"Les cheveux gris sont
les archives du passé."
Edgar Allan Poe
Coupe vibratoire suite : coupe psy si chic !
A la fin du dernier article, la coiffeuse spirituelle et contemplative, nommons-la Cécile Bo, s'intéressant à un pli dans ma chevelure, me dit :
- Le cheveu réagit à tout ce qui nous touche profondément, nos peurs, nos colères.
Pendant qu'elle joue de la lame de rasoir, mes cheveux "conteurs de mon histoire", m'invitent à faire le point sur mon passé et à m'en libérer. En même temps qu'elle sculpte ma chevelure, elle m'ausculte.
- Nos cheveux sont des antennes émettrices et réceptrices. Ils en disent long sur l'énergie, les tensions, les blocages, les noeuds, les blessures que l'on porte en soi.
Pointue, pointilleuse, pointant du doigt ce qui cloche en moi, elle me coupe les tifs selon les pointillés (points d'acupuncture) en suivant les lignes de méridiens.
La musique qui passe est relaxante, marine (sons de ressac et synthés), vagues bruits à l'extérieur, on se croirait à la plage. Bonnes vibrations !!! Tiens, la musique change, mes cheveux de "garçon plagiste" écoutent et se rechargent en énergie grâce aux :
Coupe vibratoire, coupe au rasoir !
Le rasoir taille le cheveu en biais. Ainsi, il engendre une vibration qui stimule sa papille (élément essentiel de la base du cheveu). Le cheveu stimulé capte la mémoire cellulaire. Grâce à sa mémémoire profonde révélée et réveillée, il nous raconte notre histoire.
Le coiffeur est le haut-parleur du tif, l'ampli du pli.
Dans cette optique là, la coupe aux ciseaux est une coupe au pas d'bol, elle ne produit rien, pas la moindre "bonne vibration". Donc, la manière de couper la tignasse, soit te coupe de ta réalité, soit te relie à toi-même.
Les vibrations permettent de ramener à la conscience certains blocages ou même de les libérer. Tchaaak !, en ce qui me concerne, je ressens les vibrations comme des notes de musique qui résonnent dans ma tête et dans (aidant) certaines parties de mon corps. Le cheveu ne serait-il pas semblable à une corde de guitare qui ne demande qu'à être accordée pour sonner juste ?
"On reconnait le rouquin aux cheveux du père et le requin aux dents de la mère."
Pierre Desproges
- Voilà, la coupe vous plaît-elle ?
- Parfait !
En arrivant, dans ma tête, la coupe était pleine de choses lourdes, j'avais un casque capillaire sur la tête. Maintenant, je me sens léger comme un "fil de l'âme" (cheveu).
Tout cela (coupe, psycho-généalogie à la géniale logique, explications, plus ce dont je n'ai pas parlé : shiatsu, reïki) prend du temps, plus d'une heure et quart d'un écart heureux qui te rend plus atten-tif à la vie qui chante en toi.
En sortant du cagibis à sortilège (à sortie "léger"), on me dit le plus grand bien de mon nouveau style, on me plaisante, me présente tel un "don jouant" de ses charmes. Puis, vient le temps des sifflements admira-tifs. Dans la rue, c'est du pareil on m'aime. Le monde est en émoi, certains de mes élèves de yoga (Henri Gole et M.C Porte-Bonheur) se trouvant là (quel hasard !) participent allègrement à tout ce bazar. On siffle même de loin (Les Canaries), un air de Féloche (déjà conseillé par Pascale dans un de ses fameux commentaires) :
- Lo Silbo es muy bonito, me souffle, puis me siffle Pascale.
C'est vrai que le Silbo, "c'est très joli".
Comme ils ont raison, les gens de là-bas, de jouer avec cet art de la vie, simple comme bonjour (pour dire bonjour en Silbo, il faut mettre l'index dans la bouche, le plier, poser la langue sur le bout du doigt et souffler).
- Silbo vient de Silbar qui signifie siffler, rajoutes-tu.
Il existe une cinquantaine de langues sifflées dans le monde, essentiellement dans les pays de montagne. Le Silbo vient de L'Ile de Gomera (dans les Canaries). Jusqu'en 1950, le Silbo était utilisé quotidiennement, on l'entendait tout le long du jour. D'un cultivateur d'un hameau à un autre (on s'invite pour siffler un verre), d'un berger à un autre ( perte de brebis), on communique et comme pour la voix, on reconnaît le sifflement d'une personne. Les propos peuvent être futiles (gomérages, persiflages), ou fort utiles : témoignage de vieux résistants.
"Quand nous étions poursuivis par la "Guardia Civil", on prévenait les autres en Silbo : Attention ! la Guardia Civil te cherche, cache toi ! elle arrive de ce côté."
Et le Silbo porte très loin, surtout en zone de montagne. Le message parlé s'entend jusqu'à 200 mètres, au maximum, le Silbo porte jusqu'à 8 kms.
"Beyrouth 1978", de Raymond Depardon
C'est une photo envoyée par Pascale dans son commentaire "Coupe cool". Dans ce salon, on n'entendait guerre de musique de relaxation (trop douce par rapport à l'environnement sonore), mais plutôt du "heavy metal" avec ses guitares "mitraillettes" saturées, du genre qui décoiffent.
Commentaires :
"J'ai pas une minute à moi, le taff m'étouffe mais je vais changer tout ça. Après avoir lu ton superbe post, je pars à Gomera pour apprendre le Silbo. Je vais jeter mon portable et tchao les textos (ta mémé de Lozère maudirait ces textos d'aze) et je te sifflerais des R.V pour discuter le bout de gras."
Ton pote persifleur, Lone "Silbone".
- Merci Lone de donner de tes nouvelles.
"Cher Monsieur, je trouve que votre coiffeuse porte un nom improbable. C'est vraiment trop "capilotracté".
Anne Aunime
- Pourtant Cécile Bo, c'est si beau ! Cependant, vous avez raison. Pourquoi ne pas l'appeler de son vrai prénom : Muriel. Son nom reste un mystère, peut-être à cause de ses mémés !!!
Bon, je sais me dégourdir les jambes en sifflotant un bon air marin ("Tri Martolod"). Bon vent ! et comme disait si bien Verlaine ;
"Nous marchons seul à seule et marchons en rêvant,
elle et moi, les cheveux et la pensée au vent."
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