Que ceux qui veulent parler de Miss Parkinson, montrent leur trombine..
dessiné par Cabu
Va pour Cavanna, on ne s'en lasse pas.
"Miss Parkinson ...m'est soudain tombée dessus, toutes griffes dehors, bien décidée à m'empêcher d'écrire. Je retrouve exactement mes cinq ans. Mon oeil droit le modèle, ma tête imagine la belle lettre que je vais tracer, mes doigts disent "non" ! Je veux les forcer, je tire la langue, je me crispe ... Rien à faire ! ...
Je crois que désormais la lutte à mort est engagée. Elle a de drôles de procédés, la vipère lubrique ... Figurez-vous que mes membres ont raccourci ! De deux bons centimètres chacun. Je vous jure. Deux centimètres, c'est juste ce qu'il me manque pour pouvoir enfiler mon pantalon. Je tire sur mes bras, je tire sur ma colonne supposée vertébrale. Il manque toujours deux centimètres. Or, ceci se passe à l'endroit fatidique où s'enfile tout ce qui s'enfile par le bas : slip, chaussettes, chaussures ... Bon, quelle misère !" (extrait de "Charlie-Hebdo" daté du 10.04.13)
En ce qui me concerne, itou (tout dépend du moment), c'est fou comme parfois Miss Parkinson me consterne. Parlons pantalon, effectivement je ne suis pas toujours "fut-fut" avec un futal. Par contre, je trouve que ce sont mes doigts qui ont raccourci et qui se sont enraidis. Tête raide, doigts en rade. En rade de tout long, hausse ce court ! Mes doigts raides et gourds se gourent sur toute la ligne de la main. Malgré le fait que je maugrée contre le handicap, je garde le cap (de bonne espérance). Le décapi-taine au long court, ne craint pas d'être médusé, mais demeure radieux. E la nave va !**
Miss Parkinson veut me mener en bateau. Moi, je navigue à vue, en essayant d'éviter les écueils.
Doigts courts de capi-mitaine, comme si les doigts s'étaient adaptés à la taille des gants élégants. Ne pas se couper du monde, ne pas se laisser abattre par ce mal dont, comme dit Monsieur Proux :
"On n'en meurt pas, mais on en souffre à en mourir."Monsieur Proux, quelle figure ! Le portrait craché de Frédéric Lodéon (musicien et animateur de radio radieux, heureux et classieux), avec le même tempérament : exalté, jovial, débonnaire et rigolard. Lui aussi, malgré le handicap, en bon marin marrant, tient le cap et le coup. Il parle haut et fort, sans micro. Il redonne courage aux noirs désirs, aux "sombres héros de l'amer". Chapeau bas ! pour cette figure de bonne augure, quelle figure ... de Proux.
Jean-Bernard Proux est le responsable "Gironde" de l'association "France Parkinson" et l'organisateur de cette rencontre entre neurologues et parkinsoniens.
Les neurologues ont été tous plus intéressants les uns que les autres. Documentaires, schémas, exposés proposés, étaient clairs et bien venus pour tenter de comprendre cette obscure et sombre Miss(térieuse) Parkinson.
Crédit Document : mosaîque.levillage.org
Les témoignages, poignants, bouleversants te tourneboulaient l'esprit et te bouleversifiaient le moral. Moral qui faisait du yoyo tout au long de ces quatre heures, pendant lesquelles il oscillait de moral à réseau (donc ragaillardi) à moral à zéro. Surtout que les spécialistes honnêtes n'ont pas voulu tomber dans le piège du faux-espoir : temps d'application d'une éventuelle découverte égale à dix, douze ans. Donc, on remet aux calendes grecques et on en reparle dans vingt ans. Le verdict du docte est posé, résultat : pour certains, l'affaire (mais pas l'enfer) est pliée. Et j'entend :
- "Oh ben dans vingt ans, moi j'aurai fermé mon parapluie !"
Et moi, j'm'en sort avec une pirouette dopant mon moral, en imaginant une chauve-souris qui tombe en amour devant un parapluie, avec une mélodie à l'appui (vive la musico-terre à pluie) :
Merci à Thomas Fersen, pour cette chanson qui me dit : tu seras sauf si tu souris. De toute façon :
"Puisque c'est grave, souris", me souffle Alain Chamfort.
Un écrivain portant le même nom, mais avec un esprit différent, tout en nuances, en tout siaste* :
"Vivre est une maladie, la mort est le remède."Dans le registre des mots de têtu :
Chamfort.
"Rancune : une maladie qui ne pardonne pas."
Guy-Guy Bouzoune.
*Du verbe siaster (ex. : siaster des zimazes, dit le petit enfant).
**Er vogue le navire.
De la dame qui vous embête je n'ai pas grand'chose à dire, n'ayant encore jamais, par chance, croisé son chemin. Quant au pouvoir bienfaisant des azalées (ou autres belles plantes) je confirme. Moi j'attends mes pivoines, mais vu le temps qu'il fait dans le lieu où je vis, je vais devoir attendre encore un peu. En attendant je lis votre blog avec intérêt, car il parle de choses que je ne connais pas et me fait faire des découvertes (le yoga des doigts, ça m'a l'air bien !). Et je poste un commentaire car, blogueuse moi-même, je sais qu'on est toujours content d'en lire. Bonne journée !
RépondreSupprimerMerci,Pascale.
RépondreSupprimerAprès avoir visité ton blog avec intérêt, j'ai découvert que "Le temps élastique s'étire comme un chewing-gum." Le tempo, hélas tique. Et moi, en traducteur de langue vivante, je lis : le temps s'étire comme un "swing-gomme". A par ça, tant que ça pulse, la vie est belle, tout comme ta façon d'écrire.