Mémoire de Yoga écrit entre 1986 et 1988 :
"Les colères du sage restent au bord du nez.
Elles se risquent parfois à aller jusqu'aux ailes du nez.
De là, elles prennent un nouveau départ et s'envolent vers des horizons plus cléments". Y.M.
L'importance du verbe "sentir" dans notre langue française est remarquable : le mot "sentir" s'applique aux sentiments, autant qu'aux sensations viscérales. "Je me sens bien" : les centres cérébraux correspondant au sens olfactif ont des répercussions viscérales et influencent le comportement et le psychisme.
Le verbe "sentir" est lié à l'intuition :
"je sens que cela va mal tourner". Untel a du "nez", du "flair", tel autre a "quelqu'un dans le nez", il "ne peut pas le sentir".
Quant au souffle, le bon sens populaire n'en manque pas :
- Vous êtes "à bout de souffle". Prenez donc "le temps de souffler".
- Mais c'est que j'ai le "souffle court".
- Que nenni, ami, si votre grand-mère vous voyait courir sans cesse, elle en aurait le "souffle coupé" et vous supplierait de "reprendre haleine".
- Quoi, de reprendre une petite verveine ?
- En plus, vous n'êtes pas dans l'écoute, voyez-vous, à vous agiter ainsi dans tous les sens, vous les perdrez tous. Êtes-vous si pressé d'arriver à votre "dernier souffle" ?
Décidez donc de prendre "le temps de souffler" et réservez dans votre journée un petit temps de yoga. Cette décision prise, vous verrez tous ceux qui vous aiment "pousser un soupir de soulagement".
La respiration correcte devrait être le premier article de notre Constitution Privée (et non pas de sens), premier article des Droits de l'Homme.
Gouverné par le système nerveux autonome, le souffle peut être soumis à l'intervention de notre volonté, dépendante du système nerveux central, c'est à dire du cerveau.
Il est possible de sentir que l'on respire avec tout son corps et pas seulement avec ses poumons. Lorsque cette sensation est éprouvée dans chacune de nos fibres, un bien-être profond nous envahit. La prise de conscience d'une respiration élargie est le secret d'une maîtrise potentielle sur nos organes. C'est donc un facteur important d'entretien de notre santé.
Le souffle a pour principal effet d'apaiser le flux des pensées et de stabiliser le mental, ce mental aussi difficile à dominer que le vent :
"En vérité, agité est le mental, Seigneur Krishna, je le tiens pour aussi difficile à dominer que le vent".
Bhagavad-Gita.
"Ujjayi" : La respiration du dormeur.
Je la pratique et la considère comme une prière précieuse. Jade-or, jade-air à cette "respiration adhé-rente", puisque c'est l'une des traductions possible du mot Ujjayi.
On peut aussi la définir autrement, "Jaya" signifiant "Victoire", Ujjayi est une technique qui nous mène à la conquête de nous-même !
Pour l'expression vocale, c'est du pain béni. C'est un exercice qui se révèle être parmi l'un des plus importants pour la voix.
Comme le signale Shri Mahesh ;
"Dans l'inde ancienne, les rishis avait une connaissance parfaite du son et de son pouvoir. Ujjayi produit des vibrations qui ont un effet subtil sur le corps et l'esprit."Cette respiration victorieuse, elle ressemble à quoi ?
C'est une technique sonore qui consiste à freiner l'air ...
A l'inspiration :
Le laisser frotter avec légèreté sur le fond de la cavité buccale, cela provoque un très léger bruit qui ressemble à un chuintement.
A l'expiration :
Le laisser frotter léger sur la glotte, à l'écoute, cela ressemble à du chuchotement !
C'est du subtil, de la soie, du si léger que seul le pratiquant le perçoit, mais pas son voisin.
Le son soyeux et joyeux de Ujjayi, c'est un peu celui qu'on entend quand on pose une oreille sur un coquillage. Il semble nous dire :
"Sois heureux", "kiffe, kiffe" !!
A ne pas confondre (en larmes) avec le son triste et misérabiliste que l'on produit lorsque l'on est énervé : "snif, snif" !!
Bon, on a le choix entre le son-souffle de la joie "kiffé" du bien et l'autre celui de la colère "sniffé" comme de la chnouf, qui rend "ouf" (fou).
En plus, le souffle doux dure alors que le souffle dur est court.
La respiration Ujjayi, étirée, allonge la durée de la vie. La respiration stressée fatigue le coeur et la raccourcit.
Ujjayi est à pratiquer aussi souvent que possible (surtout à l'expiration), assis dans un fauteuil ou dans la pratique des postures. Il calme, permet de prendre de la distance, du recul et ainsi de mieux contrôler nos émotions et notre mental.
Cela, simplement en respirant par un trou virtuel situé dans la gorge.
Il suffit d'imaginer que l'air circule dans ce trou anti-trouble !
Et son nom si sonore, si musical, Ujjayi, c'est du lourd, cela a la force du tigre, ça vibre, sonne et tonne (et non pas sonotone), étonne, détonne sans en faire des ...
En phonétique, cela donne "Oud -Djaille", dès le premier phonème (oud), ça percute avec le "d" final. Quand au second "Djaille", il suffit de le dire à voix haute pour se faire une idée de sa force et de sa profondeur.
Ça explose en bouche, puis projeté, que dis-je, expulsé à l'extérieur, le son traverse les murs.
Voilà, voici, c'est fini, je vous dit merci et à vendredi. Au fait, les rishis, ce sont des sages hindous érudits !
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