oie"). Je me souviens avoir plaisanté sur ce sujet, à l'époque dans mon journal intime pour tous (cela remonte à plus de vingt ans). Mon amie Anne étant mariée à un magistrat sympa, j'avais constaté que dernier était de fait l'homme de l'oie !
Madame Marie-Odile Mergnac historienne a écrit de nombreux ouvrages sur l'origine et le sens des noms et prénoms, elle va donc éclairer notre petite lanterne en ce domaine.

Prenons le prénom Lucie (Lucy version d'ici), il vient du latin "Lux" (lumière). Je vis ce prénom sous deux aspects, d'un côté j"en perd mon latin (Lucie m'allume pour mieux m'éteindre et m'étreindre), de l'autre c'est vraiment une lumière (elle m'aide à voir plus clair en moi et vu mon côté sombre, c'est pas du lux).
Lucie, c'est à la fois le mal à dire qui m'en fait voir et la maladie qui cherche à me guérir.
"Certains prénoms sont comme les bandes-annonces du destin de ceux qui les portent."
David Foenkinos
Lucie la vierge (fin du troisième siècle) convoitée par un soupirant, qui repoussé, décide de la dénoncer. On l'oblige alors à se prostituer, elle refuse. Obstinée à honorer son voeux de chasteté, elle préfère la mort. Elle est martyrisée puis décapitée en 303, par condamnation "royale" à "Sire-accuse" (non, c'est pour le calembours, à Syracuse en 303 on ne connait ni état de droit ni pouvoir de roi).

Eléanor venant du grec "el" (richesse) et "enor" (honneur) ou de l'arabe "ellinor" (Dieu est ma lumière), ne correspond pas vraiment au profil de la Miss. Surtout quand on sait que Yann (version bretonne de Jean) vient de l'hébreu "Yohanam" qui signifie "Dieu fait grâce" ou "Yahvé le miséricordieux". Par rapport à la "Miss à l'épreuve", on est loin du "conte" !
"Le savant connait le nom des plantes.
Le poète les appelle par leur prénom."
Alain Borer
On ne dira jamais assez le pouvoir des mots. L'autre soir, la télé digne de ce nom (pas "là, t'es laid" réalité, négative à fond, mélant manie et mélo plutôt que mélomanie tout court) France Ô nous régale avec une nuit africaine (un documentaire bien intéressant sur Fela Kuti, un autre sur Youssou n'Dour, deux concerts : Salif Keita puis Amadou et Maryam avec Bertrand Cantat). Cantat est content, souriant, c'est bien pour lui de mener enfin une vie scène. Mais quelle idée a eu un jour l'auteur de "sombrero de la mer"("sombre héros de l'amer") de nommer son groupe "Noir Désir" !
Le karma est sacré si tu sème du bon, tu récoltes du bonheur. Sinon si tu sème la zizanie, tu récoltes que des conneries !




Le si talentueux musicien nigérien Fela, en guerre avec des mots et des notes contre toutes les injustices, a passé une partie de sa vie en prison. Souvent torturé à mort, son corps a toujours résisté. Il avait choisi lui-même ses prénoms : Anikulapo ("celui qui porte la mort dans sa gibecière") et Kuti ("qui ne peut pas être tué par la main de l'homme").  Fela meurt du sida en 1997. Si Anikulapo nous a quitté, Kuti, lui, a fait un pas de côté !



A bientôt !


vendredi 2 mai 2014

"As'taureau logique"


"Si un problème a une solution, il ne sert à rien de s'inquiéter.
S'il n'a pas de solution, s'inquiéter ne sert à rien."
Proverbe

"L'émoi de Mai" :
"Nous arrivons dans une période d'équilibre. Mais l'immobilité n'est qu'apparente. L'équilibre est difficile si on veut le maintenir, s'y on veut s'y fixer. En revanche, s'il chevauche le mouvement de la vie, il reste souple et s'adapte continuellement ..."
Bien vu, ça me va ! "Quelle connerie la guerre, Barbara !" pourrait rajouter Barbara Litzer (auteure du livre "Les saisons du yoga") en citant Prévert. On a donc le choix de vivre, soit une période guerrière ("à vos rangs, fixe !"), soit une "paix-riode" équestre (à cheval sur ses principes de bon vivant paisible : "luth, calme et volupté").

"Se libérer de la peur. Peur de tomber, de manquer, de perdre, de mourir. Peur du changement. Existerait-il, en nous aussi, un point d'équilibre qui nous permettrait, comme des funambules, de danser sur le fil de notre vie, entre être et avoir, veille et sommeil, permanence et impermanence ? Le yoga nous aide à le trouver. Tout ce que nous découvrons et éprouvons sur nos tapis se laisse transposer dans notre vie. Le yoga nous aide, peu à peu, à distinguer nos priorités, à nourrir nos besoins."

                                                Krishnamurti, un "taureau" mais pas "trop" !


"As'taureau" :
Faire bouger un taureau est difficile, car plus vous le secouez, plus il transforme l'énergie que vous lui donnez pour s'ancrer fort. C'est comme un arbre qui renforcerait ses racines à mesure qu'on le secoue.
C'est cette même qualité d'inertie qui lui permet d'apaiser troubles et tourments.
Ce sont les deux côtés de "l'âme aide aïe !" : l'inertie ou la pacification.

Ah ! Mais je vois notre joyeux guide astro (Jacques Bertrand) qui nous fait de grands signes. Laissons le nous en dire plus :
"Le taureau n'est pas homme à se jeter tête baissée dans le changement. Il assimile doucement. Le taureau laisse le sentiment de l'urgence s'installer lentement en lui, ensuite il s'ébranle. Lorsqu'il s'est ébranlé, il est difficile de l'arrêter. Il faut patienter jusqu'à ce que la nécessité de s'arrêter s'impose entièrement à lui. Même alors, il ne parvient pas toujours à s'arrêter. Ce n'est pas de la mauvaise volonté, c'est à cause du poids et de l'élan. C'est mathématique. Ainsi vont les choses de la vie et du zodiaque.
Le taureau est irréversible. On a vu des taureaux se tuer au travail.
Mais on aurait tort de prendre le taureau pour un perfectionniste. Le taureau n'est pas homme à fignoler. Le taureau dégrossit sans arrêt. Le taureau s'ennuie le dimanche.
Le taureau vit sous l'influence de vénus. Charmant, élégant, artiste enchanteur (très bon, voix sensuelle), mais parfois :
Le taureau écume. De rage ou de plaisir. Son secret réside dans son cou - le cou de taureau -, c'est un oral."

Le yoga du mois : Posture de l'Aigle (Garudâsana).
C'est une posture d'équilibre où côté membre, ça s'entortille, s'enroule, se croise et s'enchevêtre.



Cette asana recentre et stabilise. Au début, elle peut nous déstabiliser et nous en faire voir. Avec un peu de pratique, elle nous fait voir la vie avec une certaine hauteur. Elle nous apporte force et belle assurance. Outre la puissance, Garudâsana nous transmet d'autres qualités de l'aigle, tels sa vision perçante et son calme. Barbara Litzer précise :
"Le ciel est son domaine. Sentinelle perchée sur un surplomb, ailes repliées, sur terre rien ne lui échappe. Le monde lui appartient."


Chers hôtes (californiens et autres), l'auteur de ces lignes vous tire sa révérence et vous laisse sur cette dernière référence :
"Entre deux solutions, opte toujours pour la plus généreuse."
Krishnamurti
En zozotant, mais sans hésiter, the zozo yogi vous dit tout de go : bonne semaine zen et heureuse !!!