vendredi 28 mars 2014

"Chant de la chambre d'hôte"


"Être humain, c'est être une chambre d'hôtes.
Tous les matins, arrive un nouvel invité.
Une joie, une dépression, une méchanceté,
une prise de conscience momentanée
vient comme un visiteur inattendu.
 
Accueillez-les tous et prenez-en soin !
Même s'ils sont une foule de chagrins
qui balaient violemment votre maison.
et la vident de tout ses meubles.
 
Traitez chaque invité honorablement.
Peut-être vient-il faire de la place en vous
pour de nouveaux délices.
 
La pensée sombre, la honte, la malice,
rencontrez les à la porte en riant
et invitez-les à entrer.
 
Soyez reconnaissants pour tous ceux qui viennent
parce que chacun a été envoyé,
comme un guide de l'au-delà."
Rumi (sage soufi, poète persan du treizième siècle)



Le yoga change la vie. Mettons de la vie dans notre yoga et du yoga dans notre vie.
- D'accord, mais si j'ai bien compris ton dernier message, il vaut mieux faire un choix qui soit juste, "avec des couettes" (adéquate) par rapport au yoga.
- En effet, évitons le yoga girouette inconstant comme le vent, le yoga "baba speed", le yoga fakir casse-cou (ouille!) et le yoga malin "casse-tirelire" qui ne casse pas des briques.
Très cher yogi, ton yoga moulin va trop vite, va trop fort. Yoga barbare, yoga barbant !
- Donc ?
- Donc, restons simple et minimaliste (un minimum d'effort pour un maximum d'effet) et comme dirait le fameux groupe de rock "Helvète Underground" (dans leur irrésistible chanson "Le comté bon") :
"Petite vitesse et grand lentement !".
On peut aussi rajouter une bonne dose de sensorialité ("Sensations font sens").
Il vaut mieux privilégier plutôt le yoga de la joie, doux comme une caresse, sukha (sucré sacré). Bref un yoganar à l'anarchie pacifiste et douce, un yoga humain. A vivre sans désir caché mais avec du Désikachar (Maître yogi) en tête :
"yoga signifie : réaliser ce qu'on ne pouvait pas réaliser avant."
Infos-yoga, éclairez donc notre petite lanterne :
"Le mot yoga signifie unité. Le yoga se méfie des dualités. S'il y a deux forces en présence, il y a risque de conflit, et les conflits sont toujours destructeurs, ils vont absorber une énergie considérable et surtout vous fissurer, vous casser, vous déchirer. La pratique du yoga cherche avant tout à pacifier les conflits intérieurs. Comme ces conflits ont tendance à se projeter à l'extérieur, le yoga peut véritablement changer le monde."
Mathieu



Déci Maitre Yann, c'est à vous :
Le yoga, c'est ce qui nous permet d'être reliés. En pratiquant, nous sommes reliés à nous-même. Ce vécu, ce concentré de bien-être amenons-le à la maison. Afin d'éviter une coupure dans cette relation privilégiée avec nous-même, installons le yoga dans notre quotidien.

Mini Maitre Yann, que faire avec les postures mal aimées ?
Elles sont difficiles et source de dualité et donc de conflit. Chacun rencontre dans sa pratique des postures "champs de fleurs" (qui donnent envie de leur conter fleurette, de fleurter avec) et les méchantes et difficiles posdures "chant de pleurs et de peurs". Alors quoi, on les oublie ces asanas là ?
Non, on oublie la difficulté et on relit Rumi qui nous relie et nous nourrit. Puis on écoute Marguerite :
"Les postures sont des mises en forme physiques qui ont des résonances sur des formes intérieures (psychiques, spirituelles ou émotionnelles) correspondantes."
Ne pas aimer une posture, c'est découvrir les formes physiques et psychologiques que nous ne voulons pas aborder. Ces postures sont donc celles qui nous manquent si on veut être complet.
De la collection complète de postures complémentaires à la connexion par fête avec soi-même et l'univers !
"En nous obligeant à nous mouler sans cesse dans de nouvelles formes, nous allons fluidifier, faire disparaître nos rigidités."
Marguerite Aflallo (prof de yoga)


- Quel est le lieu propice au lien ?
- Faut trouver l'endroit a des couettes, qui dit couette dit lit, qui dit lit dit chambre, qui dit chambre dit d'hôtes. La boucle est bouclée, on peut aller se coucher.
- Mais c'est trop tôt, donne nous donc un bon plan à l'extérieur.
- Alors on pratique la santé dans un centre de remise en formes (barrettes de chocolat pour les gars et  chasse au trop de gras pour les nanas) ou alors chez soi, à "l'âme et son", centré sur notre mise en forme for me formidable qui résonne dans tout l'univers ?
"Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer tranquille au repos dans une chambre."
Blaise Pascal
Santé Maison : c'est du solide (ou du sordide) ! C'est aussi de la brève de docteur de qualité.
- Docteur, j'ai peur. A la clinique, les docteurs sont des cons doublés d'assassins. Comme vous le savez, je suis plein aux as, j'ai placé mon argent dans la pierre et ces abrutis ...
- Les doctueurs fous.
- Et fourbes veulent m'opérer de la vésicule immobilière et ils m'ont fait prendre un rendez-vous avec un euthanasiste !

Spéciale dédicace à mes amies  "Annie Couni" et "Lydie Commandement", câlin d'oeil et "becs" (baisers québecois) pour vous et caresses et bises à l'oeil pour les autres ! Pour tous, cet instant soufi où le temps est comme suspendu aux lèvres de Kudsi Erguner et Nezih Uzel (le premier fait chanter son nay, flûte quelle délicatesse !, le second son âme).
A bientôt !







vendredi 21 mars 2014

"A quoi ... Yoga : à votre service"


"Finalement le Yoga, ça sert à quoi ?" :
C'est la question que se pose l'épatante revue "Infos Yoga".
Réponse du sage érudit Krisnamurti :
"A quoi sert une fleur sur le bord du chemin ?"



A la brute épaisse (entendue sur une radio...) qui répond avec élégance :
"Moi, mon yoga, c'est de faire de la muscu. En fait, le Yoga, ça sert à rien, c'est du yoga de mes fesses !"
On peut répondre qu'on reste sur l'amuse-cul (mais ce n'est pas le propos), ou bien (lu dans la revue) :
"Je m'occupe de mes fesses et de mon âme ! ... tout en même temps, c'est génial !".
Bernadette de Gasquet


On peut aussi choisir la réponse de l'homme à fable :
En Inde, un groupe d'aveugles curieux s'approche d'un éléphant en Savasana (posture du cadavre). L'un d'eux saisit une patte et dit : "C'est la colonne". Un autre touche la queue et dit : "Pas du tout c'est un balai". "Ah non, c'est un boyau", rajoute un troisième. "Et moi, je vous dit que c'est un éventail", rétorque son voisin palpant une oreille. "Vous faites tous fausse route, vous voyez bien que c'est une muraille !", affirme le dernier à donner son avis.
En fait, chacun voit midi à sa porte.
Finalement, le yoga c'est quoi ?
Si chacun a sa propre définition, on n'est pas prêt de s'entendre. A lui seul, le mot yoga pèse plus lourd que l'éléphant de l'histoire.
Lorsque la sensation donne son sens à la séance et que le yoga est vécu comme un art de vie, alors il nous sert à ressentir la joie d'être vivant et vibrant. C'est le yoga de la joie !
Enchanter nos vies en chantant sans Trenet et s'entraîner à enchaîner ses airs entraînants :
"Yoga d'la joie, bonjour bonjour les hirondelles, yoga d'la joie ..."
Ha : le soleil et tha : la lune. Allez Charles, fais nous une chanson avec ça :
"Le soleil a rendez-vous avec la lune ..."

"Charles attend".
Après le yoga élégant "joyeux élan", voici le yoga Sagan "Bonjour tristesse" et vitesse.
Le yoga, ça sert à prendre le temps de ne pas aller trop vite. Ceci afin d'éviter les cous tordus, les casse-cous, les rabat-joie du yoga, les fakirs casse-pieds, les casse-tête casse-tirelire, les spécimens de "tue-cœur" qui te font suer, les énergumènes énervants qui te font faire des bonds (pour devenir bon ?) et les arsouilles du flow qui ne s'arrêtent jamais entre les postures.

On peut aussi être ravi par ceci :
En réponse à une question de son fils de quatre ans "maman, qu'est-ce que c'est le yoga ?" Nathalie Anthony répond :
"Le yoga, c'est laisser se développer un grand soleil en soi".
C'est tout à fait ça, c'est ce que je dis à mes élèves :
- Imaginez, visualisez un soleil au niveau du plexus justement nommé "solaire". Sentez sa force, son énergie, sa chaleur, son dynamisme et laissez tout cela se diffuser en vous. Amenez ce soleil partout en vous !
"Le soleil a rendez-vous avec la lune ... ".
Utilisons la lumière du soleil "Ha" pour mieux voir en nous  et l'intuition de la lune "Tha" pour, par exemple, compenser la lumière faiblarde d'un soleil diminué (projeter sur son écran mental un soleil resplendissant).
Le Ha et Tha sont réunis par le Yoga (le lien), donc le yoga sert à se réaliser en se "joie-gnant".



Et qu'en pense le chat Léo de la revue qui pose la question ?
"Le Yoga, ça sert à ronronner."
Bien vu le chat, je rajouterai ceci :
... Mais pas à tourner en rond. J'aime envisager la séance comme un film passionnant (le corps en action). Pour voir les séquences posturales, il faut être bien présent (ne pas louper une seconde de ce film lent et "a-le-temps") et arrêter de se faire son cinéma mental, son "cinémaux" qui a la fâcheuse tendance à prendre toute la place.
Ensuite, soit on est présent et c'est plaisant, soit on est absent et c'est sans sens.
Comme disait Alain Resnais quand il tournait :
"Soit c'est vivant, soit c'est mort !"

Le yoga ça sert d'os ... à ronger. L'os, c'est celui de la sagesse, ça sert à se connaître, se rencontrer, à s'unifier.



Le yoga ça sert ... un peu le ventre cette tenue. Ah ! Zut !, mais c'est mon costume de bureau que je porte pour faire la séance. Saperlipopette ! Où ai-je la tête ?
Le yoga, ça sert à relier le corps à l'esprit.
Afin de me glisser dans la peau d'un non-pratiquant, j'ai vécu l'expérience de ne pas faire de yoga pendant un mois. Duraille, je déraille et je dérouille !!! Du coup, avec ce temps de vie de patachon, pas folichon, Miss Parkinson se réveille et se refait une santé au détriment de la mienne. Je termine l'article et cet épisode d'abstinence yogique. Tapie dans l'ombre, passant son temps à m'épier, Miss P n'aime pas lorsque je pratique le yoga de la joie sur mon tapis joli.

Aimés élèves, que disent-ils ?
"En accord avec mon corps, dans le lâcher-prise, le yoga corrige les mauvaises postures, m'apprend à bien respirer et m'apporte une certaine sérénuité (sommeil de meilleure qualité). Le yoga sert à acquérir une certaine philosophie de vie quotidienne."

Et Miss Funny ?

"Le yoga c'est le lien : le lien avec soi-même et son intériorité, le lien avec les autres, et le lien avec l'univers, tout cela nous permettant de vivre une vie plus consciente et plus harmonieuse."

Les photos si drôles, si délicatement décalées viennent de ce livre rare :


Sur ce, je retourne sur mon impatient tapis qui n'en peut plus de m'attendre, pour vérifier que le yoga est bien utile. J'y retourne pour voir comment ça tourne et pour constater que soit je suis en vie, soit je suis mort. Je laisse Trénet répondre à Resnais :
"Boum, quand notre coeur fait boum !"
Allez, salut et à bientôt !

vendredi 14 mars 2014

"Le vent se lève."


"Le vent se lève ! ... il faut tenter de vivre !
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs,
Envolez vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! rompez d'eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs."
Le cimetière marin (Paul Valéry).



Au ciné "Le Rex" d'Andernos, certains films changent votre regard sur cette vieille salle de cinéma un peu étriquée et poussiéreuse. Il suffit de projeter sur l'écran le film  "Le vent se lève" d'Hayao Miyazaki et la poussière sort faire un tour, l'écran devient plus grand, s'anoblit et se transforme en écrin. Quand au cinoche "rextoré", il mériterait bien un nouveau nom, par exemple : "Le Rexplendissant". Le slogan élégant, qui lui irait comme un gant pourrait être le suivant : "On y rentre médisant, on en sort applaudissant".

Ce film d'animation est taxé de bonnes critiques et axé sur une des passions de l'auteur, l'aviation. Si l'on survole sa filmographie, le thème est récurrent. On imagine bien petit Miyazaki, la tête dans les nuages ailés ... pieds sur le plancher du planeur qu'il pilote. Malheureusement, ses yeux ne lui permettront pas d'aller ailé vers les cieux. Et heureusement pour nous, sa vue basse va lui libérer les ailes de la créativité et permettre à son imaginaire de s'envoler, de prendre de la hauteur, saine attitude pour de futures scènes d'altitude. Les productions du "Studio Ghibli" me ravissent depuis longtemps. Il suffit que l'on me dise "Miyazaki" et en véritable inconditionnel, je cours "dard-d'art" en direction de ma salle obscure palote et plan-plan transformable en un endroit lumineux, haut en couleur et renversant.



"Le vent se lève !"
Regardant le film, on découvre que le titre prend tout son sens. Par la grâce du vent, le film animé de bonnes intentions, pose la juste question. A savoir : qu'il soit artiste ou ingénieur, un créateur doit-il renoncer à son œuvre au gré des circonstances ou vivre sa passion, sans se préoccuper des conséquences ? Le film relate une partie de la vie de Jiro Horikushi, très sage (comme son nom l'indique : après le dîner, "j'irai au lit coucher" disait-il quand il était petit) ingénieur aéronautique. C'est le concepteur du "Zéro", redoutable avion  guerrier qui a fait des dégâts pendant la guerre du Pacifique , avec Pearl Harbor et kamikaze.

... Il faut tenter de vivre !"
Tenter d'être, d'être libre comme l'air, comme l'art, tenter d'avancer, de réaliser, malgré un sort contr'air.
Miyazaki fait le "pas de côté de Gébé" puis il décolle, il prend de la hauteur. D'après lui, le monde court à sa perte, il est urgent de vivre intensément ou alors de partir dans l'imaginaire.



Après ses films pour enfant de tout âge, en voici un pour adulte. Le spectateur japonais y voit passer son histoire (contant le passé du Japon, Miyazaki se raconte un peu aussi).
Dans le film, ça bouge, ça s'anime (l'histoire du Japon est mouvementée), ça rêve, ça réveille, ça révèle, ça vente, ça invente, ça papillonne, ça s'éparpille, ça s'époumone, ça fourmille, ça a l'âme bonne, ça part en vrille, ça porte, ça s'emporte, ça chavire, ça vire, ça virevolte, ça vole haut, ça voltige, ça voit, ça voyage, ça apprend, ça prend l'air, ça prend de la hauteur, ça rend auteur, ça prend du recul et nous on reste sur le ...
On s'extasie sur des images magnifiques et apaisantes (avant la projection, des enfants agités odieux non surveillés par leur mère aux yeux scotchés sur son "aïe-phone" faisaient craindre le pire ; bien captivés, ils sont restés silencieux pendant tout la séance). Comme dans ses autres films, Hayao M. nous mettre devant la vie dense : la nature sauvage est si gracieuse. Alors, on se régale devant la tendresse de l'herbe, son mouvement dans le vent et les arbres qui bruissent.
Le bougre, il en connaît un crayon et donne bonne mine à la nature !



Chers voisins, ne coupez pas aussi souvent l'herbe verte qui s'entend si bien avec le vent (ça fera des vacances pour nos oreilles). Ne brûlez pas vos feuilles tombées en amour avec la terre, en se décomposant, elles vont se transformer en humus. D'avance, les futurs cèpes se réjouissent de devenir la régalade des gourmets. En plus, le ver de terre prolifère sous les feuilles et là il fait son action si salu-terre. Pour le jardinier c'est épatant ! Le ver travaille en mangeant et il mange en travaillant. Il fait donc tout le boulot, le travail de l'homme est de lui donner à manger (compost) ses déchets végétaux. Lorsque le sol est couvert (mulch) plus besoin d'arroser autant ! On peut profiter de ce temps libéré pour écrire des vers ou jouer avec les mots et se rappeler que le mot humain vient d'humus (tout comme le mot humilité).
"Feu de tas de feuilles incendiaire" :
Des amis d'Andernos en ont subi les conséquences : le feu de feuilles d'un voisin, se propage par les racines d'un pin et  mange une partie de leur belle maison, ossature bois, construite par eux-mêmes, avec amour et difficultés.
"Et toi, maison brûlante. Espace, cher espace
Tranquille, où l'arbre fume et perd quelques oiseaux."
Paul Valéry
Bande Origéniale du film :
Comme d'habitude, elle est signée Joe Hisaïshi et elle est excellente. La vidéo a le mérite de nous faire entendre une bonne transcription pour guitare avec partition à l'appui, mais d'autres mélodies du film sont plus jolies.

Dans les beaux poèmes de Paul Valéry, il y a aussi celui-ci qui vole très haut :
"Patience, patience,
Patience dans l'azur !
Chaque atome de silence
Est la chance d'un fruit mûr !"
Bon, mettez la plume au vent (laissez faire les choses), allez là où le vent vous mène !
Caresses et "brise" à l'oeil. A bientôt, bon vent !!!


vendredi 7 mars 2014

"Les eaux de Mars"

"Si l'on ne voit pas pleurer les poissons
Qui sont dans l'eau profonde
C'est que jamais quand ils sont polissons
Leur maman ne les gronde ... "
Boby Lapointe

Le temps hésite, le vent, lui, n'hésite pas. Il est "vén'air", il souffle sa colère à cent kilomèt'râleur. La pluie l'appuie, en accord avec lui, elle l'encou-rage. Le soleil apparaît de temps en temps, juste assez  pour me laisser placer ma phrase de "sire constance" :
"Encore une belle journée !"
L'air est tout mouillé, on respire de l'eau ! Malgré le mauvais temps qui persiste, j'ai mon moral inoxydable qui résiste. Il fait un temps à noyer les grenouilles, mais je n'ai pas la trouille que mon corps se rouille ou qu'il dérouille. C'est l'effet YogaBlog, c'est le lieu du lien qui met le moral à réseau et le mot râle à zéro !
Il fait un temps de mierda et en plus disparaît Paco de Lucia. "Flammes and co" éteintes par excès de pluie de l'âme. Lorsque l'on prend les choses de la vie trop à coeur, cela met le "corps à zone"*sensible en danger. Ce guitariste impressionnant meurt à 66 ans d'une crise cardiaque.
Je ne suis pas fana de cette musique, mais j'aime écouter ceux que j'appelle "mes deux exceptions" : ce Paco qui mettait le paquet et le flameux Camaron qui mettait le feu au flamenco. Ces dieux flammes n'cocos là ont fait un bout de route ensemble puis chacun a suivi, l'un son che-mains,  l'autre sa voie cassée.
J'ai souvent écouté "Entre dos aguas" de Paco de Lucia.
S'il rencontre Moustaki au paradis, "entre deux eaux", il pourra toujours goûter aux "eaux de mars" (chanson de A.C Jobim,  adaptée avec talent par l'air-mythe grec).



Et Barbara Litzler, à sa manière ("Les saisons du yoga") prend l'air du temps :
"Mars, avec ses giboulées et ses primevères, nous fait une valse-hésitation : un pas en avant vers le printemps, deux pas en arrière, retour à l'hiver. Mais la lumière a changé et annonce les beaux jours.
... Ce mois va tester notre toute nouvelle souplesse : après février, comment vivons nous le réveil de la nature, le yoyo de la météo ?"
Et si on parlait astro, c'est simple, je vous fait un signe double, celui du Poissons (dans l'imagerie traditionnelle, il prend la forme de deux poissons tête-bêche). Suivons le guide Bertrand (chapitre "Noyade du Poissons") :
" ... Il a le sens de l'orientation et de l'équilibre. Il faut le voir se maintenir entre deux eaux, à l'aide de ses petites nageoires. Ou de ses sentiments. (Les sentiments du Poissons ressemblent à s'y méprendre à de petites nageoires)."
Donc pour le Poissons, ça va quand ça varie et ... :
"Sait-il seulement où il veut aller ? Oui. Il veut aller dans plusieurs directions à la fois."
Ben, pour ma part, je préfère aller me balader avec un astrologue non natif du Poissons. Mars tout droit, chacun sa voie :
"La vie est un chemin dont le but est de nous amener à développer, au fur et à mesure que nous le foulons, le meilleur de nous même, à déployer nos capacités latentes."
Samuel Djian-Gutemberg
Ça c'est une chose sûre, ça marche ! Mais, comment fait le Poissons ?
"Il met des chaussures. Comme il a les pieds très sensibles ... On conseille au Poissons ... une pointure au dessus. Le Poissons se reconnaît alors à ses chaussures souples et un peu trop grandes."
Bon, si le Poissons nage dans ses bottes, comment sait-il qu'il est sur le bon chemin ?
"Le Poissons a de l'intuition mais il ne s'en rend pas toujours compte. C'est qu'il en a trop : il baigne dans son intuition."
Cela donne du sens à cette belle anecdote fin de vie du Poissons Cavanna : Il avait dit que pour son dernier repas, il mangerait une saucisse-frites avec bière et c'est ce qui s'est passé. A l'hôpital, il a réclamé ce menu final. Si c'est pas de l'intuition ça. Passer de repas au trépas comme ça, cela vous donne la frite avant la mise en bière, y'a pas de sushi, ça marche !
Tiens, un sourire de Cavanna, c'est du soleil pour ma journée !
Dehors, une accalmie, on est "entre dos aguas". En Espagne, un spectateur bien placé (à part l'enceinte du retour-son) a filmé De Lucia :



Yoga : quelle posture pour le mois de Mars ?

- Ardha Matsyendrasana, c'est une torsion.
"La torsion nous dégage de notre gangue ... Paradoxalement, bien que la posture soit très nouée, elle nous donne un intense sentiment de liberté, grâce au haut du corps qui en émerge, comme l'esprit triomphant de la matière. Le centre du plexus solaire est dégagé. Il nous ouvre à la créativité et nous donne le courage de quitter nos vieilles habitudes."
Vous savez bien, ce genre de routine qui vous pépérise, ces espèces de manies de mamy qui vous mémérisent, ces habitudes rudes (où l'on se donne bien du mal ... à se faire du mal) qui vous vampirisent. Alors qu'on aspire à avoir prise sur notre vie, à sentir une légère brise qui nous inspire. Dehors, les primevères du jardin sont bien mises en valeur par l'éclairage solaire. Elles sont toutes pimpantes et charmantes ! On dirait que ça sent le printemps !

Pour pratiquer cette posture (en version plus facile) :
S'installer en position assise, les jambes réunies et allongées,
Plier la jambe droite, faire passer le pied droit à l'extérieur de la jambe gauche.
Placer la main droite derrière le bassin et le bras gauche à l'extérieur de la jambe pliée.
Inspirer en étirant au maximum la colonne vertébrale/
Expirer en tournant le haut du corps vers la droite.
Rester en rétention poumons vides, puis revenir lentement.
Accueillir les sensations, écouter des réactions de notre corps.
Faire de même de l'autre côté.
Voici une autre vision de la posture version "Yoga : Anatomie et mouvements", l'indispensable livre de Leslie Kaminoff.


*Autrement dit "corazon" (coeur en espagnol). Je sais bien qu'il y a un accent sur le deuxième "o", mais mon clavier n'a pas appris l'espagnol (moi non plus, mais que ne ferait-on pas afin de ne pas perdre son unique et éloquente commentatrice).
L'important ne serait-il pas d' ..."llevar el corazon en la mano" (avoir le coeur sur la main), de la poser sur le pied gauche (ça porte bonheur) et ainsi prendre son pied ?
Sur cette belle posture, je vous laisse ... méditer. Bonne semaine !