vendredi 30 janvier 2015

"Honoré-Oncle Bernard (Maris)"


"Une femme est un spectacle offert par les dieux."
Bernard Maris

"Charlie memory (mes mots rient)" :
Les disparus à la main si agile, qui étaient-il ?
Voilà le début d'une série de portraits consacrés aux victimes de la bande (décimée) "Charlie Hebdo" dont j'apprécie le talent. Ce sont tous des gens en or, mais, dans la bande, il y en a un qui le porte dans son nom, c'est Honoré ("Hon-or est") !

Rébus :

Ce fut un best-seller en 1511, c'est fou, non ?*

Honoré (en quelques traits).
L'artiste s'honore (pourtant discret et silencieux) dans ses rébus littéraires de grandes qualités (il n'y a pratiquement rien à jeter, à mettre au rebut !). On les trouve dans la revue Lire, c'est pour dire ... que ça vaut son pesant de cacahuètes.
Dans Charlie, Honoré se distingue par son style si particulier. Ses traits épais, très encrés, ses petits tirets à la ligne-en file indienne, ses crobards géométriques, son côté graveur, son ton léger, rêveur et très concret en même temps, sont influencés par Gustave Doré et Topor, pierres précieuses que jade-or (là encore en or : "Doré" sur tranche et au "Top or", on ne peut pas faire plus précis, plus précieux).
Les textes qui remplissent ses phylactères sont du même acabit. Ils peuvent, malheureusement parfois, être prémonitoires (Honoré "touite" ce dessin le mercredi 7 janvier à 11 heures 28, il est abattu à 11 heures 38) :


Cher Oncle Bernard (Maris) !                                                                      
Honoré illustrait tes articles et toi tu t'illustrais sur France-inter.
En bon maître d'économie alternative, tu ne servais pas la soupe à la grimace libérale ("Pas d'avenir sans croissance") et tu n'écoutais pas la voix du chef : le Medef, qui chante toujours son sinistre et suicidaire credo crado crédit accordé à la liberté des marchés financiers (qui s'auto-régulent, on rigole, selon la loi de l'offre et de la demande) !
Anticonformiste, chaque semaine, tu nous expliquais l'économie avec humour. Tes billets étaient hilarants et décapants, on les prenait pour "argent content" (on se sentait plus riche).
Les théories tordues et alambiquées, le jargon de soi-disant experts économiques, se transformaient en joie de vivre, bon sens, bons mots et principes nourrissants qui se digéraient comme qui rigole. Même pour les plus durs à la comprenette, tout devenait clarinette.
Après, les autres économistes pouvaient nous jouer du pipeau tant qu'ils voulaient, on était blindé, question arguments, on avait du répondant. On comprenait tout de ce monde fou, flou, flouté, filou qui se fout de nous et de la planète.


A ta lecture, toute une caste de gourous de l'économie, de barons de l'industrie, de branquignols et de guignols affairistes, de fiers gougnafiers financiers, de malins margoulins du grisbi qui ont le goût du magot et le bagout de la magouille, de pignoufs "picsous", pouvait se reconnaître dans ta série :

"La vie des grands fauves".
J'ai encore dans ma tête, tes lyriques introductions, tes "Je suis ... je suis ... Tartampion, champion des délocalisations", suivait une liste de méfaits, puis le résumé d'une vie de prédateur.
"Vous m'avez reconnu, je suis Duchnok ... Je suis le charlot charlatan !"
Ainsi, dès potron-minet, tous les patrons poltrons, les tartuffes mangeurs de truffes, les observateurs obsédés de "caca rente", la carotte crottée qui dégrade la planète et les rapports humains, en prenaient pour leur grade.
Je n'oublierai décidément pas tes : "Je suis ... " si présents pendant la journée historique "Je suis Charlie" !
Avec toi, on passait très vite de l'économie à l'économie politique, puis à la philo et enfin au bon sens
Toi l'éconoclaste, le passeur, tu as rendu l'économie humaine.


Oncle Bernard contre Oncle Picsou :
Et puis, je me souviens aussi de ton épatante intervention sur la théorie de l'économiste américain Keynes inspirée de la fameuse "pulsion de mort" décrite par le psychanalyste autrichien Freud.
Si le patron est tel qu'il est, c'est parce qu'il est frustré. Il aurait tant voulu être un artiste, mais trop de complexes, de circonstances, l'ont empêché de vivre son envie et sa vie.
Alors la libido, il l'a dirigé vers l'exploitation d'autrui. Puisque je ne peux pas m'exprimer dans une vie d'esthète, je vais emmerder l'autre et l'empêcher de profiter de la vie (et en plus, je vais en tirer profit) !

Alors, entre la libido du beau bonobo (sage singe qui règle ses problèmes ou ses conflits, non pas à coups de kalashnikov ou de profit, mais avec des câlins malins ou une sieste joyeuse) et celle de l'hideux leader "au boulot tempo presto" (le temps, c'est de l'argent), choisit ton camps camarade !


Enfin, n'oublions pas sa terrible diatribe qui faisait trembler les rentiers (et les dentiers parkinsoniens), la voici, pas au mot près mais au clair souvenir que j'en ai :

"C'est quoi, les marchés financiers ?
Ce sont des pépés, des mémés qui confient leur fric à une banque pour le faire fructifier.
Ce ne sont pas des Frankenstein, des fantômes, ils sont autour de toi les marchés financiers.
Pourquoi sont-ils si puissants ?
Parce qu'ils sont de plus en plus nombreux, les vieux, les retraités, les pépé-mémés !
Ils se tirent une balle dans le pied, car ces pépés, ces mémés sont en train de bouffer le travail des jeunes, à cause des délocalisations."
Et ces "ancêtres" sont soit des pépés pervers (après nous le déluge !), soit des mémés croyant bien faire. En tout cas pour toi, ami jeune, c'est l'enfer !
Alors dites leur qu' :
"Argent, trop cher, ta vie n'a pas de prix !"
Si vous le chantez (c'est une chanson de l'ancien groupe de J.L Aubert), ça fera "un peu plus téléphoné" !


Deux vies nettes ou devis net, non plutôt devinette :
- Qu'est-ce qui commence et finit par un E et qui pourtant ne contient qu'une lettre ?
- L'an vœux l'hop !
Dans la lettre, tu écriras cette phrase :

"Pépé faut pas m'aimer."

Ça fera sourire Honoré qui avec l'envol hop dessinera un p'tit rébus et Oncle Bernard répétera à l'envie ce virelangue, cette vocalise, avé son charmant accent de voix toulou-zen !

*Réponse arrêt d'bus lit-terre-air d'Honoré :
"Haie-loge-deux la-faux-lit"

Bonne lecture d'Erasme, que la semaine à venir soit riche en bons moments. Comme le dit si bien Jacques Higelin :
"Arrêtez de dire des conneries, faites-les !"
Je vous salue bien !

vendredi 23 janvier 2015

"Posture de Yoga (n°4) : Hanuman"


"Celui qui te désire, dit le vent,
au fond de ton coeur se trouve."
Ibn'Arabi

Mantra, maître ambianceur, celui de la vidéo est bon pour le coeur. C'est à écouter d'une oreille en lisant ce message souriant (on ne va pas se laisser abattre par ceux qui tout fous ont tout faux, par des suicidaires qui n'ont que mépris pour la vie). Normalement, à la fin de la lecture de cette chronique, vous devriez connaître ce mantra par coeur !



Quelle posture choisir pour, malgré tout, bien commencer l'année ? Pour mieux faire face à notre désarroi ?
La déprime nous guette, ne la laissons pas devenir la reine de ce désarroi.
Tout dépend de comment on se sent et dans quelle ambiance on vit : "coeur fermé", plutôt le genre "bunker' ou "coeur ouvert", plutôt le type "bon coeur" ?
Si l'on se sent décoeuragé, désarmé, écoeuré, en ce début damné, mieux vaut rester couché. Mais comme on ne peut pas décemment vivre couché, ni même à genoux (le bon sens nous pousse à vivre debout), alors on vote "bon coeur" et on laisse parler notre côté rock-coeur. Si l'on est désenchanté, on peut aussi laisser chanter le merle mot-coeur qui est en nous (histoire de sourire et de s'ouvrir un peu). Alors la vie sera plus belle et ça sera tant mieux.

Si l'on a du coeur à l'ouvrage et qu'à plusieurs l'on chante de tout son choeur, alors la posture de yoga qui ouvre le mieux les vannes de l'organe cardiaque et nous fait chaud au "batteur romantique", au "métronome organique", c'est assurément celle d'Hanuman (et) celle du héros !


Veerasana posture du héros ou du guerrier : portrait anatomique (illustration empruntée à l'indispensable livre de Leslie Kaminoff).
Voilà le conseil "posture" que nous donne Litzler Barbara, la spécialiste du yoga du mois (bien loin de tous ces "yoga du moi" qu'on peut trouver ici ou là, avec parfois le fumeux duo toxique : gourou-pie de sans sonnet et groupie sans sonnette). Quelle belle idée que celle de vivre son yoga au fil des mois ! Laissons-la parler du temps présent tant plaisant :
"L'année nouvelle apporte avec elle un dynamisme revigorant ... Depuis le solstice d'hiver, la lumière revient, et avec elle, une autre énergie. Notre séance de yoga, nous fait franchir le pas avec une posture debout, celle du héros. Cette posture habituellement exigeante est abordée en douceur, de façon évolutive, grâce à la lenteur sensorielle."
- Elle nous conseille la posture du héros et toi celle d'Hanuman, où est la cohérence et que choisir ?
- Les deux mon géné-râle, pour la cohérence, pratiquons donc la posture du héros Hanuman. Les deux sont si proches :



Shri Mahesh en "Hanuman" prêt à s'envoler pour sauver Rama. Notre maître yogi y arrivera t'il ?
Je ne raconterai pas la suite. Je ne vendrai pas l'âme-Mahesh !

Les bons contes font les bons swamis (sages érudits hindous) :

Le Ramayana est l'une des deux grandes épopées pop indiennes (l'autre, c'est le Mahabharata). Elle nous relate les aventures de Rama, l'avatar du dieu Vishnou.
Hanuman, le dieu singe, est le fils du dieu du vent Vayu. Il est fort comme un roc et il peut voler comme un oiseau. Du coup, il peut aussi voler au secours des gens en danger, comme nous allons le voir. Laissons Shri Mahesh éclairer notre propos :
" ... Au cours de la bataille qui se déroula dans l'île de Lanka, Rama fut grièvement blessé. Seule une plante particulière de l'Himalaya pouvait le sauver. Hanuman partit à sa recherche. Pour gagner du temps, il détacha et souleva une montagne où croissait l'herbe et d'un saut prodigieux, il la rapporta à bout de bras jusqu'à Lanka.
Rama guéri, la bataille contre Ravana put reprendre. Rama en sortit vainqueur ..."



Bienfaits de cette posture.

Elle renforce le coeur et rend puissant le pratiquant. Se sentant maître de lui, confiant, il remporte haut la main le combat contre ses tendances négatives.
Cette victoire rend le yogi serein, animal. Il devient "Hanuman", un vrai dieu singe avec des reins d'acier et une formidable force d'airain (qui ne se fatiguent plus pour un rien !).
Cela libère son coeur de ses peurs, lui qui parfois dans la vie s'en fait une montagne, voilà que maintenant il la soulève.
L'ayant foi en soi, ne se soumet plus au dictact émotionnel, et atteint des sommets de bravoure. L'égo négatif se dissout, s'ouvre enfin pour lui les chemins de l'amour.
Le chakra du coeur savoure son triomphe.
Finis les rencarts avec les rancoeurs, les angoisses porte-poisse, les peurs, les pleurs et les peines de coeur, qui font que certains cœurs tristes tombent en panne.
Sans compter qu'en plus, le pratiquant joyeux dispose maintenant de quoi se taper sur les cuisses (les quadriceps survitaminés encaissent ses rires tonitruants), quand à son dos, à ses pectoraux et ses abdos, c'est du costaud.
On peut aussi "faire l'Hanuman pour avoir du son" puisque chanter sans effort, à la gloire de la force d'Hanuman, c'est bon pour la santé !
D'ailleurs MC Yogi l'a bien compris :




Voilà, on finit là !
Ami yogi "Hanuman", Namasté !
Yogini musulmane, Salam !


vendredi 16 janvier 2015

"Charlie, j'écris ton nom"


"Sans vous commander, je vous demande d'aimer ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique. Les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir.
Il faut reboiser l'âme humaine. Je resterai sur le pont. Je resterai un jardinier. Je cultiverai mes plantes de langage.
En attendant, à vous autres, mes amis d'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, de vous dire que je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer à tort et à travers."
Julos Beaucarne (écrit après l'atroce assassinat de sa femme).

Ce texte a été lu par François Morel dans sa chronique radio (France-Inter) du vendredi 9 Janvier. quelle bonne idée, quel choix judicieux !!


                                                Miniature iranienne du seizième siècle ; image figurée du prophète.

Char-lie est un journal laïc et républicain qui fait du lien et du bien.
Cela dérange et produit du charlievari dans certains pays. Ici, le Charlie d'avant attentat n'avait reçu que de l'indifférence et du silence.
"On n'a pas le droit de montrer une image du prophète", disent certaines voix d'Islam. Mais les historiens des religions affirment qu'on ne trouve rien dans le Coran qui conforte cette hypothèse. Ainsi, le blasphème n'apparaît pas dans le livre sacré.
A partir du treizième siècle, des miniatures persanes montrent le prophète en chair et en os. Cela dure jusqu'au dix-huitième siècle. Ainsi, le temps passant, on a pu voir défiler les images du prophète. Si on réunissait toutes ces représentations, on pourrait en faire une véritable bande dessinée. De plus, comme le disait un imam de la région parisienne :
"Cela ne concerne que les musulmans, pas ceux qui ne croient pas au prophète."
C'est un peu comme un règlement intérieur pour les musulmans. Cela ne parle pas aux "mécréants d'occident" !
Voici la page de couv' du Charlie-hebdo du mercredi 14 janvier. Elle est signée Luz et elle est bien bonne, bien digne.




Peut-on rire de tout ? La réponse est fournie par Fournier Jean-Louis :
"On peut rire de tout avec un gilet pare-balles !"
La vente des anxiolytiques a fortement augmenté ces jours derniers. On ne peut que conseiller à tous les déprimés, les bienfaits de la synergie "chocolat-rire", véritable antidépresseur. Notons que J.L Fournier en compare les effets à ceux de la fonction pyrolyse du four :
"Le rire, ça nettoie tout !"
Bien entendu, le conseil vaut pour tous les fanatiques religieux, les obscurantistes tristes et aveuglés par leur mauvaise foi (et leur foie qu'est pas droit), les bigots bigleux qui beuglent comme dévots, les désintégristes voulant faire taire la liberté d'expression.
A tous ces gens sur les nerfs, en bon apothicaire écolo, je conseille ce vers de Guillaume Apollinaire :
"Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire."



Sur les 1178 numéros parus de ce journal si populaire de nos jours (le dernier numéro est tiré à cinq million d'exemplaires), on va dire que, grosso-modo, j'ai bien dû en lire au moins 1000.
En tout cas, on peut dire que ce n° 1178 est un sacré numéro. Il possède sûrement des vertus thérapeutiques, ces imprimés vont sans doute supprimer le mal de vivre des gens déprimés.
Tout le monde est Charlie mais qui est Charlie hebdo ? Qui le connait ? Qui le lit ?

Face à la critique toc, négative qui divise et oppose, je place une critique chic, positive qui ose et propose.
Par rapport à l'attitude très "terre-à taire" qui interdit et châtie (prônés par les abonnés à "Charia-hebdo" qui font froid dans le dos), je préfère l'attitude bien "élevée" qui laisse sa place à l'échange et à la discussion.
Racontons l'histoire des religions et relions-les.
N'oublions pas la culture :
Allons voir du côté des poètes soufis ou persans Attâr, Omar Khayyam, Sa'adi ou Rûmi, écoutons les chants derviches turques, Oum Kalthoum (Humm, "Al Atlas" chanté par la "Callas d'Egypte", ah ! la classe !), le oudiste libanais Anouar Brahem, et rigolons "intelligent" avec l'étonnant, le divin et l'épatant Mulla Nasr Eddin.
Piochons dans tous ces trésors désarmants du "proche-or riant" (et du monde musulman). Cela pourrait se vivre dans les écoles et partout où faire se peut !

Voilà, ça soufi, j'ai fait ma part pour aujourd'hui, comme pourrait dire le petit colibri de Pierre Rabhi.

Crédit photo : blog de Christophe André du 11 Janvier 2015, belle pancarte éloquente qui en dit long sur l'état d'esprit "Je suis Charlie" de cette marche qui restera dans l'histoire.

Allez, je vous laisse avec Rûmi :
"Dieu, par inspiration, a dit à Mohammad :
- O prophète, ne reste que parmi les amoureux,
des autres éloigne-toi.
Bien que la flamme embrase le monde,
le feu meurt par la compagnie des cendres."
extrait du "Rubâi'yât"
Adichats !




vendredi 9 janvier 2015

"Chiales, ris et lis Charlie"


"Je n'ai pas l'impression d'égorger quelqu'un avec un feutre."
Charb

Mon ami Charlie Hebdo a été victime d'un attentat : douze morts !
Mercredi 7 Janvier.
Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré et Bernard Maris ne sont plus. C'est fou !

Je suis effondré, la nouvelle est tombée, brutale, foudroyante ... J'ai mal et j'ai bien du mal à écrire ... à décrire mon désarroi.
Je chancelle, je vacille. Je me sens comme sur une barque qui flotte sur l'amer de ce mercredi de merde. Il y a de la houle et je n'ai pas le pied marin. Alors ça tangue, ça valse, ça me donne la nausée.
Je me sens démuni, groggy, anéanti (cette façon de cumuler les qualificatifs, me vient certainement de Wolinski).
Face aux dégâts, à la mare de sang qui s'étale dans locaux de Charlie, je me sens désarmé et ne peut écrire qu'avec mes larmes.
Chiales Charlie !

Jeudi 8 Janvier : Ris Charlie !
Revenons sur la sortie de piste de tous ces artistes de grande valeur qui m'ont donné tant de plaisirs et de bonheur. Je me souviens que :
J'ai eu la chance de rencontrer Cabu au Trocadéro (Paris) et de discuter un bon moment avec cet homme d'exception en pleine action, dessinant contre les essais nucléaires dans le Pacifique (au début des années 80).
Quelle ironie du sort, ce pacifiste paisible, qui a l'air d'un ange tout droit sorti d'un film de Capra, meurt exécuté !

Plus tard (fin des années 90, à Bordeaux, librairie "La mauvaise réputation"), j'ai fait dédicacer un album de "Maurice et Patapon" par son auteur Charb. En peu de mots échangés, il a tout compris de l'esprit de mon fils et en a fait un dessin bien mordant.

"Je préfère mourir debout
que vivre à genoux."
Charb 
Son dernier dessin prémonitoire :



 Le chroniqueur scientifique de Charlie, Antonio Fischetti, était aussi de dédicace ce jour là.
Hier, il ne pouvait pas être présent à la réunion de l'hebdo, pour raison d'enterrement en province. Quand ce n'est pas le jour ... !

Mes vieux amis de Charlie, mes copains de toujours sont morts sous le feu de deux fous désintégristes, d'une mort bête et méchante.
Contre les crayons (désarmantes armes de création massive) et les bulles, ils ont sorti les kalachnikovs. Ils ont fait feu avec l'ivresse de ceux qui signent ainsi leur aveu de faiblesse. Puis, K'lâche et Niqu'of, enfoirés encagoulés ont gueulé sur le boulevard Richard Lenoir :
"Allah akbar, on a tué Charlie-Hebdo !"
Ensuite, on peut les imaginer en train de chanter ;
"Ali, allo, on rentre du boulot, vidons donc le chargeur sur ce flic en vélo."

Mais Charlie n'est pas mort. Charlie sans vie ça ne se peut pas. Il vivra toujours en moi, au moins en pensée.
On s'en prend à lui parce que c'est la vie même, parce que c'est du rire athée-lligent, impitoyable pour tout ce qui est minable.
C'est un journal génial que je lis depuis des lustres (il éclaire-ment indispensable à mes zygomatiques et à mon transit, tellement je me bidonne, je peux dire que je suis accro à Charlie- Abdo depuis quarante ans).
Il est concocté par une bande de gentils sarcastiques caustiques, à l'ironie féroce, qui donne un coup de pied au cul de la bêtise et fait un pied de nez à l'esprit de sérieux.
Mais chez ces gens-là, ces extrémistes hystériques, ces anti-blasphèmes, ces faux musulmans, fous "muselé aimant" (et donc remplis de haine), on a l'âme noire sans humour et on préfère la mort à l'amour.



Deuxième phylactère de la couv' de Charlie :
"Et en 2022, je fais le ramadan."
Le dessin est de Luz, ce dernier a échappé à la tuerie parce qu'il est arrivé en retard.
Même destin pour les dessinatrices Catherine et Coco.
Dans de prochaines chroniques, je ferai le portrait des disparus.
A bientôt, bande de rigolos, achetez donc le prochain numéro de Charlie Hebdo. Et ensuite, ne lâchez pas l'affaire, pour permettre aux survivants de sortir de l'enfer, abonnez vous ! Ciao !

Lis Charlie, je lis-je lie et je relie puisque "Nous sommes Charlie".
Solide hilarité !!!


vendredi 2 janvier 2015

Blog en-vie : rubriques en vrac !


"Une huitre
C'est la petite auberge
D'une bête qui vit dans les algues."
Haïku d'Ichu

Les années passent, en voici une nouvelle que je nous souhaite chouette !
Voici quelques pensées qui traînent dans ma tête de blogueur :

"Dis ce que tu fais et fais ce que tu dis."
Où :
"Dis ce que tu vas faire et fais-le sans dire un mot."

"Faire sa part et être à part paraissent plus intéressant que paraître et disparaître."

Effet (2) ce que tu dis.
Grand est le pouvoir des mots et des formules. A force de dire ce que tu vas faire, tu finis par faire ce que tu dis. C'est carrément un engagement tacite qui t'incite, cela te rend la vie plus simple.




Des projets pour la nouvelle année :

Prenons les mots au mot et voyons ce qu'ils nous disent. Consultons le premier message :

"Dis ce que tu fais" ... en langue des oiseaux, devient :
"Disque, tu fais (de l'effet)."
Ah ! la belle idée ! Cela pourrait être l'objet d'une rubrique nouvelle consistant à faire connaître ma discothèque idéale pour le blog yoga-musicothérapie. Je présenterai des musiques qui me font du bien, qui me parlent (et parlent de moi).

... "Fais ce que tu dis", ... traduit, cela donne :
"Fesse que tu é-tudies."
Là, je regrette mais ça va pas être possible, je suis trop pudique.
Lone Silone (mon ex coach gaucho d'icelui blog) a tellement d'intuition qu'il m'appelle, je lui parle de cette idée dévergondée. Il est tellement enthousiaste qu'il en bégaye :
- Va zizi, néné-zizi-te pas une seconde, ose et propose des sujets suggestifs. Racontes donc les sextraordinaires aventures d'une foufoune fofolle et d'un braquemart qui se marre. Ça, ça va booster le nombre de vizizites du blog.
- Bon, on verra ça, je ne suis pas convaicucul !
Avez-vous remarqué le plaisir que procure le fait de dire des mots où l'on répète les syllabes ?
Ce sont souvent les premiers mots dits par les enfants : papa, mama, pipi caca, popo, bibi, bobo, zizi, néné, lolo, bébé, mimi ... Ces mots là, les bambins jubilent en les disant. Quel dommage qu'on n'emploie plus les mots pépé, mémé (papy, mamy ça ne fait pas pareil au niveau du plaisir buccal) !
Et puis, il y a aussi les mots et la chose, il faut savoir les choisir sinon l'affaire est close :
"Mignonne, allons voir si le mot rose n'a pas d'épine" !!


Le Beau L.O.G (Lien Orienté Gag à gogo, goût à la guérison), à la logique anti-parkinson, pourrait annoncer des :
Ateliers santé-musique (à thème, comme par exemple, un spécial "Mantra") :
Ils se tiendront dans la maison où rêvent les arbres située dans le boisé "parc pinson" (prononcé à l'anglaise car c'est un mot valise construit sur le duo d'mot pinson sonne) de la rue éponyme, vous savez, juste en face de l'allée des colibris. Les chênes de mon terrain, par leur force m'aident à ne pas me laisser enchaîner par la maladie de miss lucie fière parkinson (je ne lui met pas de majuscules, z'avez remarqué ?), qui ne demande qu'à se déchaîner.
Ateliers gratuits, juste donner ou faire une fleur au drôle d'oiseau animateur. Par exemple, on peut lui offrir du lilas en mai, ainsi il deviendra le pinsonneur des lilas.

- Je peux faire une suggestion ?
- Essaie toujours, Silone.
- A mon avis, si tu rajoutes quelques chansons paillardes avec tes mantras, alors là tu doubles le nombre de participants.
- Ah ! Mais c'est récurent écoeurant ! Silence Silone !

Rendez-vous contes :
Pendant mes seize ans de vie d'conteur, j'ai côtoyé un certain nombre de contes. Je leur prêtais ma voix, là, dans cet espace réservé, je les maintiendrai en vie.

La guitare sommaire :
Comment jouer avec sa guitare sans trop se fatiguer, sans trop se fouler, avec plaisir et légèreté ? Une méthode d'épanouissement personnel pour tous les "Andy Cap" happés par une maladie ou une difficulté qui amoindrissent la dextérité manuelle.

Pastiche-disque (ne "pas ach'ter c'disque")
CD à la tentation de s'moquer rock en smoking toc. Ce serait un genre de chroniques comiques d'un critique excentrique, loufoque rock !



Voilà, nous sommes le jeudi premier janvier 2045, euh non, plus tôt (dans le temps) 2015 (lapsus "longue-vie au blog"), si jamais je n'ai pas fait ce que j'ai dit au 1.1.20 ... 46 ou 16 (au choix), vous aurez le droit de me jeter dans la fosse aux lions et de me demander de vous rembourser vos frais de fleuriste !

Il me semble percevoir un certain sentiment d'inachevé (d'autres idées sont en suspens), mais ce n'est pas grave parce que Vla-dimir qui vient me rassurer :
"C'est dans l'inachevé qu'on laisse la vie s'installer." Jankélévitch
Bonne année d'ouvertures et d'aventures, de sobriété heureuse et :
Youpee Snoopy (de Schultz), "Happy rock" et "Happy Sex" (de Zep), "Api nouille heure", "Happy culture" (faire son miel de tout et cultiver l'heureux temps présent)), "Bananier et pomme santé" ...
A bientôt !