dimanche 31 décembre 2017

"Mémoire de Yoga n°29"


Suite de mon "Mémoire de Yoga" (1988)

Musique de l'Inde
L'histoire de la musique classique de l'Inde prend sa source dans la récitation des védas (4.000 ans avant J.C.). Ces hymnes, ou récitatifs, qui sont parties intégrantes du rituel védique, sont chantés dans un premier temps sur une seule note, puis sur deux, trois, quatre notes pour, en fin de compte, couvrir une gamme de cinq à sept notes.
De tout temps, l'Inde a mis l'accent sur la possibilité de l'élévation de l'âme par la pratique de la musique, reconnaissant par là que celle-ci est un don divin.

Structure :
Le premier élément qui caractérise la musique indienne est la tonique fixe, c'est à dire la note de base, constante, vers laquelle toute mélodie revient, comme pour se reposer en elle.
Elle est la notion de principe unique, ou le AUM indien, première vibration génératrice de vie.
La tonique constamment entendue, a pour rôle d'établir un niveau sonore constant qui permet de percevoir avec précision les intervalles.
Pour écouter la musique indienne, notre oreille doit s'habituer d'abord à écouter la tonique, à l'assimiler comme un climat sonore qui va servir de référence constante.

Il nous faut ensuite, par rapport à cette base, percevoir chaque élément mélodique indépendamment dans son rapport avec la tonique et non pas en suivant la succession mélodique.
La structure de la musique indienne est similaire à celle du langage. En fait, le langage parlé et le langage musical sont les deux aspects d'un même phénomène de communication.
La musique indienne étant demeurée beaucoup plus proche dans sa structure des formes du langage parlé, il ne faut pas nous étonner si son caractère nous apparaît comme monodique.
Si complexes que soient les structures de la phrase qui sert à transmettre une idée ou un sentiment, les éléments en restent successifs. Le dialogue ne consiste pas à parler en même temps.
La tonique est le lien entre le silence et le son. Le langage musical indien parle avant tout au cœur et à l'âme et est directement lié au silence intérieur avec lequel chaque homme doit se trouver en harmonie.

Le deuxième élément d'importance qui rattache la musique indienne à la méditation est le prélude ou "Alap", par lequel commence chaque morceau musical ("Raga").
Dans ce prélude, chaque note de la gamme est présentée l'une après l'autre dans son rapport avec la notre mère. Chacune est ornée d'une sorte de broderie sonore jusqu'à ce qu'elle meure d'elle même. Chaque son est modulé en fonction de sa propre mort, et dans cette assimilation du silence, le langage musical se situe en dehors de toute notion du temps.
C'est dans cette partie du Raga que l'on comprend le mieux la différence entre une certaine musique occidentale qui s'appuie sur une forte intensité sonore d'une part, et d'autre part sur la combinaison de plusieurs éléments structurels, tels que le contrepoint (deux phrases musicales ayant chacune un rythme différent et complémentaire), l'harmonie (l'art d'enchaîner les accords), la mélodie , le rythme, et la musique indienne qui, rendant au silence une place prépondérante, met l'accent sur la valeur du son pour lui-même.




Voici un chapitre bien "tonique" sur le raga énergétique !
En Inde, on parle comme on fait de la musique et on fait de la musique en parlant.
On s'harmonise avec les vertus sonores des mots. Prenons le mot Jay (prononcé "djaille"), il signifie "victoire" (sur ce qui nous gène dans notre vie).
Cette syllabe est un véritable concentré d'énergie. En terre indienne où que j'ailles, je l'entends car il est partout : dans les mantras on aime le répéter (comme dans "Jay jay jay Hanuman" : victorieux dieu singe donneur de force physique), les vendeurs de tchaï (boisson aux épices, qui tonifie) sont nombreux dans les villes ...
A l'écoute, les paroles échangées et les ragas joués ressemblent parfois à des comptines (un exotique "Jay du bon tabla") ..." !
A noter que pour nous les mots finissant en "aïe !" sont souvent violents et douloureux. Ainsi, côté énergie, ça tombe mal, ici c'est plutôt ... duraille, ça déraille, ça défaille, entre racaille qui braille et flicaille épouvantail, ça bataille !
En France la communication n'est pâté rible, on prend l'autre pour cible. C'est un pays de conflits de connards et de confits de canards dans lequel on aime jouer au jeu de l'oie du plus fort !
Mais on y trouve aussi des gens plus reluisants lisant dans le silence, loin des conflits et préférant travailler leur matière grise plutôt que leur matière grasse !

"Le silence est d'or, la parole est d'argent"
Le silence est dehors, la parole est dedans.
Dans nos têtes, ça discute, ça cogite, on ménage pas nos méninges alors forcément, le silence est en dehors de nous.

Quel manque de savoir-faire, on fait tout à l'envers alors forcément , c'est l'enfer et l'enfermement !
M'enfin, heureusement, il nous reste les ragas.
La nuit, si vous peinez à vous endormir, jouez ou écoutez un raga nocturne qui vous calmera l'esprit et répondra à cette désarmante question :
Sommeil, pourquoi viens tu sitar ?

Allez bye baille ! je vous laisse avec Geluck et son chat (ces deux rigolos belges font danser les mots). Le chat est sur son 31, prêt à finir l'année ...




Bla-bla à gogo quand gorge a bobo :
"Ton thé t'a t'il ôté ta toux ?
Oui, mon thé m'a ôté ma toux !"

- Tu veux dire "ma toux" comme chat ... dans la gorge ?
- Thé trop bête avec ton "miteux matou maté", sans réfléchir et sans fléchir, contentes toi de répéter, en tutu kaki, ce goûteux virelangue à haute voix et à tempo vif !
Namasté !!!

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