Avec l'enthousiasme qu'on lui connait, Deutsch nous invite à plonger dans les "zanimots" et dans les "zoos troubles" de notre langue pour y voir plus clair. Voici quelques anecdotes glanées ici ou là !
Gare aux virgules (et aux têtes de "Ne") !
Un roi peu romanesque envoie un message à un bourreau bourru :
"Pendez-pas gracié"
Le bourreau comprend :
"Pendez, pas gracié !"
BBR et DD o KFé !
- Cette histoire de bourreau bourru et de roi maladroit, c'est chair payée la diction ! dit DD l'érudit.
- Hé Dédé, pourquoi kinia deux D à addition ? demande BBR.
- C'est à cause de son origine latine : "adderer" (ajouter) qu'on met 2 D dit DD !
- C'est pour ça qu'on met deux D à addiction ?
- Oui ! en tout cas nous, on est de vrais addicts au caoua.
- Et d'où c'est qu'ça vient le mot café ?
- Le mot café vient de Turquie, caoua est l'argot arabe de café et tous les deux viennent de qahwa dont l'origine est éthiopienne (région de kaffa, berceau du caféier).
- Nous, les piliers de bar, c'est le kaffa et le calva qu'on kiffe et qu'on siffle.
Mais on ne fait pas que boire, on raconte nos déboires ou des bobards, on fait du baratin, on baragouine ...
- ... Baragouiner vient de barbaros (étranger qui bredouille la langue).
- On dit aussi que ça vient du breton : bara (pain) et gwin (vin) !
- Oui, quand le breton avait un verre dans le nez, il distribuait des pains, souvent en vain, il "bara-gwin-nez" des obscénités pâtissières du genre :
"t'as même pas de couilles niaman" (kouign amann : gâteau breton) !
- Foutaises et fariboles t'es qu'un mariole, un guignol, dit BBR Ké breton !!
- Mariole, encore un mot baladeur !
Ah ! celui-là, on peut dire qu'il aura voyagé dans le temps.
Au 14ème siècle, "Mariole" est un impertinent sobriquet de Marie.
Au 15ème, c'est une petite image de la vierge.
Au 16ème, il se confond avec l'italien "mariolo" (escroc), le mariole devient une personne peu recommandable.
Au 19ème, un jour ... :
"Napoleon passe ses troupes en revue, à l'improviste. L'officier Dominique Gay Mariole n'a pas le temps de prendre son fusil. Il prend ce qu'il a sous la main : un canon et dit "J'ai présenté les armes à l'empereur de Russie avec un fusil. Mais à mon empereur, c'est avec un canon que je les présente".
Depuis, "Faire le mariole", c'est faire le malin pour attirer l'attention sur soi.
Comme par exemple, le chat de Geluck!
Mais laissons là nos deux bavards de bar BBR le "saoul-chêne breton" et DD le "guignolais kirsh" et continuons à voyager avec les mots.
La diagonale du fou :
Le jeu d'échec vient de l'inde. A l'origine, la pièce qui se déplaçait en diagonale, c'était l'éléphant ( "fil" en arabe).
En France, "fil" est devenu "fol" puis "fou".
"Aux échecs et peut-être dans la vie, les fous sont souvent les plus proches du roi."Des tours et des détours :
L Deutsch
Le rokh en arabe signifie le chariot, il ressemble phonétiquement au mot toc (qui en ancien français désignait la tour). Peu à peu, le mot "tour" a remplacé le mot "rokh" (le roque est un déplacement spécial du roi et d'une des deux tours dans le jeu d'échec) !
Le participe déplacé.
Le participe passé du verbe avoir s'accorde en genre et en nombre avec le "c.o.d" lorsque celui-ci est placé avant.
Cela, c'est la faute à Marot qui l'a ramené d'Italie (les ritals l'ont abandonné par la suite).
Petit rappel de principe pour ne pas rater le coche* :
"Elles ont mangé des pâtes. Les pâtes qu'elles ont mangées."
A la saint glinglin !
Tout se déglingue, des saints qui ont pour nom glinglin, ça n'existe pas !
Donc saint doit s'entendre comme du vieux français, par exemple "seing" (cloche) et la cloche fait glinglin, onomatopée burlesque née du tudesque (germanique) "klingen" (sonner) !
On se revoit à la Seing glinglin !
Sacré sucre !
Il vient de Syrie, on le nomme "canna mellis" (roseau de miel). En arabe, il devient "sukkar" puis "zucchero" en Italie, passant les alpes, il prend le nom de sucre.
Autrefois, le sucre était un médoc :
On l'utilisait en sirop contre les maladies pulmonaires ou en dragées pour faciliter la digestion.
"Aujourd'hui, c'est l'un des plus grands dangers pour notre santé !!!" écrit Deutsch.
Maintenant, les jeunes générations sont droguées au sucre.
La "meufa monpote" !
Restons avec la jeunesse, celle des cités a beaucoup utilisé le verlan et le tronqué. C'est ainsi que le mot bibliothèque a fondu au fil des années : il est devenu biblio puis bibli et ensuite bib !
Avec la flemme de bouche, ces fameux infâmes ont ridiculisé le mot femme. On l'a d'abord transformé en meufa (verlan), puis par dégoût des fins de mots en voyelle, est devenu meuf !
Le trucage et le tronquage sont des outrages d'un autre âge.
A noter que le mot femme vient de fame (moyen-âge : de bonne renommée), fameux ce remède de bonne fame !
* Coche : au 17ème siècle, le coche c'était le "métro d'eau (dans ton caoua)" de l'époque, le moyen de transport fluvial en vogue avec des horaires précis. L'embarcation n'était pas toujours sécurisante, c'était parfois toute une aventure, un événement particulier qui pouvait vous faire vivre des moments originaux donc il ne fallait pas rater le coche.
De nos jours, on sécurise tout, on surprotège, on est bien loin du "vive l'imprévu". La formule a changé, on aurait plutôt tendance à dire :
"Il ne faut pas rater le coach !!!"
P.S : Vu l'actualité (la pandémie de virus au nom de bière), je pose la question suivante :
Quel est le plus dangereux pour notre santé : l'alcool, le sucre, le coche ou le virus ?
Bonnes lectures, bonnes méditations !
Bon karma, bon kawa !
"Yamasthé" (vert) !
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