Ciel ! Du courriel, mon amie Catherine A. prof de Yoga à Levallois-Perret (la voilà repérée), m'envoie ce texte yogique :
"Ma séance de yoga du corps que l'on A au corps que l'on EST"
Le yoga part d'un point de vue assez pessimiste qui est que le corps est en plusieurs morceaux qu'il s'agit de réunir (yoga signifie "connexion" dans le Dictionnaire étymologique de la langue française, O. Bloch et W. Waerburg).
C'est vrai que lorsqu'on s'allonge sur le tapis, on se sent parfois en mille morceaux : tel creux lombaire est plus ou moins douloureux, telle nuque contractée, une jambe paraît nettement plus courte, le bassin n'est pas symétrique, une omoplate est un peu déviée ... Tout est de guingois, reflet de notre désordre intérieur. Pas étonnant que nous soyons fatigués. Comment l'énergie pourrait-elle circuler dans un tel chaos ?
Alors, il suffit de ne rien faire (et c'est très difficile pour un occidental), de se poser, de se reposer et d'observer attentivement les cinq outils qui permettent la pratique du yoga : le corps, le sol, la gravité, la respiration, la conscience.
Après ce premier moment de détente et d'intériorisation, la respiration va pouvoir se développer, de bas en haut, apportant son énergie à toute la colonne vertébrale.
Puis les postures (toujours sous le contrôle de la respiration, qui doit rester calme et régulière), vont aider le corps à s'étirer, se fléchir, se mettre en torsion, s'ouvrir et l'énergie qui était bloquée dans certaines articulations, va de mieux en mieux circuler, rassemblant le haut et le bas, la droite et la gauche, l'avant et l'arrière, l'intérieur et l'extérieur.
Et quand le corps aura été bercé, roulé dans tous les sens, comme un galet dans la mer, il pourra enfin sentir son poids et demeurer en repos.
Après un temps de rotation de la conscience dans toutes les parties du corps, guidé par la voix de l'enseignant, l'adepte du yoga recueillera, avec émerveillement, le fruit de sa pratique (faite de lâcher-prise et de rigueur) : harmonie, vibration intérieure, présence du corps qu'il EST.
Rien à voir avec ces compétitions qui se pratiquent aujourd'hui en Inde ou aux USA.
Lorsque Catherine en a ras le bol de vibrer yoga, qu'elle en a plein les guibolles de suivre le énième
stage plus meilleur bien que le précédent, elle va voir ailleurs si elle y est.
Elle marche bien, ses gambettes l'emmène loin. Dans les quatre peintures qui suivent, elle nous promène au Maroc. Avec son regard à l'affût et son instinct de survie, elle repère et se désaltère, c'est nécessaire dans ces endroits déserts. Elle se pose, dispose le matériel et les pinceaux s'en mêlent, en voici quatre "Cat" belles aquarelles :
Après Cat croque le Maroc, voici en réponse à l'e-miel goûteux d'une butineuse de vie, la version de Yann le yogi baroque et loufoque :
En ce qui me concerne, je me sens raide comme un bâton tordu. Morcelé ?
Pas vraiment, la raideur se niche un peu partout !
La pause yoga est nécessaire. Au fur et à mesure (dans le sens mesuré et musical), la séance va m'apporter ses bienfaits. Si je suis bien présent, je profiterai d'une heure de répit réparateur.
L'esprit, lui, est dispersé, il faut que j'le "plug" afin d'éviter le "bug" (le connecter au corps pour ne pas laisser place au bazar).
Revenir à la phrase de Nietzsche :
"Chaque homme cache en luiSe laisser aller, faire confiance à la voix du guide (pour la pratique en solo, idem avec sa petite voix intérieure) et en animal naïf, redevenir "un bleu", un humain qui a les pieds sur terre (humain, humus, humilité).
un enfant qui veut jouer."
Les adultes sont des enfants qui se préoccupent des autres et agissent avec eux !
J'imagine, la longiligne Cat'rine reine féline en séance, un yogide dit "étirez-vous". A partir de là, son amour du voyage lui fait comprendre "et tirez-vous",
Cat quitte sa posture d'écoute, s'évade, divague et dans sa tête, part en cat'imini sans faire de bruit.
Une fois revenue de ses écarts, se rendant compte de son absence, écarlate, elle s'éclate en mille morceaux.
Du coup, son creux lombaire est douloureux, sa nuque contractée est à Honolulu, elle a des papous dans la tête, son foie qu'est pas droit et sa rate qui s'dilate !
Ah ! mon dieu qu'c'est en béton ...
Je plaisante (le "cat-lembour" est si facile) mais on peut remplacer Cat la discrète par Yann le distrait.
Revenons donc aux conséquences de l'absence (au cours ou pendant la séance).
Il vaut mieux être régulier ... avec soi-même car si on ne fait rien de durable, l'absence de pratique rend la vie duraille (surtout pour un type de mon genre avec Miss Parkinson à l'affût).
Alors, hélas ! le temps passe, tasse, l'humilité laisse place à l'humidité et tu finis par faire un constat de dégât des os, des tendons, des tensions ...
Bref, tu rouilles et tu dérouilles. Et comme dit l'ami yogi Henri :
- Y faudrait mettre de l'huile d'olive dans les articulations.
Ce yogi de bureau est en train de se noyer dans ses contradictions, il va finir par boire la tasse vide et écrire comme un pied !
Cat'ring nous donne ses cinq outils (le corps, le sol, la gravité, la respiration et la conscience), mots qui sonnent si bien à mes oreilles !
Ils s'entendent à merveille avec ces quelques conseils.
Résumons l'esprit du yogi, il lui faut aborder les postures avec :
- L'engagement physique et mental juste. Au niveau volonté, préférer "volontiers" à "violenter" et s'efforcer (à se faire du bien) à se forcer (et se donner bien du mal) !
- La conscience de la respiration et son contrôle, afin de ne pas créer de stress respiratoire, mais plutôt de la caresse soufflée.
- L'écoute du corps, l'attention à soi, l'accueil et la cueillette des sensations.
- La coordination du geste et du souffle, avec pour tempo la douceur et la grâce de la lenteur sensorielle. Prendre le temps de ne pas aller trop vite et synchroniser apportent rythme, harmonie et fluidité !
- La vigilance constante de la posture (avant, pendant et après), à notre époque de zapping (c'est contraignant et contrariant pour beaucoup de gens d'être présent) mais saperlipopette ! qu'il est plaisant d'être présent.
- Du temps d'observation pour accueillir les effets de la posture.
Un peu en retard, je te souhaite un joyeux "amieversaire" !!!
Allez, caresses et bises à l'oeil et à la semaine prochaine pour de nouvelles bonnes vibrations !
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