"Si la parole que tu vas dire n'est pas plus belle que le silence, ne la dis pas."
Attâr
Faisant suite au "met sage" précédant, en voici la "Gêne-Aise".
Que l'on conte fleurette avec un langage fleuri où que l'on parle la langue des oiseaux, tout cela c'est de la faute aux mythes grecs.
Un jour, lors d'une promenade, Tirésias voit deux serpents s'accouplant. De peur, il tue la femelle d'un coup de bâton. Aussitôt, Tirésias se transforme en femme. Sept années plus tard, ce satané Tirésias revient au même endroit et revoit un couple de serpent enlacé et occupé à se reproduire. Pour redevenir homme, il tue le mâle.
Passe le temps, un jour, les Dieux débattent sur les ébats amoureux. On se pose la question suivante :
"Qui de l'homme ou la femme éprouve le plus de plaisir pendant le coït ?"
Chacun défend son sexe. Comme il a connu les deux sexes, Tirésias est consulté. Il répond que le plaisir féminin est neuf fois plus intense que le plaisir masculin.
Héra, la femme de Zeus, trouvant qu'il sexagère, le rend aveugle. Zeus, compréhensif, compense le châtiment et accorde à Tirésias le don de comprendre le langage des oiseaux."
Pour les romains, l'oiseau est le messager des Dieux. Dans certains endroits, sur le sol, un carré magique était peint pour comprendre les intentions divines. Ces "auspices" (de "aves spicere" : observer les oiseaux) étaient des lieux ou l'on prenait également en compte le cris des oiseaux pour décoder les messages célestes.
Quittons les "Antiquités" car voici venu le temps du "Lexique chic" :
Dans le Tarot de Marseille, on trouve de nombreuses cartes à jouer sur les mots, tels :
- "La maison Dieu " (l'âme est son Dieu).
- "L'ermite" (l'air mythe).
- "Le bateleur" (le bas te leurre)
- "Tempérance" (temps errance) ...
"Le Tarot contient de vingt-deux lames ses leçons", peut se lire-entendre ainsi :
"Le Tarot qu'on tient, devin de lame, c'est le son."
Dessin de Chaval
L'habit fait le moine, voici ce que l'on pourrait appeler la langue de l'oiseau grive-oie.
Il existe une confrérie religieuse à la foi chaste et décontractée qui a pour nom : les cénobites ... tranquilles !
La pie ne fait pas le moineau.
Cette langue a été utilisée pendant la seconde guerre mondiale par la résistance. A l'écoute de la BBC, on pouvait entendre ce genre de message codé :
"Les noix sont sèches". Cela voulait dire qu'on allait faire exploser une bombe dans la gare de "Noisy-le-sec".
Dessin de Marol
Prenons le prénom François, en L.D.O cela donne "Franc avec soi".
D'après Etienne Perrot (un continuateur de Carl Jung,), rêver du prénom Pierre, c'est faire rêve-errance à la Pierre Philosophale.
Faisons un peu de philo de bistro (à trois saouls) sur cette histoire de Pierre et de son ami philosophe Al et essayons-nous à cette fameuse langue : imaginons quatre protagonistes, les deux potes déjà cités plus un duo familial Agathe et Pascale (prénoms choisis pour le besoin du récit, toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement fortuite).
Après avoir abusé d'apéro, l'esprit de Pierre "vague-abonde". Il se met à chanter dans un charabia d'oiseau franglais :
- I've got the blues, because she's gone away. Non, c'est trop british, je recommence.
"Agathe the blues, Pascale est partie".
"Agathe est partie aussi, I've got the blues", vocalise Pierre philosophe à Al, un vieux pote.
"Elle est partie chez Pascale, sa mère. Je sais ce que je vais faire".
"Résident de Lille, d'abord, je vais voir la belle mer du Nord !" Que l'on traduit en langoiseau :
Résident de l'ile, d'abord, je vais voir la belle-mère dune or ! Ce qui permet à Pierre de conclure :
"Pascale-Or j'aurai deux jolies pierres précieuses dans mon champs de vision : Agathe et Or."
Voilà comment transformer une situation plombée (blues en MI mineur) en dorée (fin de chanson sur les notes LA DO RE).
Bon, c'est un peu capilotracté mais ce sont mes débuts en alchimie chantée, soyez indulgent !
Et si dans la vie, on outil-lisait la langue des oiseaux pour se transe-former, "semer en tas, mord, faut oser" (cette fin de phrase est à relire allegretto, plus vite).
Rêver est en correspondance avec la musique de l'alchimie, dans laquelle la cuisson (cuit son) s'accompagne de musiques : le feu qui crépite, l'eau qu'on chauffe chante et le métal porté au rouge siffle.
Voilà une langue positive et heureuse ("le gai savoir") qui chante et qui enchante les oreilles dégourdies.
Images :
D'abord, une illustration de "La conférence des oiseaux" du poète persan Attâr. Ce conte est une parabole de la quête initiatique où certains initiés connaissent le sens profond et caché des mots.
Ensuite, un dessin de Chaval, un dessinateur qui n'y allait pas avec le dos de l'écuyère. Ce drôle d'oiseau avait choisi comme nom d'artiste Cheval (en hommage au fameux facteur). Malencontreusement une coquille l'a changé, et comme le facteur aurait pu dire :
"On n'est pas à une lettre près."
Mr Le Louarn a conservé ce patronyme.
Enfin, un de mes mariolles préféré, J.C Marol, le poète drôle et profond.
Bref, quand n'a pas le moral, regarde Marol. Lorsque tu as une fièvre chevaline, prend un remède de Chaval !!! Tiens, cela me rappelle un de ses dessins où l'on voit un boucher qui sert sa cliente et lui demande :
"C'est pour offrir ?"
Voilà, à bientôt, caresses et bises à l'oeil !
Toujours plaisant de retrouver chaque semaine le blog-qui-met-les-méninges-à-rude-épreuve (mais j'ai découvert il y a peu qu'en le lisant à voix haute -ou basse, mais en articulant- on comprend sinon mieux, en tous cas beaucoup plus vite).
RépondreSupprimerEn plus cette semaine c'est "le blog dont vous êtes le héros" ! (comme "le livre dont vous êtes le héros", il y a longtemps, le temps de l'enfance de mes enfants). Et en bonne compagnie ce qui ne gâte rien. La très vieille blague m'est revenue : monsieur et madame Deblouz ont une fille, comment l'appellent-ils ? Agathe ! Heureusement qu'elle a épousé Pierre Cantaroglou, et pas Pierre Deblouz.
Jusque là c'est simple. J'avoue que pour la comptine de la souris verte j'ai un peu perdu pied. Mais si la souris était en fait un caméléon déguisé, ça expliquerait sa couleur, vu qu'elle court dans l'herbe ?
On se rassure comme on peut...
A bientôt