vendredi 26 avril 2013

"Mainifeste" pour les "Doigts de l'Homme".


Que ceux qui veulent parler de Miss Parkinson, montrent leur trombine..
                                                                   
                                                                                       dessiné par Cabu
Va pour Cavanna, on ne s'en lasse pas.
"Miss Parkinson ...m'est soudain tombée dessus, toutes griffes dehors, bien décidée à m'empêcher d'écrire. Je retrouve exactement mes cinq ans. Mon oeil droit le modèle, ma tête imagine la belle lettre que je vais tracer, mes doigts disent "non" ! Je veux les forcer, je tire la langue, je me crispe ... Rien à faire ! ...
Je crois que désormais la lutte à mort est engagée. Elle a de drôles de procédés, la vipère lubrique ... Figurez-vous que mes membres ont raccourci ! De deux bons centimètres chacun. Je vous jure. Deux centimètres, c'est juste ce qu'il me manque pour pouvoir enfiler mon pantalon. Je tire sur mes bras, je tire sur ma colonne supposée vertébrale. Il manque toujours deux centimètres. Or, ceci se passe à l'endroit fatidique où s'enfile tout ce qui s'enfile par le bas : slip, chaussettes, chaussures ... Bon, quelle misère !" (extrait de "Charlie-Hebdo" daté du 10.04.13)

En ce qui me concerne, itou (tout dépend du moment), c'est fou comme parfois Miss Parkinson me consterne. Parlons pantalon, effectivement  je ne suis pas toujours "fut-fut" avec un futal. Par contre, je trouve que ce sont mes doigts qui ont raccourci et qui se sont enraidis. Tête raide, doigts en rade. En rade de tout long, hausse ce court ! Mes doigts raides et gourds se gourent sur toute la ligne de la main. Malgré le fait que je maugrée contre le handicap, je garde le cap (de bonne espérance). Le décapi-taine au long court, ne craint pas d'être médusé, mais demeure radieux. E la nave va !**
Miss Parkinson veut me mener en bateau. Moi, je navigue à vue, en essayant d'éviter les écueils.
Doigts courts de capi-mitaine, comme si les doigts s'étaient adaptés à la taille des gants élégants. Ne pas se couper du monde, ne pas se laisser abattre par ce mal dont, comme dit Monsieur Proux :
"On n'en meurt pas, mais on en souffre à en mourir."
Monsieur Proux, quelle figure ! Le portrait craché de Frédéric Lodéon (musicien et animateur de radio radieux, heureux et classieux), avec le même tempérament : exalté, jovial, débonnaire et rigolard. Lui aussi, malgré le handicap, en bon marin marrant, tient le cap et le coup. Il parle haut et fort, sans micro. Il redonne courage aux noirs désirs, aux "sombres héros de l'amer". Chapeau bas ! pour cette figure de bonne augure, quelle figure ... de Proux.
Jean-Bernard Proux est le responsable "Gironde" de l'association "France Parkinson" et l'organisateur de cette rencontre entre neurologues et parkinsoniens.
Les neurologues ont été tous plus intéressants les uns que les autres. Documentaires, schémas, exposés proposés, étaient clairs et bien venus pour tenter de comprendre cette obscure et sombre Miss(térieuse) Parkinson.

                                                                         
                                           Crédit Document : mosaîque.levillage.org

Les témoignages, poignants, bouleversants te tourneboulaient l'esprit et te bouleversifiaient le moral. Moral qui faisait du yoyo tout au long de ces quatre heures, pendant lesquelles il oscillait de moral à réseau (donc ragaillardi) à moral à zéro. Surtout que les spécialistes honnêtes n'ont pas voulu tomber dans le piège du faux-espoir : temps d'application d'une éventuelle découverte égale à dix, douze ans. Donc, on remet aux calendes grecques et on en reparle dans vingt ans. Le verdict du docte est posé, résultat : pour certains, l'affaire (mais pas l'enfer) est pliée. Et j'entend :
- "Oh ben dans vingt ans, moi j'aurai fermé mon parapluie !"
Et moi, j'm'en sort avec une pirouette dopant mon moral, en imaginant une chauve-souris qui tombe en amour devant un parapluie, avec une mélodie à l'appui (vive la musico-terre à pluie) :

                                                               
Merci à Thomas Fersen, pour cette chanson qui me dit : tu seras sauf si tu souris. De toute façon :
"Puisque c'est grave, souris", me souffle Alain Chamfort.

                                                                     

Un écrivain portant le même nom, mais avec un esprit différent, tout en nuances, en tout siaste* :
"Vivre est une maladie, la mort est le remède."
Chamfort.
Dans le registre des mots de têtu :

          "Rancune : une maladie qui ne pardonne pas."
          Guy-Guy Bouzoune.
*Du verbe siaster (ex. : siaster des zimazes, dit le petit enfant).
**Er vogue le navire.


vendredi 19 avril 2013

Miss Parkinson

Qui veut parler de Miss Parkinson?                              

Cavanna ...Diantre !, quelle chance !!!

"...L'archange est à la porte, qui attend. Il vient pour l'Annonciation, c'est son job. Donc, il annonce :
- Parkinson.
Et puis s'envole. Pas que vous à s'occuper.
C'était donc ça, ce léger - si léger - tremblement de la main? Cette écriture qui, du jour au lendemain, s'est mise à foutre le camp dans toutes les directions? Cette irréelle sensation de flou dans la démarche, de ralenti dans les gestes?
...Me voilà donc parkinsonien. Bon. Après tout, cela ne se voit pas sur la figure. Du moins, tant que les oreilles ne se mettent pas à tremblotter
....crispé sur l'idée qu'il ne faut pas que ça se voie, veillant tout à la fois à ne pas traîner les pieds ....à ne pas laisser le dos se voûter....à ne pas déporter vers la gauche quand je me figure aller bien droit devant moi, à ne pas bafouiller...
...Tout est muscle ou fonctionne par des muscles...Si bien que tout est à la merci de Sa Saloperie Suprême miss Parkinson puisque cette guoule, par l'intermédiaire des nerfs moteurs, règne en tyran sur la totalité des muscles. Tiens, la langue, les lèvres... Je ne peux plus dissimuler ma difficulté à articuler. Et aussi ma voix a baissé. Je me fais engueuler : "Parle plus fort, Articule !" Cause à mon cul, miss Parkinson me suce la langue...
Ma main ne m'obéit plus...elle n'en veut faire qu'à sa guise...Si je la laisse faire, ma main, elle tend à griffonner des signes minuscules, lilliputiens, quasi invisibles sur le papier..."
                                                                           
Voilà, c'est ce que je vis aussi. A part la différence d'âge et "Yogamusicothérapie", c'est tout comme. Et c'est tellement bien dit, va faire ton malin après ça. Me reste plus qu'à me taire (Couac! je n 'ai pas autant de difficultés d'hellocution, merci le Yoga du Son), ou alors oser le comment taire et faire taire cette voix de stentor qui nous fait trembler ou tremblotter (même pas peur!), nous les "Parkinsonne".
Depuis 1974, je lis tout ce que Cavanna publie (de Charlie-Hebdo à Lune de Miel). C'est l'un de mes maîtres spi-rire-rituel! Bon, fermons aparté et parent'aise et revenons à la Miss Dinguette (la miss mahousse à la masse) :
Pour la main qui n'a plus la main-mise, je lui fait jouer :
  • De la Musique : au départ des partitions plein la maison (des "fait-maison relevées à l'oreille", des trouvées sur le net, des glanées pendant des années dans des revues ou magasins spécialisés ...) ; à l'arrivée, plein de musiques chics sous les doigts maladroits.
  • De l'Isométrie : exercices pour musiciens et autres, effet garanti pour avoir des doigts dégourdis, en forme ...de guitare.
  • Du Mudra : véritable yoga des doigts qui permet de se ressourcer et de se relaxer. On stimule des zones réflexes des doigts et de la main. Notre destin est entre nos mains, ayons le bon réflexe pour rester zone (ce jeune sais quoi de zozotement, c'est charmant!) et zen. Voici un mudra, celui-là est lié à la voix, recommandé pour les maux de gorge, les angines.                                                                                
                                                                             
                                                                         Crédit Photo : yogawiz.com
Pour la marche : je vis avec akinésie et bradykinésie (blocage et lenteur de mouvement). Cela signifie que pour une marche correcte, adieu berthe, j' peux toujours m'asseoir dessus. L'équilibre est précaire, comme si j'avais trop bu de brandy, ivre sans joie. Si la fatigue s'en mêle, je m'emmêle les crayons. Si l'anxiété en met un rayon, derechef, je claudique, titube et déambule comme un maboule. Alors pour que ça marche :
  • Je muscle mes gambettes (en ayant l'air bète sur mon vélo d'appartement), ou cheveux au vent, en allant, pédalant, faire des emplettes sur mon vélo de course (tout en sifflotant "Jour de Fête"**, le film de JacquesTati). Quand ça tourne pas rond, j'fais ma vélorution.
  • Je pratique les postures d'équilibre et d'enracinement : pour débrancher la prise de tête rien de mieux qu'une bonne prise de terre avec les postures de l'arbre (Yoga :sur un pied bien ancré,Chi-gong : les deux pieds bien enracinés), la cigogne ...
Quand au dos, clé de voûte de l'architecture osseuse, il faut lutter de pied ferme (ah! bah oui mais...le pied, justement, n'est guère stable) pour ne pas se voûter. Je sais, y'a pas d'quoi se vanter. Hosanna in excelsis* ...heureusement que, clé en main, les asanas (postures) corrigent !es clés de voûtes déviantes (because scoliose). Osanna!, me souffle Etske, une prof suédoise de CM2, que ses élèves avait surnommé : Etskelette (Merci à toi, qui m'a fait intervenir dans ta classe an tant que musicien).

Pendant ce temps là, le printemps s'installe. Dehors, dans mon jardin, l'azalée en fleurs sèche mes pleurs et cache mes peurs. Elle respire la santé, elle resplendit et me fait voir la vie en rose.

                                                               

Dans ce livre épatant, Cavanna raconte différents épisodes de sa vie. Le titre fait allusion à la première période de vie, plutôt "douce", avec Miss Parkinson. Cavanna s'arrête là. Ensuite, la relation se gâte, ça devient la période "Lune de fiel".

*Hosanna : crie de joie, chant de triomphe.
In excelsis : ce n'est pas une personne "in"(à la mode) qui crie de joie à l'annonce du nouveau tableau de gestion "Excel 6", mais plutôt : "Au plus haut des cieux".

**composé par jean Yatove
                                                                                         
.Et une "Brève de Comptoir" pour la route :

"Le courrier, c'est un coup de téléphone qui part à pied."
Jean-Marie Gourio

N'hésitez pas à me donner de vos nouvelles (et commentaires), amis lecteurs écriveurs, ça fera mon bonheur.                                                            

                                                                   

vendredi 12 avril 2013

Conférence sur la méditation.

                         

Conférence sur la méditation de pleine conscience, par Yvan Wemaëre.

Cette conférence a eu lieu dans le resto de l'Etoile, à Andernos-les bains (gironde). Cela  m'a rappelé l'époque où je donnais moi-même des conférences ou des conteries musicales dans des restaurants de la région (végétarien, dans l'ex excellent et donc regretté "Orient-Thé"- merci Etienne -, ou au classique et chic "Hotel Oyana", situé tout près de la Dune du Pyla).
Revenons donc au sujet du jour. Où il est question du jouir, voici la fameuse Ôde d'Horace (65 ans avant J.C) : - Carpe Diem (Cueille le jour)

"....N'interroge pas les Calculs Babyloniens.
Il vaut mieux se soumettre à tout ce qui peut arriver.
Filtre tes jours.
Jouissons d'aujourd'hui sans croire au lendemain.."

Mais voilà que la référence de cette conférence sort de l'ombre pour éclairer notre petite lanterne :
"Méditer en pleine conscience, c'est être pleinement présent dans l'instant".
- Jon Kabat-Zinn
                                                                   

Méditer ainsi, c'est être témoin (t'es moins aussi, moins agité, moins distrait...réduire le parasitage mental pour arriver à un "presque rien", attention je ne parle pas de témoin que rien). L'observateur reste neutre et silencieux, examine sans juger, sans chercher à retenir la sensation agréable ou à rejeter la sensation désagréable.
Sans se stresser (vient du latin "Stringere" : presser), et sans se tresser des lauriers, Yvan Wemaêre, laîc stoïque, en véritable tribun et sage romain, continue à se ballader dans le temps :
"Il faut vivre chaque jour comme si c'était le dernier".
- Marc Aurèle (125 après J.C)

On sourit, mais je remarque que l'Aurèle est hardi. Pour ma part, j'aurais rajouté :
-Il faut vivre comme si on avait l'éternité devant nous.
-"Oui mais l'éternité, c'est long, surtout vers la fin", rétorque le paltoquet et pâle toqué (mais indispensable) Woody Allen.
Pour notre plus grand bonheur, voici venir le balaise Blaise (l'a toujours Raison) Pascal :
"Tout le malheur des hommes, vient de ne pas savoir demeurer tranquille dans sa chambre".
Mais assez cité, je vous sent excité à l'idée de connaître les effets de cette méditation. Les voici :
  • Apprend à penser et à réagir différemment.
  • Permet d'être meilleur avec soi et avec les autres.
  • Pacifier son esprit, poser son attention, amènent à se transformer soi-même.
  • c'est une arme antivieillissement, donc bonne pour réduire (le si positif effet moins du témoin méditant) les effets toxiques de Miss Parkinson.
  • Ralentit l'activité du coeur, chantent en choeur la sérénité et la compassion.
  • Modifie l'activité électrique du cerveau. Sa longueur d'onde change : elle passe de 33 hertz à 16 (seulement si l'on pratique régulièrement, avec une certaine ... ascèse).
  • Cela apporte plus de concentration, moins de stress, une meilleure santé et un cerveau remodelé.
- Serveur, vous m'apporterez un cerveau remodelé, j'en ai bien besoin.
- Ça marche!
                                                            


Crédit Photos : equilibre-personnel.com
de-la-chenille-au-papillon.over-blog.fr

vendredi 5 avril 2013

Loto-insatisfaction

LOTO : Entendu aux infos de la radio, une entrevue avec le gagnant gnan-gnan; le gars s'égare dans un solo insolent :
- J'ai gagné peu en fin de compte : Trois cent trente-sept Millions d'Euros, mais vu ce que l'Etat va me prendre...Monnaie trébuchante, "sous entendus" :
- Je suis malheureux, je vais me pendre ...mais pas tout de suite, d'abord, je vais me plaindre.
Au lieu d'ëtre content, il est inconsolable !
- Un con solvable oui, maugrérait-il malgré lui.
Voilà un exemple de victime d'loto-insatisfaction. L'homme se fait avoir parce (et par ce) qu'il possède. Saperlipopette! Non mais sans blague, en voici une justement:

" Un homme arrive à la Loterie Nationale. Il a gagné le gros lot. Il n'est pas content, pourquoi? -J'ai acheté deux billets, celui-là a gagné, mais celui-ci n'a rien eu".

                                                     
On n'est jamais content! La vie est une merveille, mais on n'est jamais content de ce que l'on a. Moi, je suis comme Jodorowsky*, chaque matin quand je me réveille (et des fois, ce n'est pas toujours évident), je me dis (au lieu de "je maudis"):
" Merci, je suis vivant."
Si l'argent ne fait pas le bonheur des pauvres, il ne fait pas non plus celui des riches. Par absence de vie ...intérieure riche, ces pauvres types font pitié! Quel manque de respect pour les miséreux, pour les "crève-la faim", les "sans-logis"!!!

        " L'homme qui a perdu la faculté de s'émerveiller et d'ëtre frappé de respect est comme s'il était déjà mort."  Einstein

Le "Freak" ne fait pas la joie des pauvres ...d'esprit étriqué, riquiqui, rétrécis. Âmes erre-rentes, autant de mort-vivant à l'écoute du nazedac, du caca-rente, de l'indice niqué...excès-tuera.

       "...Transformés en hyper-consommateurs, notre environnement valorise nos désirs au détriment de nos besoins et paradoxalement cela entretient nos frustrations, nos insatisfactions et nos déceptions ...Paradoxe:
Accepter d'être heureux!
Renoncer à être malheureux!"   jacques Salomé

A méditer en écoutant (à prix coûtant ou à esprit content?) :
- "Argent trop cher"(ta vie n'a pas de prix!) - Téléphone
- "Satisfaction"(I can't get no...) - Rolling Stones
- "Misère"-Coluche















*Alexandro Jodorowsky : clown sublime du "cabaret mystique", éveilleur de conscience.