vendredi 7 juin 2013

"Le Yogi parapluie."

                                                                         
                                                                              "Calvin et Hobbes"(Bill Watterson)

"Ici de l'eau.
Et là de l'eau,
Les eaux du Printemps."
Onitsura
Et le yogi est face à la pluie ...
La parole est à la yogini Amélie. Vas-y Nothomb donne le ton, fais nous partager ton ivresse de l'averse :
"Du haut de mon expérience antédiluvienne, je savais que pleuvoir était un sommet de jouissance...Mon enfance pluvieuse s'épanouissait au Japon comme un poisson dans l'eau.
L'idéal quand il pleut sans cesse, c'est encore d'aller nager. Le remède contre l'eau c'est beaucoup d'eau ...
Je plongeais dans le lac ... Le moment le plus beau était l'averse. Je remontais donc à la surface pour faire la planche et recevoir la sublime douche perpendiculaire. Le monde me tombait sur le corps entier. J'ouvrais la bouche pour avaler sa cascade ... L'univers était largesse et j'avais assez de soif pour le boire jusqu'à la dernière gorgée."
Après "La métaphysique des tubes" (un des meilleurs livre de Nothomb), voici la métaphysique du paraglace et de l'essuie-pluie.
Reprenant le concept de Gérard Jugnot, je remplace le rire par le yoga et cela donne :
Le Yoga c'est comme un essuie-glace. Ça n'empêche pas la pluie de tomber, mais ça vous permet d'avancer.

        "L'esprit humain est comme un parapluie : il marche mieux quand il est ouvert."
       Dary Cowl

Évidement, y'en a toujours un qui veut faire le fier, qui slapète, qui s'croit plus malin. Ce qui suit, est donc un contre-exemple. Celui-là a du trop ouvrir son pépin.
                                                             

Ah ! Le Shadok, dans sa tête vieux chnoque cinoque toc-toc toqué qui bat la breloque. Ce décalé tendance décalqué, ce perché masochiste des années gaullistes était l'exemple à ne pas suivre. Le genre à planquer dans un grenier ou un cagibi pour le perdre de vue. Malheureusement, de nos jours, il jubile et prospère, ce débile pervers , comme un poison dans l'eau trouble de notre monde comptant pour rien.
Mais il n'y a pas que les Shadoks dans la vie, il y a aussi les Gibis, les génies ...
En son temps, le regreté dessinateur  poète Gébé (le Gibi vigie des journaux "Hara-Kiri" et "Charlie Hebdo") a théorisé cela dans son livre "Anarchie Douce" :

"Pluie : Phénomène naturel.
Parapluie : Instrument permettant de se soustraire aux effets d'un phénomène naturel.
Invention du parapluie : Bel exemple de rebellion contre les lois naturelles et d'utilisation intrépide de l'imagination pour faire échec à l'ordre des choses."

Et le Yogi Parki utilise aussi un parapluie ouvert pour que ça respire ... le Bonheur :

"Inspirez lentement, les poumons se remplissent.
Le diaphragme s'étale comme un parapluie qu'on ouvre. Le ventre se gonfle.
Expirez lentement, les poumons se vident. Le diaphragme remonte, le ventre reprend sa place."

La pluie c'est comme la vie : soit tu l'aimes et alors tutto va bene ; soit tu ne l'aimes pas et là ... Problème ! Deux réactions possibles : être stoïque logique (de toute façon, je n'y peut rien changer, autant accepter ce qui arrive) où horreur-malheur !!! , être blème estomaqué (qu'est-ce qui m'arrive, il pleut, c'est la catastrophe qui m'apostrophe).

"On ne peut pas arrêter les vagues, mais on peut apprendre à surfer." Jon Kabat-Zinn
Comme dit l'honorable petit poète Yan Meynié (à lire avec l'accent japonais) dans son Haîku (kiné nippon ni mauvais mais "calembourbé") :

"Terre atterrée
ne trouve pas d'intérêt,
à se noyer dans son chagrin."

"Pluie de Printemps-
toute chose
embellit."
Chiyo-Nil
                                                                
                                                                    PoopPoopFart             

Comme tout peut être simple, si on le veut bien. Dans ce si joli morceau composé pour quatre guitares par Léo Brouwer; ce guitariste inspiré ne voit pas où est le problème. Puisque je suis tout seul et que je ne dispose pas de six bras comme Shiva, je m'adapte, je m'arrange. Un parapluie mental me protège de la pensée ad hoc Shadok.
Pour nous autres qui sommes privés de désert, regardons donc tomber "l'or de la pluie" (comme disent les gens du désert).
Coté chanson, il n'y a que le choix de l'embarras (dixit Coluche) : I sing in the rainsong and la pluie fait des claquettes (Gene Kelly, Led Zep, Nougaro). J'ai choisi "La Chauve-Souris" de Thomas Fersen. Là encore, deux façons de voir les choses : "Toute la pluie tombe sur mes godasses, c'est dégueulasse" où "Toute la pluie tombe sur moi, c'est bonasse, j'mange des glaces et en plus mes lacets sont des fées. Où est le mal...zieux, par Dionysos! Laissons le bon temps rouler..."
Une façon "mauvais sang" :

                                                                     
                                                  Jean Solé "Animaleries"

Et une autre :

                                                                    
                                                           

Vous pouvez voir Thomas Fersen chantant cette chanson, en consultant le message du 26.04.13.

Allez c'est "Jour de Fête" pour les "anti-pluie", après des mois pluvieux, voici des jours plus jeunes et plus jaunes. Le soleil est de nouveau au rendez-vous. Ça faisait une paye qu'on ne l'avait plus vu et en plus, il s'installe. Si ça s'trouve c'est l'effet pare-pluie de cette chronique ensoleillée. Ah ! La force de la pensée.
Avant de vous dire "Adichats" (Au revoir), je vous invite à boire un dernier petit aîe!ku :

"Plac! Terrains trempés,
Plic! forment de petits lacs,
Ploc! invitent à se flaquer."*

*Se flaquer : se baigner dans une flaque. Merci à toi, Julia Soriano pour ce ravissant jeu de mot, inventé quand tu étais "drolle"(enfant).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire