vendredi 16 janvier 2015

"Charlie, j'écris ton nom"


"Sans vous commander, je vous demande d'aimer ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique. Les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir.
Il faut reboiser l'âme humaine. Je resterai sur le pont. Je resterai un jardinier. Je cultiverai mes plantes de langage.
En attendant, à vous autres, mes amis d'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, de vous dire que je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer à tort et à travers."
Julos Beaucarne (écrit après l'atroce assassinat de sa femme).

Ce texte a été lu par François Morel dans sa chronique radio (France-Inter) du vendredi 9 Janvier. quelle bonne idée, quel choix judicieux !!


                                                Miniature iranienne du seizième siècle ; image figurée du prophète.

Char-lie est un journal laïc et républicain qui fait du lien et du bien.
Cela dérange et produit du charlievari dans certains pays. Ici, le Charlie d'avant attentat n'avait reçu que de l'indifférence et du silence.
"On n'a pas le droit de montrer une image du prophète", disent certaines voix d'Islam. Mais les historiens des religions affirment qu'on ne trouve rien dans le Coran qui conforte cette hypothèse. Ainsi, le blasphème n'apparaît pas dans le livre sacré.
A partir du treizième siècle, des miniatures persanes montrent le prophète en chair et en os. Cela dure jusqu'au dix-huitième siècle. Ainsi, le temps passant, on a pu voir défiler les images du prophète. Si on réunissait toutes ces représentations, on pourrait en faire une véritable bande dessinée. De plus, comme le disait un imam de la région parisienne :
"Cela ne concerne que les musulmans, pas ceux qui ne croient pas au prophète."
C'est un peu comme un règlement intérieur pour les musulmans. Cela ne parle pas aux "mécréants d'occident" !
Voici la page de couv' du Charlie-hebdo du mercredi 14 janvier. Elle est signée Luz et elle est bien bonne, bien digne.




Peut-on rire de tout ? La réponse est fournie par Fournier Jean-Louis :
"On peut rire de tout avec un gilet pare-balles !"
La vente des anxiolytiques a fortement augmenté ces jours derniers. On ne peut que conseiller à tous les déprimés, les bienfaits de la synergie "chocolat-rire", véritable antidépresseur. Notons que J.L Fournier en compare les effets à ceux de la fonction pyrolyse du four :
"Le rire, ça nettoie tout !"
Bien entendu, le conseil vaut pour tous les fanatiques religieux, les obscurantistes tristes et aveuglés par leur mauvaise foi (et leur foie qu'est pas droit), les bigots bigleux qui beuglent comme dévots, les désintégristes voulant faire taire la liberté d'expression.
A tous ces gens sur les nerfs, en bon apothicaire écolo, je conseille ce vers de Guillaume Apollinaire :
"Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire."



Sur les 1178 numéros parus de ce journal si populaire de nos jours (le dernier numéro est tiré à cinq million d'exemplaires), on va dire que, grosso-modo, j'ai bien dû en lire au moins 1000.
En tout cas, on peut dire que ce n° 1178 est un sacré numéro. Il possède sûrement des vertus thérapeutiques, ces imprimés vont sans doute supprimer le mal de vivre des gens déprimés.
Tout le monde est Charlie mais qui est Charlie hebdo ? Qui le connait ? Qui le lit ?

Face à la critique toc, négative qui divise et oppose, je place une critique chic, positive qui ose et propose.
Par rapport à l'attitude très "terre-à taire" qui interdit et châtie (prônés par les abonnés à "Charia-hebdo" qui font froid dans le dos), je préfère l'attitude bien "élevée" qui laisse sa place à l'échange et à la discussion.
Racontons l'histoire des religions et relions-les.
N'oublions pas la culture :
Allons voir du côté des poètes soufis ou persans Attâr, Omar Khayyam, Sa'adi ou Rûmi, écoutons les chants derviches turques, Oum Kalthoum (Humm, "Al Atlas" chanté par la "Callas d'Egypte", ah ! la classe !), le oudiste libanais Anouar Brahem, et rigolons "intelligent" avec l'étonnant, le divin et l'épatant Mulla Nasr Eddin.
Piochons dans tous ces trésors désarmants du "proche-or riant" (et du monde musulman). Cela pourrait se vivre dans les écoles et partout où faire se peut !

Voilà, ça soufi, j'ai fait ma part pour aujourd'hui, comme pourrait dire le petit colibri de Pierre Rabhi.

Crédit photo : blog de Christophe André du 11 Janvier 2015, belle pancarte éloquente qui en dit long sur l'état d'esprit "Je suis Charlie" de cette marche qui restera dans l'histoire.

Allez, je vous laisse avec Rûmi :
"Dieu, par inspiration, a dit à Mohammad :
- O prophète, ne reste que parmi les amoureux,
des autres éloigne-toi.
Bien que la flamme embrase le monde,
le feu meurt par la compagnie des cendres."
extrait du "Rubâi'yât"
Adichats !




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