vendredi 29 avril 2016

"Purple reign"



Les années passent et les musiciens caméléons trépassent. Le second "Dorian Gray" rock (funk, glam, pop, soul)l s'est rangé des voitures et adieu Berthe ! Au niveau de la musique c'est une perte.
Prince, ce pote spot pop s'est éteint chez lui. Comme pour le décès de Jackson, il serait mort d'overdose "médicamentueuse".
Ah ! mais non, disent d'autres voix plus ou moins claires. Pour les journaux en papier toilettes ou à emballer le poison, il serait mort du sida.
Pour d'autres, il serait mort de fatigue, se tuant à la tâche, sous "mort-fine" et sans dormir pendant 154 heures et 3 minutes-papillon, il n'aurait ainsi pas vu arriver la faucheuse !
A lire tous ces délires, du haut du paradis et de son mètre 58, Roger Nelson (Prince) doit être plutôt mort de rire !




L'autre "toujours jeune" décédé cette année, c'est bien sûr David Bowie, le "Thin white duke".
2016 ne porte pas bonheur aux "sapeurs-bons pieds" (danseurs élégants n'hésitant pas à mouiller la chemise pour mettre le feu, certains s'éteignent sur place), puisque Papa Wemba vient de mourir sur scène.
Concert de louanges pour le kid Prince, le white Duke et le Roi des ambianceurs africains.
Tristes titres pour ces spécialistes de la sape, ces papillons tatillons de la pop et papa pas assez vieux pour être pépé de la rumba zaïroise (comme Franco, Rochereau, Prince Nico, tiens encore un faux prince mais un véritable guitariste de talent).
Prince aussi était un bon guitariste, influencé par Hendrix, sous-estimé par la critique et par lui-même (aurait pu mieux faire mais comme il pouvait être talentueux dans tout ce qui touche à la musique, il a assurément trop délaissé "Lucille", nom donné par B.B King à sa guitare, au profit de "Camille", un de ses nombreux surnom).
M'enfin, après l'heure (leurre ?) de la gloire et du style voici l'éternité de l'aut'côté du miroir et la stèle "C fini" pour ces ex-esthètes athlètes de la scène.


A la radio, le neurologue Pierre Lemarquis nous confirme le pouvoir thérapeutique de la musique :
"Jouer de la musique est un acte thérapeutique et régénérateur, qui nous fait renaître à chaque fois. Sans elle, la vie serait une erreur, disait Nietszche."




Un singe enivré (Gabin chagrin) et un sage en hiver (gamin malin) !
C'est le grand retour de Renaud qui vient de se débarrasser de l'harassant "Renard" son double trouble, son acolyte alcoolique, son avatar anisé.
Une campagne de promo promet : "Renaud renaît". Dans la revue de BD "Fluide glacial", le toujours bon Vuillemin (natif de 58 fait partie de ceux qui auront ou ont déjà 58 ans cette année, par exemple Prince ... euh non, né le 7 juin ... ou moi-même, Jackson aurait pu être du lot, mais il a lâché l'affaire il y a déjà quelque temps !) dessine un bureau d'agence de pub avec l'affiche musicothérapeutique fameuse avec sa formule "Renaud renaît", un type regarde l'affiche et dit :
- Mais qui est ce René ?
Ma réponse : C'est peut être son nouvel avatar, celui qui remplace l'usé anisé vantard, anar arnaque qui broie du noir et boit du jaune.
On l'imagine aquaboniste faisant l'équilibriste, éméché pas méchant, dans les rues d'une jolie ville de Provence en chantant, éructant une chanson de circonstance :
"C'est dans l'Vaucluse que j'écluse ma suze, d'avance je m'excuse et j'accuse la société ... euh non ... le coups, ma coupe est pleine, j'suis en peine et en pleine déconfitures aux cochons ;; euh ch'ais plus c'que j'maudis et ce que j'dis, tin tin tin !"
Avec René, l'écolo rigolo remplace l'alcoolo Renard au triste regard en quête de sens.
Renaud vit une véritable René-sens. Il revient à"Charlie", il revit. L'aigri vain qu'il était devenu redevient écrivain ou écriveur de chanson.


"Anecdocteur" ; anecdote qui soigne et qui rend sage.
Dans la série "y'a pas que dans l'rock  qu'on porte du noir, dans le classique aussi", voici :

"Sans bis sans-gêne, sans buzz et sans bise, le génie sans-zen et sans prose se brise."

La première sera la dernière pour Bizet.
Lorsque Bizet termine de composer son opéra "Carmen", il est tout heureux. On prépare l'Opéra pour le présenter au public.
Lors de la première, surpris par l'œuvre, le public réagit par un silence glacial puis s'en va.
Quelques jours plus tard, lui aussi s'en va et quitte ce monde immonde et idiot !
Aujourd'hui, Carmen est l'opéra le plus joué au monde !!

Voilà, comme disent les Shadoks (qui ont 48 ans aujourd'hui) :





A bientôt, caresses et bises à l'oeil !!!

vendredi 22 avril 2016

"L'hurluberlu et le turlututube"


Diantre ! quelles doctes anecdotes, dites-donc !
Le vent marin et malin d'Andernos me souffle quelques croustillantes incongruités musicales.
J'en profite pour faire le malin et ici ou là, porté par le vent, je mets mon grain de sel iodé ou mon grain de folie yodlé !

"Rumble aux pommes goûteuses ou pourries (par les ahuris)".
En vrai, on reste "quoi ?", on ne sait pas quoi dire, on reste sans voix !

"Rumble" est un tube rock de 1958, interdit à la radio sous la pression d'idiots qui considèrent que ce titre mène à la violence. J'ai cherché dans les paroles ce qui pouvait choquer, je n'ai rien trouvé. Forcément, il n'y en a pas, c'est un instrumental !!!
On se dit que ce n'est pas Wray, mais si c'est lui, le si simple et efficace Link Wray :






"Tube dollars : pas tubulaire mais presque" !
Tube : à l'origine, le terme vient du cylindre rotatif sur lequel les chansons populaires de l'époque étaient enregistrées, à l'aide d'un phonographe.
Dans le sens de succès, le mot aurait été lancé par Boris Vian au milieu des années 50. A l'époque, les gens de la profession utilisaient le mot "saucisson".
Ne le trouvant pas élégant, Vian décide de faire la promo du mot "tube" qui désigne une chanson à succès dont les paroles sont aussi creuses qu'un ... tube !
Ce terme se trouve dans la chanson "En avant la zizique".
Vingt ans plus tard, le talentueux chanteur arrangeur J.C Vannier va plus loin avec l'excellent "Turlututube" (dans la chanson "Papa fait nous un tube") !

"UB for tea" and "D'ailleurs Straits" : alloc rock !
En Angleterre, à la fin des "seventies", certains groupes se créaient en espérant sortir de la mouise. C'est le cas de "UB 40", des musiciens pointant au chômage décident de former un groupe portant le nom du formulaire à remplir pour toucher les allocs.
Le formulaire leur a servi de porte-bonheur et les a nourris de "food for thought" (tube langoureux et chatoyant, avec une guitare qui miaule toujours au bon moment dans ce reggae nonchalant).
Quand à "Dire Straits", tout est dit dans le nom du groupe que l'on peut traduire par "complètement fauchés". Heureusement pour eux un tube les a sauvé de la misère et depuis les "Sultans of swing" ont vendus 120 millions de C.D !




Virtuoses excentriques !
Sur scène, ces deux énergumènes pratiquaient la gym avec instrument,
Paganini en compagnie de son violon violent et Hendrix avec sa guitare star, jouaient tous les deux les mains dans le dos sans ralentir le tempo.
"Gymi" Hendrix jouait de la "strat" (fender stratocaster) avec ses dents et "touistait" avec sa guitare à hauteur de genoux.
Paganini jouait du "strad" (stradivarius) en se lançant des défis, genre :
"Tiens on est mardi aujourd'hui, soyons donc hardi ! et si je jouais  en étant suspendu la tête en bas, peut-être que ça me remettrait les idées en place !"
Ou,bien :
"Miroir, je ne veux plus te voir, je préfère me marrer plutôt que de me mirer, jouons donc les yeux bandés !"

Après les excessifs "démon-strat-tifs" (ou "des monstres stradifs"), voici les pros de l'impro en état de grande fatigue où comment rendre une proche "burnoute" créative.

Richie ravi au Paradis (Heaven) !
Festival de Woodstock, été 1969, alors que son concert se termine, les organisateurs demandent à Richie Heavens de continuer à chanter. Après trois heures de scène, fatigué mais motivé, il se lance dans une longue impro ("Freedom") et fera un tabac.
Cela restera comme l'un des tubes du Festival.

24.01.75 : "Köln concert" de Keith "J'arrête" !
Après une interminable tournée, Keith Jarrett, exténué, décide d'annuler ce concert prévu à Cologne. Son agent insiste, Jarrett fait preuve de bonne volonté.
Il se rend à Cologne et là il se met en rogne quand il joue sur un piano qui n'est pas celui qu'il avait demandé. Ce piano déglingué ne lui convient pas. Les touches les plus graves et les plus aiguës ne le satisfont pas.
"Puisqu'il en est ainsi, je laisserai ces touches là de côté et je concentrerai mon jeu sur les touches du milieu !", a t-il dû se dire.
Ainsi fut fait, tout le concert est une longue et formidable improvisation pleine de vie, de lyrisme et de joie physique (grognements, petits cris extatiques et soupirs).
Je considère le C.D de ce concert comme son chef-d'oeuvre, c'est un moment de grâce poétique et thérapeutique. Et je ne suis pas le seul à le penser puisque c'est l'un des C.D les plus vendus dans le monde.




Contraintes craintes ou bienfaisantes ?
Lorsque nous sommes contrariés, créons donc un "contrat riant" avec nous-même.
Puis d'un ton léger, d'une humeur primesautière et vagabonde, prenons des chemins de traverse (idéal quand tout va de traviolle) sinueux et buissonniers.
Ainsi, nous découvrirons des endroits renversants, surprenants où tout ira comme qui rigole. On s'en paiera une bonne transe et on rira de cette transformation qui s'installera en douceur dans nos coeurs de rockeurs !!!
Dégrisons nos âmes grises aigries en crise, essuyons la suie de nos âmes et nos idées noires !
Changeons nous, échangeons nous nos astuces afin que vive le troc de trucs authentiques que chics, et changeons-nous les idées !!!
Allez, à la revoyure !


vendredi 15 avril 2016

"Mémoire de yoga n°22"


"Dylexie lexydisque"

- Vous avez évoqué la dyslexie dans votre exposé/plaidoyer pour la vie, pouvez-vous nous expliciter ce terme ?
 - La dyslexie, c'est la difficulté d'apprendre à lire. On lit avec son oreille. Une plongée dans le passé du terme "leggere", matrice du mot lire, nous rappelle qu'il signifiait "faire la moisson", mieux encore "recueillir par l'oreille".
Lire, étymologiquement, vient aussi de "logos", la parole vivante, la parole prononcée à haute voix.
Autrefois, la lecture c'était du papyrus, et une personne qui le lisait pour un groupe. On pense que la lecture implique l'œil. Jadis, cet acte impliquait fréquemment l'oreille. Le savoir fixé par l'écriture n'est autre qu'un enregistrement de signes.
Les anciens, tels que les Sumériens ou les Phéniciens, se seraient assurément passés du souci de verrouiller les sons de leur langue par des signes s'ils avaient eu à leur disposition un magnétophone. Le signe écrit n'est que du son, qui ne recouvre sa valeur réelle que lorsqu'il a été à nouveau recréé par la restitution sonore de ses éléments dynamiques, phonétiques et linguistiques.
L'écriture ne prend un sens que si elle peut être reproduite, restituée acoustiquement, resonorisée.

- Indiquez nous une voie qui ne soit pas une voie de garage.
- La voix ... Lire à voix haute.
Il est vraiment regrettable que l'on ait perdu cette habitude de lire à haute et intelligible voix, tant il est vrai que c'est là le mode, le plus archaïque sans doute, mais aussi le plus neuro-physiologique, permettant d'intégrer l'information en apportant en même temps au cortex l'énergie nécessaire à cette intégration.
Eh oui, lire à haute voix est aussi très bénéfique pour la stimulation du cerveau.
Chaque enfant et chaque adulte devrait pouvoir s'exercer pendant 4 heures et demies quotidiennement à lire à voix haute, pour faire intervenir les circuits qui, par le canal de l'oreille droite, assurent la véritable mémorisation des connaissances acquises.

- Docteur Tomatis, vous éclairez somptueusement ma petite lanterne. Vous êtes tout simplement en train de m'expliquer pourquoi j'ai pu devenir musicien. En effet, j'ai eu une enfance très livre. N'en faisant qu'à ma tête, j'ai toujours eu beaucoup de caractères ... d'imprimerie devant les yeux. J'ai toujours eu plaisir à lire à haute voix. Mon oreille a ainsi recueilli tous les suffrages favorables à mon évolution.
Cela ne m'étonne pas que maintenant, je sois plutôt "hindou d'oreille" (contrairement aux "durs d'oreille", j'apprécie à sa juste valeur - et quelle valeur ! - la musique indienne dont l'extrême précision développe efficacement la fonction de l'écoute).

- Certaines personnes ont des problèmes pour assimiler les langues étrangères, pouvez-vous leur venir en aide ?
- Oui. Il n'y a pas de don des langues. Certains peuvent parler douze langues, certains dérapent sur la 2ème. Il y a simplement une possibilité, une potentialité d'ouverture du diaphragme auditif.
L'oreille s'ouvre comme un diaphragme de photographie, plus ou moins.
Eh bien le Français a un diaphragme  très limité, sur une octave, et il a beaucoup de mal à l'intégrer dans d'autres univers linguistiques.
Par contre, le Slave dispose de 11 octaves et il a beaucoup de facilité à apprendre tout ce qu'il veut, non pas que son cerveau fonctionne mieux mais son oreille est plus ouverte.
Mail il existe un autre facteur, le temps de latence, le temps que doit mettre le sujet pour s'auto écouter. En effet, lorsqu'on parle, le temps que l'on met pour écouter sa voix varie d'une langue à l'autre.
Un Espagnol parle comme une mitraillette car son temps de latence est très long. L'inconvénient de parler très vite, c'est que cela abrase la possibilité d'apprendre d'autres langues. Le Portugais apprend très facilement, comme les Slaves, toutes les langues. L'espagnol, comme le Français, se trouve bien bloqué dans la sienne.

"Une famille de souris est menacé par un chat. Les enfants souris sont effrayés, la mère les rassure :
- Il ne faut jamais avoir peur, vous allez voir comment on peut résoudre le problème.
La mère sort de son repère, fait face au chat et aboie :
- WOUAF, WOUAF, WOUAF !
Le chat s''enfuit.
- Vous voyez les enfants, dit la mère, l'avantage de connaître plusieurs langues étrangères."



"Pluie de printemps ... un parapluie et un manteau de paille
passent ensemble courant."
Buson
Ah ! Buson, osons Buson, l'un des grands auteurs japonais de haïku !

Ah ! l'ami des mots, celui là, jamais ne s'ennuiera en leur compagnie ! qu'il soit ici ou là, à Paris ou à Essaouira, ce voyageur immobile laissera le bon temps rouler à la lecture de "Zazie dans le métro, station Queneau, lisant la Plaisanterie de Kundera".
Celui qui déprime qu'il lise donc "Spino-joie" le philosophe de la za-gesse souriante :
"Si vous voulez que votre vie vous sourit, apportez lui d'abord votre bonne humeur."
Ou le bienheureux Bouddha :
"Le plaisir se ramasse,
la joie se cueille
et le bonheur se cultive."
Les mots sont des êtres vivants, d'autant plus qu'ils sont dits à voix haute, vibrants sous la langue.
"Lire haut, c'est s'affirmer à soi-même sa lecture."
Victor Hugo
Truculents, succulents, les mots épicuriens font du blé puis partagent le pain entre copains (c'est l'origine du mot copain).
Ces lascars là, lorsqu'ils parlent de cul, rient d'un rien !
Les mots bons vivants se "chatouillent le nénuphar" (se dit au Québec pour "faire l'amour"), jouent et jouissent, puis notent quelques bizarreries de la langue : le mot "coït" a deux points sur le "i" alors que le verbe "jouir" n'en a qu'un.
Les deux points qui s'envoient en l'air font une drôle de tronche. Cela leur donne l'envie de mettre les poings sur les i-diots et les bons points sur le "i" du verbe "jouir" !




Comme le dit si bien Bernard Pivot (lyrique dans "La grande librairie" de Busnel) :
"Les mots sont des caractères et ont du caractère !"
... "Il existe une grande variété de mots :
les faux amis dont il faut se méfier, les incompréhensibles (les "traîtres mots"), les mots compliqués difficiles à écrire ..."
En ski me concerne, ça glisse tout seul. Que neige abusé d'eux, ma préférence va tout naturellement vers les "bons mots", les calembours qui te débarrassent de ces maudits "mauvais maux" et qui font facilement des bonds de cabris avec les "mots gentils" !

Allez, je finis là cette chronique avec ce proverbe japonais :
"Un mot gentil peut réchauffer trois mois d'hiver."
Que je dédicace à l'ami jpfmt !

Crédo d'écrit, euh ! ...crédit déco : 
Pour la photo du chaton mignon (dont certains disent que c'est moi-même en train de relire mon message, laissez les dire) : carte postale ("zazzle.fr").
Pour le dessin, c'est Geluck et son "Chat pitre" !


vendredi 8 avril 2016

"Mémoire de Yoga ¨n°21"



"Écoute, ami, tout est dans l'écoute. Tu ES dans l'écoute.
Écoute ce qui vit autour de toi, ce qui vit en toi. N'écoute pas les sirènes de l'illusion, la voie trop royale de ton moi qui te met si facilement en émoi.
Les cris stridents du singe fou psychique qui s'agite en toi ne doivent pas perturber la magnifique et éloquente musique qui vibre en toi".
"Mes oreilles ont les pieds sur terre". Y.M.

-Docteur Tomatis, quels sont les différents besoins de l'homme pour disposer d'une oreille bien éduquée ?
- Prenons un ordre chronologique. Je vais établir le plan de la vie.
Si le fœtus a des relations difficiles avec la mère parce qu'elle est pathologique, il sera pathologiquement psychiatrique, il risque de devenir un enfant schizophrène.
Si maintenant, cela se passe bien dans le ventre de la mère, mais qu'à la naissance ce soit difficile, l'enfant ne le pardonnera pas à sa mère et se fermera à toute communication en devenant autiste.
Si tout se passe bien à la naissance et que la mère veuille garder cet enfant constamment dans ses bras, dans ses langes, l'enfant va rester au premier stade avant de pouvoir devenir l'homme qui va rentrer dans le langage; il va rester dans son babillage et de "papa-pipi-popo" qu'il savait très bien prononcer au départ, il passera à la chronicité de ce phénomène et il deviendra bègue. 
Si maintenant ce stade est passé, que tout aille bien et que l'enfant à la chance de rencontrer son père entre 5 et 7 ans, il va rentrer dans la première langue étrangère (la première étant la langue maternelle "papa-pipi-popo"), celle du père. Et là, il va rentrer sans difficulté dans la relation avec le père, c'est à dire l'autre, le maître, le livre, la lettre, la Loi.
Si le père est évanescent, s'il ne peut pas jouer ce rôle et s'il ne parle jamais, l'enfant ne rencontrera jamais l'autre, le maître, la Loi ...
- Le père, c'est le "re-père" en quelque sorte.
- Et oui, et sans repère, il risque de rentrer dans le monde de la dyslexie, monde désemparé où jamais le graphisme ne va lui rappeler un son; il ne pourra pas lire, écrire.
Si tout se passe bien, que le père est bien présent et que subitement, il se passe un désordre dans la famille, qu'une mère devienne très envahissante encore une fois, et qu'elle commence à dégrader l'image du père en disant : "ton père est ceci, il boit tous les soirs, il nous laisse tomber pour aller ailleurs "... et bien, l'enfant voit peu à peu s'évanouir cette image d'identification sur laquelle il doit prendre modèle, il a peur d'entrer dans le monde.
Le conflit avec la mémoire de maman apparaît avec toutes les déviations possibles, et la plus grande déviation risque d'être psychiatrique.
On ne doit pas toucher à l 'image du père.
Quels que soient les parents, qu'ils soient d'accord ou non, on doit valoriser l'image de l'autre, car l'enfant est un morceau de l'un et de l'autre, pour que l'enfant ne soit pas écartelé comme il le serait entre deux chevaux qui s'en iraient chacun de leur côté.
Si c'est le père qui touche à l'image de la mère, l'enfant n'a plus envie de vivre, c'est le suicide.
Si c'est la mère qui détériore l'image du père, l'enfant n'a plus envie de devenir, il reste là, bloqué; la seule échappatoire pour lui reste la fuite dans la schizophrénie : les drogues, le routard acharné ...
Après cela, à un moment donné, il y a un tunnel à passer entre 30 et 40 ans.
C'est une période difficile, on se demande pourquoi on est là, ce qu'on fait. C'est que le cerveau se termine tard, vers 40/42 ans.
Chaque fibre cérébrale des 15 milliards de cellules qui sont nées à la naissance, va disposer à un moment précis de gaines de protection, si bien qu'il n'y aura plus de court circuits à l'intérieur du cerveau.
Le cerveau est alors réalisé complètement : soit l'homme devient un vieillard à 42 ans, soit il éclate dans sa réalisation et il s'approchera du philosophe quand il en aura 50 et de la sagesse quand il en aura 60.






Et toc ! ça c'est le style du Doc Tomatis ! il n'a pas toujours tort, mais parfois il y va fort.
Y'a du vrai mais c'est du raide, t'as le bonjour d'Alfred !
En tant que parent éduquant, dans tous les cas de figures, tu t'casses la figure. Mais faut bien dire que si l'on regarde bien le monde ou simplement autour de soi, la réalité, souvent, dépasse la "friction".
Dans ce monde violent, le "sado-maso" toujours en manque d'amour, en redemande puis réclame l'addiction, se rétame et finit par payer le prix fort.
La vie est un bon professeur, si tu n'apprends pas la leçon, elle te la répète !
C'est pour ça qu'il faut tirer le son de tout et donc avoir les oreilles grandes ouvertes. Éduquons nos oreilles et cultivons la joie de vivre !
Ne nous laissons pas envahir par les émotions et les pensées négatives, car elles sont voleuses de joie.
Et qui perd sa joie, perd sa force et sa foi en soi.
Sans confiance en soi s'installe la méfiance, la peur de l'autre, puis la haine.
Plus de confidences, de connivences, de blagues, de blogs, on n'entend plus que des cris alors que tant d'écrits seraient si nécessaires.
Écrivons, crevons l'abcès et donnons l'accès au meilleur de nous-même, on s'entendra mieux car comme dit Confucius ;
"Écrire c'est écouter deux fois."
Adichats !

vendredi 1 avril 2016

"Chacun sa route, chacun son chemin ... "


"Il faut rendre aux hommes une signification spirituelle, faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien."
Saint Exupéry

Suite de l'article sur le chemin de St Jacques. En bas de page, j'évoque mon époque "Offrons du grégorien à nos églises et profitons bien du miel sonore de nos abbayes" !


"Chemin de vie" :
Début juin 95, notre fils termine son cycle école publique maternelle "Nonneville" à Aulnay-sous-bois (93). Les mômes de sa classe vont changer de cycle et nous aussi (Dieu seul sait où l'on s'embarque, on vend notre barraque, on va vivre en appart, mais on se sent forts, barraqués, on peut changer de braquet et venir vivre dans une contrée plutôt "gironde").

Le 26 juin, Andernos : je ne sais plus à quel saint me vouer.
Avant le déménagement, je prenais mes dernières leçons de "Chant grégorien" avec la passionnante chanteuse Catherine Braslavsky !
Après deux ans de divines collaborations, me voilà bien armé pour chanter tout seul mes "Jubilate deo", "Cantate Domino", mes "Sanctus" avec ou sans "Ecce" !

Le 25 juillet : Les extrémistes islamistes (GIA) font exploser une bombe dans le RER B, c'est l'horreur (8 morts et 120 blessés).
Pendant que je marchais nonchalamment à la lisière des vaguelettes, un poste radio m'apprend qu'un attentat meurtrier a eu lieu près du café  où je me posais habituellement avant de me rendre à mon cours de chant sacré.
"Place Saint Michel", tout correspond, l'endroit, le moment (le jour et l'heure), j'aurai pu passer de vie à trépas dans ce troquet du "Départ" ... définitif. Transport peu commun, prendre "l'erreur B-Saint-Michel direction "Saint-Pierre".
Mais heureusement, ce jour là, j'étais ailleurs et "higher" comme disent les anglais.
Au lieu de ça, les pieds dans le sable mouillé et les yeux dilatés devant les si jolis seins d'une joyeuse créature, je me ballade en chantant gaiement l'un de mes chants grégoriens !
"Cantate domino", chanter l'univers, l'océan et la vie sur terre !
En tant qu'épicurien curieux, je ne me fais pas de bile, je jubile et je me nourris de ces vibrations célestes et autre ravissements terrestres.
Je maudis les tueurs de Saint-Michel et je me dis que j'ai bien de la chance d'être là, bien vivant et de flâner à "Saint-Eloi plage" !






Le temps passe, vient celui de la rentrée des classes. Fin de matinée, je vais chercher Alexis pour le déjeuner. L'école "Jules Ferry" est sacrément bien placée (en bord de mer, à cinq cent mètres de l'appartement), on y viens à pied par la plage.
Arrivé à l'école, pas de parents, je saisis la montre à gousset de mon pépé, saperlipopette ! je suis en avance. J'en profite pour entrer dans l'église Saint-Eloi située à côté de l'école. Je suis accueilli par le silence. Ce silence éloquent me murmure à l'oreille :
- Vas-y, chantes du grégorien pour faire vibrer d'extase les murs !
L'endroit est désert, j'hésite un instant et puis je m'enhardis, j'ose me lancer dans une interprétation fougueuse et fugueuse, "con vivace" et "molto barroco" du "Cantate Domino".
Je tente même une improvisation "voix de canard" et arabesques inspirées du Maghreb (délicieux ce "Maghreb de canard").
Les  murs me renvoient un peu de "réverb", ce lieu sombre s'allume, suis-je dans un rêve ou dans une rave ?
Saint-Exupéry n'est pas loin, il m'envoie un message aérien par le zéphir de 11 heure 29 :
- Eh ! l'allumeur de rêves berbères, le joueur de réverb beur, laissez là vos enchantements et revenez à la réalité, devinez qui va sortir ?
- Le bon numéro, Alexis l'inventeur de mots (je me souviens de "bumpy" pour parler d'un "dos-d'âne").
Le temps passe comme il passe tout le temps !
Ce plaisir vocal s'est renouvelé pendant quelques années et puis un jour de mauvais temps et de moral dans les chaussettes, je rentrais pour chanter et horreur malheur ! le silence avait quitté les lieux. A la place passait des C.D !
Passé décédé !
Les mois suivants, je suis revenu à Saint Eloi et à chaque fois, j'ai constaté l'indécence de cette absence de silence.
D'autres églises font de même et se banalisent ou se sécurisent (les portes se ferment et se cadenassent).


                                                            Eglise Saint-Eloi


"Chemin devis : pour le "blérinage" de Saint-Jacques n'oubliez pas de "Compostelle" billet ... de banque :
Le pèlerinage n'est plus la voie royale de la foi !
" ... Le chemin est seulement un des produits offerts à la consommation dans le grand bazar postmoderne. Les moines ... proposent des services adaptés au désir de chacun.
Aux touristes, ils proposent, à des prix élevés, des produits monastiques (cartes postales, fromages, confitures). Au 'Yoga groupe', ils réservent les chambres luxueuses du nouveau bâtiment.
Quant à ces pouilleux de pèlerins ... ceux qui viennent frapper à leur porte sont les plus démunis ou les plus radins ... Les moines, tradition oblige, assurent pour les pèlerins un service, mais  minimum."
J.C Rufin

Je m'aperçois que par rapport au sujet annoncé, j'ai du prendre un chemin de traverse. Ce n'est pas grave car :
"Chacun sa route, chacun son chemin ..."
Allez chanter du grégorien dans les églises, ça f'ra revenir le silence !!!
Bon chemin, bonne semaine.