vendredi 14 juin 2013

"Signé Rossini Rossignol"


"Le Rossignol,
 dans le bosquet des jeunes bambous,
chante son vieil âge."
Bashô
Rossini Rossignol, l'opérâleur, est un drôle de mariole qui siffle des airs dopéra pour :
  • Séduire les Rossignolettes afin de leur faire oublier de râler contre leur statut de ménagère (qui c'est qui fait le nid, la vaisselle et les courses ? tu parles d'un idéal !).
  • Se doper en dopamine de façon à avoir bonne mine quand viendra le temps des cerises et des bises, c'est à dire le temps charmant des amours.
Rossinignol, à ne pas confondre avec Tino Rossignol qui a de la voix, mais qui chante n'importe quoi. C'est là où ça se corse : entre les "Petit Papa Noël" et "O Catarinetta bella" (!! tchic à tchic ...aïe, aïe, aîe !!!"*), les dam'oiselles s'en vont à tire-d'aile au loin afin de ne plus subir les outrages d'un autre âge, produit par un Rossiguignol.
Autre énergumène énervant, Rossignoble , celui-ci chante comme une casserole. Il chante juste pour les bécasserolles, les cagoles....Bon sang de bois ! qu'il m'irrite, il mérite une torniole.
Mais revenons à ce rossignol qui cajole, qui enjolive, qui séduit, qui enchante comme qui rigole. Rossini  dirait qu'avec lui:

-"Il n'est jamais trop tard pour Rigoletto !"

C'est un bon ... et bien vivant. Quand il chante, cool, il ne recule devant aucune roucoulade, roulade, ou aucun gloussement, glissando, crescendo flûté, effet spatial. C'est un spécial et un spartiate : il chante pendant des heures sans bouger, du crépuscule jusqu'à l'aube (mais le visiteur de mon jardin, lui, chante aussi le jour. Doit être dopé à donf, c'est pas possible autrement). Du coup, il n'a pas le temps de sortir en boite de nuit, lui le chanteur nocturne, le chanteur de jazz jamais naze. Ce concertiste insoliste, épatant et régalant, se produit tous les ans, du 15.04 au 15.06 (enfin, une telle précision, ce n'est valable que pour les Métrossignols de bureau tatillons). Après cette période, il se reproduit, mais autrement.
Retour sur Rigoletto, si ça se trouve, quand ses trilles partent en vrille, c'est parce que ce drôle d'oiseau chante en pensant à cette épitaphe pour Beethoven :

"Après avoir composé toute ma vie, maintenant je me décompose."

Où alors, c'est peut-être parce qu'il médite sur ce délicieux aphorisme de Cioran :

"Dans un monde sans mélancolie, les Rossignols se mettraient à roter."

- Déjà qu'on poiraute pas mal dans notre métier de crooner pas crâneur, dit Rossini R.
Pas crâneur c'est peu de le dire ! En effet, malgré son chant qui est si beau, Rossini Rossignol reste simple, voire effacé. Il loge dans les haies, camouflé, il passe inaperçu.
"Vivons heureux, vivons caché", semble être sa devise. Ses plumes n'ont pas les couleurs que procure sa musique, l'éclat de sa voix. Il est discret, ce qui surprend par rapport à l'intensité de son chant.


                                                         "Nightingale at Cowpen Bewley" (vidéo de Paul Hindess)                              

Bavard, éloquent loquace, difficile à reproduire ce chant de reproduction. J'aime le chant des oiseaux. Je passe du temps à les imiter, à dialoguer avec eux (mes préférés : le merle et la grive musicienne). Mais là, quand je compare mon imitation avec l'origénial, y'a pas photo !
Larges tessitures du chant, nombreuses phrases vives et différentes, trilles acrobatiques parfois métalliques mais jamais mécaniques laissent limitateur souvent pantois, sans voix (surtout lorsqu'il croit entendre cent voix à la fois). En plus, c'est fou comme il est timbré cet oiseau qui n'a de cesse que d'envoyer de superbes lettres d'amour (avec un peu d'humour dedans) à sa dulcinée à venir. Qui tarde à répondre, il me semble, pourtant la puissance et le rythme de son chant sont incomparables.

Écouter les oiseaux, me fait du bien. Cela stimule mon cerveau et donc mon imagination :
Le saviez-vous ?

  • "L'heureux-signol", il parait que si tu en Chopin, il peut te siffler tous les "Nocturnes" du compositeur.
  • Il existe une espèce de Rossignol qui discute Philo avec le Merle. On l'appelle le Rossignol Philo-Merle. Il en existe une autre qui se dispute avec tous les autres. Son nom : le Rossignol Fouille-Merde. Celui que tout le monde connaît, se nomme le Rossignol Philomèle, il est tellement occupé à enchanter qu'on est pas prêt de le traiter un jour de fou-le-bazar !

Haïkus :

"Au coeur de la nuit,
le Rossignol enchanteur,
ivre de sureau."
Yann Meynier

"Pour chanter,
le Rossignol
n'ouvre qu'un petit bec."
Yosa
Une "Cantatrice"(Chauve qui peut, peu dirait Eugène Ionesco), aurait mieux fait de n'ouvrir qu'un "petit bec"(couac le simple fait qu'elle ouvre son grand bec, donne un résultat qu'on peut trouver soit navrant, soit marrant !) :


                                                                                 Florence Forster Jenkins                 
                                                                               Vidéo de HappyApostate


Chat-virant, non !!!
*!!! en anglais, les points d'exclamation se disent "tchic, tchic, tchic".
- Oui mais Tino Rossi ne chantait pas en anglais, que je sache, dit le Rossignol Fool Bazar.
- Il aurait dû !!!
- En plus, ce n'est pas lui qui chante "! à ! aîe, aîe, aîe", mais Luis Mariano.
- C'est pas chic Fool Bazar de me casser mes effets.

So "tchic,tchic,tchic" Miss Forster Jenkins, is'not it ?
                                                                     

1 commentaire:

  1. Merci pour la jolie musique du rossignol, il y en a un dans la haie au fond de mon jardin qui cherche l'âme sœur en ce moment, et il fait vraiment tout ce qu'il peut.
    J'aime bien aussi les petites mésanges charbonnières pas farouches pour deux sous, ils me sont plus sympathiques que ces foutus merles qui viennent sans vergogne me bouffer les fraises que je m'échine à faire pousser.
    Quant à l'inimitable Dame Jenkins je la connais depuis longtemps et elle me fait toujours autant rire ! Et faire rire avec juste de la musique, si on y pense un peu, c'est assez fort, non ?

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