"Eléphant barrit,Haîku de coeur.
Thon demeure silencieux,
Reste au Bar-y-thon !"
Vendredi 1er mars 2013 : Ma compagne et moi, nous nous rendons au café associatif "Le Baryton" à Lanton. J'ai mis Miss Parkinson dans ma poche, je viens de diriger (comme un chef d'corps-chestre) une séance de Yoga. Et ça, elle n'apprécie pas du tout, elle déteste le Yoga. Il est vingt heures trente, assis à une table, nous attendons détendus (telle est l'ambiance en ce lieu accueillant) que le concert du duo "mostafa Harfi" commence.
Jovial et débonnaire, le lascar est à l'aise dans ses babouches. On se croirait à l'Alcazar d'Alger ou de Tanger,où dans un Bazar mais pas de souk, pas de hazard. En bon pédagogue, Mostafa dièze, érudit balaise et plaisant, nous raconte sa musique :
"Au départ, le Oud est un luth qui vient de Perse. Au septième siècle, on en jouait à Bagdad."
Et c'est parti! Dès les premières notes de Oud, Mostafa quart de ton* détonne, étonne, bref donne le ton au "Baryton". Pour bien nous préparer l'oreille, il nous fait entendre un Taqsim* où il soufi d'improviser juste. Après le second Taqsim, j'ai envie de loukoum, de faire la nouba en mangeant du nougat. ça tombe bien, le musicologue Harfi revient :
"Dans la Nouba Arabo-Andalouse, il y a toujours cinq rythmes différents. Le cinquième, en 6/8 est festif."
On s'imagine sous la guitoune*, une guitare orientale alladin euh! non ...à la main. Le musicien bédouin nous fait voyager de Bagdad à Cordoba. C'est le déclic, on fait la claque à tour de main!
Et en voiture simone!, il joue un Maquam* puis un autre, on assiste à un véritable défilé de modes. Les gammes, toutes plus ravissantes les unes que les autres, habillées faut voir comme, avec moultes fioritures, ornementations et arabesques, se suivent et se rassemblent pour parfaire la nouba.
Yallah!(en avant), encouragé par le percussioniste Mohamed, le oudiste modiste et modeste, passe allègrement d'un tempo lent à un tempo vif. Et là, on kiffe à donf autant l'élan que les vifs, c'est kif-kif!!! Riff hi-fi répétitif, le oud du musicien-medecin (Toubib) nous emmène dans une légère transe. Dans la salle, des ventres féminins dansent. La nouba s'achève. C'était délicieux! Tiens, j'mangerais bien du nougat!
Choukran (merci) pour ces airs du désert, exquis comme des desserts soukar (sucrés).
Sakran (ivre) de joie, on s'aprête à sortir de cet endroit qui te met à l'envers, le concert baraka (bénédiction) est terminé. Layla (la nuit) est là depuis longtemps, on est masrour (content). Le Duo ouD-Timbale a mené le bal trois heures durant. Au Baryton, les musicos jouent gratos, ils sont payés en pourboires (bakchish). Pour eux, ça ne fait pas bézef (beaucoup), ils ne ramènent pas tellement de flouze allah gourbi (famille).
Choukran jazylan pour tout ce ramdam* dans ce lieu chaleureux de rencontre pour les artistes. Ça donne envie d'y chanter ;
-C'est le luth final! ou :
-Donne moi du nougat (de B.Fontaine-Areski). Oud'reprendre les chansons Châabi* entendues ce soir :
-Ya rayah de Damane El Harrachi.
-Sidi'h bibi (Salam Halali).
-Ya adili billah (Amina Alaoui).
-A vava inouva (Idir).
*Je donnerai des explications au prochain article. D'ici là, envoyez-moi donc vos définitions.
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