vendredi 29 août 2014

Les "Gens Pierre"


"Nos yeux et tous nos sens ne sont que des messagers d'erreurs et des courriers de mensonges.
Ils nous abusent plus qu'ils ne nous instruisent."
Anatole France

C'est la fin des vacances, il est temps de répondre au courrier et d'envoyer quelques bafouilles.
Voici un "mezze" littéraire, sur le thème de Pierre et autres (n'oublions pas que c'est un mezze, un fourre-tout, un bazar bizarre).

Mais tout d'abord, retour sur le message précédant, voici ma réponse à la devinette posée dans le dernier message, que voyez-vous dans cette miniature de Florence Tassan :


Moi j'y vois un gnome, un "luthin" (un lutin joueur de luth) qui se balade. Sinon, c'est une maison (au fond) proche d'un bois. J'aime bien ce jeu, que je pratique souvent (la simple nappe d'une table, décorée de trèfles et de coccinelles m'inspire, j'en ai déjà vu défiler, au gré des jours, des dizaines de visages bien différents les uns des autres).


Cette chanson pop psychédélique, cette comptine de troubadour moderne est comme un bonbon acidulé, un vrai psychédélice ! Les parents devraient prendre le temps de réfléchir au prénom qu'ils vont donner à leur enfant. Ainsi Syd (Barrett), le génial créateur de cette chanson (et du groupe rock "Pink Floyd"), ayant abusé de l'acid (le L.S.D), s'est littéralement grillé le cerveau à l'âge de vingt ans et a vécu en autiste le reste de sa courte vie (il meurt à 60 ans). Les chansons de Syd Barrett, le mal barré, sont toujours écoutées (par des gens "génération jean genie" ou des jeunes en "djinn" génial, autrement dit : Bowie ou Dionysos).
"Par les bois du Djinn, où s'entasse de l'effroi." Peut aussi se lire :
"Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid." Alphonse Allais
"Dur-rouillé"
Répondons donc, maintenant, au dernier commentaire de Pascale (message "Cocasse pie qui jacasse") :
Effectivement, le dessinateur Philippe Druillet a vécu dans une famille fasciste et il en a beaucoup souffert. Il y a quelques mois, dans l'émission télé de Busnel, "La Grande Librairie", il nous avait montré sa colère et en même temps son humour. Avoir des parents fachos c'est fâcheux et comme ils avaient plutôt tendance à y aller Franco, ça laisse de traces. Tiens, rien que d'y penser, ça fait de l'effroi dans le dos. On peut dire qu'il aura dérouillé Druillet !
Est-ce pour échapper à cela qu'il a développé tant de talent ?
Sûrement, la main sûre, il a su transformer la morsure (mort sûre), les traces en grâce, en bandes dessinées destinées à lui permettre de se débarrasser de lourd fardeau familial.
On comprend mieux pourquoi  son dessin est comme on le connaît. Par exemple, un de ses personnages de prédilection, Lone Sloane, vivant dans d'autres univers, a les yeux rouges de colère :


Venons-en aux Pierre et autres gens bien.
Un que j'aimais bien, c'était Pierre Vassiliu. Le voilà décédé, c'était un artiste décidé à vivre décalé, disparu des médias depuis un moment, sûrement par ce côté libertaire et puis ensuite par cette relation à la con qu'il entretenait, lui aussi, avec Miss Parkinson. J'avais apprécié son passage au Casino Miami d'Andernos. En concert estival, avec les grillons qui donnaient l'impression de répondre en écho à sa chanson "Les grillons" dont le refrain disait :
"Ah ! mais non, ah ! mais non, c'est pas les grillons".
Il avait l'air à la scène comme dans la vie, débonnaire et rigolard, avec l'air de ne pas s'en faire, de ne pas s'enfermer, tranquille et un peu à part. Il nous faisait décoller avec ses refrains entêtants et épatants. Certains duraient longtemps, comme ces choristes qui chantaient ad libido et ad libidum :
"Je cherche encore une fille qui voudrait bien de moi ce soir un quart d'heure".
Les phrases répétées, comme un mantra, pendant un bon temps, finissent par créer une certaine ivresse. "Like a Rolling stone", dirait Bob Dylan.
Les "Pierre" qui roulent saoulés tables, prouvent qu'ils ne boivent pas que de l'eau minérale.
Autre ex-pression :
"Pierre qui roule n'amasse pas mousse" (de bière, bien entendu).
Et comme on dit dans les chansons rock :
"Let's the good time roll !" (Laissons le bon temps rouler !)



Le bon temps qui roule.
C'est ce qui est arrivé l'autre lundi, retrouvaille avec Pierre (fils de Flo). On passe deux heures à jouer avec mes instruments de musique. Il est bien ...  comme sa mère, il voit petit avec un regard panoramique et un cœur grand comme ça. Il a été séduit par un instrument mini, le "Piano à pouce" élaboré comme à l'africaine (à la débrouille, à la récupe), par un lutin luthier vif et inventif (Jean-Philippe Minchin). Voici un de ses modèles avec une caisse de résonance de marque "Pilchard" :


"Saint-Exupierry et Jean-Pierrot lunaire".
Un autre débrouillard, c'est un collègue de bourreau ((lui aussi frappé par la si lassante Lucy Parkinson), Jean-Pierre F., ingénieur-chercheur qui a un jour trouvé la bonne idée : construire lui-même un avion. Cela lui a pris cinq ans pour concrétiser l'idée et depuis ce temps, l'avion vole, se pose et regarde la vie de son concepteur qui vole haut, qui vole bas, qui parfois vole en éclats parce qu'il se retrouve seul comme un avion sans aile, comme un genre de "gens pierre" collé au sol. Alors voilà, pour ne pas trop subir cette pesanteur, il bricole la réalité et bidouille les vieux postes télé ou radio pour qu'ils fonctionnent à nouveau.

Un autre genre de J.P, le "gens prière" ... de ne pas déranger (enfin, c'est ce que j'espère pour lui pour qui la vie a été si dure), mort il y a déjà longtemps, à 42 ans seulement. Ce J.P là vit toujours dans ma tête. Son image est présente, mais surtout, je le fais revivre en réutilisant ses mots, ses expressions. Il avait des difficultés psychologiques, des raideurs corporelles. Parfois, on lui confiait une tâche et ayant mal évalué l'affaire, il disait :
- Il faut réfléchir ... avant d'agir !
ou :
- C'est l'inversement !
C'était sa "petite musique" à lui, il m'arrive de temps à autre, de reprendre ses airs là, alors je vois son sourire se dessiner et ses yeux plein de malice s'ouvrir. On ne dira jamais assez le pouvoir des mots et des sons.



Le seul moyen de faire "réapparaître" un disparu, ce n'est pas de faire semblant de vivre avec lui. C'est plutôt de lui donner de la joie, de réutiliser le meilleur de lui-même, suivre son génie et faire vibrer son langage chouette, sa "musi-quête".
Donc pas de chagrins, pas de tristesses, pas d'attachements excessifs (le "je ne peux pas vivre sans toi" ... c'est la seconde mort assurée du défunt). T'imagines la tronche de l'âme du mort aimé, si tu n'as que tristesse à lui donner, elle va trouver cela d'un ennui ... mortel !!!

Un bon lien, celui de J.P Minchin, on y trouve de drôles de machins sonores, allant du "piano du prolo" (bien plus accessible que le "piano du pauvre"-l'accordéon-) à la "Seljeflöte" (flûte harmonique) :
http://jp.minchin.pagesperso-orange.fr/

Voilà, voilà, n'hésitez pas à "deviner" et à "titrer" ces minis tableaux, véritables cartes à jouer avec l'imaginaire.
Ami qui voit cela "flouté" :
Salute !
Ami qui ne voit que du beau ;
Ciao !

vendredi 22 août 2014

"Flo sophie"


"Small is beautiful"
"Less is more"

Il tombe des hallebardes, ça va barder. Les cieux sont agités, voici l'orage. Ça tombe à flot, ça tombe bien ... Je vais vous parler du flow et de la philo d' Flo.
Flo, c'est Florence Tassan. Tiens, il a cessé de Flo T. C'est sûrement l'effet relaxant d'un de ses tableaux riquiquis qui a beaucoup plu. Le calme est revenu. Goûter au plaisir de la pluie qui tombe doucement, ça détend (lire le message "Yogi parapluie"). Vous voyez le tableau ?


Non, c'est normal, il est vraiment tout petit et ses effets sont doubles (il excite le regard puis il se, et nous transforme, nous relaxe). Mais revenons à l'auteur de ces oeuvres mimimalistes. Flo est petite par la taille et grande par le talent. Elle est effacée et haute en couleurs.
Avec ses miniatures créatures que l'on dévore du regard, ses mignardises mignonnettes que l'on mange des yeux, on peut dire qu'elle a mis dans le mille. Cela nourrit le cerveau et met la vision en appétit !
Pour réaliser ces enjouées cartes de jeu pour les yeux, il s'en passe des choses étonnantes et épatantes. En effet, pour que ça travaille ... "l'âme à tiers", il faut d'abord que cela :

Se repère, se récupère, se glane, se découpe, se gouache, s'installe, s'étale, se presse, se répande, se réponde, se mélange, s'harmonise, se dynamise, se rencontre, s'imagine, s'envisage, s'apprivoise, s'improvise, "s'lâche-prise" ... alors, surprise ...

Tout ce processus finit par aboutir à ce qu'une image se crée en secret, puis cette nouvelle apparition en secrète d'autres (si l'on sait bien regarder). Résultat final : un vrai régal qui ensoleille l'esprit et colore la vie ...



Ainsi renaissent sens via Florence. Lorsque je me concentre sur l'une de ces vignettes vivantes et vivifiantes, je me vois parfois comme me promenant dans un paysage de Tosc'yann. Des souvenirs florentins me reviennent : dégustant "una gelato" sur le Ponte Vecchio ou ravi dans les galeries où s'expose le talent de Da Vinci.
Ces miniatures "florentines" créées par une Florence en partie d'origine piémontaise ne gâchent pas la gouache. Cela ne lui coûte pas les yeux de la tête, les matériaux utilisés sont récupérés et transformés en objets ailés-gants qui permettent aux ailes de l'imaginaire de se déployer tout azimuts !
De prime abord, on croit que c'est flou, alors que c'est Flo. De la même manière, on croit que c'est fou, alors que c'est Sophie (sagesse). C'est la Flo-Sophie de la transe-formation !
Florence, ton art bonnard qui balance, c'est Byzance !!!
"Bizes" à la chatman vendéenne.



J'ai égrainé quelques idées sur le procédé de mise en œuvre. Cela vient en grande parti de mon ressenti, de mon imagination. Miss Funny est plus sérieuse. Elle a posé des questions à la fameuse et chat-l'heureuse créatrice (qu'elle connaît bien), et voici le résultat de ses investigations :
Mettre en couleurs : inspiration, spontanéité. Travailler le relief, les effets. Laisser "en dormance" : repos, séchage et distanciation. Sélectionner : les nuances, le détail insolite. Découper : précision et méticulosité. Pour finir : mise sous "cadre", forme définitive.


Devinette :
Je vais mettre votre imagination à contribution. Dites moi ce que vous voyez, visualisez lorsque vous observez ces deux miniatures (la première sera agrandie la semaine prochaine). Si cela vous dit, osez, José, Joséphine, Josette et tous les autres, n'hésitez pas, commentez !!!
Amis chats, "chat" (tchat), tchatche, "Adichats", à bientôt !

vendredi 15 août 2014

La "Vieille Pie" de Monet


Devinette :
Pourquoi la pie est-elle plus bavarde que le kangourou ?
Parce que le kangourou a sa langue dans sa poche.

Il fait beau à nouveau, les nuages se sont ébaluchés. Le roi soleil est resplendissant, disent ses sujets (ceux qui parlent si aisément de la pluie - Quel temps pourri ! - et du beau temps - Quel temps charmant ! -). Pour ma part, dans ma tête, j'essaye de faire en sorte que dix minutes de soleil s'étalent sur toute une journée. Ainsi, que le ciel soit bleu ou gris, je reste benèze (serein, détendu).
Suite du "post happy", je continue à tarabooster mon thème aviaire, revoici la pie.

V.I.Pie : la pie, c'est quelqu'un !
Parmi tous ces "messagers des dieux" qui planent dans l'azur, la pie est l'un des plus intelligent. Avec ses étonnantes capacités d'apprentissage, de mémorisation, d'adaptation et une conscience de soi (dans le fameux test du miroir : en face d'icelui, de nombreux animaux génés voient une menace et font des grimaces pour le faire fuir, alors que la pie, benèze, est consciente de se voir), elle est proche de l'homme.
Elle fait preuve d'empathie. Par exemple, elle peut organiser vos obsèques. Plus besoin de croque-mort, de curé (puisque la pie fait le moine), de météo favorable (elle fait la pie et le beau temps, c'est comme vous volez), la pie s'occupe de tout. Et tout est possible, puisqu'une personne, un jour, a vu des pies déposer des brins d'herbes tout autour d'un cadavre humain (et même sur son corps) et rester là, l'entourant, comme au garde-à-vous.
Alors les pompes funèbres pourront toujours ironiser, dire qu'une des pies jouait la sonnerie aux morts à la trompette, qu'une autre avait inscrit "rest in peace" avec des brins d'herbes et que le cadavre garni d'herbe était un ex-fumeur de joint (d'herbe donc), "adieu berthe !" quand à leur avenir.
Finis les profits "malin-tentionnés", macabres, ces vautours gothiques pourront mettre la clé du paradis sous la porte condamnée. Des pies punks chanteront le "No future" des Sex Pistols, et leur feront un enterrement de première qui leur coûtera bonbon (des bonbecs "La Pie qui chante" bien sûr !, ou plutôt qui déchante).




Et enfin, les pies seront bien vues dans nos contrées contrariantes.
Autrefois, dans la Rome antique, on immolait les pies à la gloire de Bacchus, pour que le vin aidant, les langues se délient et que les secrets s'échappent.
D'après une légende grecque, les Piérides étaient neuf jeunes filles de Thrace qui voulaient affronter les neuf muses. Vaincues à un concours de chant, elles sont transformées en pies. Dans cette histoire racontée par Ovide, on peut deviner de l'envie et de la jalousie.
Dans notre folklore, la présence de la pie bavarde agace ou est de mauvaise augure.
Par contre ailleurs, le regard porté est différent. Ainsi, pour les indiens Sioux, la pie connaît tout.
En Asie, la pie est le symbole de la joie. En Chine, trente pies sur les branches d'un prunier chargées de deux fruits, vous assurent du bonheur pour le mois. Le message est clair :
"Puissent les choses heureuses vous arriver chaque jour du mois".
D'un côté, la pie c'est l'envie. De l'autre, c'est la vie !
"La pie culture" cultive la joie et le miel de la vie !!!



Avec "Hercule Pie erre haut", le fameux détective aux petites cellules grises qui s'activent, partons en quête de lumière. Comme dans un pol'art, le flic pie épie, bavarde et enquête pour faire la lumière sur un tableau hivernal de Monet. L'ice-cream était-il parfait (ou mystère, eskimo "eskilment", choc au lac glacé) ?
N'allons pas trop vite, le temps travaille pour nous ("Time is Monet").
Dans le tableau, la pie annonce la couleur : association du noir (l'ombre) et du blanc (la lumière). C'est un jeu de lumière dans une ombre portée au tableau.
Au niveau sensation, on est à la fois (et au froid, Monet travaillait sur place, à l'endroit du motif), en plein jour (blanc) et dans la nuit noire (paysage triste). Monet, impressionniste avant l'heure, est plus perceptif que descriptif. Natif du scorpion (un 14 Novembre, tiens tiens comme un certain Yann Monet .. euh ! Claude Meynier), ceci explique cela ! avec ce signe d'eau, on est plutôt dans l'intuitif, dans la sensation que dans le sensationnel.
Dans cette symphonie de blanc que le soleil de février fait briller, la pie est une tâche noire qui se détache du tableau. Cette tâche détachée, benèze, apporte une présence contrastée qui décontracte par rapport au ciel gris menaçant.
Le blanc et le noir, comme le yin et le yang en harmonie, s'associent sans soucis. Je constate que le contraste vaut bien mieux que le con triste (de journaliste du figaro qui, à l'époque, a osé traiter Monet de dégénéré).
Le tableau de Monet :

La  frêle note d'une pie posée sur un portail comme sur une portée musicale !



Deuxième vidéo pour ce si joli prélude de Debussy, choisie plus pour l'image du tableau (que l'on peut regarder en mode "plein écran") que pour son interprétation si rapide de ces "pas" si lent ("pas si lent" à dû comprendre le pianiste, non nommé). Sur la première vidéo, l'excellent Michelangeli ravit nos oreilles, tellement "éblouies" que l'on en ferme les yeux. C'est bon, c'est "inouïe" et c'est tant mieux !





Comme en terre :
"Jeu, soussigné Yannick Jaulin, conteur vendéen, déclare prêter ces mots poitevins au sieur Yann Meynier, écrivain malin".
Je suis serein et détendu, benèze. Dans ma tête, les soucis font leur baluchon, ils s'ébaluchent. Seul mon message me travaille, me tarabuste et me "booste".
Vacanciers passant par la "Gâtine", arrêtez-vous au "Nombril du monde" pour écouter-voir les contes de Jaulin (l'un de mes conteurs préférés). Cela se passe à "Pougne-Hérisson".

Adichats (gascon : au revoir), à bientôt !


vendredi 8 août 2014

"Cocasse pie qui jacasse"


"La pie niche haut,
L'oie niche bas,
Où niche l'hibou ?
L'hibou niche ni haut ni bas."
Virelangue ou Tourne-oreilles.




Le temps est clément, "il ne fait pas trop chaud", chantent les passeraux. La porte-fenêtre de la chambre, donnant sur le jardin, est ouverte. Ma pensée est au diapason, je cherche la divine inspiration. A fin d'harmonisation, une mélopée grégorienne me réclame quelques ponctuations d'accords sonnants comme des cloches. Mon esprit tintinnabule ! Je suis comme un Tintin habile sonore, un prof de musique "Tourne-sol" ou un "Rossini tourne-do"*, j'essaie diverses formules, à la recherche de notes "potes" qui s'associent sans soucis en entrant avec entrain en synergie.
Mazette ! Il faut que résonne musette.
Passe une pie qui se pose et me cause, me jacte, mais hélas ça m'agace. A un moment, j'arpège un accord et lorsqu'il finit, la pie prend acte puis jacasse.
Cela dure un temps, jusqu'au moment ou je comprend qu'en fait , elle me donne son avis. La critique est sans nuance : si c'est le bon son, elle fait un bond en secouant ses ailes (produisant un joli son de saut discret et délicat). Si ce n'est pas le cas et que ça n'est pas ça, alors elle fait son "kakaka" nerveux,  me jacasse les oreilles, semblant me dire que ça casse pas des briques !!!
Assurément, elle fait beaucoup de bruit pour grégorien. Comme ce chant mystique lui plait, elle participe afin de le rendre encore plus chic, authentique, gracieux et classieux. Bref, elle m'offre son écoute pour que mon chant soit plus près des cieux, des dieux, plus précieux ou moins odieux !
Et là, je reste coi. Moi qui était prêt à dire de ce corvidé :

"La pie ne fait pas le moine".
"La pie ne fait pas dans la religion".
"La pie est impie, impitoyable".

Quel animal improbable ... incroyable, "mon ami pie erre haut" et pas nunuche y niche. Sacré "pie héros".


Moi qui ne l'avais pas en odeur de sainteté, je tire un trait sur mes préjugés. Je me branche sur le concret, le ressenti-centré autant que faire se peut et pour ne pas terminer en Disc-Jockey déjanté et disjoncté, je change mon fusible d'épaule et finis par dire de la pie :

"Certes, elle est sérieuse comme un pape, que l'on aimerait plus pop, mais peut-être est-elle une réincarnation d'un ancien pape ? N'y a t'il pas eu de "pape pie" (papy, en effet, ce sont souvent des personnes âgées que l'on choisit) ?"

Le dernier des papes pie s'appelait Pie douze. Bon, il n'était ni simple, ni sympa, ni drôle. Cela se voyait, il sentait la déprime à plein nez (peut-être depuis le début des damnées années 40, à cause des nazis ou du naze Mussolini ?), on aurait pu le surnommer "Pie blues, le surmené qui sermonnait". Mais ne tirons pas sur une ambulance bénie qui va comme le monde, c'est à dire de mal en pie.
Désolé, l'amie pie, ma pop pie douce, tu n'es pas concernée, tu m'as fait changer d'avis. Je sais maintenant qu' on peut rencontrer différents genres de "musicothéra-pies". Tu es bien plus complexe que l'on ne "croâ", dirait le corbeau. On te croâ pilleuse et tu te révèles pieuse.
Mais assez "pape au thé", voici donc un virelangue à ma façon, ami lecteur prend une bonne inspiration et muscle ta langue en répétant rapidement et à voix haute ceci :

"En empathie, Pape pie t'épie, t'es pie pieuse. Pilleuse de pépites et de pacotille, tu te tapes la tournée des popotes et t'épates tes potes quand tu papotes. C'est ton côté pie-pelette ! Pendant ce temps, pour ma part, je tapote un pétillant post positif  plein de P et dopé d'opéra concert avec piano à queue de pie."


Bon sang de bois ! Tout cela m'a donné la "paix-pie". Geai grand soif. Comme dirait Dracula :
"J'irai bien boire un cou !"
En plus, il est l'heure de l'apéro. Je vais regarder Claudio Abbado diriger "La pie voleuse" de Rossini. Siffler l'apéro en écoutant l'opéra, quel régal !





* Ce n'est pas pour rien que Rossini tournait le dos à certains restos :
"A l'issue d'un repas très frugal, il s'entend dire par son hôte :
- Maître, j'espère que vous nous ferez bientôt l'honneur de dîner à nouveau avec nous ?
- Mais bien sûr, tout de suite si vous voulez ... "

Je dis à bientôt à tous, aux "Pie-erre-haut" lunaires et à tous les autres, en espérant que ma copie vous ait suffisamment nourrie, que mon met sage et ma copine la pie aient été assez "co-pieux". De toute manière, la suite à la prochaine chronique.
A "Ventre-dit", adichats !!!



vendredi 1 août 2014

"Yoga du Lion : posture altière"


"Quand le nuage pleure,
le jardin se met à rire."
Rumi

Les intégristes musulmans feraient bien de lire le brillantissime poète persan Rumi.
L'été, il n'y a que des ondées  sensuelles pour ceux et celles qui sont sur la même longueur d'onde, et qui, écoutant un vieux C.D de Bashung ("Passé le rio grande") chantent en choeur :
"Elle a tellement plu qu'elle est encore toute mouillée".



L'été, parfois, le nuage joue avec la fleur, au jeu du chat et de la souris, à "attrape-moi si tu pleux", et c'est tant mieux. Le jardin devient d'abord souriant puis luxuriant. Lorsque le mois d'août arrive, tout se calme. Nuage, fleur, volutes partent en fumée ! Pour certains (natifs du Lion comme Sempé), un thé au jasmin avec un nuage de lait, pris à l'ombre dans le jardin et tout est ...


La jubilation de Juillet s'est apaisée, l'été maintenant coule comme un long fleuve tranquille. On a l'impression que tout s'est arrêté, même la nature, qui semble nous dire : "Prends le temps toi aussi de t'arrêter, regarde-moi, ma vie est louange, ma vie est offrande, au ciel, au soleil et à la pluie."
Que pourrait-il y avoir de plus important, en cet instant même ?
Août, c'st le dimanche des mois de l'année, le mois du rien, le mois de la vacance.
Barbara Litzler


Tout un mois pour contempler, se laisser vivre, ne rien faire, quel repos !
Le boulot et le ciboulot font une pause et on se limite juste à faire des ronds dans l'eau ou à faire des clapotis et à en écouter le joli bruit. Alors, on se surprend à apprécier d'avoir la tête au repos et les oreilles qui font "bravo !"
Le moi doute, il serait bon de méditer. Après tout, le but du yoga est de nous conduire à la méditation. Nous y sommes. Le somme dans son hamac, vient juste après la méditation, ceci afin de venir à la sieste en étant débarrassé de tout ce bric à brac, ce mic-mac qui traîne dans notre tête.

                                                              "Yoga : Anatomie et mouvements" de L.Kaminoff

Pendant que vous faites votre sieste, je vais pratiquer la posture du lion, cela fera du bien à mes yeux et ma langue trop pendue. Ceci va raffermir mon cou, détendre mes mâchoires, me protéger des torticolis, des raideurs de la nuque, des tassements des vertèbres cervicales.
L'élévation de l'os hyoide va stimuler le système digestif jusqu'au plancher pelvien (ce qui n'est pas rien, c'est l'effet domino yogique). Pour la pause astroyogique, je me repose sur le si brillant livre de Bertrand : "Tristesse de la Balance".

Le lion est beau, grand et généreux. Le lion est plein de vitalité. Le lion est plein de superbe. Le lion en jette. Le lion a du chien.
Le Soleil est le maître du lion. Il réchauffe, éclaire, illumine, éblouit, brûle. Le lion est visible. Le lion est ostentatoire. On ne voit plus que le lion. Lui ne voit personne, en tout cas. L'univers du lion est un théatre où l'humanité se répartit entre l'orchestre, le balcon et le poulailler. Le lion est sous les feux de la rampe.
Il est intéressant de noter, à l'intention des nombreux philologues qui nous lisent, qu'il suffit d'intervertir le i et le o de lion pour obtenir loin.


Le lion est énergétique. Il produit de l'énergie et en consomme, sans économie. Aussi est-il sujet aux congestions, aux accidents cardiaques, aux hémorragies, à toutes sortes d'explosions. Et aux insolations.




Brève de médecin :
- Alors dites moi tout. Que vous a proposé votre cardiologue ?
- D'abord, on m'a fait un "ketchup complet",  puis y'a eu l'opération et là, il m'a posé une "vulve cardiaque".
- Eh bien ! Votre cardiologue est un risque-tout, il met la sauce et prend votre intimité génitale à coeur. Et tout cela sans check-up et sans valve !!! Et bien ma pauvre, vous vivez dangereusement, c'était à votre clitorisque et péril !
- Ce que vous pouvez être puéril, docteur. Je peux en faire autant, je pourrais vous répondre du tac au toc :
"Le sexe de l'homme est dans sa tête et le sexe de la femme aidant son cœur, est à sa place."

Une vulve cardiaque, késako ?
Serait-se une vulve vulnérable ou bien une coeurieuse et sentimentale "bouche d'en bas" (comme on disait dans les contes, autrefois) en forme de coeur ?
J'imagine une vulve royale (du signe du lion) battant la pulsation du coeur ou la mesure de sa petite musique intérieure.

La chanson de Bashung évoquée en intro, s'intitule "Douane Eddy". C'est un calembour "câlin d'oeil" au chanteur Duane Eddy. Vous ne connaissez pas ? Eh bien ! Maintenant vous saurez qui est l'auteur de "The Guitar man". Il y a longtemps (quand j'étais prof de guitare itinérant), mes ailés élèves zélés (chez les Flaven, mère et fils, Paris seizième) m'avaient surnommé "the guitar man". Je dédicace ce disque vinyl à Isabelle et Bruno Flaven et à tous les "guitare miam" !



Les paroles de "Douane Eddy" et de "L'arrivée de tour" sont un régal signé Alain Bashung et Boris Bergman. A cette époque (1986), leurs retrouvailles sont joyeuses et cela s'entend. La radio de la "France entière" (France-inter) nous fait découvrir ou redécouvrir le parcours atypique de cet artiste. Chaque semaine, nous sommes gâtés, nous avons droit à une nouvelle tranche de vie. Cela passe le dimanche à dix heures (réécoutable en "peau de caste").
Bonne lecture, bonne écoute et bonne semaine !