"Je recycle mes souvenirs, ça roule Raoul !"
Les chroniques "Raconte pas ta vie" seront regroupées dans la rubrique "Mémoires" !
Ce sera une rubrique un peu foutraque qui cassera des briques, écrite par un vieux chnoque baroque parfois mélancolique, parfois comique.
Critique positif, anachronique alternatif à zizique thérapeutique avec en stock sa mémoire intacte prête pour les chics et authentiques séries chéries de :
"Raconte pas ta vie, ça casse pas des briques !"
"Novembre 1984" voici venir le "Meynierstrel" :
Autant qu'il m'en souvienne, j'ai toujours aimé être "en route" ou sur la route. En fait, j'ai vaincu ma timidité et j'ai joué au "jongleur" colporteur pendant 25 ans (au moyen-âge, le jongleur jonglait avec les contes, les instruments, les voix, son corps ...).
"Hier, j'étais intelligent et je voulais changer le monde.Au début de ma vie professionnelle, en voiture ou à pied, j'allais chez les gens, ma guitare en main, pour leur enseigner l'art et la manière de faire danser les doigts sur les cordes de l'instrument !
Aujourd'hui, je suis sage et je me change moi-même."
Rûmi
Cela dans le but de "s'amusiquer" (mot-valise : jouer avec la musique, avec sa muse) les doigts dans le nez.
Je me sentais tel un griot à guitare allant de case en case porter la bonne nouvelle :
"Nos doigts et nos oreilles nous donnent de la joie, quelle merveille !"
Tiens, voilà Rûmi, le sage au saz qui fait kiffer la musique soufie et qui fait danser les derviches tourneurs !
"Sur la route de Beyrouth"
J'aimais bien mes cours du samedi matin, mon trajet "Aulnay-Paris" était souvent fluide et tranquille.
J'étais accueilli comme un roi dans les quartiers riches de Paris-ci la monnaie.
Le luxe de spacieux appartements était impressionnant. En version libanaise, cela donnait dans le genre chic exotique.
Chez ces mélomanes, on m'offrait un kawa tellement serré que je me retenais de pousser des cris d'orfraie les fois où on oubliait les délicieux nougats ou les sacrés si sucrés loukoums qui vont avec.
En cette compagnie pâtissière, ce café typique devenait exquis mais il restait si excitant que pendant le cours, mes doigts courraient à toute berzingue sur le manche.
Mais peut-être que la vitesse du jeu était-elle dûe à d'autres facteurs : les loukoums gras qui faisaient glisser mes doigts à vitesse T.G.V ou alors à cause d'une guitare rare aux bonnes vibrations, qui aurait appartenu à Django et qui maintenant traînait là, dans le salon oriental.
Je devais dépareiller avec mon aspect parfois dépenaillé et ma touche de farouche "Duduche en deudeuch" !
"Ou bien parais tel que tu es, ou bien sois tel que tu parais."Calligraphie réussie avec des sens inédits ... 7 1 bon cygne !
Rûmi
Grâce à ma culture nomade, je ressemblais un peu à un gitan érudit féru de Rûmi, le poète soufi. J'ai aimé faire travailler mon élève Alexandre sur "Astrakan café" un morceau du joueur de oud libanais Anouar Brahem.
Encore un bon café, moins brutal et plus raffiné, celui-là, c'est du miel pour les oreilles !
Pas besoin de prendre ensuite un succulent "Loukoum Khalsoum", ce kawa là se soufi à lui-même et vous rapproche du nirvana !
L'été, Alexandre le passe au "Club Med". Le club, avec ses G.O et ses G.M chante son fameux "turlututube", l'incontournable "Nana Nirvanana" ("mousse ananas et semoul'café") et moi, dans quelques mois, je rencontrerai une lumineuse ex G.O qui deviendra la flamme de ma vie.
L'ami Rûmi évoque le "nirvanana" :
"La femme est le rayon de lumière divine."
Dessin de Barbe qui en connait un rayon !
"Rions rayon"
Déjà à l'époque loufoque "Fac de Droit de Nanterre" (1978-1981), je travaillais au mois d'août comme coursier d'agence bancaire et alors "à moi Paris déserété" et ses ballades dans de nombreux quartiers.
Je prenais mon panard à circuler peinard dans Paname sans voiture Panhard, jaguar ...
Chaque jour, je jouais le facteur du "Jour de fête" de Tati, sans son vélo turbot mais plutôt en mobylette tendance "Mon oncle" !
Le week-end en "Seine et Marne", sortant de la piscine municipale de Crécy-la Chapelle, après avoir nagé mes 40 longueurs de bassin, j'étais bien content de monter sur mon Solex et de grimper la pente sévère (si tu la prend à vélo sous le soleil estival de onze heures, elle te remet vite dans le bain et en nage).
L'ascension sciante du "Mont grolle" (qui culmine à 120 mètres de haut).
Au début, ça va, c'est pentu mais tu trouves ça drôle, tu sens que le moteur de ta mob n'est pas fichu !
Mais arrivé au virage du "tire-mollets" (le "Tourmalet" briard), ce n'est plus le solextraordinaire qui roule comme qui rigole, mais plutôt le "solexténué" dont la cote d'amour dégringole. Celui-là, il faut l'aider en pédalant sans faire semblant sinon "adieu Berthe" tu l'as dans le baba et tu restes coi !
Arrivé chez toi, ravi, tu revit et tu meurs de faim !
Yann M !
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