samedi 29 juin 2019

"Philosophie : Serres nous à voir !"


"Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux;"
Rilke
Au lieu de prendre une pose selfy, choisir plutôt de poser son regard sur les belles choses. Serres nous surveille du coin de l'oeil  :
 "Dites, qui peut reconnaître que la couleur rose de l'aurore caresse comme des doigts, qui, sauf un aveugle clairvoyant."


"Aujourd'hui, on prend un parapluie parce que la télé a dit qu'il allait pleuvoir. Autrefois, on aurait regardé le ciel."
Changer de point de vue.
La pluie tombe et fait des claquettes, c'est comme ça, on n'y peut rien. Par contre, on peut choisir un autre angle de vision. Par exemple, prendre celui de la météo perso (état de mon moral : ensoleillé ou nuageux). C'est simple et imagé, c'est ça qui nous plaît !
Aujourd'hui, on prend des antidépresseurs parce que la déprime pointe le bout de son nez. Au lieu de regarder son nombril en pleurnichant, mieux vaut se régaler les yeux et la tête en visionnant un DVD des "Marx Brothers", pantins en patins qui laissent pantois ("Les Marx Brothers au Grand Magasin"). C'est désopilant !
L'oeil qui pleure de rire, des scènes à se rouler par terre, c'est l'effet "Marx rollers" !



"Rien n'existe sans le rythme."
Lorsque ses excellentes citations, me reviennent en tête, j'entends sa voix chantante, bienfaisante, rocailleuse et chaleureuse.
Sa confiance, son regard éclairé, sa présence, son écoute concentrée, tout cela apaise et met à l'aise.
"La musique n'est pas un savoir mais un puits d'où sortent toutes les inventions possibles. Aussi la philo."
"Je crois qu'un lac, un saphir, qu'une pierre vulgaire, une portion de ciel, un sérac bleuâtre, que la mer aux sourires innombrables, le soleil jaune, le visage chromatique des constellations, la robe striée d'un jaguar, le vol vif d'un colibri, que le corps nu de Vénus me voient tout autant et parfois mieux que je ne sais les voir. Car ils reçoivent, stockent, traitent, émettent de la lumière, brillent comme des yeux."


"Tintin c'est le Jules Verne des sciences humaines."
"L'intelligence, c'est l'imprévisible."
Pimpant "perlinpainpain" !
"Si vous avez un pain, et si moi j'ai un euro, si je vous achète le pain, j'aurai le pain et vous aurez un euro ...
Mais si vous avez un sonnet de Verlaine, ou le théorème de Pythagore, et que moi je n'ai rien, et si vous me les enseignez, à la fin de cet échange là, j'aurai le sonnet et le théorème et vous les aurez gardés.
Dans le premier cas, il y a un équilibre, c'est la marchandise, dans le second, il y a un accroissement, c'est la culture."


Vous voyez, c'est toujours un affaire de regard.
L'esthète de l'art (sans oeillères) est toujours plus intéressant que l'esthète à claques !

"Le jamais vu"
Serres était pour la paix et contre le pessimisme.
Des chiffres à l'appui :
"75 ans de paix en France. Ce n'est jamais arrivé dans notre histoire.
80 ans d'espérance de vie. Ce n'est jamais arrivé dans l'histoire !"

Au clic épatant et au chic type !
"Un renseignement, une citation pouvaient coûter des journées de voyage et des heures de recherche.
Chic, aujourd'hui, un centième de seconde pour le même résultat !"
Dans cette époque épique opaque, la société est désenchantée et désadaptée ! Faisons le pas de côté !
C'est tout vu : mettons en place la proposition de Gébé :
"On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste."
Voilà, à bientôt, à la revoyure !!


Crédits illustrations :
La photo de Maurice Baquet protégeant son violoncelle est de Robert Doisneau, les dessins avec Tintin sont de Geluck et le "nez à la fenêtre" est de Gébé.
Yamasté !

samedi 15 juin 2019

"Philo Serres atout"

De la fenêtre de ma chambre, je me régale de cet heureux spectacle de bambous qui dansent sous l'influence d'un vent à décorner les boeufs.
Pendant ce temps là, à Paris, un autre vent souffle pendant le tournois de Tennis de Roland Garros.
Le joueur de baballe qui mène le bal d'une façon magistrale (mais sans être original), c'est "Rafale Nadal" !
J'avoue avoir comme préférence la danse végétale !
  
"Être gourmand c'est trouver l'exceptionnel dans le quotidien."
Michel Serres




Mort du philosophe.
88 ans, c'est un bel âge pour aller voir l'autre côté du miroir.
Enfant, pendant la guerre, Serres aidant se fait du mauvais sang et souvent serre les dents ! Alors les chants guerriers faut pas lui en parler :
"Ces paroles ignobles de la "Marseillaise" où l'on parle du sang impur des ennemis, qui est un mot d'un racisme tel qu'on devrait avoir honte de l'enseigner aux enfants."
"Allons enfants de la batterie, le jour de foire est arrivé ..."
C'était un académicien étonnant, pacifiste (refusant de porter l'épée "d'agagadémicien"), un conteur agenais pas gêné d'utiliser son accent, un bon vivant bien vibrant, un troublant trublion à la voix chantante, un "comédien" épatant, à l'esprit espiègle, amoureux des sciences, des saveurs, manieur de mots, génial touche-à-tout, le regard ouvert sur le monde et mélomane !
"Le vieux proverbe militaire dit vrai :
Nul ne va jamais plus vite que la musique.
Et Woodstock précède Facebook."


"Musique, délivre-nous de la douleur.
Musique, délivre la joie de nos émotions."
C'est bon à savoir :
"Le savoir rend heureux, le savoir rend libre."
"Nous dépendons de ce qui dépend de nous."
L'homme pou rit !
"L'homme est un pou pour l'homme."
C'est troupeau pour être vrai !
"Nous pensons désormais par troupes et troupeaux."
- La vie superficielle ou "super si fiel" ne fait pas de jolies musiques, me souffle mon "alter-écho" !
- L'écoute du silence invite à être en paix et c'est ainsi que ... :
"La vie profonde compose une partition."


- Môme, déjà, je pratiquais la "philo-Serres atout" !
- Comment cela, ami du yoga ?
- Avant de devenir prof de yoga, j'allais souvent nager en piscine.
Heureux un poisson dans l'eau, je pratiquais mes 40 longueurs de bassin de 25 mètres comme qui rigole !

"C'est pas la mer à boire !"
En 79, près de Grasse dans les Alpes-maritime, un pompier (mari d'une cousine) m'invite à traverser le lac local. Vu du bord, les pieds dans l'eau, la distance me parait raisonnable.
J'accepte de le suivre.
Pour l'aller, "l'allié Daniel", pimpant pompier parait glisser sur l'eau, je garde une certaine distance. J'arrive un peu fatigué sur l'autre rive. Mon guide me propose de prendre une pause.
J'ai faim, on est loin d'Andernos et ici on ne trouve même pas de salicornes pour se rassasier. En plus, à l'époque, je ne connais pas cette ville du Bassin d'Arcachon.
Du temps passe et nous voilà reparti pour une interminable traversée, le trajet retour me parait beaucoup plus long. A mi-chemin, je fais la planche et je me marre en me remémorant cette histoire de mer :
"Un type traverse la Manche à la nage.
Arrivant devant les falaises de Douvres, il se dit :
- Je commence à être fatigué, je vais faire demi-tour !!"
En 82, sur une plage aquitaine, j'ai découvert la vague qui divague et qui parfois peut t'emmener au loin (Portugal). J'ai eu la chance de me trouver dans une baïne coquine mais au bout du rouleau.
L'océan était calme, je me suis mis à remonter le courant kidnappeur avec une régularité de métronome et je m'en suis sorti. M'enfin ! comme dit Michel Serres :
"Nul ne sais nager avant d'avoir traverser seul, un fleuve large et impétueux ou un détroit, un bras de mer agité. Il n'y a que le sol dans une piscine, territoire pour piétons en foule."



Serres n'aimait ni le "c'était mieux avant !" ni l'esprit de sérieux !
"Chères petites poucettes, alors ... c'est tellement mieux aujourd'hui :
La paix, la longévité, la paix, la sécu, la paix, l'hygiène et les soins palliatifs, la paix, ni service militaire ni peine de mort, la paix, le travail allégé, la paix, la communication partagée ..."
"L'esprit de sérieux, vous le savez, c'est le commencement de la sottise, à l'inverse, le rire est le commencement de l'esprit."
Allez, je me fais la belle (de Louis Chédid) :
"J'préfère mourir en buvant la tasse
que de finir à Alcatraz.
Pour qui ne connait que la brasse,
New-York, c'est pas la porte en face ...
Et je chante en faisant la planche,
au milieu de l'Océan immense ...
Je ne suis fait la belle ..."
La suite à venir dans la prochaine chronique.
Crédits dessins :
La caricature est de Thierry Coquelet, dessins détournés et le Chat sont l'oeuvre de Geluck.

Chers amis, bon vent !
Caresses et bises à l'oeil !!
Yamasté !