samedi 8 avril 2017

"Journal intime pour tous"

"Le silence monte jusqu'où le corps peut comprendre l'âme."
Emil Cioran

Lundi je déprime : rien à dire, tout à maudire.
En plus, je m'ennuie, mais ça c'est plutôt bon signe ! :
"Un homme ennuyeux est un homme incapable de s'ennuyer."
En plein dans le mille l'Emil !
Et face au mal de l'âme, l'homme efface le bruit puis se concentre sur le silence.

Mardi : après le désert de la veille, je vais faire un tour à la campagne ... présidentielle.
Sélection présidentielle : débat télé entre les onze bonzes amis pour l'envie.
Sur le même plateau-bateau, sont réunis des bavards de tout bord, à bâbord, un barde de Bordeaux qui détonne et à tribord, des bobards de loubards balourds qui détournent (les fonds publics) !
Avec un ton libre, léger et enjoué, dénonçant les impostures des purs et durs donneurs de leçons, le pote Poutou suit les pas de Krivine et Besancenot.
J'étais bien content qu'on cloue le bec à ces blanc-bec de Le Pen ("Nous, on n'a pas d'immunité ouvrière") et Fillon (à qui il a taillé, gratis, un costard à 15000 euros).
La colérique poissonnière prisonnière de son débit mitraillette, clone d'Arlette joueuse de lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, le front de gauche et la bouche adroite, le tribun ronchon Mélenchon, le perché et décontracté béarnais qui parle du nez et du monde paysan en prenant de drôles d'R qu'il rrroule avec délectation Lassalle, ont fait de bons troublions.
A droite, des boutiquiers faisaient fructifier ce qui fait leur fond de commerce : la peur exacerbée, la parano du complot.
A droite adroite, Le Pen marinait dans son jus de boxe (le prolo qui la trouve maline pigera assez vite que cette aristo risque-tout, une fois élue, peindra sa vie en "bleu ma ruine") !


Sur un débat de quatre heures, on a entendu seulement deux phrases sur l'écologie : une par Hamon, l'autre par Mélenchon, ça rend triste et désespéré. Ces deux là, s'ils ne s'associent pas, n'ont aucune chance de se retrouver au second tour.
S'ils sont de gauche, qu'ils le montrent en vert et contre tout le système ambiant !

Mercredi : sans sortir de chez moi, je vais voir l'amer.
Nuages sombres dans ma météo intérieure, la colère de l'amer me rend vague, je deviens flou, me noie dans un verre d'eau et dans mes contradictions.
Et le prof de yoga qui fait plouf, comment va t'il assurer son cours ?
18 heures, allez hop ! c'est le moment.
Le bonhomme au vague à lames tranchantes reçoit ses élèves :
- J't'embrasse pas, j'suis "embrhumée", je suis un peu dans la lune, dit "Rêvelune".
- Je t'embrasse ou je t'embarrasse ? dit l'exquise Katty.
- Les deux mon katty-taine, dis-je.


Yoga du son !
Par la grâce sonore de ce délicat quatuor, le yogi décrépi se transforme en yogi ravi. Il oublie le bruit du "vag'arme a-larme" puis se régale du régénérant chant au charme qui désarme. C'est vrai que ces yoginis sereines sont de jolies sirènes, du genre à redonner vie au yogi déconfit.

Jeudi : je pense donc j'écris,
Je crains donc je crie,
Du "non-sens" et je ris !
Puis je souris à la vie,
Alors la vie me sourit !

Vendredi c'est philosophie.
De mon cheval, je chute.
Cela tombe bien, je voulais descendre !




Je me fais de la bile, je m'emballe et j'ai du bol.
Je suis pessimiste joyeux, épicurien et stoïcien.
Quand je suis mélancolique, je relis Cioran parce que :
"Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter."
Aaatch'Om ! Le pollen me fait éternuer.
Paradoxe, c'est quand tout reverdit que le pollen du pin repeint tout en jaune.
Il fait si bon dehors et si l'on sort, on "rhinite" puis on rit jaune. Il ne faut pas s'en faire et ne pas s'enfermer mais adopter la philo de la chute de cheval !
"On ne peut pas expliquer un paradoxe, pas plus qu'éternuement.
D'ailleurs le paradoxe n'est-il pas un éternuement de l'esprit !"

Dessin Franquin et pour terminer Fromet !
Caresses et bises à l'oeil.
Namasté !




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