vendredi 12 juillet 2013

Instrumentarum (n°1) : "Ukulélé"


Instrument de Musique, outil thérapeutique :
Musico t'es ravi, il existe deux genres de Musicothérapie, la "passive" (écoute et ressenti) et donc "l'active"(jouîr de l'amusique). Ayant été formé à la Musicothérapie par François Jacquemot et sa fine équipe, j'apprécie ces deux façons de prendre soin de soi avec des sons. Mais il faut bien l'avouer, j'ai un net penchant pour la Musicothéravie (quand tu joues avec les instruments de muse chic). Instrument thérapeutique, l'autre jour, j'évoquais le koto ; aujourd'hui, je vais vous parler d'un petit coeurdophone doté de quatre coeurs (quand on en joue à plusieurs, on parle de choeurdophone) qui ensoleille ma vie :

                                                             

Le ukulélé est un nainstrument (petit pour une guitare) joyeux et joueur. Pourtant ...

"Ceci n'est pas un jouet. Malgré son allure de joujou tombé de la hotte du père Noël. Ceci est un véritable instrument de musique ! Petit, joli autant que modeste, peu onéreux, aisément transportable ; tout à la fois facile à jouer et digne des plus grandes virtuosités malgré ses quatre cordes et ses quelques frettes ; doux et musical quand le djembé glatit, le clavier numérique caquette ... Il se laisse approcher aisément et procure très vite de grandes joies. Un peu de pratique sur trois accords suffira à rendre muet d'admiration les sceptiques goguenards qui s'apprêtaient à une franche rigolade en vous voyant extraire le petit instrument de votre sac."

                                                                       

Un grand merci à Cyril Lefebvre pour ce texte et pour tout le travail de pédagogie réalisé du temps de son vivant (il est mort le poète en 2012, trop tôt : soixante-cinq ans). Idem pour le si talentueux Bob Brozman, mort fin avril 2013, à presque soixante ans, dont j'ai pu apprécier les qualités incroyables, par deux fois grâce à ce surprenant Festival Estival de Guitare de Lanton (ville voisine d'Andernos) qui a disparu lui aussi.

                                                                         Bob Brozman : "Ukulele Spaghetti".                                               

Mais que veut dire le mot "Ukulélé" ?
Et bien, chacun y va de son explication. Si l'on se réfère au lexique Hawaïen, on obtient :
Uku (Puce) plus Lélé (sauteuse) égale : la puce sauteuse du chat (cha-cha). Ou alors :
Uku : frapper du bois, Lele : sauter ou gratter les cordes.

"Etymobile" :
  • Le mouvement rapide des doigts de la main gauche ressemble à de rapides sauts de puce.
  • Le mouvement de la main droite rappelle celui du chat quand il se gratte pour se débarrasser des puces.
D'un saut de puce, rendons-nous chez Claude Duneton, son livre épatant porte un titre qui va comme un gant à ce texte : "Avoir la puce à l'oreille". Comme vous le savez, l'expression signifie : se douter de quelque chose. Mais, jusqu'au seizième siècle, c'était une allusion grivoise. Cela signifiait : avoir des démangeaisons amoureuses. Depuis belle lurette, on compare l'oreille à un coquillage et vissé vers ça, certains mollusques ont pour nom : Oreilles de mer, Oreilles de Vénus. Depuis aussi longtemps, le coquillage désigne le sexe féminin (lieu de la démangeaison amoureuse).
Après le seizième siècle, la parano s'installe, Éros laisse la place à l'angoisse : les gens ont peur que la puce se faufile dans le conduit auditif pour y mordre (c'est une époque où les puces prolifèrent, les gens pauvres vivent pratiquement en contact avec les animaux). On est méfiant, d'où l'évolution vers son sens actuel : éveiller la méfiance.

Pour la musique, l'oreille veille. Elle nous "entend" avec impatience.
Mais les musiques ne sont pas toujours bienveillantes, voir même bien vaillantes parfois. Ainsi, en quelques sauts, passons donc de la puce à l'oreille à celle à l'orteil. C'est parce qu'ils jouent comme des pieds ou avec, qu'on peut dire de certains joueurs de "Uke" (nom populaire du ukulélé), qu'ils ont la puce à l'orteil. S'ils sont maladroits, c'est peut-être parce qu'ils sont durs d'oreille, ou (version "geek") qu'une puce électro-nique les a mordus. Apeurés, ils jouent en catimini, ils n'osent pas. Du coup, ils jouent mal. Par contre, le virtuose ose et le fait bien. Pour les peureux, je propose d'écouter de la musique hawaïenne et de répéter rapidement x fois sans s'arrêter, le virelangue suivant :
"As-tu été à Tahiti ?"
Pendant que vous êtes en train ...(au bout d'un moment, le virelangue fait son effet : la musique "bogie-woogie" répétitive du train s'installe et alors on jubile !), je vous laisse avec un autre kéké du Uké.
Il est d'un autre temps, ce troubadour zen, qui a la puce à l'oreille du quinzième siècle, le talentueux et "culotté" Thomas Fersen :

"Le Ukulélé est à la Guitare, ce que le string est au caleçon."
                                                                 

Geluck va encore  plus loin. Et c'est tant mieux !
C'est l'été, jouez donc du Ukulélé !!!
Adichats ! A Vendredi.
                                                                 

2 commentaires:

  1. Merci pour ce petit cours de Ukulele, qui me rappelle une chanson d'Arlo Guthrie (que j'aimais beaucoup dans mes jeunes années) : Ukulele lady. Si j'arrive à coller l'adresse http://www.youtube.com/watch?v=vsiuQvkZBiw (ben voilà, c'est fait), et si ça marche dans un commentaire, j'espère faire partager à tous mon plaisir de réécouter cet air venu de loin dans ma mémoire. Bon 14 juillet au son des ukulélés, pour changer de l'accordéon des bals du même nom !

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  2. Vous avez raison, l'ukulélé est une très bonne idée pour ceux qui souhaitent apprendre un instruments à cordes de petite taille, qui nous accompagne même dans nos voyages. Pour les jeunes passionnés d'instruments musicaux c'est un beau cadeau, la dose quotidienne d'énergie.

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