vendredi 21 juin 2013

Faut-il l'Avé Maria de tout soupçon ?


                                                                 Emmanuel Rossfelder "Ave Maria" de Schubert.                                  

Suite des aventures blogueuses de Lone Silone et Blue Bérêt (voir messages précédents).
Lone Silone en perd son latin. Du coup, il sème sa zone :
- Tu rends compte, au programme de leur concert, y'avait deux "Avé Maria" : un de Schubert et l'autre de Gounod. Moi j'dis qu'c'est trop !
- Alors là, z'y vont pas mollo ces interprêtres de chants sacrés, répond Blue Béret.
- Oui ben deux, ça fait un de trop.
 "De deux choses lune, l'autre c'est le soleil." Prévert
- Pourtant, j'trouve ça bien intéressant, de pouvoir apprécier deux versions différentes d'un même morceau de choix (en plus bonus, trois compositeurs s'en mêlent, et pas des moindres : Schubert et Bach-Gounod).
- Ben justement, si on a le choix, on peut choisir de faire une croix sur ces Avé Maria.
- D'abord, y'en a pas "seize (Avé)" mais deux, et en plus la croix, c'était réservé à Jésus Triste.
- Oh! mais c'est odieux, Dieu me tripote (comme dirait Desproges), tu blasphèmes ! Et puis, c'est les mêmes paroles, pas drôle !

                                                                           

- Deux versions différentes également aimables de l'Ave Maria pour l'esprit d'Un, ça vaut la peine. Citons derechef Philippe Meyer et  sa formule : "A deux c'est mieux !".
- Tu parles d'une formule ! Moi, j'trouve ça fort nul.
- Bien sûr, tu tombes dans la facilité. De plus, je te signale que "Ave" ne se prononce pas avé l'accent marseillais.
- C'est pas parce qu'en musique t'es pointu, que je vais prendre ton avis sur l' Ave pour accent content.
- Je n'ai rien contre l'accent de Massilia. Bien au contraire, je trouve que cela enchante la vie. Bref, l'accent fait le Bonheur.
- Tu parlais de Philippe Meyer tout à l'heure. En tant qu'ex parigot, sais-tu quelle est la meilleure station de métro ?
- La station debout ! Mais j'aimerasi beaucoup qu'on en nomme une en l'honneur de cet excellent dessinateur : Dubout. Afin qu'il soit vraiment reconnu, qu'on ne dise plus son nom Dubout des lèvres. Une station décorée Dubout, ça s'rait sensass, astap, l'top d'la r'tap*. Ca serait la meilleure.
- Eh! non, c'est la Goldwin parce qu'on dit Metro Goldwin Meyer.
- C'est la meilleure celle là ! T'as osé, mais t'as raison, en plus, c'est presque "ass tap" !
- C'est à dire ?
- Astap , vieille expression vintage, oyez yeah! yéyé qui veut dire : c'est à se taper le cul par terre.
- Oh! Mécréant créant de la zizanie chez les esprits petits, vous avez prononcé le mot cul ! Pour votre irrespect, dites donc trois Pater Noster.
- C'est pas terne, austère.
- Joli jeu de mot ! C'est à se taper le Q.I et se retrouver pater, "O sol est mio", mort de rire !
- De nos jours, on dit : lol.
- Epad bol (tu peux la noter, celle-ci sur ta tablette), tu me fais pas mourir et même pas sourire.
- Yes Sir ! Comme chante Soeur Sourire :
"Dominique, nique, nique ..."

                                                                                 
 partitionsdechansons.com

- C'est fort "nique", pas for me, for me, formidable. Diable ! Et puis cela n'a ni que ni tête. Pour avoir dit le mot nique ...
- Allez dit le, monique.
- Vous me rajouterai trois Ave avé l'accent.
- D'accordo, va bene, je le chanterai en chant grég'orient, avec une tampura (instrument hindou).
- Et pour ton insolence, avant de faire le silence, tu épiceras ta prestation de mélismes, d'ornementations, de fioritures et d'arabesques.
- Et pourquoi ne pas rajouter un peu de polyphonie basque ? Et avec les oreilles je fais quoi ?
- On les garde grandes ouvertes et on écoute religieusement l'Ave Maria de Gounod.
- Ah ! Au fait, pourquoi faut-il l'Avé Maria de tout soupçon ?
- D'abord, parce qu'elle n'est peut-être pas si innocente que ça. Ensuite, parce c'est une espèce de MacGuffin*. Bon, on peut se ravir les oreilles maintenant ?
- Oui l'ouïe !

                                                                   Bobby MacFerrin "Ave Maria" de Gounod.                   

*r'tape : en langage popu, c'est la "R.A.T.P" (Régie Autonome des Transports Parisiens), en un mot, le métro.

*MacGuffin : Dans un film, c'est un objet mystérieux, un prétexte qui a un sens, ou pas, dans un scénario. Maitre Hitchcock l'a beaucoup utilisé dans ses films (ce sont les "inséparables" dans "Les Oiseaux").

"Deux voyageurs dans un train 'Londres-Edimbourg" :
- Excusez-moi Mr, mais qu'est-ce que ce paquet à l'aspect bizarre que vous avez placé dans le filet au dessus de votre tête ?
- Ah ça, c'est un MacGuffin.
- Qu'est-ce qu'un MacGuffin ?
- Et bien, c'est un appareil pour attraper les lions en Écosse.
- Mais, il n'y a pas de lions en Écosse ?
- Dans ce cas, ce n'est pas un MacGuffin."
Hitchcock se servait du MacGuffin pour se moquer de ceux qui exigent une explication pour tous les éléments d'un film. C'était un imaginatif farceur, pas un réaliste pointilleux.
Voilà, j'arrête là ! Je vais faire sa fête à la musique, c'est le jour pour.

1 commentaire:

  1. Encore des découvertes grâce au blog : je ne savais pas que l'Ave Maria, avec ou sans soupçon, eût suscité tant d'interprétations diverses zet variées. Ça m'a rappelé un souvenir d'enfance, du temps où, dans la cour de l'immeuble où vivait ma grand'mère, venait régulièrement un joueur de scie musicale à qui on jetait des pièces par la fenêtre. Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...
    Mais je m'égare.
    Un petit regret cependant : celui de ne pas entendre assez bien l'anglais pour comprendre ce que raconte Bobby Mc Ferrin, d'autant plus que ça a l'air marrant... Je suggère, pour une prochaine fois, que Lone Silone et Blue Bérêt prennent la peine de sous-titrer !
    (je les entends râler d'ici : ah non, un seul commentateur et déjà il nous prend la tête avec ses exigences...heureusement qu'il n'y en a pas douze comme lui!)
    Merci pour ces PDDV (Petites Découvertes Du vendredi.

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