"Même quand l'oiseau marche,
on sent qu'il a des ailes."
a.m Lemerre
A une épique époque opaque de ma vie, fort éloignée du genre atypique optimistique que j'affectionne par "foi en moi", j'ai eu le moral dans les chaussettes (Miss Parkinson à la fête). Le drôle d'oiseau que je suis s'est dit: "la maladie me fait marcher, elle se paie ma tronche, alors je vais marcher autrement (c'est à dire moins sous son emprise), plus souvent et plus conscient" !
Tel un chevalier aux fines gambettes (en référence à l'échassier du bassin), je me suis lancé à la recherche d'un "yoga de la marche" qui nourrirait en énergie mes jambes hésitantes (surtout la gauche, avec ses réactions d'aristo britannique, paresseuse, diminuée, ne sachant pas sur quel pied danser le menuet, je la surnommais "lazy-tente").
Je me suis souvenu qu'à la fin des années 80, Hélène Foglio, dont Miss Funny et moi-même suivions les stages de "Yoga du Son", nous avait vanté les mérites d'une marche afghane extraordinaire qui régénère.Comme elle évoquait une marche rapide, soutenue et longue, et que j'étais alors plutôt un flâneur rêveur, j'avais mis cette proposition de côté dans un dossier "à voir plus tard". En 2010, je découvre que la "Ckoa7tueuse?" squatteuse qui vit en moi, porte un patronyme officiel : "mal maudit de par qui ne sonne". Le nom que je lui donne c'est Miss Parkinson (merci Cavanna). J'ai rajouté un prénom, Lucy. Pourquoi Lucy, me direz vous ?
Pour répondre à la question suivante :
Faut-il laisser Lucy faire ?
Non, parce que sinon on vit l'enfer ! Remarquez que comme elle me vampirise et quelle veut se marrer (en me rendant ridicule) et se marier avec moi, j'aurais pu choisir : "Noce feras-tu ?", la "vamp pire".Je suis mari et marri pour le meilleur et pour le pire, avec une femme belle et rebelle et avec une infâme moche et remoche. L'une m'est proche, l'autre m'amoche.
Voyez-vous, j'ai deux compagnes dans ma vie, une désirable et une indésirable !!!
Ooops ! J'avais demandé au responsable déco du blog de me placer une photo de la Miss Funny se promenant dans les rues d'Andernos, il me dit : "ça marche !" et il me met "Little Annie Fanny" (de Kurtzman et Elder) qui fait du jogging. Si Little Annie Fanny a plus d'avantages pulmonaires, Miss Funny a plus de charme et d'intelligence. Et puis attention d'Angers jogging et forte poitrine peuvent causer moults tracas dont la fameuse "angevine de poitrine" (comme le chantait Boby Lapointe "davantage d'avantages avantage davantage").
Avec la marche purifiante, on va loin sans fatigue. C'est ma façon de dire à Miss Parkinson :
"Va au loin tu me fatigue."
Mais revenons à nos nomades inoxydables, ces yogimusicothérapeutes qui donnent du rythme à leurs pas calés sur leur souffle et de la musique pour faire danser toutes les cellules de leur corps. Par rapport au yoga, ils ont certainement une même approche (à part la vitesse). J'imagine qu'ils sont à l'écoute de leur corps, de leurs appuis, de leur environnement.
Je sors de chez moi pour aller chercher une baguette au centre ville. Je marche "comptant", concentré sur mon souffle. Je m'aperçois très rapidement que cela me vide l'esprit.
Le pas léger me libère de tout ce qui me pèse (en pensée je passe de : "Ce bâtard de retard qui veut me faire marcher à la baguette et au pas, mérite un pain dans la tranche, euh ! tronche" à "Hum ! cette baguette, ça fera une bonne tartine"), dans ma tête, tout s'apaise. J'oublie que la distance est longue et que le temps est court (la boulangerie va bientôt fermer).
Qu'importe, j'observe ma respiration (est-elle fluide, régulière ou saccadée et irrégulière ?). Je vais bon train et les questions défilent : je respire par le nez ou par la bouche ? Mon allure est elle régulière ? Est-ce que je sens le déroulement de mes pas, le jeu de mes articulations ? Suis-je présent à tout cela et à mon environnement ?
Tout ceci ressemble aux conseils que je donne dans les séances de yoga.
Au final, non seulement mon allure a été régulière mais en plus soutenue, du coups j'arrive à un train d'enfer sans crier gare. J'entre avec entrain dans la boulangerie, j'y croise l'amie Micheline qui se ravit de ma bonne mine. Pour ma part je lui signale son éclat à nul autre pareil et m'étonne de la trouver là, elle qui habite si loin du centre-ville. Elle me confie son secret de santé longue durée : elle pratique le marche touarègue. Elle me la décrit et je constate qu'elle ressemble comme deux gouttes d'eau à l'afghane. On se sépare et chacun va son chemin. Le mien me ramène à la maison avec aisance, j'ai l'impression de marcher sur un tapis roulant ... à bonne allure !
Arrivé chez moi, je mets dans le lecteur un CD de Tinariwen, ces nomades sahariens du haut-mali. Plus tard, j'écouterai Kitaro, la vie sera belle et ce sera tant mieux !
Fautes de frappe !
Cette semaine, je ne me suis pas fait corriger ("Aïe !! Pas sur la tête, siyouplait ! y'a déjà quelqu'un sur le coup). Donc si vouzen trouvé c'é pas d'ma fote, c'é à cose de la correctrice ké partie ché sa soeur, mèm ke sur l'autoroute, elle s'en est bien sortie ( 7.1 miracle, les cloches sonnent, vive les correctrices qui corrigent elles-mêmes leurs erreurs de parcours !!!).
You-tube esr de bonne humeur aujourd'hui (parfois les vidéos sont mal codées, du coups pas de transfert possible), j'en profite pour rassembler les deux cultures (comme le chantait "Jauni en vacances" avec un accent nippon ni mauvais : "Oh ! ma jolie Sahara"), et lui dire : "Ali Gato" !
De me lire je vous remercie vous aussi, lecteurs fidèles.
A bientôt, Ciao.
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