vendredi 8 mai 2015

"Shaun, the chic sheep"


"Le berger avec ses moutons a l'air d'une église avec son village."
Jules Renard

Vu, au ciné "Le Rex" (Andernos), un film animé ... par les meilleurs intentions et inventions du monde, le studieux "Studio Aardman" a encore frappé (modelé) fort avec son nouvel opus époustouflant : "Shaun le mouton".
Plus de vingt ans après les premiers chef-d'œuvres de Nick Park et Peter Lord (les "Wallace et Gromit"), Shaun revient sur les écrans, et cette fois, avec le rôle principal. Voici, extrait de "Rasé de près" (1995), Gromit portant le jeune Shaun :



Shaun est un mouton aux yeux tout ronds et aux oreilles mobiles, ouverts sur le monde. "Origénial", c'est un ovin nouveau, malicieux et facétieux.
Indépendant, Shaun est tout le contraire d'un mouton de panurge. Ce n'est pas le genre à se laisser manger la laine sur  le dos, mais plutôt celui de se lasser des habitudes de la vie cot-cot-cotidienne.
Il en a marre de son coin-coin de campagne où il ne se passe jamais rien. Il en a assez d'être réveillé tous les matins par le chant du coq et ses couacs !
Sans aucun doute, il rêve de suivre les pas de Jack Kerouac et de se retrouver sur la route.
Il aimerait tant découvrir le monde et se laisser aller là où le vent le mènerait.
Autant on emporte l'ovin, autant on oriente son destin !
Ce spécimen "génietiquement" modifié par ses créateurs (à l'origine Nick Park, puis pour ce film Mark Burton) va connaitre moults facéties et péripéties qui vont l'emmener, lui et sa bande, de la ferme à la ville. Combien sont ils exactement ces quatre ....ons dans le vent qui traversent la rue Abbey Road ?




En découvrant la ville, "laine-ergumène" va rencontrer des "villains".
A partir de là, on rentre dans le vif du sujet : ça cabri-ole, ça virevolte, ça danse une farandole intense drôle et rock n' roll !
Pour les protagonistes, à chacun son rôle, cela va du "perd son âge" désinvolte au "personaze" monstrueux comme par exemple, Émile Volt (le psychopathe pathétique et patibulaire, employé zélé, fou fier et fatal de la fourrière municipale).
Les moutons se rassemblent mais ne se ressemblent pas. Chacun a son style et son caractère. Tous ensemble, ils forment une sarabande particulière en plastiline (pâte à modeler qui ne sèche pas), vivifiante et rafraîchissante.


Humour riche ! Dans ce "slapstick" excentrique. on se régale de comique de situation (panique au resto chic avec le choc de la rencontre entre l'aristocratie et les ovins ovnis).
Et après le plaisir visuel,  ce sont les oreilles qui dégustent des gags graveleux (les rots "roturiés" des pava-rotis laineux brisant le silence des ladies emperlousées et des gentlemens coincés) créant une ambiance "Rot-Harry" Club.
Le film est truffé de câlins d'œil aux maîtres du burlesque : Buster Keaton, Harold Lloyd, mais aussi à Jacques Tati (en commun : film muet, mais sonore : borborigmes et grognements hilarants), aux Marx Brothers, aux Monthy python, à "Wallace & Gromit" ... et même au "Silence des agneaux" !
"Tout le monde sait qu'en cas d'insomnie, il suffit d'additionner mouton après mouton pour s'endormir. Mais combien de gens savent que pour rester éveillé, il suffit de soustraire les moutons."
Marx Brothers



Bref, voici un film d'animation à l'ancienne, en "stop motion" (image par image, 24 images par seconde, deux secondes de film demandent un jour de travail), un petit bijou créatif et inventif à voir et à revoir.
Par la grâce d'épatante pâte modelée par les "doigts de l'homme" (dans les "Wallace et Gromit", on peut parfois, apercevoir les empreintes digitales de Nick Park), on s'humanise !
Voir se remodeler le monde (même si ce n'est que pour 1H25), grâce à ce "Shaun c'est quoi ?" qui vous rend la vie plus bèèèèèèèle, est jubilatoire !!!!
Allez, comme dirait Wallace :
"Crackey good job, Gromit."
Comme dit le proverbe anglais :
"Le mouton paresseux trouve sa laine trop lourde."
It's all for today, good week and see you soon !






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