Vendredi 12 : hopopop op et ration.
Jour "J" (vais d'un bon pas) :
Cinq heures du mat, j'ai le réveil fastoche, j'ai même pas les pétoches.
Miss Parkinson est endormie, je suis le petit oiseau sans souci du conte de Jeudi (lire l'article précédent).
Sept heure, j'entre en clinique d'Arès, je mets mon habit de scène, mais j'ai tout mon temps : une heure pour enfiler une combinaison et une "charlotte" (pour les cheveux), cela devrait suffire !
Huit heure, le brancardier venant me chercher est un "branquignole" qui prend mon brancard pour une bagnole ... de course. Ce guignol slalome entre les obstacles et frôle d'autres lits à roulettes.
A priori, il se conduit mal mais finalement, comme il assure, le passager est rassuré et puis pour un temps, il est distrait et c'est tant mieux. On arrive sain et sauf dans le bloc pré-opératoire. On est pris en charge, on redevient enfant, bientôt, l'heure du dodo puis le temps de réduction du bobo !
Je me retrouve placé en position pratiquement assise devant une télé faisant défiler les beautés de la nature ! Je pense au conte du p'tit oiseau et je me régale des sourires réconfortants de mes élèves porteurs de pensées positives qui vont droit au coeur !
L'équipe pré-opératoire ne s'est pas levé du bon pied et n'a pas vraiment les yeux en face de vous :
On me sert du "Madame Meynier".
Au moment de la piqûre, j'entends mon infirmière dire à une collègue : "on m'a rajouté du boulot, suis débordée, tu peux m'aider ?".
Chez certains, il manque un peu de sommeil : "moi le matin, y'm'faut un temps pour émerger, j'trouve pas les produits, minçalor".
Mais heureusement, je ne suis pas anxieux, en fait, je m'en bats la hanche !
L'infirmière débordée me fait la piquouse du sommeil.
L'anesthésiste me pose des questions :
- "Êtes vous allergique à certains médicaments ? Avez vous des réactions en prenant du doliprane ?"
- Dolly Pran, je ne connais pas !
- Ah bon !
De quelle côté la hernie ?
- à gauche !
Puis, il me dirige vers le bloc opératoire, m'installe sur le billard et me donne un masque à oxygène !
L'ambiance "homme flottant dans l'espace" prend place, je commence à planer. J'ai juste le temps de dire bonjour à ma chère chirurgienne et m'endors .....
... Allô Hélène ne coupez pas ... "Et l'aine" coupe, fait ce qu'elle a à faire ... et le temps passe comme il passe tout le temps !
... Voilà, l'affaire est dans le sac ou plutôt dans le "filet à provisions" (le treillis protecteur du précédent message) ...
Neuf heures et des broutilles, me voilà tout neuf, il n'est pas très tard et je suis dans le coltard ...
Dix heure, Miss Funny me tient la main, je me sens bien, elle me sourit, je suis au paradis !
"Et le temps passe comme ça, douceur de papier soie" (comme chantait Isabelle Mayeraud).
Et voilà que me prend l'envie de faire pipi mais comme je suis relié au "gouttagoutte", l'infirmière me conseille de me retenir ... Ça me fait penser à une chanson de Johnny, non pas "L'envie d'avoir envie", mais plutôt à "Retiens l'envie" !
Je ne me sens pas "alèse", je suis déculotté et cloué au lit dans une pièce ouverte, un lieu de transit, de passage, de retenue cela ne peut pas d'urée, je ne veux pas laisser ici mon empreinte tel le chien marquant son territoire.
Je ne m'appelle pas Mr Pissenlit.
Je pense à une phrase de l'écrivain Marc Dugain ;
"Ce n'est pas parce que l'on n'a rien à dire qu'il faut forcément le faire-savoir !"
Je demande à ma compagne de trouver un "pisse-tolet" !
Elle va à l'accueil, explique la situation et demande un urinal mais cela dérange Néferpipi, l'infirmière de "sévice", responsable de l'activité "faire pipi dans un pissetoilette" ! :
- Il faut d'abord remplir le formulaire questionnaire urinaire et je n'en ai plus, alors est-ce qu'il a vraiment envie ?
Et puis de toute façon, il faut un "laisser-pisser" et bien conserver le "récit-pisser" accompagné d'une fiche d'appréciation du lieu d'aisance (à noter de 0 à 10) !
A savoir : le clan de fonctionnaires nommés "pisse-copie" te fait une fleur (piss'til ?) si tu remplis le formulaire "pisse au tiers" (à entendre "passe à ton voisin dans le besoin ou à un ami avec une pressante envie").
Onze heure, c'est le moment réconfortant du café et biscuit bio servis avec le sourire de l'infirmière !
Douze heure, douceur, visite de ma chirurgienne. "Aile-aine" me tâte, me questionne et me dit que tout va bien, ma grosse hernie est partie, et bientôt, ce sera à mon tour de sortir.
Treize heures. on sort de la clinique, je suis à l'aise dans mes baskets mais pas assez balaise pour faire la fête. Je constate que la marée est basse :
- Ah ben bon tant pis ! je n'irai pas me baigner aujourd'hui !!
Treize heure dix : content d'être à la maison.
Le "séjour ambulatoire" c'est tout bon mais revenu à la maison, faut pas faire de faux-pas :
Ainsi, il est préférable de ne pas danser le Boogie-woogie,, chanter fort, chuter, pousser, tousser, se moucher, éternuer, rire aux éclats, se plier en deux, porter, s'en taper, se casser ...
Vingt heure : je me sens claqué et décalé !
Toute la journée, alors que nous sommes vendredi, je me suis crû un samedi.
A ce tarif là, c'est pas demain la veille que j'atteindrai l'état de "Samadhi" (être présent, méditer en sanskrit).
"Être en Samadhi" (dans la philo du yoga, c'est voir les choses telles qu'elles sont) !
Voilà, à bientôt, à Samadhi prochain !
A "Inde séjour", Namasté !!!
Crédit dessin :
Claude Serre, Claire Bretécher et Boutant !
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