vendredi 27 février 2015

Mémoire de Yoga n°8



Suite du chapitre "Respiration" :
Le Hatha-Yoga bien vécu amène à l'inspiration de la respiration, à contrario, un hatha-yoga mal digéré peut provoquer l'expiration de l'inspiration.
- Vous avez l'air très inspiré, Monsieur Meynier, il est grand temps pour vous de prendre l'air.
- Ah ça, je sais faire, j'ai appris.
En fait, lorsqu'on va prendre l'air, on indique seulement qu'on s'en va respirer l'air pur du dehors, par opposition à l'air vicié des locaux habités.
Or, nous devrions vraiment prendre l'air au lieu de nous contenter de l'inspirer presque du bout du nez, comme c'est généralement le cas chez l'homme moyen.
Or donc, nous inspirons l'air, mais nous ne le prenons pas. Cela est fort dommageable. En inspirant l'air, l'animal en prend possession par les narines, qui sont souvent très mobiles (voir le lapin et ses narines animées).
Certaines peuplades primitives "captent" et "palpent" l'air avec leurs narines. Les ailes du nez comportent de petits muscles qui, chez nous, demeurent inactif, mais qui possèdent une grande mobilité chez ces hommes dits sauvages. A chaque inspiration, leurs narines s'écartent pour réaliser une véritable préhension de l'air.
Prendre l'air en écartant les ailes du nez facilite non seulement l'entrée d'une quantité d'air accrue, mais dirige activement le courant d'air qui pénètre dans les cornets du nez vers les zones tapissées de terminaisons nerveuses très sensibles.
L'absorption active d'air déclenche des mécanismes nerveux qui influencent l'absorption d'air à tous les niveaux de l'appareil respiratoire. C'est ainsi qu'une odeur nauséabonde bloque aussitôt les mécanismes respiratoires.
Au cours de l'évolution, notre cerveau a grandi comme une ville qui s'est développée progressivement. Il y a la vieille cité, qui englobe les anciens quartiers (le cerveau reptilien), et la ville nouvelle (néo-cortex).
Or, les terminaisons nerveuses très sensibles qui tapissent la zone relativement restreinte où est situé l'appareil de l'odorat dans le nez, sont en rapport direct avec la "vieille cité", les structures cérébrales héritées de nos plus lointains ancêtres.
Par voie réflexe, nous touchons le "cerveau viscéral" et de là, les organes tels que le cœur, la vessie, les vaisseaux sanguins ...; par d'autres connexions, nous influençons l'hypophyse et ainsi par voie hormonale, tout le système endocrinien, notre système nerveux chimique.






"Préparez vos mouchoirs !"
- Comment fait-on pour bien respirer quand le nez est bouché ?
La respiration qui aide bien  pour se moucher, c'est "Bhastrika" (le soufflet).
C'est l'un des incontournables du "Pranayama" (la dynamique du souffle). J'aime le pratiquer tous les matins au lever du lit, mais pas plus de trois fois, car il s'agit d'un exercice très puissant (donc ne pas abuser, gare à la suroxygénation du cerveau, s'arrêter à la moindre sensation de vertige). C'est pour cette raison que mon mode d'emploi sera là juste pour donner l'ambiance. Pour plus de précisions, je vous invite à suivre des cours de yoga.
En jouant au quotidien avec ce "soufflet", on peut se  faire une idée de ce "coussin d'air" dont parlent les chanteurs lyriques, et le sentir  se former dans le ventre.
Bhastrika rend fort : il renforce les abdos et stimule le hara. C'est ce que disait mon maître de yoga Shri Mahesh :
 "Bhastrika est un merveilleux exercice pour éveiller l'énergie vitale. Il purifie les poumons en éliminant les gaz, dont le dioxyde de carbone. Il soulage l'inflammation de la gorge, accroît le feu gastrique et guérit la constipation."

Il agit sur la gorge, le larynx et la glotte, mais également sur le nez (muqueuses et cavité) et les sinus. Il purifie aussi les systèmes nerveux et digestif. Il permet d'expulser les déchets et l'énergie négative toxique.

Bhastrika, mode d'emploi" :
Si vous consultez les ouvrages de yoga, vous allez avoir du mal à vous faire une idée sur comment procéder. Il n'y a pas de consensus sur le sujet. Comme la respiration Khapalabati est proche de Bhastrika, alors on donne dans la confusion des genres (un auteur dit une chose, un autre le contraire).
Ma version est personnelle, peut-être fais-je du "Khapalabhastrika" sans le savoir ?
Cela ressemble à du halètement nasal et ça danse du ventre au rythme du chien qui halète.
Assis dos droit, le thorax ne bouge pas, la bouche est fermée, seul le nez est concerné.
La différence avec le halètement, c'est que si l'expiration est bien active, l'inspiration est plutôt passive.
Si bêtement vous faites du "ahahalètement", c'est que vous vous êtes trompés de yoga, là, vous pratiquez le yoga du rire.
Si vous faites la respiration du p'tit chien qui a soif, c'est que vous vous préparez à l'accouchement.
Si vous êtes dans la période allaitement, c'est que l'heureux évènement est arrivé !
Namasté !


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