vendredi 30 septembre 2016

"Posture de yoga n°6 : Apanasana"


Un après-midi, dans ma cuisine, la baie vitrée ouverte, j'écoute le chant bavard d'un rouge-gorge. Je lui dis :
- Eh l'oiseau ! ton chant est éloquent et charmant mais ça manque de temps de silence.
Sur ce, l'oiseau cesse de chanter, je goûte son silence puis je trille à sa façon en compressant le son. Je termine et le volatile entretient à son tour ce dialogue. Et à un moment, il prend un air moqueur et je l'entend me dire :
- Et l'homme ! tu es trop agité et y'a trop de vent dans ton chant. "Lâche-brise" et prends donc la posture qui libère des vents.
- "Apanasana "?
- C'est celle-là, oui

Etymologie de la plaisante et apaisante "Apanasana".
On la nomme de nombreux noms à la gomme comme :
Posture des genoux à la poitrine, du vent, de libération de l'air, de l'enfant sur le dos, de l'excrétion, qui chasse les gaz ...
Et en sanskrit, outre "Apanasana", on lui donne aussi le nom de "Pavanamuktasana", cela se traduit par "posture qui libère par la purification".
Noms de Dieux :
Pavana "Celui qui purifie" est en relation avec Vayu "Dieu du vent" et Prâna "Souffle vital" !
Le prâna est une énergie qui circule partout dans le corps. Il se décompose en cinq souffles (vayus) qui ont chacun leur fonction et leur localisation.
Apana vayu est le souffle qui circule dans le bas du corps et dont l'action se situe vers l'extérieur. Cela concerne donc l'évacuation des déchets, mais aussi la reproduction (libérer les gaz et faire sortir le bébé, gérer la menstruation ou l'éjaculation).




Shri Mahesh disait de cette posture qu'elle élimine les déchets au niveau physique et qu'elle éclaircit la pensée.
Je l'entends encore nous dire, nous autres les futurs profs de yoga :
"Comme vous le savez bien, chacune des cinq parties principales de notre corps se rattache à un grand élément de la nature :
- des pieds aux genoux : la terre ;
- des genoux au rectum : l'eau ;
- du rectum à l'abdomen : le feu ;
- de l'abdomen à la nuque : l'air ;
- de la nuque au sommet de la tête : l'éther."
Dans cette posture, par la jonction du front et du genoux, on fait le lien qui fait du bien si l'on agit avec tact, les éléments terre et éther sont mis en contact.
Alors l'élément subtil prédomine sur l'élément grossier de la matière. Cette posture illumine le cœur  du pratiquant et lui révèle le sens profond de l'humilité.
Humble humain,vient de l'humus.
L'humilité et l'humanité ont la même racine !
Au lieu d'être compliqué, on a tout intérêt à être simple, souple, ample et humble.
Les pieds dans la boue, la tête dans les étoiles, restons terre à terre et juste humain dans la main, sans pleurs et sans peurs, juste uni vers l'uni !
"L'unité est la forme de toute beauté."
Saint-Augustin

                                                            Vayu, dieu du vent
                                         

Par cette pratique :
"... l'adepte peut acquérir un pouvoir psychique considérable, grâce auquel, il apportera à sa vie, le changement constant sans lequel aucune évolution créatrice n'est possible."
Shri Mahesh
J'aime beaucoup cette posture, indispansable, un dix sur dix face aux problèmes de digestion ou de constipation.
Elle est très complète car elle agit sur tout le corps, des orteils jusqu'à la tête !
Elle réaligne le colonne vertébrale et soulage les lombaires.
Elle étire la colonne et masse le côlon, détend le dos et l'esprit.
Elle comprime et raffermit l'abdomen, du coup tout ce qui nous reste sur le ventre, on s'en débarrasse et le "gros sur le ventre", on lui dit : "bons vents" !!!
Le contact front-genou, les yeux fermés conduit à un état naturel de méditation.
Pavanamuktasana élimine les blocages du corps et du mental et libère ainsi l'énergie qui peut à nouveau circuler partout en nous.




Afin que l'énergie circule mieux, il faut juste se débarrasser du superflu. C'est une posture simple et facile, l'idéal pour tester son "lâcher-crise" ... Oups ! ... lâcher-prise !
"Lâcher sa prise" :
Prière de ne pas s'agripper, les bras tendus juste ce qu'il faut et pas plus. Au boulot, les abdos !
Sinon, on finit par se rigidifier.
De fil en aiguille, on entre dans le cercle de vicieux, c'est la réaction en "chêne" (on se croit fort comme l'arbre alors qu'on fait trop d'effort et que le corps devient dur comme du marbre), tout s'enchaîne :
On crispe la main, puis le bras, l'épaule, la nuque, les mâchoires, les sourcils, le front et on finit par raidir tout le haut du corps !!!
Bref, tout le contraire du yoga, on crispe et on devient triste, rabat-joie, donc, tout l'inverse du "yoga-joie" doux et ferme comme un sari (ça rie) en soie !
Allez, bonne pratique de la posture de "Gaspard, l'enfant souriant sur le dos" et bons vents !!!

A vent la posture de "Gaz-part ..", pratiquez celle "des enfants libérés et souriant sur le ventre-dos" (en duo, réunir la posture de l'enfant "Balasana" et "Apanasana") mais seulement si vous êtes  "Yogacrobates" ! Voilà un charmant tête-à-tête d'esthètes adeptes de "yogalipettes" !!!




P.S : La peinture de Vayu date du début 19° siècle.
J'ai perdu le nom de ce photographe yoga2, vous qui savez, rappelez-le moi !

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