Merci à l'Education Nationale pour sa fiche pédagogique. Cliquer pour agrandir.
7 o "Baryton" concert et qu'on boit du lexique comme du p'tit lait.
Chose promise... (suite de l'article précédent), je vous dois quelques explications de mots. Voici de quoi briller en société, en attendant le gigot* d'agneau :
- "Quart de ton" : petit intervalle typique de la musique arabe.
- "Taqsim" : improvisation sur un Maquam.
- "Maquam" : vous l'aviez peut-être deviné, c'est une gamme.
- "Guitoune" (Qitun): Tente de toile.
- "Châabi" : genre musical algérien (ou marocain mais cela désigne un autre type de musique) né à Alger, dans la légendaire "Casbah", au début du vingtième siècle. Musique populaire venant de la musique arabo-andalouse.
- "Ramdam" (Ramadân) : bruit de fête pendant le Ramadan.
- Ya moussa esqui !
Traduction : non pas "y'a d'la mousse, c'est exquis!", mais "Ô Moîse, donne à boire!"
Ce qui par contraction donnera "Moussiqui", puis "Moussaka" (non, je rigole), plutôt "Moussiquiya" : Musique !
Ce sont les douze jets d'eau qui auraient inspiré les douze maquams ("c'est maquam !" dit le drogué de musique mélomaniaque) de la musique arabe. De là, la "Nouba", suite interprétée à tour de rôle, sans tambour ni trompette, sans Ramdam, mais jamais sans Oud et Derbouka (tambour à peau de poisson poli-son ou d'agneau gigotant*).
Faire la nouba, faire le zouave, faire le fanfaron, c'est aussi faire du ramdam, du ventre dansant, même sur internet, pour ne pas dire faire du buzz, on parle de ramdam. Et peut-être qu'un jour prochain, on dira : faire du barouf de ouf! Et si l'expression était reprise aujourd'hui même, je pourrais faire le fanfaron et je fêterais ça en faisant un baroud de oud !
Que l'on se joigne (ou se soigne) à la fanfare ou à la sarabande, on aura des accointances avec la langue arabe. Cela sans le savoir, à l'insu de notre plein grès, un peu comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir. Il existe plus de mots français d'origine arabe que de mots français d'origine gauloise.
Voilà! C'est ma façon de tirer la langue aux bonimenteurs qui parlent de pureté. Vive le melting-pot et les meeting-poète! Et merci à l'expo Dazibao pour les infos sur le vocabulaire.
Nasreddin, le sage fou, est un vieil ami (a vécu au treizième siècle) que j'ai contribué à faire connaître, en tant que conteur. Voici une de ses histoires :
"Mulla Nasreddin pense qu'il lui serait profitable d'apprendre quelque chose de nouveau. Il va trouver un maître de musique.
- Combien prends-tu pour enseigner le oud (luth)!
- Trois pièces d'argent le premier mois, ensuite une seule par mois.
- Parfait! dit Nasreddin, je commencerai le deuxième mois."
Voilà, il n'y a que le premier pas qui coûte.
Et voici la version de Rachid Taha :
Deux versions également aimables (à lire à la façon Philippe Meyer), mais Mostafa Harfi et moi-même, nous accordons une légère préférence à l'original (Dahmane El Harrachi). Par contre, du côté vidéo, y'a pas photo, le pauvre El Harrachi est mal servi! Et vous, quel est votre "ravi"?
Je préfère, de loin, la version El Harrachi. C'est vrai que la vidéo ne l'aide pas beaucoup, on se demande ce qu'il est venu faire sur ce tas de cailloux, mais ça a peut-être un rapport avec les paroles de la chanson...
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Nasr Reddin Hodja et sa sagesse souriante.
Une petite histoire qui me fait rire :
"Un jour que Nasr Eddin passe au pied d'un minaret du haut duquel le muezzin lance son appel à la prière, il lui crie :
-Cesse de te lamenter ! Tu as pu monter tout seul à cet arbre sans branche ? Eh bien, débrouille-toi sans moi si tu veux redescendre !
Nasr Eddin avait alors huit ans."