"La pie niche haut,
L'oie niche bas,
Où niche l'hibou ?
L'hibou niche ni haut ni bas."
Virelangue ou Tourne-oreilles.
Le temps est clément, "il ne fait pas trop chaud", chantent les passeraux. La porte-fenêtre de la chambre, donnant sur le jardin, est ouverte. Ma pensée est au diapason, je cherche la divine inspiration. A fin d'harmonisation, une mélopée grégorienne me réclame quelques ponctuations d'accords sonnants comme des cloches. Mon esprit tintinnabule ! Je suis comme un Tintin habile sonore, un prof de musique "Tourne-sol" ou un "Rossini tourne-do"*, j'essaie diverses formules, à la recherche de notes "potes" qui s'associent sans soucis en entrant avec entrain en synergie.
Mazette ! Il faut que résonne musette.
Passe une pie qui se pose et me cause, me jacte, mais hélas ça m'agace. A un moment, j'arpège un accord et lorsqu'il finit, la pie prend acte puis jacasse.
Cela dure un temps, jusqu'au moment ou je comprend qu'en fait , elle me donne son avis. La critique est sans nuance : si c'est le bon son, elle fait un bond en secouant ses ailes (produisant un joli son de saut discret et délicat). Si ce n'est pas le cas et que ça n'est pas ça, alors elle fait son "kakaka" nerveux, me jacasse les oreilles, semblant me dire que ça casse pas des briques !!!
Assurément, elle fait beaucoup de bruit pour grégorien. Comme ce chant mystique lui plait, elle participe afin de le rendre encore plus chic, authentique, gracieux et classieux. Bref, elle m'offre son écoute pour que mon chant soit plus près des cieux, des dieux, plus précieux ou moins odieux !
Et là, je reste coi. Moi qui était prêt à dire de ce corvidé :
"La pie ne fait pas le moine".
"La pie ne fait pas dans la religion".
"La pie est impie, impitoyable".
Quel animal improbable ... incroyable, "mon ami pie erre haut" et pas nunuche y niche. Sacré "pie héros".
Moi qui ne l'avais pas en odeur de sainteté, je tire un trait sur mes préjugés. Je me branche sur le concret, le ressenti-centré autant que faire se peut et pour ne pas terminer en Disc-Jockey déjanté et disjoncté, je change mon fusible d'épaule et finis par dire de la pie :
"Certes, elle est sérieuse comme un pape, que l'on aimerait plus pop, mais peut-être est-elle une réincarnation d'un ancien pape ? N'y a t'il pas eu de "pape pie" (papy, en effet, ce sont souvent des personnes âgées que l'on choisit) ?"
Le dernier des papes pie s'appelait Pie douze. Bon, il n'était ni simple, ni sympa, ni drôle. Cela se voyait, il sentait la déprime à plein nez (peut-être depuis le début des damnées années 40, à cause des nazis ou du naze Mussolini ?), on aurait pu le surnommer "Pie blues, le surmené qui sermonnait". Mais ne tirons pas sur une ambulance bénie qui va comme le monde, c'est à dire de mal en pie.
Désolé, l'amie pie, ma pop pie douce, tu n'es pas concernée, tu m'as fait changer d'avis. Je sais maintenant qu' on peut rencontrer différents genres de "musicothéra-pies". Tu es bien plus complexe que l'on ne "croâ", dirait le corbeau. On te croâ pilleuse et tu te révèles pieuse.
Mais assez "pape au thé", voici donc un virelangue à ma façon, ami lecteur prend une bonne inspiration et muscle ta langue en répétant rapidement et à voix haute ceci :
"En empathie, Pape pie t'épie, t'es pie pieuse. Pilleuse de pépites et de pacotille, tu te tapes la tournée des popotes et t'épates tes potes quand tu papotes. C'est ton côté pie-pelette ! Pendant ce temps, pour ma part, je tapote un pétillant post positif plein de P et dopé d'opéra concert avec piano à queue de pie."
Bon sang de bois ! Tout cela m'a donné la "paix-pie". Geai grand soif. Comme dirait Dracula :
"J'irai bien boire un cou !"
En plus, il est l'heure de l'apéro. Je vais regarder Claudio Abbado diriger "La pie voleuse" de Rossini. Siffler l'apéro en écoutant l'opéra, quel régal !
* Ce n'est pas pour rien que Rossini tournait le dos à certains restos :
"A l'issue d'un repas très frugal, il s'entend dire par son hôte :
- Maître, j'espère que vous nous ferez bientôt l'honneur de dîner à nouveau avec nous ?
- Mais bien sûr, tout de suite si vous voulez ... "
Je dis à bientôt à tous, aux "Pie-erre-haut" lunaires et à tous les autres, en espérant que ma copie vous ait suffisamment nourrie, que mon met sage et ma copine la pie aient été assez "co-pieux". De toute manière, la suite à la prochaine chronique.
A "Ventre-dit", adichats !!!
De lion en pie je suis (du verbe suivre), toujours avec intérêt, les chroniques animalières (et autres) du blog. Aujourd'hui je mets un mot pour signaler dans "La Monde" d'aujourd'hui, supplément "Culture et Idées", tout un dossier sur Philippe Druillet où j'ai appris des choses sur cet auteur qui, je crois intéresse aussi l'auteur du blog. Bon dimanche à tous !
RépondreSupprimerPascale