dimanche 30 avril 2017

"Mémoire de yoga n°28"

"Relaxation musicale, suite et fin"

Dans le "Sangita-Makaranda", on apprend qu'il y a deux formes de sons : Anahata, "non frappé" et Ahata, "frappé", le premier étant une vibration de l'éther (l'élément le plus subtil), qui ne peut être perçu des hommes mais dont dérive toute chose.
Il correspond à des rapports numériques permanents qui sont à l'origine de toutes les structures du monde.
Le silence peut-il être entendu?
Oui, si nous parvenons à étendre le champs de notre conscience à l'univers.

"L'essence du son est à la fois sentie dans le mouvement et dans le silence, elle passe de l'existant à l'inexistant. Lorsqu'il n'y a pas de son, il est dit que l'on n'entend pas, mais cela ne signifie pas que l'on n'est pas prêt à entendre. En vérité, en l'absence de son, l'oreille est davantage en alerte, mais lorsqu'il y a son, la qualité de l'écoute est moindre".
"Naam or word" - Kirpal Singh

La contemplation aide, peu à peu, à la relaxation des muscles et de l'esprit. Le corps tout entier, alors, s'ouvre et se fait oreille. Lorsque le yogi indien arrive à la libération de tous ses sens, il entend l'anahata, le son "non frappé".
Alors la perfection est atteinte. Les hiéroglyphes secrets de l'univers sont révélés. Le nombre devient audible et coule en l'homme,  qu'il emplit de musique et de lumière.

"Quand on se bouche les oreille à l'aide des pouces, on entend le son de l'espace qui est à l'intérieur du cœur et son apparence revêt 7 formes : le son d'une rivière, d'une clochette, d'un gobelet de cuivre, d'une roue de char, du cri d'une grenouille, comme celui de la pluie ou celui d'une parole dans un endroit abrité.
Après avoir dépassé ce son qui a des caractéristiques distinctes, il va se perdre dans le Brahma non manifesté, dans le son suprême. Là, revêtu de caractère non distinct, sans individualisation distincte, il est comme des fleurs aux saveurs diverses qui produisent le même miel."
Maitri Upanishad.

"Sur une note juste, l'homme est plus en sécurité que sur un navire de haut bord."
Giraudoux





Je prends note et je solli-cite Chateaubriand :
"La poésie, c'est le chant intérieur."
En yoga, chaque posture est une note dont la fréquence et les vibrations enchantent le corps.
Le chant, c'est le yoga de la bouche !

Namasté !

dimanche 23 avril 2017

"Mémoire de yoga n°27"


"Relaxation musicale, suite"

Exercice n°5 : La musique est silence.
Détendez-vous, essayez de faire le vide dans votre esprit puis passez la musique que vous avez choisie. Dirigez maintenant votre attention sur les intervalles entre les sons.
Au début, ceci sera sans doute assez difficile, si vous n'avez jamais eu l'occasion d'expérimenter de genre d'exercice que pratiquent d'ailleurs sous une forme similaire chamans et yogis. N'en faites pas une affaire d'état, mais persévérez. Pour cet exercice, nous vous conseillons d'utiliser de préférence des musiques méditatives.

Exercice n°6 : La Musique du Silence.
Détendez-vous puis concentrez-vous sur votre ouïe et essayez de la diriger vers l'intérieur. Fermez vos yeux et bouchez vos oreilles si vous en sentez le besoin. Entreprenez maintenant un voyage à travers votre propre corps, en commençant par les pieds, puis en passant par les jambes et le tronc pour finalement arriver à la pointe des cheveux.
Attardez-vous un long moment sur chacun de vos membres. Tendez votre "oreille" intérieure et écoutez de façon consciente les sons et les vibrations qui émanent de votre corps.

"Sac au dos, nous appuyant sur nos gros bâtons de chêne vert, nous gravissions, dans une forêt dense de châtaigniers a demi dépouillée, le chemin pavé qui menait à Karyès.
L'air, nous semblait-il, sentait le benjoin. Il semblait que nous étions entrés dans une immense église : la mer, des forêts de châtaigniers, des montagnes et par dessus, en guise de coupole, le ciel ouvert.
Je me suis tourné vers mon ami.
- Pourquoi ne parlons-nous pas ? dis-je, voulant rompre le silence, qui commençait à me peser.
- Nous parlons, répondit mon ami, en me touchant légèrement l'épaule, nous parlons mais la langue des anges, le silence.
Et brusquement, comme s'il s'était mis en colère :
- Que veux tu que nous disions ? Que c'est beau, que notre cœur a des ailes et veut s'en aller, que nous avons pris un chemin qui mène au paradis ? Des mots, des mots !
Tais-toi".
"Lettre au Gréco" - N. Kazantzakis

"Le silence est une force.
Le silence est plus fort que le bruit lorsque celui-ci est absent.
Les absents ont toujours tort.
Le bruit est la face amère des hommes-chimères.
L'homme élégant trouve le son à retenir.
Le silence .... pour se mettre à l' "a-bruit".
Y.M.





Que dire après ce dessin d'un gars errant garant d'un crincrin cracra qui craint et qui a le cran de l'écrire ?
Peut-être d'oser José Arthur et de dire :
"Le silence, c'est la sieste du bruit."
Ou bien de jouer le "je" en citant Lao Tseu :
"Le silence permet de trouver son destin."
Et le meilleur pour la fin, avec cette devise de Davis :
"La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence."
Miles Davis
Namasté !

dimanche 16 avril 2017

"Mémoire de yoga n°26"

Mémoire rédigé en 1988.


RELAXATION MUSICALE.

Après avoir donné quelques conseils concernant l'éducation auditive de l'enfant, voici quelques expériences auditives pour les adultes dont le but est de vraiment leur faire "goûter" une composition musicale.
"La musique est la jubilation des sons en pleine danse."
Rolf England

Exercice n°1 : Expérience extatique de la musique.
Adoptez une position confortable (par exemple, Savasana) pour écouter le morceau de musique que vous venez de choisir. Concentrez-vous sur la musique. N'essayez pas d'analyser le morceau. Laissez plutôt la musique agir sur vous.
Ne vous observez pas. N'analysez pas vos émotions, mais laissez leur libre cours. Si de quelconques pensées viennent vous distraire, n'essayez pas de les chasser, mais ne vous y attardez pas non plus outre mesure.
C'est la fameuse notion du "lâcher-prise". En fin d'exercice, laissez progressivement le calme revenir en vous avant de noter vos impressions par écrit.

Exercice n°2 : Donner un nouveau titre à une musique.
Choisissez à l'aveuglette une composition musicale. Ecoutez le premier morceau venu. Détendez-vous et laissez la musique agir sur vous.
Ensuite, donnez à cette composition un titre de votre invention. Ne commettez pas l'erreur de réfléchir à un titre pendant l'écoute.
Ensuite, vous pouvez (ou non) vous amuser à comparer les titres. Si une "suite des fleurs de lotus" vous suggère plutôt un "miaulement de chats autour d'une poubelle" , vous n'avez absolument aucune raison de vous rétracter.
Vous êtes parfaitement en droit d'avoir votre impression personnelle. Ne travaillez si possible qu'avec des morceaux que vous ne connaissez pas encore ou dont vous ignorez le titre.

Exercice n° 3 : Expérience plastique de la musique.
Choisissez une composition. Fermez les yeux. Ensuite, concentrez toute votre attention sur les sensations dans vos mains. Puis bougez les comme si vous cherchiez à palper les sons : suivez simplement le mouvement de la musique.
Vous ne devez plus être qu'une conscience "digitale". Jouez au chef d'orchestre et suivez par le geste la musique mais en évitant de succomber à la "griserie du pouvoir" du chef d'orchestre amateur, et diriger la musique !
Laissez-vous plutôt porter par elle comme un bateau se laisse porter par les vagues.

Exercice n°4 : Massage musical.
Vous devez être entièrement dévêtu pendant cet exercice. Allongez-vous sur le dos, fermez les yeux et respirez quelques instants de façon paisible et profonde.
Au contraire de l'exercice n°3, vous devez éviter de bouger les mains, essayer de sentir la musique sur votre peau.






Rien à rajouter, vivre en toute simplicité, rester poète comme Peynet et composer avec deux notes (d'humour et d'amour) ...
- Découvrons "note et ton" et débarrassons-nous de nos complexes et de nos "corps sages" afin que le musicien, taquiné par la muse coquine, compose avec soin des airs sains, charmants et relaxants, semble penser la femme "oh ! tes tons épatants et tentants" !
... et pour en finir, dire comme Shakespeare :
"La musique est l'aliment de l'amour." 
Les deux notes pour faire une chanson, quelles sont-elles ?
Après le poète anglais, on ne peut répondre que :
"See Me" !

Adichats !


samedi 8 avril 2017

"Journal intime pour tous"

"Le silence monte jusqu'où le corps peut comprendre l'âme."
Emil Cioran

Lundi je déprime : rien à dire, tout à maudire.
En plus, je m'ennuie, mais ça c'est plutôt bon signe ! :
"Un homme ennuyeux est un homme incapable de s'ennuyer."
En plein dans le mille l'Emil !
Et face au mal de l'âme, l'homme efface le bruit puis se concentre sur le silence.

Mardi : après le désert de la veille, je vais faire un tour à la campagne ... présidentielle.
Sélection présidentielle : débat télé entre les onze bonzes amis pour l'envie.
Sur le même plateau-bateau, sont réunis des bavards de tout bord, à bâbord, un barde de Bordeaux qui détonne et à tribord, des bobards de loubards balourds qui détournent (les fonds publics) !
Avec un ton libre, léger et enjoué, dénonçant les impostures des purs et durs donneurs de leçons, le pote Poutou suit les pas de Krivine et Besancenot.
J'étais bien content qu'on cloue le bec à ces blanc-bec de Le Pen ("Nous, on n'a pas d'immunité ouvrière") et Fillon (à qui il a taillé, gratis, un costard à 15000 euros).
La colérique poissonnière prisonnière de son débit mitraillette, clone d'Arlette joueuse de lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, le front de gauche et la bouche adroite, le tribun ronchon Mélenchon, le perché et décontracté béarnais qui parle du nez et du monde paysan en prenant de drôles d'R qu'il rrroule avec délectation Lassalle, ont fait de bons troublions.
A droite, des boutiquiers faisaient fructifier ce qui fait leur fond de commerce : la peur exacerbée, la parano du complot.
A droite adroite, Le Pen marinait dans son jus de boxe (le prolo qui la trouve maline pigera assez vite que cette aristo risque-tout, une fois élue, peindra sa vie en "bleu ma ruine") !


Sur un débat de quatre heures, on a entendu seulement deux phrases sur l'écologie : une par Hamon, l'autre par Mélenchon, ça rend triste et désespéré. Ces deux là, s'ils ne s'associent pas, n'ont aucune chance de se retrouver au second tour.
S'ils sont de gauche, qu'ils le montrent en vert et contre tout le système ambiant !

Mercredi : sans sortir de chez moi, je vais voir l'amer.
Nuages sombres dans ma météo intérieure, la colère de l'amer me rend vague, je deviens flou, me noie dans un verre d'eau et dans mes contradictions.
Et le prof de yoga qui fait plouf, comment va t'il assurer son cours ?
18 heures, allez hop ! c'est le moment.
Le bonhomme au vague à lames tranchantes reçoit ses élèves :
- J't'embrasse pas, j'suis "embrhumée", je suis un peu dans la lune, dit "Rêvelune".
- Je t'embrasse ou je t'embarrasse ? dit l'exquise Katty.
- Les deux mon katty-taine, dis-je.


Yoga du son !
Par la grâce sonore de ce délicat quatuor, le yogi décrépi se transforme en yogi ravi. Il oublie le bruit du "vag'arme a-larme" puis se régale du régénérant chant au charme qui désarme. C'est vrai que ces yoginis sereines sont de jolies sirènes, du genre à redonner vie au yogi déconfit.

Jeudi : je pense donc j'écris,
Je crains donc je crie,
Du "non-sens" et je ris !
Puis je souris à la vie,
Alors la vie me sourit !

Vendredi c'est philosophie.
De mon cheval, je chute.
Cela tombe bien, je voulais descendre !




Je me fais de la bile, je m'emballe et j'ai du bol.
Je suis pessimiste joyeux, épicurien et stoïcien.
Quand je suis mélancolique, je relis Cioran parce que :
"Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter."
Aaatch'Om ! Le pollen me fait éternuer.
Paradoxe, c'est quand tout reverdit que le pollen du pin repeint tout en jaune.
Il fait si bon dehors et si l'on sort, on "rhinite" puis on rit jaune. Il ne faut pas s'en faire et ne pas s'enfermer mais adopter la philo de la chute de cheval !
"On ne peut pas expliquer un paradoxe, pas plus qu'éternuement.
D'ailleurs le paradoxe n'est-il pas un éternuement de l'esprit !"

Dessin Franquin et pour terminer Fromet !
Caresses et bises à l'oeil.
Namasté !