J'écris parce que j'aime ça, pour faire ma part (lire article sur P.Rabhi, histoire du colibri) et parce cela me fait du bien (mon mal réside dans ma tête mais point ne raisonne et juste me parkinsonne). Au commencement était le verbe. Le fameux Logos, créateur sonore du monde (en Inde, on parle du Om). Lorsque j'écris, j'assouplis mon esprit yogi, je fais de la musique et je me soigne (c'est mon remède anti "mal à dire"). Voilà pourquoi je jongle avec les maux. En fait; pour m'alléger, pour rendre mon mal léger comme une "plume d'ange"(me souffle l'amoureux des mots, Claude Nougaro).
C'est la rentrée, alors je vous propose un exercice de style sur le thème des aliments et une fiction friction sur la vie des jeunes. Cette nouvelle est truffée d'expressions populaires, voire argotiques (dont certaines sont tombées en désuétude ou aux oubliettes).
D'autres sont d'aujourd'hui, je les ai glanées et consignées dans des carnets pendant des années ou simplement trouvées sur le Net.

hongkongourmet.wordpress.com/food-is-creativity/
"Voici lisse-poire* de deux amies, jeunes femmes d'aujourd'hui qui partagent un repas. L'une raconte sa vie et l'autre donne son avis. Les voilà, les voici :
Angélule**, la fluette libellule, aimant les bluettes, les bleuets et les princes désarmants, qui aimerait tant qu'on lui chante la pomme (conter fleurette, variante Québecoise).
Laverdurette, la doudounette qui vit dans sa bulle et à la colle avec son Tanguy. Elle déboule un jour, comme une maboule toute tourneboulée, chez les parents de celui-ci. La face en pistache (l'air renfrognée), elle dit à sa copine :
- Tu te rends compte, côté fric faut que j'tire la sonnette de la larme. J'ai été voir mon banquier, mon compte a des couverts, suis à ramasser à la p'tite cuillère. C'est la cerise sur le gâteau. Ch'uis pas gâtée ! Tout l'monde m'en veut.
- Tu veux dire que le cochon est dans le maïs ?
- Ouais, c'est tout à fait ça. Ce cochon s'engraisse sur mon compte.Il me roule dans la farine et moi, je me sens tarte !
- Mieux vaut tarte que jamais !
- Oui mais moi, la moutarde me monte au nez. J'en ai gros sur la patate pasque pour mon compte, c'est la fin des haricots.
- Heureusement, vous avez un toit, un abri côtier du côté de l'Atlantique. De ce côté là, au moins, ce n'est pas la fin des abricots !
- Mais malheur ! Tout est cher, ma pauvre, sans oseille, sans un radis en poche percée (en plus, je sais même pas coudre), c'est l'enfer, l'horreur. J'ai même plus de poireau pour la soif.
- On ne dit pas poireau, mais poire.
- Oui, t'as raison. Je n'ai même plus d'espoir. Il ne me reste plus qu'à boire un coup et oublier le sac Louis Vuitton que j'venais d'acheter et que j'vais devoir revendre sur "I.B". C'est trop pas cool ! Oh ! et pis en plus, les parents de Tanguy, faut s'les farcir. Eux aussi sont trop pas top ! Tu verrais le look plouc du vieux chnoque, y'a même pas de marques. C'est pas pasque t'es marqué par la vie (problèmes de santé), qu'il faut pas porter de marque, au contraire. Moi si j'étais lui, je courrais les magasins pour passer en V.I.P dans les magazines, fringué comme un prince. Au lieu de ça, sa sape, "lol !" moi ça me saperait le moral si je pouvais plus rien m'acheter."
http://www.carlwarner.com/foodscapes/
- Bon, pour moi ça va. On a fait une bonne impro, dit Véro (Laverdurette).
- T'as raison, c'était pas mal du tout. On s'arrête là pour aujourd'hui et on se retrouve mardi, même heure, même endroit, pour poursuivre notre conversation impromptue, rajoute Angèle (Angélule).
Puis les deux amies de la ligue d'improvisation s'embrassent, se quittent et chacune reprend sa vraie vie.
* "Lisse-poire" (L'histoire) : "Motordu" inventé par Pef, écrivain et illustrateur de livres pour marmots (qui n'en n'ont pas marre des mots).
** Angélule : Mot-valise, pas plus grosse qu'un grain de millet. Parce que sont évoqués : Angèle, la gélule et l'Angélus de Millet. Vous voyez le tableau ?
Vous êtes impatient de connaître la suite ? Rendez-vous exceptionnellement Mardi 10 à dix heures (l'heure des diseurs). J'espère que beaucoup de potes iront (et des poètesses aussi, elles me ravissent et me ravigotent).
Crédit Images : L'étonnant Carl Warner (qu'on voit à l'œuvre, installant sa "Mer de Laitue") et ses épatants "Paysages de nourritures".
Tout aussi surprenant, ce groupe de musiciens autrichiens joue avec des légumes. Le docu qui suit, nous explique tout ça. Régalez-vous !!!
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