Dans l'esprit de Patanjali prône l'idée que le Hatha-Yoga, c'est de la méditation en mouvement. Cette pratique quotidienne va préparer le corps à l'assise méditative (dos fort et jambes souples vont nous permettre de méditer dans de bonnes conditions). Chaque Asana va nous changer, si l'on se faisait du mauvais sang (s'en faisant pour un rien, bien souvent à cause de l'égo qui fait son numéro zéro), il va nous apporter un 109, du calme bienfaisant, rassurant (le moral à zéro remonte à .... au moins !). Si l'on est fatigué, il va recharger nos batteries, nous redonner une belle énergie. Alors après, on se sentira bien, requinqué, clinquant, revigoré, ravigoté.
Le Gourou de ce cours, qui était plutôt raplapla, un pneu crevé en début de séance, se sent maintenant gonflé à bloc. Le "gourou courroux", à l'égo boursouflé, quand à lui, ne ressent rien, il trouve ça gonflant. Il ne s'intéresse qu'à l'attachement de ses élèves. Pour arriver à ses fins, il va sortir l'artillerie lourde, grossière et balourde : langage exotique, ésotérique (jactance qui balance avec prestance plein de mots finissants par ance : guidance, dormance, reliance ... ), et séance de Yoga acrobatique. On est loin des séances "Patanjali" où l'on prend soin de soi.
La posture harmonise l'état d'esprit du pratiquant. Il se sent dans un état de contentement,de relâchement, de clarté d'esprit. Répétant à loisir, quotidiennement les postures, l'esprit Yoga s'installe dans sa vie de tous les jours. A l'image du musicien qui répète sans cesse ses gammes, pour un jour, enfin, être au plus près de l'esprit du compositeur, la pratique régulière permet d'atteindre la justesse, l'essentiel.
La posture est une sensation, non une performance. Apprenons à cheminer en nous, chaque détail est important. Ne pas perdre la sensation de la peau.Si l'on perd cette sensation de vue, la posture s'émousse. Observons nos muscles afin que notre corps s'accorde à la posture. Être entier, entrer en soi et s'observer pratiquant une posture épurée, sans score, sans scories, sans faux gestes et sans tensions inutiles. Ajustant l'effort-relâchement, observer la circulation de la vie en nous. Ne pas perdre le fil, le film de la séance séquence, en étant à la fois l'acteur, le metteur en scène zen et le spectâteur (sensation de peau, de peau-cible). Assistant (réalisateur) à la distribution du travail dans les différents groupes musculaires, en association avec une recherche permanente de ce qui peut être relâché ; cela permet la circulation de la vie en nous. C'est pour ça qu'on agit lentement, pour bien voir le film passionnant de la vie qui circule en nous. En terrain connu, prendre le sens de la marche et s'ouvrir à la vie, respirer à plein poumons le bonheur d'exister.
"Connais-toi toi-même et tu connaîtras les dieux et l'univers."
Socrate
Retrouvons notre duo mère-fils :
- Cher fiston, la semaine dernière, tu as donné le ton juste en évoquant trop rapidement une qualité : Sattva. Tu peux nous en dire un peu plus?
- Avec plaisir, mam. En schématisant, on peut dire que notre vie est un plat qui a du goût et qui nous donne des couleurs, où alors que c'est un plat insipide, qui nous coûte et qui nous met à plat. Bref tout çà, c'est une affaire de goût ou plutôt de Guna.
- Dis-moi, mon poussin Tandori, qu'est-ce qu'un guna ?
- Le mot Guna a deux sens. En sanskrit, c'est une corde d'arc ou d'instrument de musique. Ou alors, c'est une qualité, une vertu.
- Et il y en a beaucoup des cordes de qualité ?
- Euh ! Vaudrait mieux pas mélanger les définitions. Même s'il est vrai que les gunas se mélangent parfois entre eux. Ton interprétation est tamasique ! Ta musique est compliquée, mam ménage tes méninges. Bon, je réponds ; il existe trois gunas :
- Tamas : l'obscurité, la lourdeur, l'inertie.
- Rajas : l'énergie, la force, la passion.
- Sattva : l'équilibre, la pureté, la vérité.
- Ah ! La vérité si je mens. Moi j'me sens Sattva, même si tu me dis "t'es à la masse, fais donc le ménage et lave le linge", j't'aime quand même !!!!
- Oh ! Mam, t'es trop, t'as trop la rage Rajas. Tu en fais trop, même au niveau des points d'exclamation. Comme dit mon "ouaib master": si l'on ne respecte pas les conventions de rédaction, en l'occurrence le nombre maximum de point de suspension (fixé à trois), moi je sais pas où l'on va..
- Enragée ! Comment tu traites ta mère, espèce de "guna fier".
- Bon, Pratiquons le Yoga pour revenir à Sattva. Lotus et ...
- Bouche cousue !!!!
Qu'ils soient à notre goût ou non, voici les gunas illustrés. A nous de choisir l'ambiance de notre vie (sachant que si l'on décide pas de tout, cela ne veut pas dire qu'on n'oriente rien). On peut préférer rester ancré-coincé dans ses racines généalogiques (hélas, trop souvent "famine-liales") boueuses (mal nourri, on surnage en eaux troubles, on est marron !), ou se contenter du vert-tige, de l'entre-deux (dans "les gris"), vert de gris, l'aigre-doux. On peut aussi désirer vivre une vie ensoleillée, colorée et goûteuse. Alors, la vie devient cadeau, gâteau et le Yoga que l'on pratique, lui ressemble. On s'en régale, on déguste "juste" ! C'est le Yoga "Tiramisu" (Va bene ! qué celoui-là, il t'étire vers le haut, tira.mi.su : "tire-moi vers le haut" ; C'est à dire : "remonte moi" aussi bien moralement que physiquement). Bref, on peut choisir d'être heureux ou triste, ou un peu des deux.
Allez, il est temps de se quitter. "Caresses et bises à l'oeil" !!!
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