vendredi 19 septembre 2014

"Au bout du rouleau"*


"On devrait par exemple comprendre que les choses sont sans espoir
et cependant être décidé à les changer."
J.S Fitzgerald

Les jeunes retraités, suite.
Après avoir décrit le genre "Au bout du boulot :  l'ennui", voici le type "Au bout du rouleau : la déprime".
Le temps du travail et des primes salariales se termine et laisse place à la période déprime qui nous travaille, nous altère et nous mine. Imaginons un retraité déprimé fortuné qui vient vivre à Arcachon, pensant se requinquer au bon air iodé. C'est un ancien patron, donc comme disait l'économiste américain Keynes, un artiste frustré qui, n'ayant pas vécu son envie, a passé son temps à enquiquiner les autres. Dans sa nouvelle demeure "les pieds dans l'eau", il vit mal cette nouvelle pér-iode de vie. En effet, en nage, se sentant vague et au bout du rouleau, il finit par se noyer dans ses contradictions d'homme d'action et de poète refoulé. Lui qui se rêvait musicien, trouvera que la note est salée et constatera que sa vie iodée laisse à désirer. Il est temps, pour lui, de lâcher-prise.
S'il se laisse aller à vivre sa nature profonde en toute quiétude, il peut découvrir un monde nouveau. Un monde où l'on s'offre de bons moments, où l'on surfe souplement avec un supplément d'âme, confiant dans ce calmant et charmant "tant" de vie.



Avec le partage, l'échange, le mélange, la vie est liesse, c'est cool ! Blaguons bloguons tous, pendant que le temps s'écoule. Donnons de nos nouvelles, contons nos histoires.
Animons nous les uns les autres, avec humour et peut-être qu'ainsi, un jour, nous pourrons vivre sans complexe le conseil divin :
"Aimez-vous les uns les autres".
Nos amis rigolos, les singes bonobos l'ont bien compris. Ils n'hésitent pas à nous le dire à leur façon :
"Aimez-vous les uns sur les autres."
Que surgisse un conflit et aussitôt "hopopop, diguidiguidigui", au popotin le câlin divin, le plaisir efface les tensions. Et puis après, les bonobos décomplexés ne vont pas à "confesse", ça, c'est déjà fait !
"La progression de l'être vers le meilleur, c'est chaque jour aller à la rencontre d'une personne que l'on a en soi et que l'on ne peut trouver que dans les autres, notamment à travers leur cultures, leurs histoires ... "
Sotigui Kouyaté (griot)


"Il est des gens qui n'embrassent que des ombres, ceux là n'ont que l'ombre du bonheur."
Shakespeare
Bon, par rapport à la déprime, il n'y a pas cinquante solutions : soit on s'en protège, soit on "fait avec". C'est comme quand on pénètre dans l'océan, une grosse vague arrive : soit on fait le "karatéka d'eau" en défensive, soit on devient la vague et on va là où elle nous mène.

L'approche protectrice :
Repérer ce qui nous nuit (par exemple, pour Devos : "se coucher tard nuit.") en faire une liste, à utiliser dès les premiers symptômes afin d'éviter de faire des bêtises qui nous nuisent.

A contrario, récapituler tout ce qui nous plaît, nous profite, nous soigne, nous détend ou nous redonne la pêche.  C'est la fameuse liste "délices" sur laquelle vous planchez depuis une semaine.




Je vous donne juste un de mes "anti-dépresseurs" : visionner un dvd de cinéma burlesque. Choisir, par exemple, un "Laurel et Hardy" qui nous fait hurler de rire. S'en payer une bonne tranche, puis s'amuser à "L'oreille est hardie" : imiter, jouer une scène irrésistible du film.
Après ça, si la déprime ou la mélancolie sont toujours là, c'est qu'il faut s'orienter vers la deuxième approche.

Le surf zen :
Un jour, un stagiaire avec qui je suivais une formation en musicothérapie, me dit :
- Et bien moi, pour me détendre, je me passe un cd de hard rock !
J'étais plutôt décontenancé, j'allais lui parler de vibrations positives, d'indes ... (ooops ! le beau lapsus), d'ondes sonores, puis je me suis surpris de lui dire :
- Et quand tu es déprimé, tu te passes du heavy metal survitaminé, du punk destroy à la "Sex Pistols", du rock gothique bien glauque, de la musique dodécaphonique chaotique ou de la b.o éprouvante de film d'épouvante ?
- Comment tu as deviné ? me dit-il.



Du coup, depuis, j'ai changé mon fusible d'épaule et lorsque la déprime se pointe, je vais dans son sens, cela va créer une ambiance qui peut se révéler thérapeutique (juste faire gaffe au dosage), Au lieu de regarder ma collection de Charlot, Buster Keaton, Max Linder, Marx Brothers, Laurel et Hardy, je me régale et chiale aux mélos de Douglas Sirk.
Il m'arrive aussi d'écouter du Chostakovitch ou du Sibelius (que j'aime pour les climats mélancoliques créés par leur musiques) ou le si beau Requiem de Mozart.
La mélancolie, est un remède à la tristesse, la déprime. J'aime bien l'idée de se soigner à la mélancolie. Cela dit, faut pas abuser, sinon on a mal au ventre, ça devient de la mélancolique.

Si vous broyez toujours du noir, lisez donc les si géniaux aphorismes de sieur Emil Cioran. Tenez, goûtez-moi ça :
"Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter."
"La tristesse : un appétit qu'aucun malheur ne rassasie."
"En vieillissant, on apprend à troquer ses terreurs contre ses ricanements."
Amis à la retraite défaite (dite de Russie) ou à la retraite de fête, réussie, passez une semaine de vie où se mêle ancolie jolie et pensée colorée ! "Fleurtez", surfez, furetez avec joie.
A la prochaine fois !
Je vous laisse avec Geluck et vous dit (avec l'accent ricain d'Oliver Hardy) : "Good Luck" !



*Voilà, vous y êtes ... presque !


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