vendredi 8 janvier 2016

"Salut, tristesse !"



"Prenez garde à la tristesse, c'est un vice."
Flaubert

Après les rayons de joie du soleil de la semaine dernière, voici les gouttes de tristesse de la pluie d'aujourd'hui.
Les "étranges lucarnes" nous donnent à voir des docus "Charlie" plus émouvants les uns que les autres, réactions lacrymales, il me faut des éponges pour sécher mes larmes. Mais voilà que passe un dessin de l'un de ces génies "amis pour la vie" et le rire salutaire fait taire ma tristesse.
Je pense aux traits, aux crayonnés de Cabu, Wolin, Tignous, Honoré, Charb et je sens qu'ils gomment mon malaise.
C'était une bande de gamins (conscients de l'être) aux mains d'or assassinée par des crétins aux mains d'ordures.
Ces "anartistes" anti-barbares, ces esthètes rigolards anti-connards de "Charlie" viennent quand ils veulent dans ma tête !
C'est parfois ma fête, Cavanna me soutient contre les attaques de cette "salope de Miss Parkinson" et m'engueule dès que je fais trop de jeux de mots. Il me cite la formule incomplète de Victor Hugo :
- "Le calembour est la fiente de l'esprit ..."
Que je complète :
- ... qui vole"
- Ah ouais, tiens t'as raison. Passons !




... A autre chose ... de triste :
Jean-Marie Pelt, le botaniste écolo et rigolo vient de mourir.
Il savait raconter l'aventure des plantes comme personne.
Le "moine aux simples" était un drôle d'oiseau. Ce "médicament humain" était un être éclairé, éclairant, lumineux, visionnaire. Il avait de la sève dans les yeux.
Voici quelques brèves entendues sur France-Inter ("Co2, mon amour") :
"Nous vivons dans un monde "Aspro effervescent" qui se délite gentiment."
"Même les réassureurs des assurances sont inquiets, c'est tout dire."
"La décroissance écologique va avec la croissance économique."
Pelt
Le temps file à grande allure et nous appuyons sur l'accélérateur ("l'excéslérateur" devrais je dire). Au lieu de devenir des camés de la vitesse, il vaudrait mieux se calmer en vitesse et prendre le temps de ne pas aller trop vite, apprendre le tempo de la nature (et de sa nature) est vital !




Soyons auteurs de nos vies, prenons de la hauteur puis regardons de là-haut l'eau de Lafontaine couler et le temps s'écouler :
"Sur les ailes du temps, la tristesse s'envole."
Ailé aller haut, au delà mais pas trop, puis heureux, descendre au raz des pâquerettes, s'asseoir par terre et écouter d'où notre peine vient. Pour la lucidité, choisir sciemment Cioran :
"La tristesse : un appétit qu'aucun malheur ne rassasie."
"Réfutation du suicide : n'est-il pas inélégant d'abandonner un monde qui s'est mis si volontiers au service de notre tristesse ?"
ou bien Woody Allen :
"La vie est une suite de problèmes mais le pire, c'est qu'elle s'arrête."
Etymot logique :
Haleine vient du vieux français "Alener" qui signifie respirer (quant à Allen, il vient de New-York).
Faut-il courir à sa perte ou courir à perdre Allen ?
Faut-il courir la galipote (être ensorcelé) ou courir le guilledou (la galipette) ?
Faut-il écrire des billets doux pour courir la galipote et le guilledou ?
Le nec plus ultra pour l'hystérique obsédé ne serait-il pas de faire d'expertes galipettes avec une galipote pute ?

Expression : "Courir à perdre haleine".
C'est courir très vite jusqu'à en perdre le souffle. C'est courir à toutes jambes, ventre à terre, à fond de train.

"Rire à perdre haleine".
C'est s'éclater de rire.
C'est être écroulé de rire, astap (per le cul par terre).
C'est rire à gorge déployée, à ventre déboutonné, à s'en décrocher la mâchoire.
C'est rire aux anges, comme un fou, comme un dératé, comme un bossu, comme une baleine ... à bosse !
- Arrête cétacé, c'est trop, j'en ai mal au ventre et aux zygomatiques, je suis tordu de rire, je ris aux larmes ...
- Bien, je vais en profiter pour revenir au thème.
Khalil Gibran associe lui aussi vanne et larme :
"Votre joie est votre tristesse démasquée, et votre rire fuse du même puits que vos larmes remplissent."
- "Hesse" ainsi que les hommes vivent ?
"Je connais bien le sentiment de tristesse qu'inspire la précarité de toute chose, je l'éprouve à chaque fois qu'une fleur se fane. Mais il s'agit là d'une tristesse sans désespoir."
Hermann Hesse

Crédits dessin : Couverture du dernier Charlie-hebdo signée Riss.
Photo : Denis Cheissoux (France-inter) chez Jean-marie Pelt.

Ciao !


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