vendredi 14 février 2014

"Posture : chant d'aile."

"Dehors il pleut, ici il ne pleut pas;
Dehors il fait froid, ici il n'y a pas une miette de vent ;
... Dehors il n'y a même pas la lune, ici il y a ma chandelle."
Victor Hugo ("Les Misérables")



Chant de l'heure :
Dans l'obscurité relative, j'observe la flamme dansante et parfois frétillante de la bougie. Je joue à souffler légèrement sur la danseuse chaleureuse. Elle se penche et mange un peu de cire. Elle joue le je, elle s'épanche dans la langue des oiseaux. Le je en vaut la chandelle, elle s'enflamme, met le feu à l'âme. Je lui envoie un baiser de vent avec un petit message dedans. Elle s'incline, crépite, périclite car un courant d'air passe par la porte malencontreusement entrouverte. Je ferme la porte de l'atelier et ouvre les portes de la perception. Une petite musique de nuit trottine dans ma tête, ce n'est ni du Mozart, ni les Doors ("Light is fire"), c'est une comptine nocturne qui évoque la lune.
En langue avicole décodée, voici une version ésotérique de "Au clair de la lune" :

"Au clerc de la lune (fait référence au messager de l'ombre, le clerc était habillé d'une soutane noire, proche de la nuit),
mon ami pie-héraut (la source d'inspiration)
prête mots ta plume (le mot est aérien comme les oiseaux)
pour écrire un mot.

Mâche chant d'aile et mots heurtent (langue des oiseaux)
jeu n'est plus de feu (en ancien français, defeü signifiait misérable. Il faut donc lire : je, n'est plus misérable)
ouvre mots à ta porte (accepter les mots comme ils sont)
pour l'âme, hourde d'yeux (si l'on veut être initié, il faut ouvrir les yeux)."

Dehors, il pleut bien fort, il tombe des cordes et moi je tombe de fatigue. Je rêvasse, je papillonne puis tombant des nues et dénué de bougie (elle a fondu), je chute en douceur des nuages gris de pluie. Je reviens de plein pied botté dans la réalité. Il pleut vous dis-je et pas qu'un peu. Il fait un temps à noyer les grenouilles.

Minute-papillon !
Passant du coq à l'âne, je vais direct au Verseau. Comme chaque mois, je vous fais un signe astrologique.



"Tel un papillon émergeant de sa chrysalide,
Tu t'élèves et prends ton envol vers les cieux, libre de toute contrainte.
... Tu es seul et en même temps multiple car ton regard englobe
Tout ce que la terre porte ..."
"Le voyage de Ritavan" (Samuel Djian-Gutemberg, astrologue humaniste).

Consultons le livre de Jacques Bertrand ("Tristesse de la Balance") :
" ... c'est le milieu de l'hiver. On s'étonne du fait que l'hiver continue après Noël.
Le Verseau verse un peu de neige, puis de l'eau pour la faire fondre. L'eau gèle. Le Verseau verse un peu d'antigel. Sa passion pour l'équilibre finit par le conduire à l'inondation. On ne sait plus où on en est. Les Poissons commencent à se sentir à l'aise."
Eh ! Le verse-eau, ça suffat comme ci, faut savoir dire stop. Les bretons donnent le ton et te traitent de tous les noms. Ça suffit comme ça, espèce de tête à flaque, semble dire mon terrain détrempé.
Cet intell'eau est complexifiant mais faut pacifier :
"Le Verseau est un signe compliqué en quête de simplification."
Et quelle image donne-t'il de lui ?
"Le Verseau ne paie pas de mine. Il est de nature chétive.
... On le voit sur les photos, à un âge avancé, répandre le contenu de deux fioles, carafes ou amphores."
Tant d'eau nous rend tendu. Le versatile à tort et à travers se paie de notre fiole, nous laisse en carafe et se s'amphore.
"A-t-il trop bu ? Annonce-t-il le déluge ? Il rétablit l'équilibre ... Il répand équitablement la vie et la mort dans l'univers."

Dehors, il continue de tomber des hallebardes, des cordes, toute une bimbeloterie de choses. Carabistouille, billevesée ! Je crois avoir la berlue, ma voisine à piscine a aussi un petit lac dans son jardin. Quand au mien, il contient désormais des flaques comac.
- Et qu'en pense le yogi parapluie ?

Ma chandelle est forte !
Si ma chandelle est mouillée, rouillée, il faut réagir, d'autant que :
"Si nous prenons une image du cerveau et du système nerveux et que nous la retournons, nous sommes frappés de voir la ressemblance avec une graine en train de germer ... Ce constat va nous éclairer sur la posture de la chandelle (Sarvangasana) ... la tête est enroulée, comme la graine qui germe ; nos centres cérébraux, nos organes des sens sont en terre. Dans la chandelle, on n'a pas encore de point de vue, on sort par les pieds ! On se trouve en prise directe avec l'expérience à travers la posture, d'instant en instant, sous peine de retomber ... La chandelle nous reconnecte avec notre élan de vie originel."



"La chandelle nous interpelle dans notre humilité ... et en même temps, dans notre force vitale ... Elle nous apprend à vaincre la peur de perdre nos repères. C'est une posture d'adaptabilité."
Conseil-consigne :
C'est une posture royale, elle a droit à quelques égards. Elle demande à ce qu'on la prépare. Il nous faut donc allonger et assouplir le dos, libérer les épaules et les cervicales (à noter que les "servicales" qui ont trop servies ou qui sont trop rouillées empêchent la pratique de cette posture, elles font voir la vie en arthrose).
Une fois la posture prise, bien rentrer le menton (afin d'étirer la nuque) et relâcher les jambes. Les jambes lourdes redeviennent légères, les lourdeurs d'estomac s'estompent, puisque comme l'écrit Barbara Litzler :
"Avec chaque expiration, la posture se vide, le poids du corps coule dans le sol. Plantes de pieds très vivantes, l'inspiration se fait par les pieds, pour capter la lumière. Toute la posture est attirée vers le haut, comme la flamme d'une bougie."
Lorsque l'on revient de "Sarvangasana", prendre le temps d'accueillir et d'apprécier toutes les sensations corporelles. Alors, goûter simplement au plaisir de se sentir léger comme une plume d'aile d'oiseau ou un battement d'aile de papillon !!!



Les citations sur la posture de la Chandelle viennent du livre "Les saisons du Yoga" de Barbara Litzler.
A bientôt !



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