lundi 22 janvier 2018

"Cinéma : La vie, là"


"Bientôt, c'est tout de suite ... ou trop tard."
Guédiguian ("La ville est tranquille").

Le Rex (le cinéma d'Andernos) programme "La villa" de Robert Guédiguian ...
Et là où il y a la vie, je me rends.
Continuant son chemin de traverse, Robert l'épatant avance en rêvant à un autre monde, atterré par ce manque d'intérêt face à ceux qui sans toi "sans terre".
Ce film est une merveille, il contient des trouvailles en pagaille.
Dans ce monde qui part à vau l'eau, un Robinson Stévenin en pêcheur empêchant sa vie de tourner en rond est un drôle d'oiseau marin malin qui déclame du Claudel pour se rendre la vie plus belle !
Sur sa terrasse ensoleillée, un vieil homme se dit "tant pis" puis subit une attaque, il se retrouve ... ensommeillé !
"Les vieux, faudrait les tuer dès la naissance.", dit Guédiguian dans un autre film ("Marius et Jeannette"). Il pourrait aussi raconter cette blague de Rufus :
"A 20 ans, j'avais un pote qui ne regardait que les femmes de 25 ans, normal.
A 25 ans, que des femmes de 25, ça tombait bien !
A 30, que des 25, ça passait !
A 40, 50 et 60 que des 25 ans d'âge ! c'est exagéré, surtout quand on sait que les moyens physiques de l'homme de 60 ans sont six fois moins puissants."
 Réflexion de "Jo Darroussin" un peu "remeynier" :
- Un homme au bord du précipice, s'apprête à sauter dans le vide. Il réfléchit et se dit "et si j'me racontais des blagues" !
Un dessinateur belge vient à la rescousse et il reprend goût à la vie.
Geluck lui rappelle qu'il est au bout du rouleau !





Revenons au film si précieux, si riche et réalisé avec peu de moyens (peu d'acteurs, de la vieille péloche d'un film de 1985 "kilosa" est réutilisée, la calanque Méjean ou le train de la ligne bleue ont un certain cachet mais n'en demande pas). La caméra prend son temps, Guédiguian observe et tel un cinéaste minimaliste japonais (Ozu) ose le "vase clos du théâtre à ciel ouvert".
Le film est dépouillé, l'image est somptueuse !
Il fait face à la noirceur du monde et l'efface par la lumineuse beauté de la nature.
Le Ken Loach marseillais dénonce ce monde immonde désaxé par des financiers égoïstes et cyniques. Sans trêve, il rêve d'un monde basé sur des rapports humains main dans la main sur le cœur !




Film sur le temps qui passe et qui pousse à devenir sage.
Lorsque j'étais jeune, j'étais comme tout le monde, c'est à dire que j'étais vieux. Je suis d'accord avec l'écrivain Charles Juliet quand il dit :
"Quand on est  jeune, on est vieux et lorsque l'on est vieux, on est jeune. Jeune, on commence à travailler sur nous et il nous faut toute une vie pour simplifier, éclaircir notre esprit."
Quand on est jeune, rien n'est simple et tout est compliqué, c'est pour çà qu'il est bien difficile d'être parent. Le jeune compliqué, embrumé ne distingue pas vraiment quel est le sens de la vie.
Souvent, on a l'impression de mouliner, on gaspille son énergie à vouloir impressionner et on se bat contre des moulins à vent, on est dans le vent et dans la vantardise !
C'est pour cela que chez les "en-vieux", le jeunisme est une catastrophe. Le vieux chnoque se voit jeune alors qu'il n'est qu'un ancien d'une autre époque (où c'était mieux avant).
Soyons nous-même !
Namasté !!

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