vendredi 4 juillet 2014

"les deux musicothérapotes".


"La couleur est fixe, le mot a des bornes,
la langue musicale est infinie."
Honoré De Balzac

Faites de la musique !

Au jardin "L'ouïe avide" à Andernos, assis devant un resto où des clients se régalent de "soles dièzes"(augmentées d'un demi-thon, "la" note risque d'être salée) sur un banc de ça redîne (c'est jour de fête), deux musicothérapotes papotent sur d'épatants instruments de musique pas classiques. Chacun évoque ses pépites atypiques et thérapeutiques, ces chercheurs sonores parlent de leurs trouvailles et de leur travail.
L'un des deux chercheurs est ailleurs, ce tailleur de sons décents part dans ses travers de trouvère trouveur. Il se prénomme Yann et vante les mérites de la guimbarde thaï "lung ding" :
- Avec elle tu tailles la zone, tu tailles la route (tu voyages et fais du chemin), tu arrêtes de tailler des haies (te retenir). Pas de risques d'animosité, pas de dent contre elle. Plate et oblongue, posée entre les lèvres (et non entre les dents), elle est douce comme ta blonde, il n'y a qu'elle qui taille.



L'autre, appelons-le Michaël est lui aussi un collectionneur connexionneur d'étonnants "instruments de magique" (mot d'enfant entendu en séance d'éveil musical) ! :
- Connais-tu le bol taoïste chinois ? questionne le bonze bronzé, le do-ré mi-chaël.
- C'est celui qui, impérial et impérialiste, annexe le Tibet et dans le même temps (mais pas dans le même tempo) chante le mantra tibétain "Om mani padme hum" ? demande Yann.
La mi Michaël n'a pas l'opportunité de répondre car à ce moment là une moto pétaradante, passe dans la rue Pasteur, Yann, fan du "Sacre du tympan" (de l'origénial musicien et arrangeur talentueux Fred Pallem) craint pour les siens.



Le lendemain, la presse locale titre  :
"Hier soir, lors de la fête de la musique : massacre des tympans à Andernos !"
A la lecture de l'article, relatant les faits, on découvre le témoignage de Yann M :
"Une des victimes, musicothérapoète stoïcien, épicurien curieux, nous confie tout déconfit  :
"Le temps passe à la vitesse de la moto "molto vivace" et en plus voilà des gouttes de pluie, décidément, on ne peut pas être et avoir l'été. De la même façon qu'on ne peut faire sa fête à la musique et la réduire à la "fête du bruit".
Certaines motos, au moteur débridé, sont pilotées par de nazes kamikazes."
Comme le choc a dû être intense pour ce mélomane, puisqu' il va même jusqu'à citer le poète, un certain Victor Hugo :
"La musique, c'est du bruit qui pense."
L'homme pense à son dernier message de blog sur les "24 heures du  Mantra" et fais le rapprochement avec la moto mortelle pour les oreilles. Il voit le titre de chapitre qui s'inscrit sur son écran frontal :
"Le bol dort" ou bien "Pas de bol".
- Oh ! là, Yann, pour ce bol, comme tu t'emballes. Calmons le jeu et écoutons celui qui nous fait du bien !



Michael lui montre cette vidéo pleine de vie sur son "kawa-e-smartphone"(c'est un modèle qui fait aussi du café, on n'arrête pas le progrès). Grâce au bol, Yann jubile :
- Quelles merveilles ! Les vibrations du bol chantant,  l'eau qui danse en cadence et dessine avec audace des formes sensass !
- A voir ta mine réjouie, on devine que cela doit te doper en dopamine. Du coups, Miss Parkinson doit faire triste mine.
- Ouïe, tout à fait la-mi, ce bol fait du bien aux oreilles et à ce qui se trouve entre les "deux soeurs qui sont toujours ensembles et qui pourtant ne se voient jamais" (comme on dit dans les devinettes).
Le bol népalais n'est pas mal non plus, lorsque tu en joues et que tu n'es pas vraiment présent à ce que tu fais, le népalais te fait bien entendre que tu n'es pas là !
Comme son origine le laisse deviner, il n'est pas laid, il est  même plutôt "kawaï" (prononcer kawa-i, euh! dit par une ado nipponne, cela sonne plutôt comme kawa-iiiiiiiiiii !).
- Comment ça, il fait lui aussi le café ?
- Non pas, kawaï est un mot japonais qui signifie mignon.!
Tiens, prête moi donc ton "expresso kawa-e phone", je vais te montrer une vidéo d'un moine qui joue avec des bols népalais. La frappe des bols surprend, disons qu'elle n'est pas très catholique. Du coups, le bol sonne plus qu'il ne chante.




- Je vois ce que tu veux dire. A un moment, il utilise même un marteau ! Sur le journal local, je vois bien le titre suivant : "A cran ! un curé, complètement frappé, dingue de son carillon de bols, en est devenu tellement marteau qu'il se sert de couteaux pour les taper."
Je me demande bien pourquoi il utilise des couteaux.
- C'est parce qu'en bon D.J déjanté, influencé par le chanteur Philippe Katerine, il joue avec le son. Les couteaux, il trouve ça idéal pour "couper" le son.
- Tu parles Charles, ses couteaux, y coupent rien du tout. Et en plus métal sur métal, ce n'est pas très heureux au niveau détente.
- C'est sûrement un moine exalté qui aime le rock fort, tendance heavy metal.
- C'est quand même un drôle de paroissien. Je lui ferai bien jouer du "didge" à ce D.J agité. Cela le calmera dans ses ardeurs de hardeur-rocker, je lui apprendrai le souffle continu. Comme ça, jouant en continu, il ne pourra plus s'amuser au "Look-sort" à ... :



- Holà, calme-toi ! Tu a raison il n'est pas très orthodoxe, mais accordons lui le pardon au frère Élie. Ce n'est pas parce que  le son qu'il nous fait entendre n'est pas "clair, rond" qu'il faut le prendre pour un "Élie con", pon pon,pon,pon ...




- Et puis moi je lui apprendrais à construire un didjéridoo !
- Bon je vois, il me faut sortir les gros moyens.
Yann sort de sa poche une espèce de galet plat et se met à souffler dedans. Aussitôt, tout s'arrête autour de lui, tous sont bouche bée. C'est le chant du rossignol qui sort du galet. Le gars gringalet au galet élégant qui fait kiffer un public extatique est content.

Et c'est à ce moment là que le concert a commencé. Un trio pas banal a ouvert le bal ....
Salut ! à la semaine prochaine pour la suite de la fête de la musique.



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