"La mort, si elle nous voyait pleurer, elle se tordrait."Plantons le décor. Je vis dans un endroit où je suis très entouré. Des voisins, j'en ai pleins. De certains, je m'en plains (ou je les plains). Ceux-là ont été placés sur mon chemin de vie pour me faire évoluer. Ils m'ont détesté mais aussi testé sur ma capacité à transformer la gêne en zen.
Jules Renard
Voici les faits :
Mes voisins "procédure" ont eu un dur retour de bâton, de leur "boumerang" retors et tordu (kharma). L'un s'est pendu (fin novembre 2005), l'autre, vient de mourir (fin novembre 2013) brutalement chez lui. Ces "Tontons flingueurs" quinquagénaires, auraient pu dire, comme "Raoul-Blier" dans le film culte de Georges Lautner (qui vient, lui aussi de passer l'arme à gauche) :
"Faut reconnaître ... C'est du brutal !"On meurt comme on a vécu. La vie, la mort forme un duo bien uni. L'un est dans (aidant) l'autre, et réciproquement. On peut voir la vie en rose ou en morose :
"La vie est un restaurant, petit, mauvais et cher. Et en plus, c'est trop court." Woody Allen."Si la vie n'est pas rose, de quelle couleur est-elle ?" Y.M
"Tête de mort" se fait avoir et finit par perdre pied puis la tête. A voir la mort en tête, donne "en vie" ... de faire la fête. Jouir du jour et pour être heureux longtemps, avoir du bon temps, ouïr Lao Tseu nous dire :
"Qui vit la mort, jouit d'une longue vie."
Voilà l'effet :
C'était mes voisins latéraux, à droite, à gauche, ils étaient toujours à mes côtés dans les moments difficiles (pour me créer moults embûches, tracasseries et désagréments). Vous voyez le topo, de vrais "poteaux"*, un peu voyous. Bref, j'étais pris en sandwich et en grippe, simplement parce que je chantais du Brassens ("La mauvaise réputation") : Non décidément, les gens n'aiment toujours pas que l'on prenne une autre route qu'eux. Surtout si c'est un chemin de traverse forestier et non bitumé.
De plus, je sais depuis peu qu'une autre voisine (sans rapport avec les tontons) vient d'être diagnostiquée parkinsonienne. Manquerait plus que je sois parkinsonien, moi itou, avec tendances suicidaires.
Bon, je remet ma pendule à l'heure, Miss Parkinson est ma voisine intime mais Master Suicide n'est pas le mien (de maître). Ainsi, un si joli sourire, fou rire de ma compagne ou de notre voisine d'antan, d'un peu loin dans la rue, qui chantait souvent "Cadet Roux-sel", et hop ! tout souci s'enfuit. Et en bon procrastinateur, je remet mon suicide à demain. Le lendemain, j'annule tout rendez-vous avec la mort, parce j'ai pas qu'çà à faire (mon agenda est rempli de petits moments plaisants). Du coup, je chante, tel un mantra, un obstinato de Manu Chao anti-chaos :
"La vie est belle, le monde pourri."Les Tontons canardeurs "n'en chantaient pas" (de chanson de Chao) leur vie, peut-être en mourraient-ils d'envie. Toujours est-il, que par certains aspects, leurs destins se ressemblent ( ils meurent en suicidaires, actif ou à p'tit feu, à peu près au même âge et à la même date, à deux jours près, en fin de semaine).
"Allan : Qu'est-ce que vous faites samedi soir ?Et si on rajoute certains traits de caractères communs, ça fait pas mal de coïncidences.
La fille : Je me suicide.
Allan : Et vendredi soir ?"
(Tombes les filles et tais-toi de Woody Allen).
Et l'écho ainsi danse... Cela me fait penser à l'âme hors et à cette phrase si belle de Céline:
"Il n'avait plus assez de musique en lui, pour faire danser sa vie."Et pourtant, les tontons flingués (dézingués par eux-mêmes), je leur avais bien dit de faire du yoga. Mais, ils se sont bornés à imiter la posture du "cadavre" (Savasana).
Dire tchao à la vie, tout de go ou piccolo à piccolo (ou à picoler), ou plutôt lire Umberto Eco, y'a pas photo :
"Nous savons que nous allons vers la mort, face à cette occurrence inéluctable, nous n'avons qu'un instrument : le rire."D'accordo, ecco ! Bravo Eco ! Allez, à bientôt !
*Poteau : Ce n'est pas le poteau rose. C'est de l'argot. Se dit maintenant "pote", c'est à dire ami, camarade. Cela signifie aussi : associé, malfaiteur, chef de bande.
Autrefois, c'était aussi les poteaux qui reprenaient les mots oubliés pour les relancer à nouveau dans le flot des mots.
Votre poteau rigolo, le calmos Devos d'Andernos !!!