Perle ra-massée chez mon kiné :
Une femme pressée débarque et demande tout de go :
- Vous faites les enfants ?
- Seulement si la dame est jolie, répond Robert avec son air malicieux qui lui va comme un élégant.
Il y a un peu plus de trois ans, je suis arrivé chez lui dans un tel état de disgrâce (Miss Parkinson était aux commandes, elle me mangeait férocement et ça se voyait : j'étais amaigri et amoindri) que j'ai failli m'étaler comme du beurre sur son bureau. Après, on a discuté le bout de gras, il m'a pris en main et là, je me suis senti bien. J'étais à jeter, terne, pâlichon, édulcoré. Ses mains heureuses et sa présence chaleureuse m'ont redonné de l'éclat et des couleurs. Je ressortais de chez lui lessivé mais plus vivant, avec plus d'amour-propre. Ce qui ma foi (en moi) est fort agréable, surtout que l'on sait très bien que "L'Amour-propre ne le reste jamais bien longtemps"(comme le chante si bien Jean-Claude Vannier).
J'étais aux oubliettes, plus "juste", un déséquilibré. A nous deux, on m'a sorti de ma prison poison et repris de justesse :
- Tu continue toujours le Yoga ?
- Oui !
- Alors avec le Yoga et la Kiné, tu va t'en sortir !, me dit Robert.
Grâce au dessin de Claude Serre, tout s'éclaire ! Je pige le pourquoi de la question concernant la pratique du Yoga.
Et la séance de kiné pour qu'un "Parkinson" danse le Madison, ça ressemble à quoi ?
Par exemple, prenons le jeu de jambes. Le mien laisse à désirer, à cette époque j'ai le moral dans les chaussettes et deux pieds gauches. Ma volonté fait sa mijorette, alors mon kiné me fait faire la majorette. Les quatre membres récalcitrons voient jaune, ils travaillent de concert pour se plier aux demandes du maestro. Est-ce trop ? me dit-je, si ça continue je vais me casser d'ici ... en mille morceaux. Mais je sens que c'est bon : je tiens le coup et maintenant l'équilibre (assis sur un gros ballon de gym, il me pousse-tire, me bouscule, me contorsionne, bref cherche à me désarçonner et à me déstabiliser, mais je reste stable et résiste). Après la majorette, le ballon tempête, voici l'alouette et finalement je trouve tout ça chouette !
Mais quand je parle d'alouette, en fait je fais référence à la chanson. Non pas celle-ci*, moi qui suis petit poids plus que plume, j'aurai plutôt besoin de me remplumer. Donc tu m'as compris, ami lesteur (oh ! le beau lapsus que voilà), celle que j'évoque, c'est l'alouette "branchée", bondissante, sautillante, primesautière. Un mini trampoline suffit et tu te transformes en Zébulon dans son "manège déjanté". A partir de là, si tu n'fais pas des bonds jusqu'au plafond, c'est le "manège en chantilly", tournicoti !, la régalade et la rigolade garanties. Par contre, faut pas abuser, faire le con, tournicoton !, sinon c'est la dégringolade, gare au tournicolis (deux en un : le tournis et le torticolis), voir même au torticolini (casse-cou qui s'étale comme une pâte, matou-vu qui s'la pète et qui de trop d'épâte s'éclate le visage sur le carrelage).
Pendant qu'on y est, on peut aussi rajouter le pas de cotête (c'est faire un pas de coté dans sa tête : arrêter de se prendre la tête et plutôt prendre du recul et constater que "ça marche"). Bien sûr, éviter l'heureux pas de côtelettes, on risque de se viander. Ensuite, enchaînez donc sur de véritables pas de côté (marche du crabe); évitez de penser au mot, de ruminer, sinon c'est la mâche du scrabble. Pour en finir avec la danse des pas, une "derrière" épreuve : la marche arrière en faisant "tut tut tut" (voix aiguë comme le camion de chantier qui recule).
Ah! Mais que m'arrive t-il ? Je suis en train de régresser (alors que certains viennent chez Robert pour "regraisser" : retrouver des articulations plus souples, mieux huilées), je redeviens enfant :
- Dites, Mr Robert, cela "fait tôt" tout de même que de commencer les séances à l'âge de dix ans !!!
Mais, ne voyez pas de mâle à mon propos, faites vous les enfants ?
- Seulement si son âme est jolie !, répond le beau "Bobby" avec un air ravi qui lui va comme un air d'opéra de Verdi.
Et pour terminer une brève de kiné trouvée sur l'honnête :
"Une jeune patiente, torticolis.
- Ça va mieux ?
- Quand je suis chaude, j'arrive mieux à bouger mon cul.... euh, mon cou, pardon !"
Les deux (im-)patientes des brèves de kiné sont-elles des "Divas divines" ? On ne sait pas, écoutons donc Jean-Claude Vannier :
*Non pas : "Alouette, gentille alouette, alouette, je te plumerai. Je te plumerai la tête ..."
Mais plutôt : "L'alouette est sur la branche. Fais un petit saut, l'alouette, l'alouette ..."
Mieux vaut un petit saut qu'un grand sot. Sur ce, je me "saut-voeux", à tire-d'aile et je vous "fait des becs" (des "bécots" sont devenus des "becs" au Québec).
Si vous ne savez pas quoi faire de votre été caniculaire, écoutez donc ce double C.D. Cela vous refraichira la tête (et pour certains, la mémoire).
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