vendredi 11 juillet 2014

"Mariachics".


"Les percussions, les basses ... jouent le rôle de chauffage central."
Stravinsky

Suite de la soirée festive, estivale et musicale.

Souvenez-vous de la fin du dernier message :
"C'est à ce moment là que le concert a commencé. Un trio pas banal ouvre le bal."
... Il se nomme "Mariachi". C'est un trio qui se voudrait infernal (il se présente comme jouant un mélange de différentes musiques, mettant plutôt en avant une tendance métal et flamenco), mais faut "pas s'y fier", semble dire ce trio qui joue avec brio une musique acoustique avec certes, une énergie rock mais pas vraiment avec une énergie métal (ne sont métal  que les cordes folk de la "Takamine" de l'un des gratteux et le saxo du souffleur). Je dirais plutôt que c'est un trio rockmantique dont la musique solaire vibre aux accents flammes n' co. Les musiciens se sont nourris de différents styles musicaux et nous proposent un crocktail rafraîchissant et énergétique. Il le font un peu à la manière du cinéaste Quentin Tarantino avec ses films d'action hyper vitaminés et ses références "câlin d'oeil" à ses films préférés.
Alors Mariachi, le trio Tarantino du rock qui fait vibrer ses cordes de guitares (pas les cordes vocales puisqu'il n'y a pas de chanteur) ?
Mariachi n'a pas dû écouter beaucoup le compositeur russe Igor Stravinsky (je leur conseille l'écoute de l'oeuvre intitulée "Le sacre du printemps", c'est de la musique classique moderne, surprenante, imprévisible, qui parfois sonne rock alors qu'elle est bientôt centenaire), puisque les percussions, les basses, il n'y en a pas. Mais ces sauvages (au sang chaud) qui n'ont pas froid aux yeux n'ont pas vraiment besoin de chauffage central. Ces marseillais ensoleillés compensent l'absence de batterie par des percussions sur les caisses de résonance de guitares.
Diantre ! Que vois-je sur la photo qui suit, une guitare électrique alors que je parle de trio acoustique, faudra que j'astique les lunettes que je ne porte pas.



Mais il est grand temps que je vous présente (et plaisante) le groupe :

A la guitare rythmique :
L"un des deux "rentre-dedans" du trio (l'autre, c"est  le guitariste soliste), c'est Quentin Rieux-Zannini. En bon rythmicien, c'est un solide pilier de barre de mesure qui boit les paroles musicales de Clem le guitariste bavard. Qu'une mouche passe, se pose sur son visage et lui chatouille le nez, il garde la mesure, c'est le gardien inrockuptible, imperturbable du tempo et du temps.
Il a le tempérament speedé de Tarantino (même prénom) et le sourire et la dégaine de Jeff Beck (un de mes guitaristes préférés)..
A noter qu'il dispose d'une main droite "Kill Bill" qui dégaine plus vite que son ombre !
Pendant le concert, c'est lui qui présente le trio. Avec son côté comédien, cela lui va bien. Ce soir là, panne de micro, alors le troubadour clame. Appelons le donc ainsi : "Clam" !

A la guitare solo :
Clément (dit "Clem") Pruvost. Ah ! c'est sûr, Clem assure, il va droit au but, Pruvost dit ouste aux fioritures, aux appoggiatures. Tout comme pour les trilles, avec les improvisations, là encore point ne s'éparpille. Clem le fougueux ne fait pas de fugue (je lui conseille d'écouter religieusement  "L'art de la fugue" de J..S Bach, le roi de l'improvisation savante n'hésitait pas à s'aventurer en terre inconnue). Le guitariste évoque l'influence du duo "Rodrigo y Gabriela", ce n'est pas faux, je rajouterais celle du guitariste solo de Manu Chao. Mais Clément a son style perso, son tempérament et chacun fait son show.
Je le clame Clem a besoin de "Clim". Ça tombe bien, le groupe a de la ressource : Clim (Eastwood ?), c'est le troisième larron.



Au Saxo :
Clim, en fait s'appelle Silvère Rieux-Zannini. Je le surnomme "Clim", parce qu'il tempère ses compères de jeu au feu sacré. Et en même temps, il ne l'éteint pas ce feu, il l'attise mais pas trop. En bon souffleur, il souffle juste ... juste ce qu'il faut pour l'entretenir ce feu "flammes n' co". C'est un "Clim attiseur" cool (il empêche la surchauffe), il rafraîchit. En plus, il est vrai (pas de pose rock star). Du coups, il est plus en retrait, jouant avec élégance, on peut dire qu'il travaille en "alternuance" !
Clim, parce qu'avec le son doux et velouté de son sax et de son jeu , il crée des Clim'ats, des ambiances. A l'écoute, son prénom médiéval lui va comme un gant. Des deux frères, c'est celui qui le porte le mieux : Silvère, le trouvère.

Pendant le concert, les deux musicothérapotes le trouvèrent un peu trop discret, en retrait et ne lui ont dit qu'un mot : Andiamo ! ("En avant !", en italien).
Et puis un second : Bravo !



En discutant avec l'intéressé, on découvre que ce jeune musicien talentueux vit dans une chambre d'étudiant fatale pour son saxo à la puissance sonore incongrue pour ce lieu exigu. Les voisins sont si proches que le duo, Silvère et son saxo ("Silver Sax" ferai un bon titre pour un c.d  en solo de reprise de musiques "anglo-sax'on"), manquant de culot et de place, ne joue plus ensemble en chambre. Si cette difficulté demeure, je suggère au trouvère bâillonné de se trouver un nom de scène en accord (mineur) avec cette triste réalité, par exemple : "Silv'air vicié et son sax'aphone" !

Le conseil des deux musicothérapotes :
"Sort de ton sortilège et va jouer dans un parc ou dans les bois."
Il nous confie aussi qu'il n'arrive pas à jouer "vibrato" et que cela le dérange.
Les deux musicollègues, d'un même élan, lui chantent en choeur :
"Mais c'est ton âme qui doit vibrer dans ton saxo !"
A ce moment là, Miles Davis, le génial trompettiste jazz intervient :
"Une des plus belles choses qu'il (Elwood Buchanan) m'ait apprise, c'est de jouer sans vibrato."
Miles pose de bonnes questions avec réponse intégrée :
"Pourquoi jouer tant de notes alors qu'il suffit de jouer les plus belles ?"
Certains musiciens virtuoses, frimeurs flamboyants, qui nous mitraillent de notes sont des cherche-l'embrouille avec leur guitare mitraillette. Et pour quel résultat au final ?
Une musique sans coeur qui écoeure par sa lourdeur. Si ceux-là sont pesants, l'ailégant Mariachi  lui, est plaisant (c'est pour cela que je me suis permis quelques plaisanteries, si je rajoute que je connais les jumeaux depuis des lustres, alors j'espère qu'ils seront "Clément", c'est à dire classieux).
C'est Miles qui aura le mot de la fin :
"Il n'y a que la musique pour être l'art comme cosmos, et tracer les lignes virtuelles de la variation infinie."
And Miles smiles, me too !
C'est tout ... pour au jour d'ouïe !
Yann l'clown calme qui clame : "Vive Clem Clim Clam !!! Viva Mariachi si chic !!! (en anglais, les points de suspension se disent : tchik tchik tchik)".
Ami calmant vôtre.




Après leur préférence musicale, le trio nous tire sa révérence, voici leur référence pour découvrir tant de "rêve-errances" :
 www.mariachiofficiel.com



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