vendredi 31 octobre 2014

"Vertige de ce corps pion"


"Le même fleuve de vie qui court à travers mes veines nuit et jour court à travers le monde et danse en pulsations rythmées".
Tagore ("L'offrande lyrique")

Muriel Reiki me dit :
"Les parkinsoniens ne supportent pas les ordres. Du coup, ils se protègent et cherchent à tout contrôler".
Bref, là où ils doivent s'abandonner, lâcher-prise, ils ne lâchent rien, résistent et font plutôt du "fâcher-crise". Ce qui en langage corporel peut se traduire par angoisses, vertiges et tout le tremblement !
Attention haute tension (le chanteur Gilbert Bécaud, surnommé "Mr 100 000 volts", était scorpion), pour Mme Spasmes et folie ou Miss Parkinson, la tentation est grande de s'installer et de prendre les commandes de "ce corps pion". Pierre Vassiliu (scorpion parkinsonien) a vacillé sous son emprise à la fin de sa vie.
Moi-même, ayant la chance d'être lent, je me sens surtout chancelant (n'ayant pas le pied marin, je ne fais guère le malin) et cherche simplement à vivre heureux en attendant, la mort dans l'âme, le vaccin anti-tocsin (parquisonne le glas ?) ou le remède anti-toxines (un excès de fer dans le cerveau est constaté chez les gens souffrant de cette maladie).

Vertige de l'amour, vertige de l'âme-hors !
Jacques Bertrand nous décrit le signe astrologique du moment :
"Le scorpion danse à petits pas avec Éros et Thanatos. Il est prêt à se laisser mourir de plaisir mais, à la moindre douleur, il se sent revivre. Il ne cesse de se détruire et de renaître à longueur de journée. Le Phénix - l'oiseau qui renaît de ses cendres -, c'est lui."

Que d'émoi et que de mois qui défilent à vitesse T.G.V, nous voici déjà rendus au mois de Novembre.
"Le mois de Novembre est perçu comme le mois le plus sombre de l'année ...
... Malgré cela et comme toujours il y a de belles journées, éblouissement du soleil ... qui nous regarde droit dans les yeux et se laisse accrocher par les feuilles qui bruissent sous nos pas."
Tiens Mme Litzler ("Les saisons du yoga") est de retour, quel style ! Même les durs de la feuille, qui n'entendent rien à la poésie, apprécieront cette douce musique, cette goûteuse nourriture spirituelle.
Bienheureux le bien nourri dans sa tête car point ne se pourrit la vie.
"Personne ne peut nourrir notre vie à notre place. Si nous ne savons pas voir la beauté, accueillir l'imprévu, si nous vivons par procuration à travers notre conjoint, nos enfants, notre situation sociale ou professionnelle, nous risquons bien de nous retrouver un jour comme des preta* du bouddhisme, malheureux éternellement insatisfaits."

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à ceux qui ne le sont pas ou si peu, les scorpions.
Le scorpion a tendance à se métamorphoser sous l'effet du danger. Ce ré-volté électrique, ce rebelle hyper-sensible, dans un monde de brutes mute et devant un monstre difforme se transforme. D'après l'astrologue ésotérique, en situation de danger, le scorpion se régénère, on le voit changer.
Armé de perspicacité, de calme, de patience, il devient serpent, ce qui lui permet de changer le poison en médoc, le venin en remède.
S'il a un but et s'il vit sans abus, après plusieurs mues et à l'âge mûr, il transmute. Il se sent pousser des ailes et devient un aigle. Il arrondit et agrandit ses angles de vie et de vue.
"La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force."
Plutarque
S'il mène une vie de patachon, abuse de drogues (en son phare intérieur se dira : "de force, la came m'isole"), il est foutu, devient un sanglé cinglé qui s'emploie à s'emprisonner, à s'empoisonner, oubliant qu'il porte toujours au dessus de sa tête son épée de Damoclès. Cet inconscient, ferait bien de se munir d'un sérum contre son propre venin.
A cause de son attitude, le scorpion vénéneux, ennuyeux, est mal aimé. Quand à l'aigle agile qui agit, il est mal vu (mais ça, c'est peut-être à cause de l'altitude).

Doute tu viens ?
"Le scorpion n'a pas l'air tranquille. Qu'est-ce qui inquiète le scorpion ? Rien. Tout.
Le scorpion s'interroge. Il doute. De tout et parfois même de ses doutes."
Gaie quête : piquette ou grand cru ?
" ... Le sexe, est pour lui une espèce de drogue alcoolisée mais dont il use ordinairement - comme d'un vin de table. Le scorpion est - comment dire ? - sexique."
Comme le bon vin, vieillit bien ?
Ça dépend de chacun, prenons par exemple, le chanteur "scorpion" Neil Young (69 ans), il a toujours quelque chose de ... comme son nom l'indique. Il est loin d'être un ... :


"Dead man" (étonnant film de Jim Jarmush, daté de 1996, avec l'épatante musique de Neil Young).

*Étymologie : Preta.
D'après le "Wiktionnaire", preta vient du sanskrit et signifie "ceux qui sont allés de l'avant" (en référence aux morts).
Au niveau religieux, ce sont des démons bouddhistes qui ont un fort appétit de cadavres et d'excréments.
Est-ce que ces espèces de fantômes affamés pretarire ou donnapenser ?

Bonne vie et bonne semaine, caresses et bises à l'œil à tous et ...
"Câlin deuil" ensoleillé à la féline yogini toujours jeune, "Cat", qui, à pas de velours, en Cathy mini, dans ma grotte de la squaw, est venue faire du squat et du s'cat, en Cathy mimie jouant sur l'émotionnel pendant que je jouais sur les maux) !!!

Quand au "chat-dok", il nous dit :




vendredi 24 octobre 2014

"De deux choses lune ..."

... l'autre, c'est le soleil." (Prévert)
"Le monde a tué la lenteur.
Il ne sait plus où il l'a enterré."
Christian Bobin
- Si ça se trouve, c'est sur la lune qu'on a "enluné" la lenteur.
- Tu as raison, c'est depuis que l'homme a mis les pieds sur la lune, que le monde va trop vite.
- C'est à cause du spoutnik, si le temps est pourrik !
- C'est l'ère des excès, tout s'excèslair.
- Ami mal luné, tu as vraiment l'air excédé et désaxé, faudrait peut-être que tu penses à regarder la lune en phase !
- Comme tu dis, je pars illico consulter Dame astro.


Dame astro, vous avez le beau rôle, celui d'éclairer notre petite lanterne, à vous la parole. Chaussez vos besicles astrologiques (vos "lunes nettes") et parlez-nous de la lune et ses cycles.
"Le cycle de la lunaison (rapport Soleil/Lune) s'étend d'une nouvelle Lune à la suivante ; il dure entre 29 et 30 jours soit 29/30 ans, puisque dans ce système astrologique (appelé "progressions") un jour après la naissance égale une année de vie. Quand vient ce moment dans la carte du ciel, on a l'occasion d'une orientation nouvelle aux réalités de la vie, d'un nouveau départ dans ses rapports avec la société et en fonction de la compulsion intérieure que la destinée personnelle peut exercer. L'occasion est là ; il y aura une confrontation, mais souvent la personne ne la reconnaît pas et ne saisit pas l'opportunité : rien n'est inévitable dans les progressions. Le pouvoir du passé, l'inertie des habitudes et des traditions sociales ou religieuses peuvent être si forts qu'on n'arrive pas à changer le cours de sa vie ; ainsi rien ne se passe.
Dans tous les cas, cette nouvelle Lune indique qu'un cycle d'activités et d'expériences est arrivé à sa fin logique et que rien de nouveau ne peut arriver pour stimuler le développement si la personne persiste à continuer dans la voie déjà établie. Cela ne veut pas dire qu'il faut rompre avec le passé mais signifie que, puisque les anciens modes de sentir et d'agir sont devenus plus ou moins vides de sens et de vitalité, soit il faut chercher à les revitaliser le plus possible, soit une nouvelle direction de développement commence à émerger de l'ennui des anciennes formes de conduite."
Fanny T. (tiré de "Les multiples visage de la Lune" d'A. Ruperti et M. Cavaignac)

Dans l'univers, tout est rythme, son ... un porte-temps. Autrement dit :
Dans l'uni vers, tous tes rythmes sont importants ...

La roue tourne, les temps changent !
Me voilà rendu au début d'un nouveau cycle de la lune.
Attention, moteur, ça tourne !
Ce nouveau cycle est-ce pour moi, l'occasion ... ? :
D'avoir un nouveau petit vélo dans la tête (un projet me tenant à coeur, mais pas "hacker") ?
De faire ma vélorution pour que ça ne tourne ni en rond, ni pas rond, ni en "ronron" ?
"Marchez lentement car vous marchez sur mes rêves."
W.B Yeats
Tu "philo vélo" pour faire un tour et tu reviens 30 ans plus tard. C'est un tour de magie chronophage. Au niveau de la durée, si tu te dépêches, le temps te mène en bateau de pêche, il a "des filets" et tu n'l'as pas vu passer.
Pendant le temps du prochain cycle lunaire, je me vois bien ... prendre le temps de ne pas aller trop vite et faire plus court (pour le met-sage du blog, rendre une copie toujours origéniale mais moins copieuse).


Tous tes rythmes intérieurs, respectes-les. Inventes tes rythmes futurs, Django a composé une musique qu'il a justement intitulé :


Fais comme Django, crée une oeuvre insolite insolente (on n'est pas obligé d'aller aussi vite que le guitare héros, Django dans ce morceau au vif tempo, sentait peut-être qu'il ne ferait pas de vieux os*), puis dis :
"C'est moi qui ai fait ça ?"
Ensuite, rajoute comme Pierre Desproges :
"Étonnant, non?"
Au lieu d'en faire des tonnes, étonnes !!!

A voir un projet, se visualiser dedans, l'air frais, vrai, qui fraye son chemin frétillant, heureux comme un polisson dans l'onde qui va comme qui rigole. A chaque cycle son projet, salut le :
"YogAtelierMusical" (1984-2014) et longue vie au blog "YogaMusicothérapie".

* "Yanno pseudo Jodo Django" :
Lorsqu'il devient musicien, le jeune Jean Reinhardt, décide de changer de prénom, on l'appellera désormais Django. C'est un mot romani qui signifie "je réveille". Quelle merveille ! Quelle bonne mère veille (une de ses expressions favorites : oh ! bonne mère !), revoilà le pouvoir dément des mots.
En effet, si l'on écoute bien ce que sous-entend ce "Django", on peut bien en déduire que son décès précoce explique son "rythme futur" vélo-ce. N'est-ce pas ainsi défini ? :
Django égale "jeu réveil" ce qui implique : course contre la montre.
Ainsi, par Django (le jeu du réveil), son temps était compté.
Le mien l'étant aussi, je vous dis :
Allez ciao ! Bande de rigolos, gardez le tempo et à bientôt !



vendredi 17 octobre 2014

"Bois ta musique"


"... Chant harmonique : une note fondamentale comme une pierre qui tombe dans l'eau, provoquant une réaction : des cercles concentriques (harmoniques)."
Extrait de mon mémoire de yoga

Autrement dit (même mémoire) :

"Le Chant harmonique :
On utilise le terme "chant harmonique" (ou chant diphonique) pour définir un chant réalisé par une seule personne produisant simultanément un bourdon continu et un autre son plus aigu, constitué par une série de partielles ou harmoniques, ressemblant au son de la flûte ou de la guimbarde."

A l'orée des années 90, j'organisais des réunions "Top-aware" (mais là, rien à vendre, tout apprendre) avec des potes ouverts au chant harmonique, dans mon "YogAtelierMusical" (c'était le lieu où tel un déc'ouvreur, j'ouvrais la voix, cela se passait à Aulnay-sous-bois). Mon alter-écho Régis disait souvent avant de commencer la séance enchantée :
"Allez, on va faire du charme à Monique" !!!
L'expression m'est restée, je continue à faire du "charme à Monique".


La muse écho thérapie.
Pour la séduire, il suffit juste de jouer un solo de sitar ou de chanter dans un monastère un chant grégorien. Là, dans ces ambiances sonores, Monique jubile.
Quand à la Miss Parkinson, elle est gênée par toutes ces bonnes vibrations (le chant harmonique effectue un véritable massage de l'intérieur du corps). Elle trouve ça agaçant, puis soporifique, alors au bout d'un  moment, elle s'endort. Tant mieux, pour moi, je suis ravi, je revis, c'est tout bon !

Bon, le Chant Harmonique, comment ça marche ?
D'abord, il serait judicieux de s'échauffer la voix, alors ce virelangue de mon invention tombe à pic. Il va réveiller la langue. Entraînez-vous, sans traîner, à le répéter plusieurs fois de suite (sans pause) à haute voix :

"Je m'excuse mais je veux et j'exige le génial zozo zinzin et zélé zélateur Zygel pour d'exquises explications zen"
.
Mon slogan : "Exigeons Zygel plus souvent", pas seulement chaque année au mois d'août, quand il n'y a personne pour regarder l'émission !
Cette boite à magique a des vertus pédagogiques et thérapeutiques, France 2, faites-nous ce plaisir, programmez-là au moins une fois par mois.
Allez, maintenant direction "La Boite à Musique", qui semble si insolite dans nos "étranges lucarnes".



Zygelixir jean-françoif (et sa vidéo qui décoiffe, placée à la fin de ce chapitre) :
Après ce début assez spatial, rendons-nous au bar, plutôt spécial, de l'émission.
Goûtez, écoutez ce véritable instrument rare (réalisé d'après les plans de Boris Vian), un genre de piano aqueux, dit aussi "piano d'roi de bar" qui n'est pas barbant pour un saoul.
Pas question de faire du play-back, on y joue des "cocktails chorales" de Bach (se prononce "Bar", en allemand).
Rassurez-vous, pas de "flash-Bach" dans mon propos, nous ne sommes pas revenu dans le message précédant sur les brèves de comptoir, je ne vous raconte pas de bobards (beaux bars) pour vous en faire boire de toutes les couleurs.
Comme aurait pu dire un improbable duo de chanteur "Bourvil-Vian" :

"L'alcool, non, mais l'eau férue ingénieuse ... oui !!"

L'ingénieux, dans cette histoire de piano bar, c'est son inventeur, "Bison ravi" (anagramme). Bon sang, mais c'est bien sûr, si je traduis, le bison ravi c'est Boris Vian !
- Oh ! ben moi, "Bison bourré", j'avais pas trouvé. Ça m'a fait prendre un coup de vieux, dis donc !
- T'inquiètes pas :
"Il vaut mieux avoir l'âge de ses artères que l'âge de César Franck"
disait Jean Yanne.


Voilà voilà, nous arrivons à la fin de ce voyage sidérant et sidéral. Pour ce cocktail d'ondes harmoniques colorées, je remercie Sir David et sa soeur Monique, le pote, épatant pataphysicien Boris et les étonnants pianistes, buveurs bavards, Jean-fransoif et son alcoolyte Jean-reprendrai bien un autre prélude !


Crédit photos : le spectre sonore des harmoniques ("sygyt.com").
A bientôt, ciao !





vendredi 10 octobre 2014

"Brèves dingues de zinc"


"Un peu de vin est un antidote contre la mort et en grandes quantités, il est le poison de la vie."
Proverbe perse

Vu au ciné "Le Rex" d"Andernos, le dernier film de Jean-Michel Ribes d'après les fameuses "Brèves de comptoir" (recueillies par le salutaire Gourio).


Ce film est un formidable document poétique où l'on voit défiler toute une chouette brochette d'acteurs (trices), jouant les toqués et les paltoquets du troquet. Le bistro, c'est le lieu du théâtre farfelu, on y vient pour faire l'idiot ou le malin. C'est l'endroit renversant où l'on peut trouver du gag dadaïste qui rend gaga.
"Je ne sais pas pourquoi ils ont décidé que les réveils feraient 'tic-tac', il doit bien y avoir une raison."
"L'avenir, je préférais celui d'avant."
Après le tic-tac du bon sens et du temps qui passe mal, voilà la tactique du bon sang.
"- A la prise de sang, ils m'ont dit que j'étais rhésus positif. Ca veut dire quoi ?
- Ca veut dire que tu bois des bouteilles à moitié pleines. Les négatifs boivent des bouteilles à moitié vides."
Du film, les gens sérieux, fadasses tristasses, ne verront, hélas, que le cimetière situé en face du troquet. Les gens sérien, zombies assombris ou hautains trissotins à la mine renfrognée attendront impatiemment la fin du film, afin de tuer le temps qui passe définitivement trop lentement.
Les joyeux drilles, les gai-lurons, les pierrot lunaires, eux, seront morts de rire.


Jean-Marie Gourio n'est pas un taiseux de Taizé (le monastère) mais parfois, il leur ressemble un peu, aux moines (sauf que pour Gourio, le spirituel est plutôt "spiritueux").
C'est un genre de missionnaire païen qui boit les lumineuses paroles des fidèles au "contoir" et puis qui va coucher sur le papier, les pépites avinées inventées par d'excentriques pitres enivrés. Le vin bu, la timidité vaincue, place aux abus de langage, c'est la ruée vers l'oralité débridée. Et alors Queneau ou Pérec ne sont pas loin :
"J'inventationne des mots, sinon je m'ennuie quand je parlude."
Parfois, c'est à tomber (au sens dé-figuré, j'veux dire), asstap' (au top des expressions jeunes des années 60, rajouter mentalement "er le cul par terre") :
"Le langage du corps c'est quand tu tombes, ça veut dire que t'as glissé. C'est facile à parler."
Du coup :
"Des fois, je me demande vraiment ce que je fais par terre."
C'est plus du langage, mais plutôt du tangage !


Allez, un kir royal et on se croit le roi de la chaise au porteur !!!

Un petit conseil santé :
"Quand tu te laves les dents, il faut aussi frotter la langue, c'est là que les bactéries, elles discutent."
Un petit conseil diététique :
"Les sucres lents, ça fait grossir vite."



Les gens des troquets, croquignolets (trop guignolet-kirsch) à croquer, Jean-Marie Gourio les écoute, comment procède t'il ?
"Alors voilà, j'ai écouté en buvant et j'ai bu en écoutant, à l'affût au bout du comptoir. Tout est là, vous y êtes, un coude sur le zinc, un verre à la main et l'attention ballotée comme un glaçon dans un verre d'anis aux premiers jours de l'été ..."
En vin, la messe est dite. Alors vient le moment où la presse édite. Nous sommes en 1985, le Professeur Choron publie dans "Hara-Kiri" les brèves de bistrot collectées par le discret Gourio qui applique au pied de la lettre, ce second proverbe perse :
"Tu as une langue et deux oreilles : dis un mot pour en écouter deux.

"In bistrot veritas"
Ces haïkus popus, ces dingues aphorismes du zinc, sont une mine, une manne, un véritable trésor de trouvailles travaillées, taillées par des orfèvres de brèves, des bois-sans-soif qui décoiffent, des taquins au taquet, toquets du troquet, des "sois-phare" illuminés.
Gourio, par la grâce de son "boulot-goulot", nous fait entendre cette parole embrhumée (les protagonistes ont un verre dans le nez) par l'alcool, avec ses raisonnements hasardeux qui aboutissent au non-sens (et qui abrutissent l'hémisphère gauche du cerveau avec sa rationalité triomphante, du coup, cela stimule le "cerveau droit", résultat : l'imagination est aux commandes) et ses raccourcis simplistes qui en disent long sur l'auteur de la vanne (ouverte).
Tout ce monde taquine le verset (nous à boire), le vers poétique, le verbe et le verre, comme qui rigole. La vie est belle et c'est tant mieux !!!

Une dernière pour la route, dédiée à la tapette anti-bzzz de Miss Funny :
"En trépanant un moustique, on arrive à lui enlever l'envie de piquer."
Allez, comme on dit dans les landes gasconnes : Adichats ! (Au-revoir).
Dans la série "quand y'en a plus, yann a encore" (les brèves, c'est comme les cacahuètes biologiques, quand on y met le nez ... ) :
"Les bergers landais sont moins cons que les autres, ils mettent des échasses pour pas marcher sur la merde des moutons."
Crédit photos : Doisneau ("Bistro cloisonné-Paris 1950", "Jeux de société, rue lacepède1954", "Les bouchers mélomanes-La Villette").


vendredi 3 octobre 2014

Postures de Yoga (n°1) : Le Cobra.


"La puissance dit au monde : tu es mien.
Le monde la tint prisonnière sur son trône.
L'amour dit au monde : Je suis à toi.
Il se laissa habiter."
Tagore

Cobracadabra ! Voilà Bhujangasana : Le Cobra.
- Comme dit l'adage : "Pas de Cobra, pas de chocolat."
- T'es sûr de ton adage ? Comme disait ton fils quand il était enfant :
"Papa, il est (un peu) xagère !"
On reconnait bien là, ton goût pour le genre "hindoux-amer" et en même temps ton côté "bitter-pan" !
- M'enfin ! Tu veux dire, mon côté "drolle" (enfant). Bon, je reconnais que pour moi, le cobra c'est comme le chocolat, c'est hindou doux. Cela me rassure et me fait du bien, si je le fais bien (le cobra) car :
Cette posture peut se révéler soit magique (chocolat amer), soit tragique (choc oh! là, âme erre).
Tout dépend de la façon dont s'y prend. Si, au lieu de pratiquer sagement la posture, tu fais le yogacrobate ou le "fakir royal", gare à tes abattis et à ta shakti (réserve d'énergie vitale). Le cobra réagira, et si tu as des remords, le cobra, lui, n'en aura pas. Bien au contraire, il te mordra plutôt une deuxième fois.

Pour toi, ami frimeur flamboyant, c'est la baffe, Du coup, en réaction, on t'imagine bien en battant bafoué, bafouiller, battre ta coulpe, battre la breloque et battre en retraite !
Donc, l'humilité est de rigueur. Ne pas se hausser du col, la brutalité envers soi-même, la non-écoute de soi, se paye au prix fort, d'une douleur aussi forte que la morsure d'un serpent.
Bref ! Si tu as l'esprit tordu, la posture ne peut rien pour toi.

Par contre, si c'est ta colonne vertébrale qui l'est, le Cobra t'aidera à mieux vivre avec, par exemple, une scoliose. Et les scolioses récalcitrantes, violentes, il les corrige, les rectifie, leur fait retrouver le droit chemin à ces déviantes !
Une scoliose m'indispose depuis toujours (étant jeunot, elle me martyrisait, j'en ai souffert jusqu'au moment où j'ai découvert le yoga). A chaque fois que je prends le "cobra" en douceur, ma scoliose dépose les armes, se tait, s'endort et moi, je me sens d'aplomb, raccord et plus fort !
Même chose pour ceux qui sont concernés par la cyphose, leur dos voûté s'améliore.
Si la colonne vertébrale est correcte, elle est "seulement" assouplie, et simplement ça, déjà, c'est tout bon !




Continuons dans le registre des bienfaits :
Les nerfs spinaux sont stimulés, bien-être et calme peuvent s'installer.
Si l'on reste longtemps en position assise, cette posture est l'antidote idéal aux méfaits de l'excès de chaise.
La posture, par son action sur l'abdomen, le masse et stimule les organes digestifs. Le foie en profite pleinement, cela vous libère de la colère (en médecine chinoise, le foie est lié à la colère et à la vision).
Vous vous sentez ramollo parce que votre dos de marbre est aussi raide que votre ventre est dur, voilà le cobra, il va vous aider  à inverser la tendance ; l'abdolmen marbré disparu, la souplesse revenue, vous vous sentez à nouveau le corps tonique et l'âme comique !

"Pas de cobra, pas de fier-à-bras" : sa pratique ...
... renforce les poignets, les bras, les épaules et les muscles du dos (et aussi la confiance en soi).
Favorise l'ouverture de la cage thoracique et améliore l'oxygénation.
Développe le chakra (centre d'énergie) du coeur, cela l'équilibre et le fortifie. Ouvrir le "centre du coeur", vous permet de l'alléger et de le détendre. L'énergie circulant mieux, vous découvrez que c'est bien agréable de se sentir le coeur léger et tonifié !

"Abraquatrebras", voilà Shiva !


Dans "Yoga et Symbolisme", Shri Mahesh donne une idée de la haute estime que l'on porte à cette posture reine :
"Dans la mythologie hindoue, le cobra joue un rôle primordial car il soutient notre univers. Le pouvoir suprême qui habite notre corps est symbolisé par "Shakti" (ou "Nagi", le serpent femelle) et peut se manifester par le cobra."
Le cobra pare le cou de Shiva, s'enroulant comme une écharpe. Il est symbole de puissance et de sagesse. Il nous enseigne la patience. Comme dit Christian Ledain (dans son blog éponyme, où l'on trouve l'illustration de Shiva) :
"La posture ... nous amène à goûter la saveur de chaque instant, à prendre le temps d'être ... à ne pas empiler des actes comme on empile des assiettes."
Bref rappel d'effet :
Le pratiquant imprudent sentira la puissance destructrice du serpent. L'insensé quittera rapidement la posture comme un miséreux.
Mais, si la puissance éveillée par cette posture est canalisée par le yogi futé, alors celui-ci récoltera les fruits de sa sagesse bienveillante.
Voilà, c'était la réponse à la question : La pratique du Cobra peut-elle rendre timbré ?



Ah ! l'exquis bébé yogi !
L'autre jour, lors d'une discussion familiale, on discute bébé. Du coup, j'me transporte dans l'temps d'il y a 25 ans et je revoie une posture que prend notre bébé et qui me rend baba.
Évidemment, c'est le cobra que le bébé couché à plat ventre prend. Il relève la tête pour observer la vie. Il pousse sur ses bras pour se soulever plus haut et il sourit de bonheur !
Sa cage thoracique est déployée, sa tête dégagée bien au dessus de ses épaules ouvertes. Il est parfaitement à l'aise dans la posture du cobra. Il nous montre la voie et donne de la voix, il chantonne, à proximité, le chat Milord dort et ronronne.
Je suis aux anges, ce petit d'homme, sonneur de dons et donneur de son a tout compris. Sur le SOL, la joie du bébé Alex SI rigolard donne le "LA",
L'ambianceur de notre cœur, en douceur, dévoile les qualités de cette fameuse posture : liberté, force, sagesse et ravissement.

Dans l'apparte-"ment chaud" ("pas de bras, pas de ..."), les statuettes de Bouddha s'animent et font des "câlins d'oeil" à l'ex-Tanguy. Pendant ce temps là, dans la "cuit-zen", au comptoir, "Bouddha Farceur" sort de sa réserve ... une brève (de Jean-Marie Gourio) :
"Tu sors du ventre de ta mère, après, c'est toute une vie à te reloger." 



Note à benêt : "Cobra qu'à deux bras".
Si je n'explique pas mes "Acadabras", l'idée va me rester sur les bras et je "ferai chocolat". En fait, tout vient de l'expression "Pas de bras, pas de chocolat". A l'origine, c'est une histoire à l'humour noir où l'un des personnages se retrouve marron (à sa place, je serai vert de rage ou rouge de colère). Pour lui, qui rit jaune, la vie n'est pas rose.
- Raconte nous l'histoire, propose Alec6.
- La voilà, la voici :
"- Maman, donne moi du chocolat.
- Il est dans le placard, vas le chercher.
- Mais maman, tu sais bien que je n'ai pas de bras.
- Alors, pas de bras, pas de chocolat !!!"
- Mais je croyais que Shiva avait six bras, or, sur l'illustration shivaîte, il n'en a que quatre, remarque le perspicace "Allezqu'six".
- Et bien c'est parfait, comme ça, on peut raconter l'histoire avec Shiva et dire "je n'ai pas deux bras, alors pas 2 bras pas de ... !",rajoute Omar Sy (qui emploie la formule dans le film "Intouchable").

C'est la posture idéale pour le mois d'octobre (avec des séances de rééducation du dos, dans l'éveil des sensations, de l'écoute et de l'attention). Elle peut se pratiquer sans les bras, bras fléchis ou tendus.


Voilà, chaque mois aura sa posture, chacun y trouvera sa pointure (ne dicton pas "trouver chaussure à son pied").
- Ah ! décidément, on aura tout vu, après l'asana chocolat, la posture chaussure !!!
Comment faire taire ce farfelu, mon alter-écho ?
En lisant la jolie prose d'une élève. Elle aura le dernier mot. Sur ce, je vous dit à bientôt !
"Le corps se redresse. Les omoplates se rapprochent. Le regard fixé sur le lointain, sensation d'une puissance retrouvée, qui habite tout le dos. Immobilité, stabilité et concentration : la posture du Cobra est une de mes préférées". (FT)