"La main est l'instrument des instruments" Aristote
LA MAIN
Poignée de main pour ouvrir la première porte de notre mémoire : jeux de mains, jeux de malins. Après vous avoir dit bonjour, je vous "sert" la main.
Il existe différentes poignées de main. Elles sont d'une intensité et d'une durée variables. En fait, les Anglais ont raison de voir une "secousse" de main (to shake hands) là où nous voyons une poignée. Car, souvent, il n'y a pas grand-chose à serrer, sinon ces molles et moites "mains de beurre". Attention, cependant, aux sadiques qui vous les brisent en écrasant méthodiquement le métacarpe, comme s'ils vous soumettaient à la question. Les salutations étant faites, voilà maintenant que vous commencez à ne plus savoir quoi faire de vos mains, je vous conseillerais bien de saisir une guitare mais je ne suis pas sûr que cela soit vraiment dans vos cordes, la guitare étant un instrument difficile à "saisir" (facile à prendre, difficile à apprendre). Pour se donner une contenance, nos aïeux avaient des cannes, des éventails ... toute une bimbeloterie qui tenait les doigts occupés.
Aujourd'hui, les mains anxieuses ont des poches pour se cacher et cigarettes pour se défouler. C'est un fait, les mains supportent difficilement l'oisiveté. C'est comme ça : quand nos mains ne remuent plus, on dort, on est mort, ou l'on pratique la posture du cadavre.
Si les mains ont tant envie de bouger, c'est qu'elles ont une relation privilégiée avec le cerveau. Si celui-ci est agité, il faut qu'elles s'animent et vice versa; s'il l'on n'a pas envie de bouger le petit doigt, cela signifie que l'on n'est guère motivé.
Les mains sont un élément capital de notre fonctionnement corporel. Elles expriment ce que nous sommes et méritent une attention particulière.
"Nos mains sont des antennes. Si tu veux savoir si l'on te regarde dans le dos, marche les mains derrière ton dos, et tu renforceras ta puissance de divination" Malcom de Chazal
Reliées au cerveau par un réseau nerveux subtil et complexe, elles sont capables de manifester nos émotions et nos pensées les plus intimes.
"Joli doigt" beaucoup à celui qui tient, de main de maître, la boutique "Au vrai chic anatomique", j'ai nommé : Frédéric Pagès ("Editions du Seuil").
Mais rendons-nous main-tenant à la page du sage (sagesse de Pagès) consacrée aux doigts.
- L'auriculaire : "Comme son nom l'indique (auricula : oreille ou oreillette), se trouve souvent dans les oreilles. Louons le Créateur de l'avoir fait du même diamètre que le conduit auditif". En tant que guitariste droitier, je me suis toujours demandé pourquoi je laissais pousser l'ongle de mon auriculaire droit (inutilisé lors du jeu de guitare classique). Maintenant, je sais ! C'est pour faire de l'auricuretage (c'est en fait, l'une des meilleure et plus simple façon de se débarrasser du cérumen).
- L'annulaire : c'est le doigt de l'anneau, mais c'est aussi le médecin (nommé ainsi par le chirurgien Ambroise Paré au seizième siècle) : je l'imagine dans la préparation des potions de plantes, utilisé pour touiller ou goûter. Mais déjà dans l'antiquité, les médecins pensaient qu'une veine (la veine de l'amour) reliait directement ce doigt au coeur. En 2013, un olibrius, un "Hubert-Lulu" éberlué a même l'outrecuidance d'affirmer que le doigt en question peut répondre aux problèmes liés à la mémorisation des numéros de téléphone. Ce farceur n'hésite pas à parler d'annulaire du téléphone, qui connaît par coeur et sur le bout du doigt certains numéros. Ce drôle de numéro ose rajouter que c'est aussi le doigt où l'on met les blagues. Cet énergumène (parle bout du nez) se met-il le doigt dans l'oeil lorsqu'il prétend qu'une blague oubliée nous "revient" facilement, "les doigts dans le nez" ? Mais laissons là de telles suppositions non fondées.
Mon p'tit doigt blogueur et mon annulaire blagueur m'ont dit que les autres doigts seront présentés la semaine prochaine.
La semaine dernière, une sirandane (devinette) vous a été proposée ("La main sème, les yeux récoltent ?") et voici la réponse :
"Écrire et Lire".
Escher ne dessinait pas que des illusions d'optique, ambidextre, il faisait aussi des "Mains se dessinant" et c'est "é-pattes-ant" ! Ça donne envie de s'extasier : "Oh ! Les mains, bah ! L'épate." Détournant ainsi le fameux "Haut les mains ! " (une fois en l'air les paluches ne servent plus à grand chose), et le populaire "Bas les pattes" (dès qu'elles redescendent les pognes deviennent dangereusement efficaces). Pour rester dans l'esprit "Escher" et la métaphore, voici un proverbe français :
"Un bon avis vaut un oeil dans la main".Comme on dit aujourd'hui dans cette épique époque opaque : "C'est clair !". Cela éclaire notre petite lanterne, on peut même parler pour cet "oeil dans la main" de véritable métaphare.
Voilà, gardez l'oeil et la main alertes, je vous serre la pogne.
- Oui mais c'est quoi la ... pogne ? dit élie, le gamain.
- La pogne, c'est ce qui sert à empoigner le pognon !
- J'comprend rien. La pogne c'est le poignet, ou quoi ?
- Meuh non ! Mignon grognon, c'est la pince, la paluche, bref la main.
- Et le pognon ?
- Bon, compagnon Pignon, je passe la main à Coluche :
"Certains ont l'air honnête mais quand ils te serrent la main, tu as intérêt à recompter tes doigts."Voilà voilà, à nouveau je vous "Serre" la main. Claude Serre nous dit : "Timbales pas. Plutôt que d'en venir aux mains, pratiques donc la "Musicothérapie active".
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