Les mantras, suite.
... On doit noter que, sur les sujets particulièrement entraînés, on obtient les mêmes résultats par la représentation mentale : le son n'est pas effectif mais imaginaire.
Tout le processus s'enclenche sans vibration externe, mais se prolonge dans le milieu interne de la même façon : l'image mentale du son suffit à provoquer la position d'écoute, d'où l'ouverture thoracique, le retentissement de la respiration épanouie et le détachement progressif de la fonction mentale vers l'écoute, vers la réception extérieure des vibrations ambiantes.
Un cercle vertueux (car "vicieux" dans un sens positif) comme on aimerait en rencontrer plus souvent.
"Si vous jetez une pierre dans un lac aux eaux calmes, des rides se forment à la surface en décrivant un cercle. Le cercle s'étend plus ou moins largement suivant le poids de la pierre. De même les ondes émises par le son, suivant leur amplitude, produisent un effet plus ou moins important sur le corps physique et affectent les trois gunas (qualités) qui sont de nature sattvique (pur), rajasique (actif) ou tamasique (inerte). Lorsqu'on récite les mantras, toutes les activités de l'esprit, comme les pensées, les sentiments ... se concentrent sur un point unique. La disparition de l'activité de l'esprit est comparable à un lac aux eaux calmes et tranquilles, sans rides à la surface". Swami Vivekananda.
Le mantra nous transforme.
Il purifie l'individu grâce aux transformations profondes qu'il réalise en lui mais curieusement, il est lui-même purifié par la pratique et par l'adhésion profonde de l'être.
La répétition constante concentre son énergie phonique et rend le mantra de plus en plus puissant.
Les mantras créent ce qu'ils disent.
Le verbe peut rendre réel. C'est ce que l'on nomme verbe performatif (énoncé qui constitue simultanément l'acte auquel il se réfère).
Par exemple, dans "Je vous autorise à partir", le "je vous autorise" est l'autorisation même. Ainsi du mantra : il ne désigne pas, il n'exprime pas, il met en action et fait advenir.
Dans la mythologie hindoue, les Astras désignent des armes, celles dont les Dieux sont dotés : tels la massue de Yama, le disque de Vischnu.
Ces armes sont associées à des mantras et le plus souvent, ce sont eux qui en éveillent la force latente. Même de simples brins d'herbe, dynamisés par des formules mantriques, vont se transformer dans le Mahabharata en armes de jet, grâce auxquelles Rama va pouvoir tuer une corneille menaçante.
"Om nanas Shivaya" ! Tina Turner a un jour, dans sa vie de lionne chantante, pris un virage bien costaud.
La Turner d'avant a tourné la page, puis elle a tourné sa langue sept fois dans sa bouche et a entamé une nouvelle période de vie, plus paisible celle-là.
Le résultat s'entend, bien plaisant, dans ces chants sacrés.
Nina Hagen a un jour, dans sa vie de panthère en colère, rencontré la voix du yoga. Comme elle était très agitée et souvent énervée, elle a mis du temps à trouver l'apaisement !
Je ne sais pas de quand date la vidéo (à voir ci-dessous).
Apparemment, elle se situe à mi-chemin entre sa période "punky reggae", avec ses fameuses "vocalises orgasmiques" et aujourd'hui.
La Nina Hagen, excessive et sans gêne, est-elle devenue la "nonne troppo" Hagen plus saine et plus zen ?
Tina-Nina, les deux Miss Tic, à la voix "rauque n' roll", formeront-elles un duo chantant des reprises énergiques de "Om namah Shivaya" ou de 'Jaya Shiva shankara" ?
Tina a mis sa fougue et son âme dans le mantra de paix "Sarvesham" ?
Nina nous a concocté un mash-up à base de Shiva !
Alors Nina ou Tina ?
Que chacun fasse son choix !
Namasté !!
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