vendredi 29 janvier 2016

"Etonnant Oenanthe, non ?"


"C'est le contraire du vélo, la bicyclette. Une silhouette profilée mauve fluo dévale à 70 kms/heure, c'est du vélo.
Deux lycéennes côte à côte, traversent un pont à Bruges, c'est de la bicyclette."
Philippe Delerm



- Quoi de neuf, docteur musicien ?
- Rien de passionnant, d'ailleurs, certaines personnes jazzées connues en profitent pour murir ... d'ennui !
- C'est ennuyeux ... vous avez omis le "o" de mourir. Oh ! le Boulez, quel Galabrute !!!
- C'est un lapsus, cela veut peut-être dire que l'ennui fait mûrir !
- Vous avez raison, ne dicton pas que "l'ennui porte-conseil" !
- "Cesse là oui", tout comme on dit que "la nuit porte-jarretelles" !
- Le temps passe, il est à l'orage, ça va mal Tournier, je me Delpech de vous dire que vos propos n'ont ni sens, ni décence.
- Je clos ce dialogue, je ne veux pas entamer avec vous un "des bas". Après, ça n'en finit pas, vous devenez trop "collants" !
Et en plus, on perd aussi Ettore Scola.

Collons donc à notre sujet : avoir de la suite dans les idées noires ou colorées.
Afin de ne pas pédaler dans la semoule et ainsi faire du sur-place avec un vélo qui trace, pédalons donc en rétropédalage avec une bicyclette pour nous rendre au lycée.
En traversant le pont de Bruges, on ira retrouver le dessinateur Franquin.
Deux idées noires valent une planche ! aurait pu dire cet humoriste qui appréciait les calembours :
"Il vaut mieux être cantonnier plutôt que quand on n'y est plus !"
Je reviens sur le dessin traquet motteux du dernier message et je vous rajoute la page complète :




Épatant, non  ? - dirait Desproges - , je craque aussi pour cette phrase de Gracq :
"J'écris mes livres pour savoir ce qu'il y a dedans."
Julien Gracq
"Santé voix"!
Ah ! ça rigole bien dans les labos. Des chercheurs ont fait des expériences démontrant que l'on écoute sa voix pour sentir comment on se sent (en joie, en amour, mélancolique, déprimé ...).
Des tests ont prouvés que l'écoute de notre voix modifiée peut influencer nos émotions.
Notre humeur, est influencée par le son de notre voix. La voix électroniquement traitée en direct d'une personne et entendue par celle-ci, modifie son humeur.
A choisir, mieux vaut modifier soi-même sa propre voix (je le fais volontiers quand je veux dire une petite connerie) que se laisser modifier la voix par un logiciel !





Allez, après les matheux au taquet, voici les traquets motteux !
Le Traquet motteux a pour nom savant "Oenanthe oenanthe".
Il vole au ras du sol, au ras des pâquerettes ce passereau qui voyage du Groënland à l'Afrique équatorial. C'est le "poids lourd" léger du transport aérien. Il pèse 25 grammes tout mouillé, c'est à dire l'équiva-lent (et qui va vite) de deux cuillères à soupe de sel !
Il parcourt 30 000 kms par an, soit un aller-retour "Alaska- Kenya" (Ah ! le lascar, quelle niaque !). Sur un an, cela l'occupe pendant cinq mois, le reste du temps, il fornique sans effort (il a une forme olympique) ou il hiberne ferme (tout de même, ça fatigue à la longue de s'envoyer en l'air).
Si l'on compare avec les pros du vol collectif, on s'aperçoit qu'il double la belle performance des oies (qui font quand même 15000 kms).
Notons que les deux migrations ne sont pas égales en durée.
Pour aller hiberner, il met trois mois pour se rendre en Afrique alors que pour aller flirter et se frotter à la belle dame oiselle en Alaska, cela lui prend 55 jours (est-ce une question de vents contrariants ou de motivation ?).
Étonnant "Oenanthe oenanthe" celui qui vient du Canada, s'il veut se rendre en Afrique, il lui faut traverser 3500 kms d'Océan Atlantique.
Là, il lui faut mettre la gomme, mettre le turbo, pas le temps de tirer au flan, flâner, baguenauder, rêvasser.

L'astuce "Yoga" :
Lorsque vous pratiquez le "demi-pont", imaginez que votre bassin si lourd au sol devient léger comme un Traquet quand il est levé.
Transformation "ét'oenanthe", non ?

Voilà, voilà, bises du Bassin d'Arcachon.
Sur la Dune du Pyla, le bassin se leva et s'envola ...trit trit, moun counte es finit !!!






vendredi 22 janvier 2016

Posture de yoga n°5 : Le demi-pont


"Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts."
Isaac Newton
Faire le pont Vendredi Samedi, le Dimanche aussi !
En fait, toute la semaine je ferais volontiers la posture du pont (ou plus exactement la posture du demi-pont). C'est vraiment l'une de mes postures de prédilection. Alors faisons donc le point sur le pont (ou le demi-pont).

Toutes ces émotions vécues les semaines passées m'ont bétonné la ceinture scapulaire. Et maintenant, de quoi ai-je l'air ?
- T'as l'air d'un pont ... en béton, dur et voûté comme lui !
- Alors pas une minute à perdre, faut que j'fasse, hélicon presto, la posture de demi-pont.
- Mais diantre ami yogi, pourquoi celle-ci ?
- En jouant sur l'étirement de la nuque, cette posture va me permettre de déverrouiller cette zone sensible, lieu de transition entre le corps et l'esprit.
Je disposerai ainsi d'un temps de répit par rapport à ces tenaces tensions qui me donnent l'impression de porter à la place de la ceinture scapulaire, une carapace en béton armé.




Le demi-pont ferme et stable : "Ardha Setubandhasana".
Sa pratique rend fort et renforce de nombreuses régions du corps. Elle influence l'ensemble de l'organisme et aussi le psychisme.
Celui qui pratique cette posture profite bien du prana (énergie vitale) qui va lui donner force et courage. Installé dans la posture, s'il se concentre sur le nombril, c'est "tout bon" (comme disent les helvètes) !
Dans les textes védiques il est dit que le nombril représente  le centre psychique d'où surgissent toutes les pensées "non manifestées" pour se diriger ensuite dans notre conscience. C'est à ce moment là que le prana transforme nos penchants négatifs en chants positifs !
La posture de passage qui nous fait passer de pas sage à sage s'avère efficace pour nous aider à enjamber les obstacles qui  se dressent sur notre chemin de vie.
Et le Ramayana qu'en dit-il Shri Mahesh ?
"Dans l'épopée du Ramayana, Setubandha était le pont aménagé pour Rama entre Ramashvaram et l'île de Lanka (l'actuel Ceylan). Il représentait l'unique possibilité d'aller délivrer Sita, l'épouse de Rama, retenue prisonnière par le roi démon Ravana à Lanka, la capitale de son royaume. Hanuman,serviteur de Rama et commandant en chef de l'armée des singes, ordonna à ses troupes de construire ce pont et, selon le mythe,  la nature entière se mit à l'unisson pour les aider dans leur tâche, y compris les écureuils. Ces derniers firent rouler des pierres qui, restant à fleur d'eau, permirent  le passage de l'armée ... "

Tout être vivant déterminé, même le plus faible, peut vaincre les obstacles et soulever, à défaut de montagne, des rochers !




"Comme vous le savez bien" (comme aurait dit mon maître en yoga Sri Mahesh), le "Traquet Motteux" est l'un des oiseau les plus léger du monde (25  grammes).
Et bien figurez-vous qu'il est celui qui fait les plus longs vols qui soient et de loin : trente mille kilomètres par an (de l'Alaska au Kenya aller-retour).
Vous trouvez que votre bassin trop lourd est difficile à soulever, imaginez le léger comme un traquet motteux et verrez que 25 grammes, ça se décolle du sol comme qui rigole !

Mais revenons donc au docte "Ramayana" et au pont construit en partie grâce au labeur d'écureuils. Je vous propose de pratiquer chez vous la posture du demi-pont (dite aussi "des épaules") comme votre prof vous l'enseigne.
Puis, allez faire un tour en forêt.
Asseyez vous et observez. Au bout d'un moment, vous verrez arriver vers vous le nez curieux d'un écureuil qui grimpera jusqu'à votre épaule relâchée pour vous conter la victoire d'Hanuman sur le démoniaque Ravana.
Ouf ! fini le barouf de l'enragé Ravana, Sita libérée va de nouveau pouvoir jouer du sitar pour les oreilles ravies de Rama !

"Les meilleurs profs sont ceux qui savent se transformer en ponts et qui invitent leurs élèves à les franchir."
Nikos Kazantzakis

Cette posture ... Setu ((lire "sétou") se qu'elle te fait comme effets !
Bienfaits (quand le demi-pont est bien fait, bien construit, bien stable) de cette posture "des épaules", du "pupitre", du "barrage", traduction de "Setu" (lorsque l'on enrage, il faut bien la faire et ainsi faire barrage à nos colères) :
Donne de la souplesse, met de l'huile dans les rouages rouillés.
Libère la ceinture scapulaire.
Rectifie la colonne vertébrale (renforce la "gouttière spinale) et décomprime les disques inter-vertébraux des lombaires.
Fortifie le bas du dos, tonifie le bassin et les jambes.
Masse le ventre, ouvre le thorax et le coeur (moins d'effet bunker, moins de rancoeur, plus de paix intérieure), donne confiance en soi et amplifie les capacités respiratoires (soulage les asthmatiques).
Irrigue le cerveau et stimule la mémoire.




Crédits illustrations :
"Yoga, Anatomie et mouvements" de Leslie Kaminoff, un épatant livre de chevet pour mieux connaitre son corps.
Pour en savoir davantage sur les oiseaux : "oiseaux.net" !
Cela fait toujours du bien de relire du Franquin, bien sûr Gaston Lagaffe mais aussi "Idées noires".
Sur ce dessin, j'imagine l'adulte, habitué d'un troquet miteux, donnant des noms d'oiseaux à tous les piliers de bar :
- Alors, lui, ce loser à lunettes qui connait bien les échecs, je lui ai donné le surnom de "Taquet matheux". Le p'tit vif poids léger, lui, son p'tit nom c'est "Traquet motteux" !!!


Caresses et bises à l'oeil !
Adichats !!

vendredi 15 janvier 2016

"Compile Bowie"



"C'est le fait de vivre qui m'intéresse, pas le résultat."
David Bowie

CD - DC :
David Bowie est mort dimanche dernier, il venait d'avoir 69 ans et son dernier CD est sorti le jour de son anniversaire.

Compile de chansons qui "restent en tête".
Réduire les 25 CD de Bowie en un seul, cela oblige à oublier des chansons que l'on aurait bien mis dans cette compile vinyle "Eat parade" à écouter sur son "mange-disque". Je me suis fixé une limite : pas plus de douze chansons qui m'interpellent quelque part au niveau du vécu.

Commençons par trois scènes de "Science-friction" :

Space oddity 1969.
"Space de joyaux lunaire", c'est une fort jolie chanson sur la solitude et la différence. Quand on la chante, elle ne nous laisse pas indifférent (sa mélodie reste collée à notre mémoire) et on se sent moins seul. C'est un dialogue sans fin entre la tour de contrôle et l'émouvant Major Tom qui décide de rester sur la lune.






"Life on Mars" 1972.
"Anka de déprime", écoutez ce titre avec ses surprises harmoniques (à certains moments apparaît un accord inattendu, ça surprend joliment l'oreille), sa belle mélodie de couplet et son lyrique refrain (ça se mange sans faim).
Au départ, on demande à Bowie d'adapter en anglais le tube de Claude François "Comme d'habitude". Il en fait une adaptation si personnelle qu'elle est refusée par les initiateurs du projet qui lui préfèrent le "My way" de paul Anka.
Alors Bowie reprend sa chanson et la transforme en cette si jolie parodie : "Life on Mars" !!!

"Ziggy Stardust" 1972.
Ziggy pop, Bowie est camé-léon, les "on dit", il s'en fout "comme de la carotte"(tout comme l'an quarante" qu'il met facilement en carotène, pas étonnant qu'après ça, ses cheveux soient parfois orange).
Ziggy est un zigomar qui en a marre du star-system. Il en dénonce les tares : surchauffe de l'égo nigaud, "si j't'aime" manipulateur qui endoctrine, gourouise et hystérise à tout-va !!!
Heureusement, Ziggy est là et il "play guitar" (Ah ! la guitare de Mick Ronson !)

Il n'y a que le changement qui ne change pas.
"Changes" 1971.
Bowie et le temps qui passe interpellent les rockers : "Faites attention, bientôt, vous allez devenir plus vieux !"
"Changes" nous charme avec le dynamique "ch-ch-ch-changes". C'est un hommage au bégaiement de Roger Daltrey (chanteur des "Who") dans la chanson "My generation".

Riff effet, riff hifi.
"Rebel, rebel" 1974.
Avec son riff inoubliable : RE MI RE DO dièze SI SI ...
- Qui sonne comme du Mick Ronson.
- Mais c'est du Bowie, d'ailleurs, il joue toutes les guitares de l'album "Diamond dogs".
Avec sa pochette de Guy Peelaerts qui étonne !
Rebel, rebelle, une chanson sur l'ambiguïté sexuelle, écrite dans sa période "Glam rock" par cet "androjean genie" (en référence à la chanson "Jean genie", jeu de mot de Bowie pour sa révérence à Jean Genet).




Aime Fame et aime flemme !
"Fame" 1976.
Et sa fameuse rencontre en studio avec John Lennon.
La version instrumentale passe et à un endroit de l'enregistrement, Lennon se met à chanter : "aime" "aime" ... Réaction de Bowie :
- Voilà, j'ajoute un "F" et je tiens le refrain, le thème et le titre de la chanson !

"Big King Elvis", ex beau oui comme Bowie "Thin Duke" !
"Golden years" 1976
Le "mince duc blanc" qui envoie des flèches d'amour dans les yeux des amants, passe du vibrato grave au murmure, alternant avec une voix de fausset. Côté musique, on nous sert guitare funk et groove léger.
Cette pièce montée, Bowie l'a composée pour Elvis mais les managers du King n'en ont pas voulu !

Des mots dés ... à coudre.
"Fashion" 1979.
Incommodé par le manque de créativité des filous des "défis laids" de mode, il se moque des fumeux créatifs. Cela sur une base de funky reggae qui assure, lorsque soudain Robert Fripp brise l'ambiance avec sa guitare aux lignes mélodiques onduleuses et frondeuses !

"L'écho ainsi danse" !
"Let's dance" 1983.
Choisi pour son insouciance, son innocence et sa guitare rythmique funky d'enfer !
Question choix de musicien, Bowie sait s'entourer d'artistes de qualité (Toni Visconti, Nile Rodgers, Brian Eno pour la production).
Un jour, il se trouve dans un bar lorsqu'il voit entrer Niles Rodgers. Ils ne se connaissent pas mais ils se reconnaissent. Puis autour d'un verre, ils sympathisent. Bowie l'invite en studio, il montre au guitariste de "Chic" les quatre accords un peu pâlots d'une chanson en construction et Rodgers les placent "higher"* et leur redonnent des couleurs !!!
Plus dans les aigus et légèrement transformé, une rythmique qui fait danser les pieds, le morceau décolle, s'envole, c'est divin, "céleste dance" !!!




De la poudre aux yeux bridés.
"China girl" 1983.
Écrite avec Iggy Pop, à l'époque en plein dans la chnouf (en 77). La chanson est reprise (en 83) par Bowie et retravaillée avec Nile Rodgers (l'intro guillerette et chinoise est de son invention).
- Le titre ferait référence à l'argot "China white" qui signifie cocaïne.
- Donc "China girl" pourrait être une coquine cocaïne" !

Après la coquine, l'héroine !
"Heroes" 1978.
"You can be heroes, just for one day".
L'amour est plus fort que les murs et la mort.
C'est l'une de mes préférées. Cette séduisante mélodie est dopée aux "Frippertronics" : guitare électrique, magnétos et pédales d'effets font des boucles hypnotiques, nappées d'écho et des arabesques insidieuses de toute beauté (lorsque les arabesques sont moches, on les dit "ainsi hideuses").
Deux amoureux s'embrassent près du mur de Berlin. En 1978, ce sont deux héros qui défient les fusils en s'aimant des petites graines de paix !
- Y peuvent toujours espérer. S'ils croient qu'un jour le mur tombera, y s'mettent le doigt dans l'oeil.

Des cendres et mon thé !
"Ashes to ashes" 1980.
Ballade sereine, hymne romantique qui annoncent aux sons envoûtants des synthés, le retour du Major Tom.
"I heard a rumour from Ground Control
Oh no ! don't say it's true.
We know Major Tom's a junkie !"


Voilà la boucle est bouclée, Major Tom ouvre et termine ma compile.
David Bowie ne voulait pas de cérémonie mortuaire avec tout le gratin. Il ne voulait personne, juste qu'on disperse ses "ashes", ses cendres. Cela a été respecté. Pour l'occasion, même la Tour de Contrôle est restée silencieuse !

* "Higher" : prononcez "ailleurs", signifie "plus haut".
Allez bon vent ! vivants, portez vous bien !
"Je suis la dernière personne à prétendre être une radio. Je préfère être une télé couleur."
Bowie (en 72)






vendredi 8 janvier 2016

"Salut, tristesse !"



"Prenez garde à la tristesse, c'est un vice."
Flaubert

Après les rayons de joie du soleil de la semaine dernière, voici les gouttes de tristesse de la pluie d'aujourd'hui.
Les "étranges lucarnes" nous donnent à voir des docus "Charlie" plus émouvants les uns que les autres, réactions lacrymales, il me faut des éponges pour sécher mes larmes. Mais voilà que passe un dessin de l'un de ces génies "amis pour la vie" et le rire salutaire fait taire ma tristesse.
Je pense aux traits, aux crayonnés de Cabu, Wolin, Tignous, Honoré, Charb et je sens qu'ils gomment mon malaise.
C'était une bande de gamins (conscients de l'être) aux mains d'or assassinée par des crétins aux mains d'ordures.
Ces "anartistes" anti-barbares, ces esthètes rigolards anti-connards de "Charlie" viennent quand ils veulent dans ma tête !
C'est parfois ma fête, Cavanna me soutient contre les attaques de cette "salope de Miss Parkinson" et m'engueule dès que je fais trop de jeux de mots. Il me cite la formule incomplète de Victor Hugo :
- "Le calembour est la fiente de l'esprit ..."
Que je complète :
- ... qui vole"
- Ah ouais, tiens t'as raison. Passons !




... A autre chose ... de triste :
Jean-Marie Pelt, le botaniste écolo et rigolo vient de mourir.
Il savait raconter l'aventure des plantes comme personne.
Le "moine aux simples" était un drôle d'oiseau. Ce "médicament humain" était un être éclairé, éclairant, lumineux, visionnaire. Il avait de la sève dans les yeux.
Voici quelques brèves entendues sur France-Inter ("Co2, mon amour") :
"Nous vivons dans un monde "Aspro effervescent" qui se délite gentiment."
"Même les réassureurs des assurances sont inquiets, c'est tout dire."
"La décroissance écologique va avec la croissance économique."
Pelt
Le temps file à grande allure et nous appuyons sur l'accélérateur ("l'excéslérateur" devrais je dire). Au lieu de devenir des camés de la vitesse, il vaudrait mieux se calmer en vitesse et prendre le temps de ne pas aller trop vite, apprendre le tempo de la nature (et de sa nature) est vital !




Soyons auteurs de nos vies, prenons de la hauteur puis regardons de là-haut l'eau de Lafontaine couler et le temps s'écouler :
"Sur les ailes du temps, la tristesse s'envole."
Ailé aller haut, au delà mais pas trop, puis heureux, descendre au raz des pâquerettes, s'asseoir par terre et écouter d'où notre peine vient. Pour la lucidité, choisir sciemment Cioran :
"La tristesse : un appétit qu'aucun malheur ne rassasie."
"Réfutation du suicide : n'est-il pas inélégant d'abandonner un monde qui s'est mis si volontiers au service de notre tristesse ?"
ou bien Woody Allen :
"La vie est une suite de problèmes mais le pire, c'est qu'elle s'arrête."
Etymot logique :
Haleine vient du vieux français "Alener" qui signifie respirer (quant à Allen, il vient de New-York).
Faut-il courir à sa perte ou courir à perdre Allen ?
Faut-il courir la galipote (être ensorcelé) ou courir le guilledou (la galipette) ?
Faut-il écrire des billets doux pour courir la galipote et le guilledou ?
Le nec plus ultra pour l'hystérique obsédé ne serait-il pas de faire d'expertes galipettes avec une galipote pute ?

Expression : "Courir à perdre haleine".
C'est courir très vite jusqu'à en perdre le souffle. C'est courir à toutes jambes, ventre à terre, à fond de train.

"Rire à perdre haleine".
C'est s'éclater de rire.
C'est être écroulé de rire, astap (per le cul par terre).
C'est rire à gorge déployée, à ventre déboutonné, à s'en décrocher la mâchoire.
C'est rire aux anges, comme un fou, comme un dératé, comme un bossu, comme une baleine ... à bosse !
- Arrête cétacé, c'est trop, j'en ai mal au ventre et aux zygomatiques, je suis tordu de rire, je ris aux larmes ...
- Bien, je vais en profiter pour revenir au thème.
Khalil Gibran associe lui aussi vanne et larme :
"Votre joie est votre tristesse démasquée, et votre rire fuse du même puits que vos larmes remplissent."
- "Hesse" ainsi que les hommes vivent ?
"Je connais bien le sentiment de tristesse qu'inspire la précarité de toute chose, je l'éprouve à chaque fois qu'une fleur se fane. Mais il s'agit là d'une tristesse sans désespoir."
Hermann Hesse

Crédits dessin : Couverture du dernier Charlie-hebdo signée Riss.
Photo : Denis Cheissoux (France-inter) chez Jean-marie Pelt.

Ciao !


vendredi 1 janvier 2016

"Yoga de la joie"






"La moindre joie ouvre sur un infini."
Christian Bobin
Large joie embellit la vie !
Et si, esprits endormis, nous profitions du réveillon pour nous réveiller et nous révéler.
Si au lieu de nous goinfrer, de nous bâfrer, de nous bouffer la haine sur le dos, de nous étriper, on se faisait une petite soirée conte où tout le monde a la parole, cette dernière ne serait plus coupée ou monopolisée mais respectée et partagée.
Cela me rappelle les soirées "Rendez-vous conte" : je formais les gens à l'art de conter.
Ils venaient jusqu'à chez moi avec une ou plusieurs histoires sous le coude posé sur le "contoir" ou l'épié (j'imagine un auditoire de curieux qui épient chaque faits et gestes du conteur, simple témoin qui raconte ce qu'il a vu de ses propres yeux) sur l'estrade à pestacle.
Juste là ou se trouve la télé maintenant (à l'époque, fin du siècle dernier, nous vivions sans télé).
Le conteur formateur est devenu frileux, il reste bien au chaud dans ma caboche cabossée.
Heureusement que pendant seize ans, j'ai été "contant", colportant mes contes de ci de la,  j'ai ma caboche qu'à bosser juste ce qu'il fallait pour que mes personnages ne disparaissent pas de ma mémoire.
C'est à cette époque là que j'avais lancé l'idée des rencontres actives ! On se rassemble, mais pas pour déblatérer, pour blablater, pour refaire une énième fois le monde, mais plutôt pour faire et créer ensemble de la joie.






Le triste truste le stress crasse,
cela laisse détresse et des traces !

"Prière Rabat-joie devis" (serre-vis con pris) ou Pierre Rabhi-choix de vie (écho-logique), ébriété malheureuse ou sobriété heureuse, dans quelle société voulons-nous vivre ?
Le pôle emploi, il nous épaule, on ploie !
"Suite à un malentendu, un chômeur qui cherchait un emploi dans le développement durable s'est vu proposé par l'A.N.P.E, un stage de cuisinier dans un resto dont la spécialité est le lapin; on lui a demandé d'envoyer son civet."
Marc Escayrol





Dans le poste radio, ça chante : "Y'a d'la joie" ! ça ne va pas Trénet, y'a forcément quelqu'un qui va râler que "Noir c'est noir !". Ce n'est pas Frédéric Lenoir qui "envoie de toutes les couleurs" à son "France-inter locuteur".
Faut vous dire que le Fredo, c'est un costaud empli de joie (puissance de vie). Le livre d'icelui passe en revue les différentes vertus de la joie, véritable médicament qui permet à chacun de vivre mieux. La joie fait produire au cerveau davantage de dopamine (antidépresseur naturel).
C'est bon pour les parkinsonnés qui sont si souvent déprimés.

Amenons donc dans nos vies quelques rituels de truculence !
Cultivons l'ambiance, retrouvons en nous cette naturelle joie de vivre des enfants. La joie s'invite et elle supprime tout ce qui nous bloque.
Retrouvons nos âmes et armes d'enfant, celles qui nous rendent charmants et désarmants !
Baignons nous dans la source de joie et laissons nous gagner par elle. Et comme le souligne Henri Bergson :
"La joie commence dès que la vie a gagné."
Développons l'attention, la méditation, la présence, la confiance, la bienveillance, la persévérance (avec lâcher-prise), le partage, le don (billet aller sans retour retors) donc dans la gratuité et pour finir la gratitude (dire merci pour tous ces cadeaux, ces plaisants présents qu'on s'offre) !
Car comme l'explique Spinoza, à chaque fois que l'on grandit, qu'on se développe, qu'on est en progrès, la joie arrive et nous rend plus fort.




Yoga de la joie, yoga de choix !!!
Bien habiter son corps est une grande source de joie.
"De la joie pure jaillit la création. Par la joie, elle est soutenue, vers la joie, elle se dirige et à la joie, elle retourne."
Sagesse de l'Inde
Boire un tchaï ou yogi tea après avoir vibré aux chants des mantras et aux asanas puis à l'écoute ravie de Ravi Shankar ou au plaisir de lire et relire Tagore ...
"Celui qui chante a de la joie à la mélodie, celui qui entend, de la mélodie à la joie."
... Voila ce qui me met en joie

https://vimeo.com/duyanhnhanduc/poisplume






Crédits photos : Du pissenlit au "pissenlove" !
Du haut (d"un arbre) vers le bas (oh ! la ligne de hanche-chance) :
- "Les retrouvailles".
- "Le mikado"
- Photo de Dandelion par Isabelle Chapuis, elle en a plein les lunettes je plains les mirettes !
- Idem, jupe légère pas finie aux fleurs de pissenlit.
En cette période de fesse-tivité, je tenais à vous présenter cet artiste botaniste pas triste qui porte le doux nom long de Duy Anh Nhan Duc. J'ai mis un lien pour voir l'une de ces épatantes vidéos, celle-ci se nomme "Pois plume" !

Bonne année, animez-vous les uns les autres !
Simplicité complicité, sobriété souriante !!
Caresses et bises à l'oeil !!!